Transcendance
C’était un cauchemar éveillé.
Luke se demanda s’il pouvait repousser cette deuxième vague d'assaut confédéré. Après tout, il avait bien réussi avec la première… Il se rendit invisible, s’élança dans les airs. Le sol défilait à toute allure, tandis que les lumières des agglomérations britanniques, qui auraient pu sembler féeriques dans d’autres circonstances, prenaient un éclat menaçant. Comme à chaque fois, il vit des colonnes de fumée noire, des bâtiments détruits, des familles en pleurs essayant de déblayer des débris parce que les pompiers n’en avaient pas le temps. Il s’efforça de ne pas céder au désespoir et résista à l’envie d’aider tous ces gens. Des figures familières l’assaillirent. Celles, sans visage, des marins qu’il avait tués lors de la première attaque de la flotte confédérée. Ils défilaient devant ses yeux grands ouverts et la sensation d’une crise de panique imminente le prit à la gorge. Il cligna des yeux de toutes ses forces, et se focalisa sur sa respiration, comme Enya le lui avait appris.
Des nuages ventrus se mirent à cracher de grosses gouttes de pluies, trempant Luke jusqu’aux os. Soudain, ses yeux perçants de Doué lui permirent d’apercevoir l’océan, puis au-delà, l’Irlande … Malgré tous ces jours de combat, malgré ce qui s’était passé, le premier jour de la guerre… Rien n’aurait pu le préparer à l’image des navires confédérés en attente combat, mouillant le long de la côte. Cette flotte était bien plus grande que la première, qui avait failli lui tirer toute son énergie jusqu’à la mort. C’était trop. Beaucoup trop. La puissance de son propre Don lui sembla soudain insignifiante. Autant essayer de marquer un but au football avec les yeux bandés et les pieds attachés. Et c’était tout aussi inutile de penser à un quelconque sabotage, avec les centaines de Doués qu’il devinait parmi les équipages. Des larmes d’impuissance lui montèrent aux yeux, alors qu’il se forçait à retourner en arrière.
La nuit passa comme un mauvais rêve. Il fit ce que l’état-major lui demandait: créer des boucliers doués le long des côtes voisinant la Grande-Bretagne. Mais il y avait tellement de kilomètres, si peu de temps. Il travailla jusqu’à la dernière seconde, l’esprit paralysé par l’angoisse.
Un soleil sanglant se leva.
N’y tenant plus, Luke créa un portail jusqu’au QG du gouvernement de transition. Une atmosphère oppressante l’écrasa, comme s’ils avaient déjà perdu. À cette pensée, une bouffée de colère l’envahit. Il courut jusqu’au bureau d’Abi, la prit dans ses bras.
- Luke! Tu ne devrais pas être là! protesta-t-elle.
Mais sa voix tremblait.
- Des nouvelles d’Enya et de Chris? se força-t-il à demander. Abi vacilla:
- Ils sont tombés dans un piège. Et Spencer Grailingstream sait qu’ils sont aux États-Confédérés.
Luke essaya de ne pas se laisser ébranler ou de penser que leur dernier espoir était parti en fumée. Peut-être devait-il partir là, tout de suite, tenter de trouver coûte que coûte le président des États-Conférés? Il chassa cette folle pensée et resta enfoui dans les cheveux blonds d’Abi, comme si ça pouvait éviter l’inévitable. Sa sœur finit par le repousser avec un sourire triste, les yeux brillants.
- Est-ce qu’on a une chance? Dis-moi la vérité, demanda-t-elle.
Luke évita son regard. Il revit la flotte et les avions confédérés, l’immense Don que cette armée possédait.
- Écoute, si… Si ça tourne mal, je viendrai vous chercher, toi, maman et Daisy. On s’enfuira par un portail, finit-il par lâcher.
Une larme roula le long de la joue d’Abi. Sa sœur hocha la tête, mais elle ne prononça pas la phrase qu’elle devait pourtant brûler de dire… D’ouvrir le portail maintenant, de se mettre à l’abri avant qu’il ne soit trop tard.
Luke se rendit invisible, fit apparaître une porte. La franchit.
