Une autre reine

Chapitre 4 : La bataille du château

2022 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour il y a environ 8 ans

Le château de Miraz était silencieux et tranquille par cette nuit calme.

Soudain, une chimère portant Edmund se posa sur le toit d’une tour. Edmund assomma le garde et lança le signal avec sa lampe torche.

Trois autres chimères portant Susan, Peter et Caspian les déposèrent sur un chemin de ronde. Ils entrèrent en silence dans le château et parcoururent un couloir où un garde déambulait. Susan l’abattit d’une flèche et les trois jeunes gens progressèrent en silence. Ils se laissèrent glisser le long d’une corde pour atteindre la fenêtre du bureau du professeur et découvrir que celui-ci n’était plus habité depuis plusieurs jours.

- Je dois aller le chercher, déclara Caspian.

- Non, on n’a pas le temps, protesta Peter. Vous devez relever la herse !

- Sans lui, vous ne seriez pas là ! Et moi non plus.

Peter et Susan échangèrent un regard.

- Toi et moi on peut s’occuper de Miraz, dit Susan.

- Je serais là pour relever la herse ! promit Caspian avant de disparaître dans le couloir silencieux. Il ne tarda pas à trouver les prisons, et après avoir "emprunté" les clefs au soldat en faction, il ouvrit la geôle du professeur Cornélius et le secoua pour le réveiller.

- Encore 5 petites minutes ? plaisanta-t-il avant de retirer les chaînes de ses poignets.

- Mon prince ? Mais… Vous ne devriez pas être là !

- Je suis venu vous sauver et reprendre le trône à Miraz !

- Vous ne devriez pas sous-estimer votre oncle, l’avertit le professeur Cornélius. Ne faites pas la même erreur que votre père.

- Mais de quoi vous parlez ? s’effraya Caspian avant de réaliser le sens de ses propos.

Il partit en courant au grand désarroi du professeur.

- J’espère que vous allez me faire sortir de cette cage, professeur, fit la voix ironique d’Eden.

- Oh ! Bien évidemment, majesté ! se dépêcha Cornélius en cherchant les bonnes clefs.

- Il faut que j’aille récupérer mon carquois et mon arc.

Une fois délivrée, Eden se précipita dans l’escalier pour atteindre la salle d’arme. Soudain la cloche d’alarme retentit dans tout le château et Eden se dépêcha de s’équiper avant de sortir en courant.

Peter suivi de Susan et Caspian débarquèrent dans la cour.

- Edmund ! Le signal, vite !

- Je suis occupé là ! répliqua Edmund en prise avec un soldat.

Celui-ci se cabra brusquement et tomba raide mort, une flèche plantée dans dos. Edmund ne chercha pas à savoir d’où venait cette aide providentielle, il attrapa sa torche et envoya le signal convenu à l’armée narnienne qui attendait plus loin. Celle-ci entra avec fracas dans la cour et un combat sanglant s’engagea.

Des archers vinrent se placer tout autour de la cour et visèrent les rois et reines près du puit. Edmund sauta sur un des soldats et l’assomma proprement contre les créneaux.

- Attention Edmund ! s’exclama Susan.

Les autres gardes s’étaient retournés vers lui, arbalètes pointées. Edmund eut juste le temps de se jeter dans l’escalier, refermant la porte derrière lui d’un coup de pied.

Peter vit avec stupeur les soldats tomber les uns après les autres, transpercés par de longues flèches bleues. Il tourna la tête, et sur un toit, aperçut une fine silhouette courir sur les tuiles mal jointes au risque de se rompre le cou.

Elle stoppa net en le voyant et, bandant son arc, le visa. Peter se figea de surprise. La flèche partit et transperça le soldat derrière lui.

Peter observa, un peu honteux, que pendant qu’il avait le nez en l’air, un garde s’était glissé dans son dos pour le tuer et que la jeune femme venait de lui sauver la vie. Il se demandait cependant qui elle pouvait bien être.

Mais Miraz avait aussi aperçut Eden. Il arracha l’arbalète des mains du général et la visa.

Eden ne réagit pas assez vite et le carreau alla se planter dans sa poitrine. Avec un cri de douleur, elle bascula en avant, glissant le long du toit sous le regard horrifié de Peter. Dans un sursaut de survie, elle crocheta la gouttière avant de basculer dans le vide et se retrouva suspendue à plusieurs mètres du sol. Si elle lâchait, elle s’écraserait dans la cour. Mais elle imprima à son corps un mouvement de balancier et, lâchant soudain la corniche, se laissa tomber sur le rebord d’une fenêtre un étage plus bas. Elle cassa la vitre et disparut dans le château.

Un grand fracas se fit entendre. La herse de la cour était en train de tomber : un soldat avait coupé la chaîne qui la retenait. Un minotaure se précipita pour la stopper, la soutenant de ses épaules.

