Princesse de Mirkwood **RÉÉCRITURE !!!! **
CHAPITRE 1
Cachés dans les grands arbres de Vert Bois, Legolas, sa sœur Lysia, ainsi qu'une troupe d'une quinzaine de gardes, guettaient une compagnie de treize nains qui fuyaient face aux gigantesques araignées qui vivaient en ces lieux. Ces bestioles naissaient dans les ruines de Dol Guldur au Sud et envahissaient peu à peu la forêt de Mirkwood, obligeant les gardes à intervenir régulièrement pour les tuer. Aujourd'hui devait être une banal ronde, ayant pour but de les chasser, mais les elfes avaient eut la surprise de voir ces nains en bien mauvaise posture avec les créatures. Sous les ordres du prince, les elfes attendaient avant d'intervenir. Près de lui, sa sœur et la capitaine des gardes, Tauriel, attendaient son signal.
— Tu es un sadique, lui lança sa sœur.
— Mais non, je leur laisse une chance de s'en sortir seuls.
— Il semblerait qu'ils aient du mal, ajouta Tauriel.
— Allez Legolas, ça suffit, dit Lysia en accompagnant sa parole d'un léger coup de coude.
— Dommage, je m'amusais bien...
Le prince fit signe à ses soldats d'intervenir. Ces derniers quittèrent leur cachette pour se répartir dans la forêt. La capitaine des gardes et les héritiers sautèrent de l'arbre qu'ils occupaient pour se mêler au combat. L'intervention soudaine des elfes surprit les nains qui se retrouvèrent encerclés bien avant qu'ils ne s'aperçoivent que les araignées étaient toutes mortes. Maintenant sous la menace des archers, les nains furent démunis de leurs armes. Une fois délestés, ils durent se résoudre à suivre le prince et la princesse, encadrés par les gardes, pour prévenir quelconque tentative d'évasion au court du chemin. Excepté leur chef, les nains furent placés en cellules, non sans protestations. De derrière les grilles de leur prison, ils ne se gênaient pas pour insulter et provoquer leurs hôtes.
— Ne me tentez pas trop, prévint le prince. Je pourrais aisément vous tuer.
Les nains insistèrent, alors d'un geste vif et rapide, l'elfe sortit son épée et la pointa sur le torse du nain le plus proche de lui. Cette action calma immédiatement les autres et laissa les elfes en suspend. Legolas défia le nain chauve du regard quelques minutes avant de ranger sa lame et de rejoindre sa sœur et Tauriel qui étaient à l'écart.
— Lysia, tu devrais regagner tes appartements, conseilla son frère.
— J'y vais immédiatement, merci à vous deux.
La princesse emprunta un passage dérobé et s'empressa de regagner sa chambre. Son père ne devait absolument pas savoir qu'elle s'était jointe à son frère pour éliminer les araignées, sinon elle devrait une fois de plus affronter sa colère.
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De retour dans ses appartements, elle s'empressa de se changer. Elle enfila une élégante robe marron et verte et passa dans la salle de bain pour arranger sa coiffure. Ses longs cheveux châtains clairs arrivaient jusqu'au creux de son dos, finissant en de légères boucles. Pour marquer son statut de princesse, elle plaça un diadème élégamment travaillé sur sa tête puis se regarda dans le miroir. Si elle avait hérité de la beauté, des cheveux et de la bonté de sa mère, concernant la couleur de ses yeux et son caractère, elle tenait cela de son père. Ayant le même tempérament opiniâtre que lui, cela expliquait que chacune de leur discussion se transformait en dispute. Pourtant, avant, elle s’entendait bien avec son père, mais depuis que sa mère, la reine Litha, était morte au cours d'une guerre, tout avait changé. Depuis ce jour, Thranduil ne voulait plus voir sa fille en possession d'une épée ou d'un arc et même pas en tenue de combat. Mais avec la complicité de son frère et de Tauriel, Lysia parvenait à chaque fois à quitter le palais pour être dans le feu de l'action. Plus d'une fois le roi l'avait surpris, mais ça ne l'empêchait pas de recommencer. Étant prête, elle revint dans sa chambre et cacha son épée, son arc et sa tenue d'excursion dans une malle sous des couvertures. Elle put ensuite quitter ses quartiers pour aller rejoindre son frère dans la salle proche des cellules, il inventoriait les armes confisquées à leurs prisonniers. Lorsqu’elle entra, il leva rapidement les yeux.
— C'est bien mieux ainsi, dit-il à la vue de son changement de tenue. Ni vue ni connue !