La flotte avait quitté les côtes irlandaises. En face, l’armée britannique paraissait si petite, comme si on avait posé une cabane branlante en face d’un immeuble de cinquante étages. Luke se posa sur une colline et attendit l’ordre de décoller pour protéger leurs forces aériennes, lorsque celles-ci attaqueraient. Il aurait ensuite carte blanche, le seul ordre étant de faire le plus de dégâts possibles.
Le jeune homme n’avait jamais eu aussi peur de sa vie, même quand il était entre les mains de Crovan. Il s’autorisa brièvement à penser à Silyen, qu’il s’était jusqu’alors efforcé de chasser de ses pensées, revit son sourire réjoui alors qu’il l’éclaboussait dans le jacuzzi de Far Carr. Puis il se souvint de sa peau douce contre la sienne. Il aurait presque pu toucher la bulle d’air que l’Egal avait créée autour d’eux au fond de la piscine. Il sursauta. Le talkie-walkie crépita. La peur revint, dévorante. C’était l’heure.
Alors que la flotte britannique partait à la rencontre des ennemis, les armes confédérées entrèrent en action. Bombes et missiles rebondirent contre les boucliers doués que Luke avait créés la veille. Mais de minuscules ventouses métalliques envoyées par des Doués ennemis depuis les bateaux se fichèrent sur les remparts invisibles.
Tout explosa d’un coup.
C’était encore pire que tout ce que le jeune homme avait imaginé. Leur armée allait se faire tailler en pièces.
Il devait décoller, d’autant plus que l’ordre avait déjà été donné.
Il avait déjà trop tardé.
Dans sa main, le talkie-walkie crépitait sans discontinuer. L’état-major devait se demander ce qu’il fabriquait.
Mais il n’y arrivait pas. Son cerveau était court-circuité. Ses membres tremblaient. Sa respiration s’accélérait. C’était une crise de panique d’une ampleur inédite. Il avait beau tenter de se concentrer sur sa respiration, ça ne marchait pas, alors il saisit le médaillon qui pendait à son cou, cadeau de Sil, le serra de toutes ses forces. Mais la panique continuait ses coups de boutoir.
Il ne pouvait pas. Il ne pouvait pas!
Il allait regarder l’horrible spectacle, impuissant, inutile.
Une image dansa dans son esprit, d’abord floue, puis de plus en plus nette. Une feuille blanche couverte de pattes de mouches.
Le heaume sentient.
Il avait l’impression d’être au bord d’une falaise. Juste avant de sauter. La terreur le liquéfia de l’intérieur.
Plus le choix.
Il plongea dans les sentiers du Don, trouva celui qui permettait d'accéder à son Selbst- Welt, à sa conscience, mais au lieu de le suivre, il fit ce que Chris avait noté – il sortit de la route. Le reste fut si flou qu’il n’en garderait qu’un souvenir vague par la suite. Toujours était-il qu’il sentit soudain la peur, le doute, l’hésitation le déserter, remplacées par la détermination.
Il n’arrivait pas à y croire.
Ça avait marché, ça avait vraiment marché!
Sans en avoir vraiment conscience, il s’éleva dans les airs, regarda les flottes sur le point de se fracasser les unes contre les autres, tandis que l’armée de l’air britannique surgissait dans le ciel. Mais au lieu d’avoir peur, il sentit une impatience brûlante l’envahir. Son Don n’était plus aussi insignifiant, il crépitait en lui avec sauvagerie. Ses poings se levèrent d’eux-mêmes et le pouvoir y afflua. D’abord un ruissellement, puis une rivière et enfin un fleuve impétueux.
Tant de puissance.
La certitude que tout était possible.
Comme il était stupide d’avoir d’abord eu peur de son Don, alors qu’il n’en avait exploité qu’une petite partie. Le temps n’existait plus. Seul comptait le pouvoir doré, concentré dans ses poings.
Dans quelques secondes, la flotte confédérée serait rayée de la carte. Luke savait qu’il en était capable.
Et le pire, c’est qu’il ne songeait même pas au nombre de morts qu’il aurait sur la conscience après ça.
Ses doigts commencèrent à s’ouvrir. C’est alors qu’il sentit… une anomalie. Puis quelque chose le percuta.
Lorsqu’il rouvrit les yeux, il vit au-dessus de lui le visage le plus inattendu du monde.
Ce ne pouvait être qu’un rêve.
