La Fille de Lumière

Chapitre 2 : Retour à Narnia

921 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 11/11/2018 13:28

Là où elle aurait dû se blesser mortellement, un sol sableux l’accueillit. Elle regarda autour d’elle : elle n’était plus à Londres mais dans une caverne. Que s’était-il passé ? Par quel miracle s’était-elle retrouvée là ?

           Miracle, c’était bien le mot. La station de métro, ses poursuivants avaient disparu. Elle se débarrassa de ses chaussures et avança. Une plage immense s’offrait à elle. Elle était entourée de forêts et d’ilots verdoyants. Elle n’avait jamais vu autant d’arbres que dans ses rêves.

           Les vagues roulèrent à ses pieds, la ramenant à sa nouvelle réalité. Elle rit. Elle était libre. Libre ! Elle enleva sa robe et s’allongea sur le sable chaud. La mer montait et descendait sur son corps. Elle ne s’était jamais sentie aussi bien. Non, en fait, c’était mieux que cela : elle se sentait chez elle.

           Le vent lui caressa la peau et elle le laissa sécher ses sous-vêtements. A Londres, on lui aurait dit que ce n’était pas une tenue décente. Ici, on ne la connaissait pas et pour le moment, elle n’avait croisé personne.

-C’est elle, je te dis que c’est elle, entendit-elle soudain.

           Elvira se retourna. Les murmures venaient des falaises. Elle se releva.

-Qui est là ? demanda-t-elle.

-Oh misère, elle nous a vus !

-Je vous entends. Montrez-vous ! Si vous ne vous montrez pas, je vous trouverais.

           Elle grimpa à leur rencontre.

           Lentement, deux créatures mi-homme mi-bouc sortirent des taillis. L’un avait le poil gris, de petites lunettes et une lavallière bleu ciel. L’autre paraissait plus jeune et il avait l’air plus timide que son aîné.

-Vous êtes… des faunes.

           Le nom lui était revenu spontanément. Ses rêves n’en étaient pas, c’étaient des souvenirs.

-Par ma barbichette.

-La Flamboyante. C’est elle ! Tully, c’est elle !

-Pas de précipitation. Je ne vois qu’une fille d’Eve aux cheveux roux. La Flamboyante chantait et dansait dans l’aube naissante.

-Je me souviens… dit Elvira. Depuis toujours je rêve de cet endroit…

-Tu vois ?

-Il n’y en a qu’un qui peut dire si elle est la Flamboyante ou non.

-Suis-nous.

           Elvira s’exécuta.

           Elle ne savait pas très bien pourquoi mais les arbres lui paraissaient tristes.

-Dans mes rêves, ils sont joyeux…

-L’ombre envahit notre monde. Nous avons eu une période de paix mais l’espoir s’envole vers d’autres contrées. A moins que vous ne soyez la Flamboyante.

-Notre roi ne vient plus dans la forêt.

-Votre roi ?

-Caspian. Un Telmarin. L’ombre de son château a envahi son cœur.

-Je me souviens d’un château… Un château effrayant avec beaucoup de tours.

-Et un tyran du nom de Miraz, dit Tully. Il n’est plus à craindre. Caspian était un bon roi jusqu’à ce que l’ombre…

-Si vous êtes la Flamboyante alors… cela change tout !

-Selon les anciens, le chant de la Flamboyante est aussi puissant que le rugissement d’Aslan. Il a le pouvoir de réveiller le monde.

-Quand elle se lève, le soleil brille, l’eau étincelle et les ombres reculent ! Prenez garde, Démons, car la Flamboyante vaincra !

           Ils marchèrent longtemps puis arrivèrent dans une clairière baignée de soleil.

           Un souffle chaud envahit aussitôt Elvira.

-Aslan…

           Le lion majestueux se tenait devant elle. Il était tel qu’elle s’en souvenait.

-Les Ombres t’ont éloignée mais ne t’ont pas atteinte, Elvira.

-Alors, c’est elle ? C’est la Flamboyante ?

-Oui.

-Je ne chante pas… je ne danse pas non plus…

-Tu es restée longtemps loin de ton vrai pays. Il y a longtemps, tu connaissais chaque recoin de Narnia. Tu explorais le pays sans cesse.

-Comment me suis-je retrouvée aussi loin ?

-Les Telmarins ont amené la haine, la violence et les armes avec eux. Les Ombres, un mal plus ancien, c’est alors réveillé et la lumière a progressivement disparu. Tu étais poursuivie par des soldats et tu t’es retrouvée piégée dans une caverne. Un passage vers l’autre monde. Les Ombres t’ont empêchée de revenir tout ce temps. Mais je ne suis pas inquiet : tu te souvenais de ton pays. Ton chant et ta danse te reviendront.

           Le lion se tourna vers les faunes.

-Que la nouvelle soit un murmure. 


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