La maraude du Vieux Touque

Chapitre 21 : Les fantômes d'Eregion - Amon Wenrin

3623 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 26/04/2020 15:51

Gandalf reprit la piste du poney, suivant ses traces sans grande difficulté. Après une heure de marche, cependant, le cheminement quittait les terrains boueux semés de roseaux, pour se perdre sur une terre d’herbes plus courtes et de buissons. Le sol meuble conservait cependant une trace lisible du passage du poney. De toute évidence, la peur n’avait pas encore quitté la monture lorsqu’elle était passée par là : les empreintes de fer révélaient un galop frénétique au milieu des buissons. L’état du hobbit, dont la fièvre semblait s’être emparée, préoccupait Gandalf.

Malgré le besoin de repos et de soins de Gerry, le magicien poursuivit, dans l’espoir de retrouver le poney. Le terrain se fit plus accidenté, alors que la lune reparaissait de temps à autres. Le vent frais aurait commencé à les sécher s’ils n’avaient pas été tous deux couverts d’une épaisse couche de boue poisseuse et malodorante. Lorsque les moustiques se firent enfin plus rares, le magicien renonça à retrouver immédiatement l’animal terrorisé, bien que le fugitif eût escamoté leurs provisions, leur matériel et leurs habits de rechange. Il trouva une combe abritée des regards et déposa délicatement le hobbit dans un creux sablonneux. Le magicien rassembla des branches mortes et quelques rameaux odoriférants, et alluma un feu de son bâton. Il laissa reposer le hobbit près du feu pour le réchauffer.

Gandalf avait conservé sa pipe et son herbe sur lui, dans une blague à l’épreuve de l’eau. Pensivement il bourra sa pipe et s’assit non loin du foyer. Il aurait quelques sujets d’inquiétude à partager avec les rôdeurs lorsqu’il parviendrait à les retrouver, à commencer par l’horreur des marais qui venait d’agresser Gerry.

Mais pour le moment, le vieux magicien se laissa guider par la fumée de son herbe à pipe. Les volutes sinuaient comme le corps d’un serpent, lui rappelant des créatures que Gandalf avait combattues autrefois, sous un autre nom et une autre forme, dans un autre âge du monde. Les vouivres des marais de Serech rançonnaient quiconque se laissait prendre à leurs rets venimeux de séduction. Malheur à qui ne pouvait racheter sa vie au prix de l’or ou des joyaux…

Mais les soucis ramenaient son esprit vers notre âge du monde. De temps en temps, il sondait le pouls ou le front de son protégé en s’interrogeant :

– Quelle force obscure a nourri l’horreur du marais et l’a amenée jusqu’ici ? Pourquoi a-t-elle attaqué le hobbit ? Le fardeau du petit cachottier est-il la cause de cette attaque ? Il ne semble pas uniquement la cible des rôdeurs noirs, mais également des horreurs surgies de l’ombre… Quelle étrange malédiction peut-elle bien le poursuivre ?

Le lendemain, le semi-homme se sentait nauséeux, mais il pouvait respirer sans grande difficulté. Curieusement, il n’éprouvait pas la faim du hobbit sous-alimenté. Gandalf, un peu soulagé, partagea avec lui un peu de cordial et une gaufrette de biscuit de marche1. Il trouva de l’eau claire et lava les plaies du cou du hobbit, qui avaient gonflé mais semblaient moins purulentes que la veille. Gerry et Gandalf se remirent ensuite en quête du poney.

Malheureusement la piste était difficile à suivre sur ce terrain qui ressemblait de plus en plus aux landes du Quartier Nord de la Comté. Ils la perdirent quelques fois et la retrouvèrent en revenant sur leurs pas, constatant que le poney avait progressivement obliqué vers le sud. Les collines s’adoucissaient graduellement, recouvertes parfois d’un gazon parsemé de genévriers et de houx. Gandalf expliqua que cette région, appelée autrefois Eregion, répondait aussi au nom de Houssaye, en raison du grand nombre de ces arbres qui y poussaient. Les Hauts Elfes y avaient vécu à une époque bénie.