Des cheveux noirs coupés aux carrés, des yeux gris et froids, des lèvres minces. Coira le regarda d’un air inquiet:
- Qu’est-ce que tu fabriquais? demanda-t-elle.
Il ferma les yeux, les rouvrit. Mais non, elle était toujours là.
Il éclata alors d’un rire hystérique. Puis il passa les mains sur son visage et s’aperçut qu’il avait repris sa véritable apparence. C’était si absurde qu’il rit encore plus fort. Coira eut l’air de penser qu’il avait perdu la tête, ce qui était d’ailleurs peut-être le cas. Puis la jeune fille revint vers lui et posa deux doigts sur sa tempe. Quelque chose pétilla dans ses veines, comme un courant électrique. Abasourdi, il se rendit compte qu’elle utilisait le Don sur lui.
- Sérieux? s’exclama-t-il.
- Calme-toi. Et oui, j’ai le Don. Silyen a dit à mon père comment transmettre son pouvoir. Il devait lui expliquer la technique, s’il la découvrait un jour, tu te souviens ?
Oui, songea Luke, il s’en souvenait. Le serment. Il lui semblait que cet épisode remontait à des siècles en arrière. En échange, le Roi Merveilleux, autrement dit le père de Coira, avait accepté de transmettre ses vastes connaissances sur le Don à Sil.
En attendant, la « transfusion » avait fait du bien à Luke. Soudain, tout lui revint en tête. La bataille! Les États-Confédérés!
- Du calme, fit une voix.
Le Roi Merveilleux apparut derrière Coira. Luke n’arriverait jamais à se faire à son apparence, car il ressemblait à un jeune homme aux cheveux bouclés, couronné de branchages, alors qu’il aurait dû être mort, après ses siècles d’existence. Seuls ses yeux trahissaient son âge véritable.
- Ma fille voulait voir comment tu allais. Te localiser n’a pas été difficile, ton Don porte la marque de ton Searugléaw. Où est-il d’ailleurs? demanda-t-il.
Puis son expression se modifia lorsqu’il comprit que Luke avait volé le Don de Silyen.
Des bruits d’explosions couvrirent soudain cette incroyable conversation. Avant d’avoir le temps de trop réfléchir à ce qu’il allait faire, Luke se releva. Il devait y retourner. Des soldats mouraient à chaque seconde.
Mais Coira devina aussitôt ce qu’il avait en tête et le retint par le poignet.
- Non, Luke! Il y a un autre moyen!
Son père lui jeta un coup d’œil. On aurait dit qu’il s’efforçait d’avaler le plat qu’il détestait le plus.
- Nous ferions peut-être mieux de repartir avec Luke.
- Non. La Grande-Bretagne reste notre pays. Je sais que tu as juré de ne plus t’en inquiéter, mais ce n’est pas mon cas, rétorqua Coira d’une voix tranchante.
Luke assista à l’échange comme s’il regardait un match de ping-pong. Coira se tourna vers lui:
- Nous pouvons y arriver, mais nous aurons besoin de ton aide.
Son aide? Luke hocha la tête, avec l’impression de toujours nager en plein rêve. Le Roi soupira puis prit les mains de Coira et de Luke de façon à ce qu’ils forment un cercle en se tenant tous les mains.
Une sensation inconnue se répandit en Luke, tout comme autre chose, de plus familier. C’était du Don sans être du Don. Puis il comprit: ils étaient en train de se connecter entre eux. Il laissa son pouvoir se fondre dans celui des deux autres et comprit soudain ce qu’ils avaient en tête. C’était une idée fantastique! Une solution sans violence! Pourquoi n’avait-il pas pensé à ça? Mais est-ce qu’ils y arriveraient? Il sentait que cela réclamerait bien plus de puissance que pour exterminer la flotte ennemie. Comme avant, ses doutes s’en allèrent. Comme avant, il se focalisa sur son pouvoir. Au lieu de le concentrer dans ses poings, il l’envoya au centre du cercle et remarqua en ajustant sa vision au monde clair-obscur du Don, qu’il avait la brillance la plus vive. Les silhouettes du roi et de Coira tiraient davantage vers le doré, comme si leur pouvoir avait vieilli ou s’était affaibli au cours du temps.