- On se replie ! cria Peter en enfourchant le cheval que Caspian tirait avec celui du professeur.

Peter se rendit compte que ce dernier soutenait la jeune femme blonde qui avait pris le carreau d’arbalète. Elle était inconsciente, sa tête dodelinant aux moindres mouvements de la monture. Ils partirent au triple galop, entendant la herse tomber lourdement dans leur dos, piégeant de nombreux Narniens.

 

Lucy fut désemparée en apercevant le groupe revenir.

- Vous n’êtes plus que ça ?

- Tout ça c’est la faute de Caspian ! s’emporta Peter.

- Quoi ?

- Peter ! s’indigna Susan.

- Si vous aviez été là à temps pour relever la herse, tout ça ne serait pas arrivé !

- Vous auriez pu renoncer à cette bataille quand il en était encore temps ! s’énerva Caspian à son tour.

- Arrêtez ! cria Susan.

- Elle a raison, répliqua plus calmement le professeur. Il faut absolument soigner cette jeune femme !

Peter avait complètement oublié Eden. Edmund aida le professeur à la descendre de cheval et l’allongea sur le sol alors que Lucy se précipitait vers elle. Elle eut un sursaut choqué en voyant son visage tuméfié.

- Par Aslan ! Que lui est-il arrivé ?

- Elle a été quelque peu malmenée par les soldats de Miraz lorsqu’elle a été faite prisonnière, expliqua le professeur.

Lucy versa une goutte de potion entre ses lèvres et ils virent alors avec stupéfaction son visage se transformer. Les hématomes disparurent, les bosses se résorbèrent, les plaies se refermèrent. Elle était à présent d’une beauté stupéfiante.

Elle ouvrit les yeux et vit tous les visages au-dessus d’elle, lui faisant froncer les sourcils.

- Qu’est-ce qu’il se passe ? demanda-t-elle en se redressant.

- Vous… vous étiez blessée, expliqua Lucy. Je vous ai soigné.

Eden se tâta le visage et le côté.

- Je n’ai plus rien !

Son regard bleu se posa sur la petite fille.

- Lucy la Vaillante, dit-elle d’une voix douce. J’ai toujours rêvé de vous rencontrer, mais je n’aurais jamais imaginé dans ces conditions !

- Qui êtes-vous ? demanda Peter sans laisser le temps à Lucy de répondre.

- Roi Peter, fit Eden en se relevant. Je suis la reine Eden.

- Une reine ? s’étonna-t-il. De Narnia ?

- Naturellement.

- La reine Eden et le roi Markus ont régné 300 ans après vous, expliqua le professeur. Ils ont combattu Caspian le conquérant quand celui-ci a voulu envahir Narnia.

- Ça n’a pas été très efficace, remarqua Peter faisant tiquer Eden.

- Ils ont réussi à repousser la première vague d’assaut, plaida le professeur Cornélius.

- Qu’est-ce qui a fait que vous vous êtes fait écraser au final ? demanda Peter, peu diplomatique.

- La mort du roi Markus, répondit Eden d’un ton cassant avant de lui tourner le dos.

Elle se dirigea vers le cheval et attrapa son arc et son carquois.

- Peter, regarde ! fit Edmund.

Il désigna le carquois qui était rempli de flèches au panache bleu canard.

- Attendez ! s’exclama Peter.

Eden se retourna, un air de défi dans le regard.

- C’était vous, le mystérieux allié ?

- En effet.

- Pourquoi ne pas vous être montrée avant ?

- Je ne savais pas à qui j’avais affaire.

Elle se retourna pour faire entièrement face à Peter.

- Ecoutez roi Peter. Je suis venue aider les Narniens à reprendre leurs terres. Je ne pensais pas que vous… seriez là aussi. J’apprécie votre présence, mais…

- N’en faites pas une affaire personnelle, la coupa Peter. Cette guerre nous concerne tous et il est préférable d’être allié et non ennemi. Après tout, nous voulons la même chose.

- Si je comprends bien, c’est vous qui dirigez, roi Peter ? fit Eden avec une moue dubitative.

Peter se troubla.

- Euh, et bien… je suis le grand roi, donc je pense que…

- Je suis également grande reine, grand roi, le coupa Eden. Mais rassurez-vous je ne vais pas vous ravir ce titre, je…

- Grande reine ? la coupa Peter à son tour. Comment est-ce possible ?

- Par Aslan peut-être ? fit très froidement Eden. J’ai l’impression que vous me sous-estimez, grand roi. Ce que je voulais dire c’est que nous sommes plusieurs générations de rois et reines et nous n’allons pas nous battre pour savoir qui dirige ou non aujourd’hui. Enfin j’espère. D’ailleurs, n’est-ce pas au prince Caspian de décider ? Après tout, c’est lui qui connait le mieux le Narnia actuel.

- A ce propos… intervint Susan. Où est Caspian ?

Le prince avait disparu.

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