Mais la piste finit par s’évanouir. Après plusieurs échecs, ils se rendirent à l’évidence : ils avaient perdu la trace de l’animal. Gerry tenta quelques sifflets, sans succès. Ils aperçurent alors un bosquet d’arbres très dense, au sommet d’une ample colline. Les houx y semblaient plantés en cercle, déployant leur ramure sombre et brillante pour former des boules presque parfaites.

Attiré par la symétrie des lieux, le hobbit entraîna Gandalf et grimpa sur la colline. Au sommet, l’air, qui charriait les relents des marais quelques instants plus tôt, leur sembla plus doux, d’une saveur saine et relaxante. Le ciel s’était couvert toute la matinée d’une voûte opaque et menaçante, mais filtrait à présent les pâles rayons d’un astre lointain, comme brillant aux premiers âges du monde. La vue de Gerry y portait comme celle d’un gerfaut montant à l’assaut des cieux quand l’azur est pur. Gandalf observait le hobbit avec amusement et curiosité :

– Nous voici sur Amon Wenrin, la Colline du Souvenir. Les Elfes, qui habitèrent ce pays il y a bien longtemps, y avaient planté ces arbres persistants pour raviver la mémoire de leurs jours heureux. On racontait autrefois que les choses vous y paraissent comme dans votre prime jeunesse, avec la candeur et l’innocence d’un esprit qui s’éveille. Je voudrais pouvoir me rendre ici chaque fois que les soucis et les tracas de cette vie m’empêchent d’apprécier les grâces du monde.

– Je me demande jusqu’où remontent vos propres souvenirs ?

– Je me rappelle bien des choses du Temps des Anciens. Mais j’ai dû en oublier beaucoup pour comprendre les lois de ce monde en cet âge.

– Parlez-vous donc toujours par énigmes ?

– Certaines énigmes, apprivoisées et embellies par leur inévitable, lent et patient travail d’appropriation, valent mieux parfois qu’une vérité nue et dure. Mais vous-même, m’avez-vous tout révélé de ce que je dois savoir à votre propos, pour vous guider sur la route aventureuse du courage ?

Gerry soupira. Le moment de confidence grâce était passé… Ce vieux trouble-paix n’abandonnait donc jamais ? Il était temps de remettre les clepsydres à l’heure :

– Ces derniers jours, vous m’avez surtout enseigné un début d’humilité ! Je suis un hobbit, aux ambitions simples et prosaïques. Je recherche le bonheur, et non le courage !

– Il n’est point de bonheur sans liberté, ni de liberté sans courage.2

Gerry fronça des sourcils – le magicien était bien plus coriace que ces rivaux ordinaires ! Il contre-attaqua résolument :

– Il est peut-être courageux de ma part de conserver mes secrets.

Ce fut au magicien de soupirer :

– Il est vrai qu’on paie tôt ou tard le prix de ses cachotteries comme de ses confessions ! Vous avez sans doute raison. La constance demande du courage, même lorsqu’elle procède de l’aveuglement ou de l’intransigeance. Mais considérez que vous pourriez ne pas être seul à supporter les conséquences de ce courage…

Le hobbit ne répondit rien. Dès lors le magicien, respectant son silence, cessa ses tentatives pour circonvenir son protégé à propos de son supposé fardeau. Il reprit :

– Mais vous n’avez pas répondu à ma question. Que ressentez-vous en ce moment ?

– Pour ma part, je me sens mieux, ma blessure ne me fait plus souffrir. En revanche, j’ai une faim de loup !

Gandalf rit :

– C’est bien la preuve que vos fonctions de jeune hobbit sont stimulées par l’endroit ! Mais je ne parlais pas de sensations immédiates. Que vous vient à l’esprit lorsque vous le laissez flotter dans votre passé ?

Gerry inspira profondément et s’assit sur le gazon, laissant planer son regard vers les vertes collines au sud du promontoire. Leurs pentes menaient à une rivière azur à peine discernable au loin, mais la pensée de Gerry franchit allègrement la distance, pêchant dans une rivière semblable de sa mémoire enfouie, un épisode de son enfance.

Il se revit étendu à l’ombre d’un aulne, les pieds dans des plants de basilic. La chaleur d’un après-midi d’été et une longue course après un coup pendable, l’avaient mené aux rives d’un affluent du Baranduin. Une épaisse canopée conservait une agréable fraîcheur à la combe où il s’était endormi.