Luke laissa le Roi guider la manœuvre. Une colonne de Don pur s’éleva dans les airs. Évidemment, les avions ennemis la repérèrent et piquèrent vers eux. Luke inspira, détourna une partie de son Don et créa un immense bouclier. L’explosion du premier missile fut terrible, mais le bouclier tint bon. La colonne de Don aussi; elle culminait à une telle hauteur désormais qu’elle se confondait avec le ciel. Luke ajusta sa vision douée et vit le pilier se transformer en un cercle plat qui grandissait, loin dans le ciel. En réalité, il s'agissait d'un immense bouclier, encore fragile, car il n’était pas entièrement constitué. Au troisième missile le frêle voile de pouvoir trembla. C’était sans compter les pilotes britanniques, qui prirent les avions ennemis en chasse et accordèrent un répit.
Le dôme recouvrait désormais quasiment tout le ciel. Secondes après secondes, il s’agrandissait, commençant à retomber en direction des côtes. Coira faiblit et dut sortir du cercle. Elle perdit aussitôt connaissance. Luke voulut se ruer vers elle, mais un regard acéré du Roi Merveilleux l’en empêcha.
- Elle va bien, affirma-t-il.
Luke devrait s’en contenter. Soudain, ses sens doués l’avertirent qu’une puissante attaque douée allait s’abattre sur eux. Juste à temps, il arrêta d’envoyer son Don dans la colonne immatérielle afin de renforcer le bouclier qu’il avait créé. Ces quelques secondes suffirent malheureusement à déstabiliser le dôme, que le Roi Merveilleux, dégoulinant de sueur, n’arrivait pas à maintenir seul. Luke le rejoignit à nouveau, mais l’effort était désormais si violent que le monarque tremblait comme une feuille. Luke ne valait pas mieux. Il avait l’impression qu’on lui aspirait toute son énergie et que son cœur hésitait à battre. Si un nouveau missile ou n’importe quelle attaque arrivait, il ne pourrait plus à les repousser.
Enfin, le dôme se posa doucement sur l’ensemble des côtes britanniques, émettant un rayonnement aveuglant avant de s’éclaircir un peu. Les deux cent trente mille kilomètres carrés de l’île étaient désormais à l’abri, protégés par cet immense bouclier doué.
Le roi s’évanouit à son tour. La vision de Luke se brouilla, les sons lui parvinrent comme à travers une radio mal réglée, et il n’eut que le temps de voir un cocon de Don envelopper le roi avant de sombrer à son tour.
Lorsqu’il revint à lui, il remarqua qu’ils étaient toujours seuls. Dans un sursaut de conscience, il modifia son apparence, reprenant celle d’« Alexis » puis se précipita vers Coira. Son pouls était normal, elle était simplement évanouie. Quant au Roi Merveilleux, il était sûrement allé au bout de ses forces, parce que son cocon doré ressemblait à celui qui était apparu une fois autour de Sil.
Luke sentait que son Don était à deux doigts de faire de même. Il s’élevait autour de lui, presque menaçant. Mais il n’était pas encore au bout du rouleau, il avait simplement besoin de se reposer un peu, puis, il devait, il devait…
Un son totalement incongru retentit : la sonnerie d’un téléphone portable. Luke se redressa et scruta l’obscurité autour de lui. Pour ses yeux Doués, le noir complet n’était pas un problème, ils le perçaient aussi bien qu’un chat. L’environnement lui semblait familier: un sol en béton, une odeur de renfermé et de vieille laine. Sa couchette! Le bunker de Mont Rock. On avait dû l’amener là après qu’il se soit évanoui. Mais où étaient le roi et Coira? Est-ce qu’ils avaient réellement créé un dôme?
En attendant, le portable continuait à sonner. Luke le sortit machinalement de sa poche, regarda le nom qui s’affichait à l’écran. « Maman. » Il décrocha:
- Luke, tu vas bien?
Le jeune homme promena son regard sur son torse et la couverture qui recouvrait ses jambes, dépourvues de toute blessure.
- Ça va.
Sa mère poussa un soupir de soulagement:
- J’avais peur que tu… qu’avant l’apparition de cette chose dans le ciel…
Luke répéta:
- Tout va bien. Je n’ai pas été blessé.
Il y eut un silence. Alors que Luke s’attendait à une réprimande ou à la supplication de revenir à la maison, sa mère devint hésitante:
- Luke, tu dois savoir… Daisy m’a tout raconté. (Sa voix devint un murmure étouffé.)
