Parallèle
Al-Jeit était comme dans le monde d’Ellana, magnifique. Enfin, de l’extérieur seulement… Elle avait reçu un choc en voyant l’atmosphère lugubre qui régnait au cœur de la ville. Les marchands avaient fermés boutiques, aucun enfant ne riait ou courait dans les rues, les passants gardaient la tête basse et aucune musique ne s’échappait des tavernes.
-Les gardes de Mademoiselle sèment la terreur dans la ville, murmura Maître Duom à ses côtés, ils passent leur temps à voler les habitants et à s’acharner sur les malheureux qui n’ont plus de quoi payé les taxes qu’on leur impose !
Le vieil analyste les avait déposés, elle et Anko, devant la ville un moment plus tôt, grâce à un pas sur le côté. Après un moment d’hésitation, il avait décidé de les suivrent.
Ellana replongea dans ses pensés. Celles-ci dirigées principalement vers Jilano. Si ils voulaient le sauver, ils allaient avoir besoin d’aide. Mais qui ? Elle se remémora les moments passés avec Jilano, Nillem, Sayanel et serra les poings. Elle donnerait tout pour qu’ils soit tous réunis comme avant ! Sayanel… Mais bien sur, Sayanel ! Qui d’autre pourrait les aider si se n’est le meilleur ami de son maître ! L’un des plus grands marchombres que la guilde ait connue ! A supposer qu’il soit toujours le même dans se monde, ou qu’il soit au moins en vie…
Elle avait déjà proposée à ses amis de demander de l’aide à d’autres marchombres mais Anko avait été formel : Il restait très peu de marchombres et ils étaient dispersés partout en Gwendalavir. Mais pourtant la jeune femme savait que Sayanel était tout proche.
Le vent lui murmura son emplacement et elle se mit en route, sans se préoccuper de ses compagnons qui la suivaient en s’interrogant sur le brusque changement de direction.
Elle fini par le trouver, perché au sommet de la tour où Jilano et elle avait l’habitude de se poster lors de leurs passages à Al-Jeit. Elle s’apprêta à le rejoindre quand Anko la saisit par le bras.
-C’est qui ? Demanda t-il simplement.
-Un ami.
-Tu n’es pas dans ton monde, Ellana. Rien ne te dit qu’il sera ton ami ici. Je ne le connais pas et toi non plus. Enfin, pas dans ce monde. Si sa se trouve, c’est un sbire de Mademoiselle !
-Il nous faut de l’aide pour sauver Jilano, et je sais que, peu importe le monde où je me trouve, je peux lui faire confiance.
Son regard brûlait de détermination et Anko fini par la lâcher. Cette fille était décidément étonnante.
-Ne te fait pas tuer. Ajouta Anko.
Ellana avait déjà commencé son ascension.
Sayanel avait les yeux fermés, se laissant bercer par le souffle calme du vent.
-Bonjour. Dit-il calmement, sans même ouvrir les yeux. Il sentit la jeune fille s’assoire à ses côtés.
-Que me veut tu?
-Pour l’instant, juste parler. Répondis Ellana.
-Parler ? De quoi une marchombre voudrait me parler ?
-De toi. Tu n’es pas un marchombre, n’est ce pas ?
Sayanel ouvrit alors les yeux et dévisagea la nouvelle arrivante, surpris. Lui ? Un marchombre ?
-Et toi tu doit être aveugle. Tu as vraiment cru que je faisais partie de ta guilde ?
-Tu en fait partie, mais pas ici. Dit posément la jeune femme, un sourire énigmatique sur les lèvres.
-Pas ici… Drôle de lieu, non ? Loin et proche à la fois et pourtant inaccessible… Malheureusement inaccessible…
-Malheureusement ? Tu voudrais donc devenir marchombre ?
Les yeux de Sayanel se perdirent dans l’horizon. Oui, il voudrait le devenir. Il aurait du le devenir, si cet accident n’avait pas eu lieu. Il grimaça et se leva lentement. Un frisson parcourut son corps quand il sentit le vent glisser sur sa peau. Il regarda la marchombre et sourit. Il le savait, cette jeune femme allait bouleverser son quotidien et sa vie à tout jamais.
-Je m’appelle Ellana Caldin, et j’ai besoin de ton aide.
Sur le plus haute tour d’Al-Jeit, trois lignes ont été gravées pas un homme heureux. Un homme qui a retrouvé la Voie. Sa voie.
Larmes de désespoir
Remplacés par des larmes de joie
Lame présente forgé par le passé pour le futur