À travers ses paupières mi-closes, il vit une petite fille traverser la rivière par menus bonds gracieux, comme une libellule printanière volerait à la surface d’une onde pure. Elle soulevait sa robe diaphane, tenue aux épaules par de fines cordelettes, découvrant ses pieds nus à peine mouillés. Son beau visage, encadré d’une longue chevelure argent, mêlait la gravité du peuple elfique à la gaîté enfantine. Son front sage et inquiet se pencha sur celui de Gerry. Elle caressa de son index les lèvres du petit hobbit, qui marmonna une comptine féerique de la Comté. Elle se releva vivement, son sourire enchanteur éclaboussant toute la combe de gouttelettes de joie. La petite elfe retraversa la rivière de ses sauts vifs et élégants. Sur la rive opposée, une femme-elfe majestueuse, que Gerry ne pouvait distinguer que lorsqu’elle bougeait, accueillit l’enfant qui lui lança à mi-voix en contenant mal son excitation :

– Perianeg gar senneg, Emel ! 3

La femme à l’air grave sourit à sa fille, leva son regard sur le hobbit et étendit la main vers lui d’un air protecteur. Gerry ferma les yeux et enfouit le souvenir de ce qui semblait bien un rêve, au plus profond de son cœur.

– Revenez, maître Touque ! Ne vous endormez point dans les méandres de vos souvenirs… Vous n’êtes pas aussi ignorant que vous l’imaginiez ! 

La voix grave du magicien remonta Gerry à la surface du temps présent après que le hobbit eut pêché son souvenir dans les profondeurs de son inconscient.

– J’ai vu des elfes ! Je ne m’en souvenais plus, mais j’ai vu des elfes quand j’étais petit !

– Dites plutôt que des elfes vous ont vus ! Pour un temps encore, ils voyagent par les bois de la Comté aux beaux jours. Ce n’est pas qu’ils s’intéressent particulièrement à votre petite personne, car ils s’éloignent de la Terre du Milieu et de ses chagrins. Mais ils disposent de nombreuses voies de connaissance que vous ne soupçonnez pas. Les oiseaux leur parlent des faits et gestes des mortels. Et les arbres entendent bien des nouvelles, encore qu’ils ne retiennent guère que ce qui les concerne. Les vents mêmes peuvent conter des histoires… Mais les bêtises du jeune Touque sont quelque peu surveillées, vous vous en doutez. Vous saviez donc au fond de vous-même que vous cohabitez parfois avec des peuples plus anciens que le vôtre, au cœur même de votre Comté chérie ?

– Les miens ont longuement erré jadis. Nos contes gardent le souvenir d’un monde dur et plein de mystères. Mais à présent les Elfes, les créatures des sous-bois et les choses sombres sont loin. Nous en venons à douter de la réalité de certaines, si jamais nous ne les avons pas inventées du tout au tout. Mais nous chantons encore sur les lutins des collines et les Elfes des bois : il est toujours politique de faire croire aux esprits qu’on les craint,4 même si nous ne comptons que sur nous-mêmes pour mener nos affaires.

– Vous serez pleinement renseigné quant aux Elfes d’ici votre retour, et peut-être, je le crains, à propos de quelques créatures moins recommandables qui parcourent les montagnes et les pays sauvages. Mais je vois qu’il est périlleux pour un mortel de se plonger dans la profondeur trompeuse et l’intense réalité des souvenirs elfiques. Venez à présent. Pour ma part cet endroit m’a remémoré quelques chemins de traverse de ce beau pays. Je crois que nous avons une chance de retrouver votre brave Gilles. Il a dû se rendre, comme toute bonne monture ayant un peu d’instinct et de bon sens, aux anciennes écuries de la reine.

Ils descendirent la colline vers le sud-est. Au fil de la pente le ciel retrouva sa grisaille, mais le cœur du hobbit resta plus léger. Il serait désormais plus attentif aux histoires merveilleuses, qui éveilleraient en lui de lointains échos. Ses lancinantes douleurs au cou et ses crampes d’estomac le reprirent progressivement. Gandalf, tout en cheminant, occupa son esprit en lui contant les exploits des Elfes de jadis, au fur et à mesure que les lui suggéraient les ruines qu’ils rencontraient.