Elle s'approcha de la table et commença à examiner les différentes épées et autres couteaux.
— Je me demande comment un nain à pu acquérir une telle lame ! Déclara-t-il en sortant une longue lame elfique généreusement courbée de son fourreau.
Il fit de rapide mouvement avec, fendant l'air.
— Elle me plaît, ajouta-t-il en l'observant plus en détails.
— Je suppose que tu va la garder.
— Tu vois juste ma chère sœur.
Sans se gêner, il plaça l'épée de côté, c'est certain qu'il ne l’oublierait pas. La princesse pris en main un couteau et le fit tourner jusqu'à ce que son frère s'approche d'elle et passe une main dans ses cheveux.
— Qu'est ce que tu fais ?
— Si ceci reste dans tes cheveux, père aura vite fait de comprendre que tu m’as accompagné, répondit-il en exhibant une feuille morte.
— Oh... merci.
Plus d'une fois son frère lui avait épargné une dispute. Il la protégeait comme il pouvait, c'était son rôle d'aîné. Des pas se firent entendre dans le couloir alors elle déposa rapidement le couteau qu'elle avait en main et s'éloigna d'un pas de la table. Le roi apparut dans l'encadrement de la porte et observa ses enfants qui le saluèrent.
— Bonjour père, dit-elle doucement.
— Que fais-tu ici Lysia ? Questionna-t-il sans répondre à son salut.
— Je suis simplement venu voir Legolas.
— Laisse-nous ! Je dois parler à ton frère.
Le fait qu'il lui accorde si peu de considération la toucha fortement mais elle resta digne et partit. Au début elle marchait doucement puis à l'angle d'un mur, elle pressa le pas pour arriver sous une ouverture de la pièce où se trouvait son père et son frère. Elle se cacha dans un renfoncement et tendis l'oreille. Au cours de son espionnage, elle comprit que son père s'était entretenu avec Thorin Écu-de- chêne au sujet de la reconquête de son royaume. Le nain avait rejeté l'aide proposé et insulté le roi, qui l'avait condamné, lui, ainsi que ses amis, à mourir dans les cachots du palais. Thranduil demandait à son fils de veiller à ce que les nains ne s'échappent pas. La princesse connaissait l'histoire de Thorin, ce roi qui s'était vu voler son royaume par un gigantesque dragon prénommé Smaug. Depuis ce jour, l'animal vivait dans la montagne, se pavanant sur les tas d'or que renfermaient les salles d'Erebor. La décision de son père la mettait en colère, de quel droit se permettait-il de retenir les nains prisonniers et de les empêcher de tenter leur chance. Son frère ne s'opposait pas aux ordres de leur père, donc elle comptait bien se charger d'aider les nains.
— Lysia ?
Elle sursauta et découvrit Tauriel. Son air stupéfait laissa la place à une expression de honte. S’être fait surprendre en train d’écouter aux portes était assez humiliant. Pour éviter que son père ne les entende, la princesse entraina son amie un peu plus loin.
— Qu’est ce que tu faisais ?
— J’écoutais la conversation entre mon père et mon frère, avoua-t-elle.
— C’est mal d’écouter aux portes ! Gronda la capitaine des gardes de façon moqueuse.
— J’en ais conscience, mais je suis constamment mise à l’écart… Je voulais me tenir informée voilà tout.
— Et qu’as-tu appris ?
— Ecu-de-chêne à refusé le marché que mon père lui proposé, donc ils ne seront pas libérés.
— Malheureusement nous n’y pouvons rien… Tu te joins à moi ? J’allais faire mon tour de garde.
Etant donné qu’elle n’avait pas le droit de quitter le palais sans escorte, elle sauta sur l’occasion. Tauriel était une garde, donc une sécurité et une surveillance, ça suffisait. Elles se mirent en route mais elles ne purent pas faire plus de quelques mètres avant que la voix grave du roi se fasse entendre derrière elles :
— Lysia ! Tauriel !
Les jeunes femmes elfes s’arrêtèrent aussitôt et l’elfe rousse vit la princesse fermer les yeux quelques secondes et pousser un faible soupir d’exaspération. Quelque chose lui disait que la ronde en compagnie de Tauriel tombait à l'eau. Elles se retournèrent pour se retrouver face au roi.
— Puis-je savoir où vous allez ?
— Père, j'accompagnais Tauriel pour sa ronde.
Le roi déporta son regard dur sur sa capitaine des gardes.
— Certainement pas ! Tu vas regagner tes quartiers immédiatement.
La princesse chercha à protester mais il ne lui en laissa pas le temps et enchaîna en s'adressant cette fois-ci à l'elfe rousse.
