Mon aventure avec le Sorceleur

Chapitre 25 : Retrouvailles

3253 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 15/05/2020 11:22

Chapitre 25 : retrouvailles


Gaëlliane :


J'étais pétrifiée sous son regard. Incapable de faire le moindre geste. Ses yeux semblaient me transpercer tandis qu'il me fixait intensément. Le temps s'arrêta. Nous ne savions tout simplement pas comment communiquer. Il s'était passé tant de temps, tant de choses… Lequel de nous ferait le premier pas ?


Il y eut un changement dans sa posture : alors qu'il était tendu comme un arc, poings fermés, sourcils froncés, regard meurtrier et mâchoire crispée, quelque chose sembla lâcher. Son regard se détacha du mien et, baissant les yeux au sol, il se voûta, enroulant les épaules. Il avait soudainement l'air triste, abattu, déboussolé. Cela me donna la force de parcourir les quelques mètres qui nous séparaient.


J'hésitai à le toucher de peur qu'il m'évite ou pire, me repousse. Je n'arrivais pas à capter son regard. Il était si proche et si lointain à la fois. L'odeur de sa peau me raviva des souvenirs heureux. Je l'explorai du regard, laissant mes yeux s'attarder sur ses larges épaules et ses bras musclés. J'avais l'impression qu'il avait une nouvelle ride au niveau du front. Je découvrais sur ses tempes quelques cheveux blancs supplémentaires parmis les noirs. J'avais envie de me blottir contre lui mais je n'osais pas passer le pas. Lui restait figé, bras ballants, évitant mon regard.


Mélusine déboula en criant de joie. Elle se jeta sur nous, nous serrant fort avec ses petits bras. 


-Maman ! Je suis contente que tu sois là ! C'était long de t'attendre !


Son père s'anima, la prenant dans ses bras. Elle ouvrit l'autre, m'attirant à elle pour que je me joigne au câlin.


-Câlin en famille ! 


Mon coeur se gonfla dans ma poitrine. C'était bon de les sentir tous les deux contre moi. Rodric me serrait à présent contre lui également et je me sentais enfin à ma place. L'étreinte dura longtemps, assez longtemps pour que l'inconfort nous oblige à la défaire et ce fut à regrets que nous nous décollâmes les uns des autres.


Rodric posa Mélusine au sol. Il ancra son regard dans le mien, me dominant de sa hauteur. Dans ses yeux bleus je lisais beaucoup de choses : doute, soulagement, colère, tristesse et beaucoup de questions… Je me sentais dans un état assez similaire. J'avais envie d'aller marcher seule avec lui pour que nous puissions parler, à cœur ouvert, loin des oreilles de Mélusine. Nous ne parlions jamais si bien que quand nous marchions tous les deux. C'était d'ailleurs un de nos rituels de couple qui s'était trouvé le plus malmené par notre statut de parents…


Cependant, Mélusine avait besoin de me retrouver, elle aussi, et elle me le fit savoir :


-Viens maman ! Il faut que je te montre comme c'est beau ici et puis le chariot qui est notre maison, et que je te présente les copines, on va être bien tous ensemble ! 

-Oui ma chérie, mais d'abord j'ai besoin de parler avec ton papa.


Mélusine me tendit les bras, quémandant un câlin. Ses grands yeux bleus étaient implorants, son petit menton tremblant et sa voix triste :


-Mais moi, j'ai besoin de toi, maman ! Occupe-toi de moi! Me laisse plus toute seule !


Je m'agenouillai pour l'accueillir dans mes bras. Ses boucles brunes me chatouillèrent le visage tandis que ses petits bras enserraient fortement mon cou. Je fermai un moment les yeux, humant son odeur rien qu'à elle et profitant de la sensation de son corps chaud contre le mien, puis les rouvrit. Rodric semblait partagé entre son besoin de me retrouver et l'acceptation que les besoins de notre fille passaient d'abord, une fois de plus. Il m'articula en silence :


-Ce soir, quand elle dormira.


