Life is Strange : Le Gardien du Temps

Chapitre 19 : Le Pacte

853 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 16/12/2017 13:13

Notre nouvelle professeure de photographie, Madame Bishop ne ressemblait en rien à notre ex-professeur (et psychopathe), Mark Jefferson. Elle semblait aussi aimable que sa tenue le suggérait : de corpulence plutôt forte, elle portait un immonde tailleur grisâtre très moulant et d'immenses talons qui la faisait ressembler à un rôti ficelé sur patte. C'était à se demander comment elle pouvait encore respirer tant son tailleur lui serrait la taille. J'étais prête à parier que c'était le genre de femme qui regrettait l'époque des corsets. 

Elle parlait avec un fort accent allemand et était beaucoup plus adepte des cours magistraux que notre ancien professeur. Mais à sa décharge, elle ne semblait pas avoir kidnappée des élèves pour les enfermer dans un bunker. Un bon point pour elle.


Alors que Madame Bishop commençait un énième pamphlet sur la première photographie en couleur réalisée par Thomas Sutton, je reçu un message :


« Nous devons parler. Ne m'évite pas. P »


Je soupirai en rangeant mon portable, Pharos, ou Pharren, comme j'avais décidé de le surnommer, semblait avoir du mal avec la technologie car j'avais reçu le message plusieurs fois.

Il m'était de plus en plus difficile de l'éviter et je savais que tôt ou tard je devrais lui faire face. La question était de savoir ce qu'il me voulait. Je me rappelai ses paroles de la veille :

"Je n'ai pas pu réparer tous les dommages que tu as causés autrefois car en dehors de l'espace temps mes pouvoirs sont limités. Je suis obligé de m'incarner dans un hôte pour pouvoir les réparer. Je vais donc en profiter pour te mettre sous ma tutelle."


Qu'est-ce que cela pouvait bien signifier ? Avait-il l'intention de m'aider à contrôler mon pouvoir ? Quelle blague ! Professeur Xavier arrivait un peu tard pour jouer les X-men avec moi !

J'avais beau fanfaronner, je ne pouvais pas me dépêtrer d'un sentiment de culpabilité (ce qui devenait récurrent ces derniers temps...). Pharren m'avais dit qu'il lui avait fallu plusieurs jours pour posséder le corps de Warren. Il y avait eu des signes : son insomnie, ses absences répétées ... Mais j'avais été tellement centrée sur moi-même que je n'avais rien vu venir.

Je devais régler ce "problème" au plus vite. Je ne pouvais pas me permettre de laisser Warren dans cet état simplement parce que j'avais peur de faire face à cet stupide gardien du temps.


Lorsque la sonnerie retentit, je bondis de ma chaise afin d'affronter mes démons (ou plutôt mon démon). Je me dirigeais au plus vite vers le parking de Blackwell. J'étais presque arrivée lorsque je tombai sur Juliet qui me proposa de faire du shopping avec elle samedi après-midi en vue de la soirée de ce week-end. Afin d'écourter la conversation et bien que n'aimant pas du tout ce genre d'activité, je dis amen à toutes ses demandes, à sa plus grande joie. Tant pis pour mes futurs regrets. 


Dès que je vis Warren au fond du parking, je compris que celui-ci n'était pas aux commandes, aucun humain ne se tenait comme ça : il était immobile et raide comme un poteau. Il ne bougeait absolument pas. J'eue un frisson lorsque je vis qu'il ne clignait même pas des yeux, on aurait dit une statue. Il ne réagit que lorsque j'arrivai en face de lui.


« Tu voulais me voir ? Et bien me voilà. Maintenant, libère Warren. »


Il se contenta de me regarder de haut en bas comme si il me scannait. Peut-être le faisait-il d'ailleurs. Qui sait ce dont cette chose était capable... ?

« Je te l'ai dit, impossible pour le moment. »


Je m'apprêtais à protester lorsqu'il m'interrompit :

« J'ai une proposition à te faire. Ça ne te coûte rien d'essayer non ? »


Prenant mon silence comme un consentit, il continua :

« Laisse moi à t'aider à contrôler tes capacités et à réparer les dégâts que tu as causés. Si tu acceptes, je libérerai ton ami lorsque nous aurons fini. »

« Et c'est tout ? Vous partirez aussi simplement ? »

Je disais ça comme si ce qu'il me demandait était facile, alors que je n'avais en réalité aucune idée de ce dont il parlait exactement.

« Oui Maxine. Une fois l'ordre naturel restauré je n'aurai aucun intérêt à rester dans le corps de ton ami. »


Mon scepticisme devait transparaître car il ajouta :

« Crois-moi, m'incarner dans un corps fait de chair et de sang, dans un adolescent qui plus est, est tout sauf un plaisir pour moi. C'est particulièrement ... déplaisant. »


Voilà qui expliquait surement cette espèce de stature robotique. Ce pourrait-il que cette possession mettait Pharos mal à l'aise ? Je décidai de le noter dans un coin de ma tête.

Je fis mine de réfléchir quelques instants mais en réalité ma décision était déjà prise. Je ne pouvais pas laisser tomber Warren, encore une fois. 

« Quand est-ce qu'on commence ? »


Laisser un commentaire ?