Elle m’a dit que Silyen Jardine était toujours en vie, que… lui et toi…. Dis-moi que ce n’est pas vrai.
La joie et le soulagement s’envolèrent aussitôt. Luke eut chaud, puis très froid. Il n’arrivait pas à croire que sa sœur lui ait fait ça, surtout dans l’état où était maman depuis la mort de papa. C’était encore plus irréel, encore plus absurde que l’apparition de Coira et du Roi Merveilleux tout à l’heure.
- Luke?
Il allait tout nier. Elle ne pouvait pas encaisser ça. Pas maintenant. Mais il ne put se résoudre à mentir et pensa que raccrocher était peut-être plus simple.
- Luke! Réponds-moi!
- Maman, la journée a été longue…
- Réponds-moi!
- Je… C’est vrai, souffla Luke.
Cette fois, c’était sa mère qui restait silencieuse. Pendant un long moment, personne ne dit rien. Puis quelque chose brisa le silence. Des sanglots.
- Je ne sais pas ce que nous avons pu faire de faux avec ton père. Et toi, comment as-tu pu? Rien que de t’imaginer avec ce garçon… Après tout le mal que sa famille nous a fait… Comment as-tu pu?
Jacqueline Hadley pleurait si fort que ses phrases étaient hachées. Mais celles-ci restaient hélas parfaitement compréhensibles, et Luke voulut lancer son téléphone au loin. Arracher chacun de ces mots qui se plantaient en lui, horriblement douloureux. La situation lui échappait. Il n’avait jamais pensé dire à sa mère qu’il sortait avec Silyen tant qu’elle ne serait pas prête à l’apprendre. Et d’ailleurs, est-ce qu’ils sortaient encore ensemble? Il n’en était même plus sûr. Il se plia en deux, ouvrit la bouche pour vomir. Mais rien ne vint. Alors il s’agrippa à son téléphone portable:
- Écoute maman, je viens tout de suite à Manchester. Je vais tout t’expliquer.
Il eut un long silence, puis sa mère répondit d’une voix très basse:
- Non… Réfléchis d’abord à tes mensonges.
Ce fut comme un détonateur. Une rage impuissante envahit soudain la gorge de Luke, son coeur.
Sa bouche se remplit de bile. Les paroles jaillirent en un flot acide:
- Maman, on est au 21e siècle, réveille-toi! Qu’est-ce qu’il y a d’anormal à ce que je suis!? Papa aurait compris! Et Silyen a beau être un Jardine, c’est aussi…
Soudain, il n’y eut plus qu’un bip bip. Sa mère avait raccroché.
Note de l’autrice : Je remercie mon cher et tendre, qui m’a soufflé l’idée du heaume sentient, et Bucky1984, une de mes prélectrices (merci encore mille fois à toi si tu vois ces quelques mots :D ) pour m’avoir rendue attentive à la psychologie de Luke, qui ne peux pas tout endurer sans conséquences. (Oui, je suis diabolique niark, niark, mais je vous assure que j’aime profondément mes personnages). Pour la fin du chapitre, il a fallu puiser dans des émotions difficiles. Mon cœur a dû se briser en même temps que celui de Luke quand j’ai écrit ce dialogue. Mais… L’aventure se poursuit, l’espoir n’est pas définitivement perdu, rassurez-vous.
Encore merci de me lire, ça me fait très plaisir et m’encourage énormément ! N’hésitez pas à poster un petit commentaire, si le cœur vous en dit, et n’hésitez pas à dire ce que vous avez aimé ou moins aimé. 😉
J’essaierai aussi de dessiner quelques illustrations, dès que ce rare trésor nommé le temps passera à ma portée. Et… petite confidence : j’ai récemment assisté à une table ronde où Margot Dessenne, jeune autrice de la dystopie Absolu (si vous connaissez ?) était invitée. L’écouter m’a donné envie de me donner encore plus à fond! Car si cette fanfiction est déjà intégralement écrite et qu’elle est passé par les cases prélectures et remaniements (moult fois), je fais toujours une dernière relecture de chaque chapitre avant de le poster, et il y a parfois du pain sur la planche...😉 . PS : pour le chapitre suivant, vous aurez droit à un intéressant face à face entre Silyen et Bouda.