J'acquiesçai sans un mot, laissant Mélusine prendre l'initiative de la fin du câlin. Elle avait enfoui son visage dans mon cou, je sentais son souffle chaud me chatouiller la peau et son coeur palpiter sous ma main. J'avais envie de la garder là, contre moi, pour toujours. Ça me rappelait le temps où elle était un tout petit bébé, blottie contre ma peau, se nourrissant à mon sein en me dévorant des yeux. 


Dieux que j'avais aimé l'allaiter ! J'avais le confortable sentiment de pouvoir vraiment répondre à ses besoins, tant nourriciers que de de chaleur et de sécurité, et j'avais cette possibilité de l'apaiser en toute simplicité, assortie à la conviction que je lui offrais ce que j'avais de meilleur. Faisant fi des recommandations de sevrage des anciennes, et de l'avis de mon mari, j'avais fait confiance à mon instinct et à ma fille, la laissant téter à la demande aussi longtemps qu'elle le souhaita. Elle finit par décider d'elle-même d'arrêter à trois ans passés. Parfois je me disais que ça me manquait un peu mais en réalité j'étais fière de la petite fille confiante et indépendante qu'elle était devenue, j'en étais convaincue, en partie grâce à ça. 


Elle me tira de mes pensées en relâchant d'un coup son étreinte pour me prendre par la main m'entraînant à sa suite pour me montrer toutes les choses qui pouvaient intéresser une enfant de son âge. Toute l'après-midi y passa dans un babillage incessant et insouciant. Elle avait tant à me montrer et à me raconter. Elle avait tellement changé, mûri, en un mois de temps !


Rodric :


Elle avait enfin quitté l'autre pour venir nous rejoindre. Il s'en était fallu de peu pour que je pète un câble à l'attendre comme ça. Sur le coup on s'était regardés en chien de faïence. J'étais tellement furieux. J'attendais qu'elle vienne à moi, qu'elle s'explique, qu'elle s'excuse mais rien. Elle s'était contentée de me regarder de loin avec un air triste et coupable. 


Je crus un moment qu'elle ne me rejoindrai jamais, qu'elle aller tourner les talons pour fuir, encore. Ma colère s'évanouit brutalement pour laisser place à la tristesse. Elle vint finalement jusqu'à moi mais le malaise était là. 


Ce fut Mélusine qui y a mit fin en déboulant en toute innocence pour réclamer un câlin de nous deux. Dieux que c'était bon de les sentir contre moi, ma fille dans mes bras, ma femme laissant reposer sa tête contre ma poitrine. Les choses auraient presques semblées normales mais ils fallait qu'on parle. 


Bien-sûr, la petite ne l'entendait pas de cette oreille et acapara sa mère, comme d'habitude. De toutes façons, depuis qu'elle était née mes besoins passaient systématiquement en dernier. Ce n'était pas pour rien que je m'étais plongé à ce point dans le travail. Gaëlliane, comme Mélusine, me donnait l'impression de n'être disponible que l'une pour l'autre et de n'avoir pas vraiment besoin de moi. 


J'avais passé l'après-midi à errer puis j'avais cuisiné en attendant leur retour. J'avais hâte que Mélusine fut endormie pour qu'on puisse enfin se retrouver avec Gaëlliane histoire de se vider le cœur. D'un autre côté j'appréhendais beaucoup les révélations qu'elle allait me faire, plus encore que de lui faire part de mes expériences avec les dryades. Après tout je n'avais pas vraiment eut le choix…


Le repas fut vite expédié. Mélusine était épuisée et c'était tant mieux. Elle réclama un long câlin à sa mère, lui demandant à plusieurs reprises si elle allait rester avec nous. Elle avait besoin d'être rassurée et ma femme fit le nécessaire pendant que j'attendais, encore, de remonter dans sa liste de priorités.