Au détour d’un bois de houx, ils débouchèrent dans les restes d’une grande bâtisse. Les pans de murs en marbre bleu, écroulés, formaient des angles aigus qui s’étageaient en surplomb d’un cours d’eau, vif et profond. Un écoulement de roue à aube et des reliquats de petits chenaux de pierre montraient qu’il s’agissait d’un ancien atelier.

– Mon cher hobbit, vous foulez de vos pieds velus l’un des hauts lieux des arts en Terre du Milieu. C’est à cet endroit que les forgerons des Hauts-Elfes produisirent certaines de leurs plus belles œuvres.

– Que fabriquaient-ils ?

– Toutes sortes de beaux objets : des parures, des armes, des outils, des ornements de toutes sortes… La science et l’art qu’ils déployèrent portèrent au sommet les techniques domestiquant le métal et la pierre. Le tranchant, la légèreté, l’élasticité, la résistance et bien d’autres qualités des minerais extraits alentours furent découverts, explorés et maîtrisés, ici-même !

– Les artisans elfes dépassèrent-ils les œuvres des forgerons nains ?

– En cette période bénie, avant que la guerre ne revînt et que fussent closes les portes de la Moria, le peuple des Noldor et celui de Dúrin se complétèrent à merveille et partagèrent leurs secrets. Mais les Elfes de jadis possédaient par-dessus tout le don de projeter dans les œuvres de leurs mains, la subtilité de leur pensée et la profondeur de leur savoir.

– Voulez-vous dire qu’ils forgeaient des objets savants ?

– Ne soyez pas ridicule ! Disons plutôt qu’ils cristallisaient dans leurs œuvres les plus belles, une bonne part de leur passion, de leur besoin de transmettre et partager. La créativité et la soif de découvrir vibraient dans le cœur des Hauts-Elfes. Ils forgèrent des anneaux exaltant les dons de leurs gardiens, avides qu’ils étaient de conserver au monde sa beauté. Ces bijoux elfiques accordaient en partage les qualités ou le savoir de leur créateur. Ainsi un tel anneau confortait son porteur dans sa capacité à protéger, enseigner et faire grandir. C’est pourquoi on les nommait Anneaux de Pouvoir. Bien sûr, ce pouvoir croissait en accord avec les capacités du gardien, de même que les risques en proportion de son usage.

– Pourquoi ? Quels risques ? demanda le hobbit, que cette histoire de pouvoirs et de risques intriguait au plus haut point.

– Tout pouvoir est une responsabilité et recèle à la fois une promesse et des périls. Il me semble que le plus grand d’entre eux est la tentation, même en voulant faire le bien, d’imposer sa volonté par la force.

Parmi toutes les œuvres admirables des forgerons elfes qu’il aurait pu illustrer, le magicien avait choisi les anneaux de pouvoir. Cette coïncidence frappa Gerry. Le vieux chaperon avait-il lu dans l’esprit du hobbit sur Amon Wenrin ? Le soupçon le traversa un instant, que Gandalf avait deviné la nature de son trésor, et l’avait amené ici à dessein, pour l’instruire des menaces et de la responsabilité qui en découlaient. Il observa le magicien à la dérobée, mais ne décela aucune trace de duplicité dans ses propos ou son attitude.

L’anneau du père Sonnecor était sans doute un objet de savoir et de pouvoir. Gerry avait remarqué que la qualité de ses ronds de fumée s’était grandement accrue ces derniers temps. Maintenant qu’il y réfléchissait, il trouvait également que l’instruction qu’il avait dispensée récemment dans l’art de fumer l’herbe à pipe, s’était révélée rapide et merveilleusement adaptée à son auditeur, outre le plaisir qu’il en avait tiré lui-même. Les réflexions inhabituelles que ses conversations irritantes avec le vieux Gandalf avaient provoquées prouvaient elles aussi qu’une mutation était à l’œuvre. Sa vision du monde commençait à s’élargir et son esprit à s’éveiller. Et par-dessus tout, les dangers qu’il avait récemment encourus prouvaient que de nombreuses volontés se trouvaient attirées par son anneau… En vérité, cet objet pouvait bien être un anneau de pouvoir !

