L'Obscurial
TINA
Nous étions sorties en trombe et dévalions à présent les escaliers. Nous étions presque dehors lorsque nous entendîmes la porte de mon appartement claquer et Norbert descendant les même escaliers quatre à quatre. Je ne pus m'empêcher de sourire en le voyant arriver. Il avait sur le visage une expression mêlée de colère et d’excitation. Il fit semblant de ne pas me voir et regarda Audrey avec une intensité et une gravité que je ne lui connaissais pas. Celle-ci ferma les yeux et huma l'air comme un animal cherchant sa proie. Tout à coup elle les rouvrit et sans un regard pour nous elle se précipita dans les rues de New-York.
Elle se déplaçait rapidement et avec aisance. Nous devions presque courir pour pouvoir la suivre. C'était comme si elle avait fait ce trajet toute sa vie alors qu'elle ne devait pas connaître plus New-York que moi Londres. Norbert la suivait de près, tout son corps, tous ses trais, exprimaient une totale confiance en Audrey, une confiance qui me mettait un peu mal à l'aise. Comment une Cracmol pouvait-t-elle réussir à trouver un Obscurial alors que même tous les meilleurs mages du MACUSA n'avaient pas pu détecter sa présence. Mais décidant de moi aussi faire confiance à Norbert je les suivais de près.
Nous nous enfoncions toujours plus dans la ville, rien ne semblait plus pouvoir la perturber. Elle changeait de direction avec autant de brusquerie que d'assurance. Petit à petit les avenues que nous empruntions devinrent des rues, de moins en moins peuplées, puis des ruelles presque désertes. Soudain elle se figea. Norbert dans une synchronisation parfaite s'arrêta en même temps qu'elle mais je ne pus que heurter Norbert de plein fouet qui ne s'en formalisa pas le moins du monde il semblait, tout comme Audrey, absorbé par quelque chose face à nous. Lorsque je levais les yeux je compris tout de suite pourquoi.
Le bâtiment face à nous était typique dans nombreux bâtiments en ruines que l'on pouvait trouver dans la ville et dont toutes sortes de personnes et d'animaux faisaient un refuge. Il était en partie en ruine. Mais ce n'était pas tant le bâtiment qui nous laissait tous les trois sans voix, c'était l'impression qui s'en dégageait. Le vieil immeuble suintait quelque chose d'effrayant. S'il m'était arrivé de passer devant par hasard (ce qui état très peu probable) je ne serais entrée dedans pour rien au monde. Ce lieu inspirait une peur profonde et inexplicable.
Norbert s'approcha d'un pas ce qui me fit frissonner de terreur. Puis il se retourna vers Audrey.
- Que sens-tu ?
Celle-ci fixait l'immeuble comme si elle aurait voulu voir autre chose, comme si elle cherchait quelque chose qu'elle ne trouvait pas et regarda Norbert.
- L'orage. L'ouragan. La tempête.
- Alors il est là.
La voix de Norbert était grave presque rauque. Ce n'était pas une question. Norbert s'approcha encore du bâtiment et posa le plat de sa main sur le mur pendant que je me tournais vers Audrey pour poser une question qui me brûlait les lèvres.
- Comment peux-tu sentir ce genre de choses ? Je croyais que tu étais une Cracmol.
- Oui je le suis mais ça n'a rien à voir avec de la magie. Je peux sentir la météo.
- Sentir la météo ?, m'étonnais-je sa réponse ayant soulevé encore plus de questions.
- Je tiens ça de mes parents. Norbert ne t'a pas dit que j'avais été élevée par des Augureys ? Ils sont capables de sentir ce genre de choses.
- Des Augureys ?
- Oui ce sont des oiseaux. Ils ne sont pas vraiment beaux, ils ressemblent un peu à des vautour noir déplumé mais peut-être que vous les connaissez sur le surnom qu'on leur donne : les Phénix irlandais.
- Euh ….
Mais je fus sauvée par Norbert qui après avoir examiné une bonne partie du mur s'était retourné vers nous l'air grave.
- C'est de la magie.
Fronçant les sourcils je m'étais approchée à côté de lui et dès que j’eus effleuré le mur je ne pus qu'être d'accord avec lui. Ces murs suintaient d'une puissance magique comme je n'en avais jamais senti auparavant. Audrey se plaça à mes côtés et apposa sa main à côté de la mienne et hocha la tête en signe de dénégation :
- La tempête.