Enfin elle dormait. Gaëlliane me rejoignit dehors et nous partîmes à pieds, sans un mot. Ce silence pensif dura de longues minutes. Chacun était plongé dans ses pensées réfléchissant à comment se dire les choses. 


Communiquer avec moi n'avait jamais été le point fort de Gaëlliane, pourtant je faisais mon possible pour lui en laisser l'espace mais elle me disait toujours craindre mon jugement. Présentement elle semblait avoir de bonnes raisons d'être inquiète de ma réaction. Je finis par poser la question qui me semblait pertinente :


-Combien?


Elle sembla douter. Cela m'agaça :


-C'est pas compliqué comme question, combien ?

-De fois ou de personnes ? me demanda-t-elle d'une toute petite voix.


Je manquai de m'étrangler en comprenant ce qu'impliquait sa question. Une vague de colère monta en moi. J'essayais de la juguler en me concentrant sur la respiration. "Ne pas exploser, ne pas exploser" me répétai-je mentalement. Je m'assis sur un tronc couché. Elle en fit autant. Elle n'en menait pas large. 


Gaëlliane :


C'était l'instant de vérité, le moment où j'allais devoir tout déballer en espérant qu'il ne me rejette pas comme une merde alors qu'il en aurait toutes les raisons. La terreur m'habitait, reflet de la colère que j'avais perçu monter en lui quand j'avais laissé entendre que non-seulement il y avait eu Geralt mais aussi d'autres…


Mon corps entier me semblait trembler de l'intérieur et ma voix était mal assurée quand je répondis à sa question :


-De fois, je ne sais pas, je n'ai pas tenu le compte... De personnes : trois, dont une femme… Je suis désolée… Je n'avais jamais imaginé te faire ça un jour...


Je baissai les yeux, honteuse et triste.


-Est-ce que ça en valait la peine au moins ?

-Ou.. Oui…, soufflai-je. Je ne regrette que de t'avoir trahi, blessé… 

-Je suis surtout déçu… Je te faisais confiance…


Cet aveu me fit plus mal encore… Sa colère m'aurait semblé moins douloureuse. Il voulut alors tout savoir, chaque relation, chaque détail et docilement je racontai, à la fois honteuse et soulagée de pouvoir me mettre en paix avec ma conscience. Je n'avais plus rien à perdre dorénavant : il tenait en son pouvoir l'avenir de notre couple. J'avais probablement perdu sa confiance et tout ce que je pouvais lui offrir c'était de l'honnêteté et de la transparence. 


Un grand silence se fit à la fin de ma confession. C'était glaçant. Je baignais dans le malaise, réalisant tout ce que j'étais peut-être sur le point de perdre. Bien-sûr j'aurais pu détourner son attention pour lui parler des Dryades mais je ne me sentais tout simplement pas légitime : contrairement à lui j'avais eu pleinement le choix. Lui ne me regardait pas. Il semblait absorbé dans ses pensées. Je murmurai d'une toute petite voix :


-Je n'ai jamais cessé de penser à toi… Tu es le seul que j'aime. 


Il happa mon regard, ses yeux étaient durs, je ne pouvais pas m'en détacher. Sa voix rauque claqua comme un fouet brûlant :


-Et tu es à moi!

-Je sais… Je l'ai pleinement compris quand j'ai assisté à tes ébats avec Taänië… murmurai-je en jouant machinalement avec mon amulette. La douleur que j'ai ressenti en te voyant prendre plaisir avec elle m'a fait un électrochoc… Je suis à toi et tu es à moi, affirmai-je en le regardant dans les yeux. 


Il se rebiffa :


-Tu ne vas pas avoir le culot de me reprocher l'accord de ton aïeule ?! Tu m'as envoyé ici en toute connaissance de cause. N'essaie surtout pas de retourner la situation !