Tout en devisant, les voyageurs avaient poursuivi un petit chemin pavé de pierres multicolores qui serpentait vers le sud entre des ruines envahies de clématites et de grands houx. Après un silence rêveur, Gerry vérifia que le singulier objet était en sécurité au fond de sa tabatière, et décida de ne rien révéler de ses conclusions. Il n’allait tout de même pas donner cette satisfaction au vieux gêneur !

Il changea délibérément de sujet :

– Pensez-vous que nous pourrions trouver certains de ces objets, enterrés ici dans les ruines ?

– N’imaginez pas trouver par hasard un anneau magique sous vos pas. Jamais cela n’arrivera.5 Il y en eut peu de forgés. Mais vous pourriez tout-à-fait, armé de chance et de persévérance, découvrir d’anciens dépôts oubliés et tomber sur une bonne lame ou quelque outil de bonne qualité. Le pays fut conquis de haute lutte par le noir ennemi d’alors. Les combats fauchèrent la fine fleur du peuple Noldo, et leurs merveilles sont partout. C’est d’ailleurs ce qui amène parfois ici les tribus du pays de Dun, malgré leur haine et leur peur de la gent elfique.

– De quoi auraient-ils peur ? Vous m’avez bien assuré que ces contrées sont désertes ?

– C’est bien le cas, mais un pays se souvient longtemps des Noldor lorsqu’ils l’ont habité, travaillé et façonné avec amour. Aussi ne soyez pas surpris, la nuit tombée, d’apercevoir de pâles échos de leur présence de jadis.

– Des fantômes ?

– Cessez vos inepties ! De simples réminiscences s’éveillant parmi les pierres et les arbres pour vénérer la mémoire du peuple qui embellit cette contrée autrefois. Elles n’ont rien à voir avec les artifices de l’ombre…

Gerry dut retenir sa curiosité à propos des fantômes. Gandalf s’était lancé dans une histoire d’Eregion alors que la petite voie pavée passait sous des arches recouvertes de lierres. Gerry vit d’abord se rassembler les survivants des elfes après les guerres du premier âge. Gil-galad fonda le royaume elfique de Lindon tandis que le fier Celebrimbor entraînait la tribu de Fëanor en Houssaye. Dans ce pays voisin et ami du puissant royaume nain de Khazâd-Dûm, fleurit la ligue des forgerons elfes. Advint alors le seigneur Annatar, grand parmi les puissants, qui enseigna aux forgerons. Leur soif de savoir était grande – trop grande ! La volonté de percer les mystères et de dompter la matière les mena à lui ouvrir leur pensée. Ils furent alors pris dans les filets du traître et dupés. Grâce au savoir qu’il leur avait volé, Annatar forgea en secret l’anneau de puissance pour les gouverner tous, et se révéla sous son véritable jour : Sauron le seigneur des ténèbres. Fort de son instrument de domination, il envahit les terres de l’ouest. Houssaye fut dévastée et les salles des forgerons détruites. Les nains de Khazad-Dûm fermèrent leurs portes, et ainsi fut ravivée l’inimitié entre Elfes et Nains, une fois encore. Les Elfes résistaient de toutes leurs forces, mais ils eussent été vaincus sans l’alliance des Hommes de l’Ouïstrenesse, qui déployèrent leur puissance au port de Tharbad, etc.

Gerry avait cessé de faire semblant d’écouter, depuis qu’il avait compris que ces événements précédaient de plusieurs siècles l’histoire des royaumes des Dúnedain.

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NOTES

1 De nos jours, on a perdu la recette de de « pain de voyage ». Peut-être resemblaient-ils au « short bread » écossais ou aux biscuits breton ?

2 Périclès

3 Le bébé hobbit fait un petit dodo, Maman !

4 Librement inspiré de Jean Giono, Naissance de l’Odyssée.

5 Le lecteur se souvient certainement de l’incrédulité de Gandalf, lorsqu’un hobbit lui contera, un siècle plus tard, avoir trouvé un anneau en tâtonnant dans la pénombre sous les Monts de brume ! Et pourtant…

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