Je posai délicatement ma main sur son avant-bras :


-Je ne te reproche rien. Je suis la seule et unique coupable dans cette situation. Je me dois d'assumer la conséquence de mes choix et de mes actes. Tu es libre de décider si tu veux encore de moi ou non. La forêt est bien assez grande pour ne pas se croiser si tu le souhaite. Mélusine pourrait venir tantôt chez l'un, tantôt chez l'autre. Elle n'en souffrirait pas je pense…


Moi, je souffrais de lui tendre cette perche pour me sortir de sa vie. Mon coeur était comme broyé dans ma poitrine, mes mains tremblaient, mes jambes auraient menacé de s'effondrer sous moi si je n'avais pas été assise, les larmes me montaient aux yeux et j'essayais de ne pas le laisser couler. Je ne voulais pas qu'il fasse son choix par pitié. Soit il arrivait à passer au dessus de ma faute, même si rien ne serait plus comme avant, soit il choisissait de rompre. 


Rodric :


Ça faisait beaucoup à encaisser. Quelque part je m'étais préparé mentalement à apprendre qu'elle avait couché avec le Sorceleur mais pas à ce qu'elle joue les catins en multipliant les partenaires ! Je repensais aux scènes qu'elle m'avait décrit avec un mélange de dégoût et d'excitation assez déstabilisant. J'avais besoin de temps pour digérer toutes ces informations, besoin de temps pour faire le point sur ce que je voulais, sur mes sentiments vis à vis de Gaëlliane. Je n'étais pas sûr de pouvoir lui pardonner ses actes, ses choix. 


Finalement c'était une bonne chose que le Sorceleur n'ait pas été en état de se battre : ma colère mal dirigée était complètement retombée à son égard. Gaëlliane avait été honnête : elle seule était à l'origine de leurs premiers ébats et même d'une partie des autres. Il aurait été idiot de ne pas en profiter. J'avais presque envie d'aller le remercier d'avoir pris soin d'elle mais il ne fallait pas pousser quand-même. Il fallait que je lui parle. J'avais besoin de comprendre mieux ce qu'il s'était passé pour savoir où j'en étais vis à vis d'elle.  


-J'ai besoin de temps, Gaëlliane. Je suis en colère, je suis déçu, je ne sais pas si je pourrais te pardonner un jour.


Elle hocha simplement la tête, les yeux brillants de larmes contenues. Je ne voulais pas céder à la tentation de la prendre dans les bras. Elle ne le méritait pas, je n'étais pas prêt pour ça. Je me contentai de lui poser une main sur l'épaule avant de la quitter.


-Je reviendrai te voir quand je saurai où j'en suis. Je te laisse le chariot. Mélusine à besoin de toi. 


Je partis sans me retourner. Ses sanglots me transpercèrent mais je devais tenir bon, me donner le respect qu'elle n'avait pas eu pour notre mariage, ni pour moi.


La nuit n'était éclairée que par la voûte céleste et le croissant de lune. Machinalement, j'étais revenu vers le chariot, j'y récupérai une de mes lampes à friction et une couverture. J'allais devoir trouver un endroit pour la nuit… Je pris le temps d'embrasser Mélusine dans son sommeil avant de quitter les lieux. 


Mes pas se dirigèrent naturellement vers le centre du village. Je ne m'attendais pas à le trouver dehors mais il était là, assis sur le tronc couché, sa silhouette massive ne laissant aucune doute sur son identité. Il me lança un bref coup d'œil par dessus son épaule avant de me désigner l'espace à sa droite :


-Assoyez-vous donc. Est-elle enfin venue jusqu'à vous ?


J'acceptai l'invitation avec un grognement indistinct, sans répondre à sa question. Il me tendit l'outre qu'il venait de porter à ses lèvres. Je reniflai le liquide avant de goûter prudemment. C'était diablement fort! La vodka traça un sillon enflammé de ma bouche à mon estomac. J'en avalai une deuxième lampée avant de rendre son bien au Sorceleur :


-Au stade où on en est, je crois qu'on peut se tutoyer. Difficile d'être plus intime que de culbuter la même femme. 


Il éclata d'un rire franc qui me le rendit, malgré-moi, sympathique :


-Tu as raison ! Le seul moyen que je connais n'est pas tout à fait dans mes goûts. J'ai malheureusement un penchant uniquement pour la gente féminine !

-Affronter le danger ensemble, il paraît que ça rapproche aussi…

-Oui c'est ce qu'on dit… 


Il but une bonne gorgée avant de me tendre à nouveau la boisson :


-Dur à encaisser ? Elle est surprenante, passionnée.

-Je ne sais pas si je pourrais lui pardonner…, répondis-je en grimaçant. 

-Lui pardonner quoi? D'aimer la vie? De s'être battue pour revenir jusqu'à toi? T'as-t-elle au moins dit les dangers qu'elle a affronté ? 

-Merci de l'avoir gardée en vie…

-Pour cette question là je lui doit plus qu'elle ne me doit..


Il me raconta alors les évènements selon son point de vue, me faisant part des situations de crise et des dangers qu'ils avaient affronté ensemble pour arriver jusque là. Elle ne m'avait décrit que ses égarements charnels, à peine ses luttes contre la tentation. Elle n'avait pas cherché à atténuer sa faute. Lui me raconta les risques qu'elle avait pris pour lui, pour d'autres, le courage et l'adaptabilité dont elle avait fait preuve. Il me raconta comment elle avait su naturellement rallier autour d'elle des personnes bienveillantes, faisant ressortir le meilleur de l'humanité dans cette période sombre et violente. Il m'apprit également son abnégation acharnée pour les jours passés à le soigner alors que sa vie ne tenait plus qu'à un fil. Cela ne m'étonnais pas, ma Gaëlliane avait toujours fait preuve d'opiniâtreté quand il s'agissait de prendre soin d'autrui. Les pièces du puzzle s'assemblaient dans mon esprit : j'y voyais un peu plus clair entre les évènements et ses frasques sexuelles. Ça expliquait en partie mais ça n'excusait rien.


Il décrivait les choses sans emphase, de manière très factuelle et ne m'apprit qu'à la fin de sa description des faits qu'elle avait été maltraitée et blessée par un homme à cause d'une erreur de sa part. Il avait l'air de se sentir sincèrement coupable de ça. Apprendre cet événement me provoqua une telle détresse, mélange d'impuissance et de rage, que je réalisai que mes sentiments pour elle étaient toujours là, malgré la colère et la déception. Je ne voulais pas qu'elle souffre. Je regrettais de n'avoir pas pu la protéger de ce qu'elle avait vécu de douloureux sur ce mois écoulé.


Nous restâmes silencieux un moment après cette dernière révélation, vidant progressivement l'outre du Sorceleur. L'alcool engourdissait tranquillement mes sens, calmant mes émotions. J'étais las. J'avais envie de rentrer chez-moi, de dormir dans un lit confortable plutôt que de me laisser sombrer dans l'alcool à la belle étoile. Je pris congé de mon hôte, qui me gratifia d'une solide poignée de main et d'une accolade pour le moins virile, puis repartis d'un pas mal assuré. 


-Ce putain de sol n'arrête pas de bouger ! 


J'avais bougonné à voix haute avant de me mettre à rire comme un con ce qui ne facilita pas ma progression. Rire me fit du bien. Je me sentis soudainement plus léger en arrivant tant bien que mal auprès du chariot, tirant des bords sans parvenir à marcher droit. Je rentrais chez-moi, auprès de ma famille. Les choses seraient différentes mais on resterait ensemble, c'était ce que je souhaitais.


Contre toute attente, étant donné notre échange et l'heure plus que tardive, Gaëllianne m'attendait sur le pas de la porte.


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