— A l'avenir, évitez de faire une telle proposition à ma fille. Elle ne doit en aucun cas quitter le royaume sauf avec les gardes que je lui aurais personnellement assigné. Est-ce clair ?
— Oui seigneur, je vous pris de me pardonner.
— Père ce n'est pas sa faute, je...
— Lysia ! Je ne veux rien entendre... Je n'ai pas demandé d'explications...
— D'accord père...
— Des gardes viendront te chercher pour le dîner. Maintenant disparaît !
D'un geste vif, il désigna le couloir menant aux appartements de sa fille. Celle-ci s'excusa d'un regard auprès de Tauriel avant de partir. Thranduil resta sur place pour s'assurer que Lysia ne lui désobéissait pas puis il partit à son tour, laissant Tauriel seule. La façon dont le roi traitait sa fille la révoltait, mais que pouvait-elle faire? C'était son roi, elle lui devait le respect. Legolas avait tout entendu et une fois que son père fut partit, il rejoignit la capitaine. Faute de faire sa ronde avec la princesse, c'est le prince qui se joindrait à elle.
Pour engager la conversation, elle attendit qu'ils aient quitté le palais. Aussitôt cela fait, elle commença à parler en abordant le sujet de Lysia.
— Ne prenez pas mal ce que je vais dire Legolas, mais votre père est cruel avec votre sœur.
Le prince soupira longuement, malgré son statut, il ne pouvait pas plus intervenir qu'elle.
— Je le sais bien... J'essaye de la protéger en lui évitant des ennuis mais c'est... Compliqué.
— Comment cela ?
— Vous la connaissez Tauriel, c'est votre amie. Elle a toujours eu soif d'aventures mais depuis que notre mère n'est plus là, c'est difficile pour elle.
— Certes que c'est difficile, votre père la retient cloîtré dans ses quartiers et des gardes l'accompagnent dans la plupart de ses déplacements, exposa-t-elle.
Legolas percevait de l'énervement mais aussi de la compassion dans la voix de l'elfe.
— Il veut la préserver du monde extérieur... Souffla-t-il avec lassitude.
— Ce n'est pas un animal qu'on peut éduquer et contrôler... En agissant ainsi il finira par la perde !
Le prince approuva. Il donnait tout à fait raison à Tauriel. De jour en jour Lysia avait de plus en plus de mal à supporter l'emprise de leur père. Elle lui obéissait autant qu'elle lui désobéissait. Il fallait que les choses change et vite.
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Plus tard, lorsque le soleil céda sa place à l'astre de la nuit, un duo de gardes vint quérir la princesse à ses quartiers. Pour faire passer le temps, elle avait réfléchit à différentes façons de faire évader les nains : le moment pour agir et surtout l’endroit par lequel les faire sortir sans risquer d’être vue. Lorsque des coups résonnèrent contre sa porte, elle n’avait pas encore trouvé de solutions au problème de la sortie. Vue l’heure, elle savait que c’était son escorte qui se chargerait de la conduire à la table du roi, elle ouvrit et ferma immédiatement derrière elle.
— Je dois faire un détour par les cuisines, annonça-t-elle.
Elle ne laissa pas le choix aux gardes qui la suivirent. Dans les niveaux inférieurs du palais, elle s’introduit discrètement en cuisine pour ne pas déranger les préparations. Dans un torchon qu’elle avait étalé, elle disposa treize petits pains, qu’elle emballa soigneusement avant de prendre la direction des geôles.
Lorsqu’elle arriva à l’endroit où les prisonniers étaient détenus, elle se tourna vers les deux gardes.
— Vous restez ici !
— Princesse, votre père nous a ordonné de vous surveiller, répondit un garde.
— Je suis à moins de dix mètres, vous pouvez me voir d'ici, ajouta-t-elle avant de se retourner.
Elle marcha jusqu'à la première cellule qui était celle de Balin, un nain avec une grande barbe blanche et qui semblait être le plus âgés ainsi que le plus sage de tous. Elle s’installa devant la grille et ouvrit son baluchon pour y prendre un petit pain carré.
— Tenez, prenez, dit-elle en tendant la nourriture à travers les barreaux.
Le nain la regarda en fronçant les sourcils, alors elle comprit qu'il se méfiait. Il ignorait tout d’elle et cette nourriture pouvait très bien être empoisonnée. Elle porta alors le pain à sa bouche et en piqua une petite bouchée histoire de lui prouver qu'il ne risquait rien. Cela fait, elle repassa la main à travers la grille. Cette fois, Balin prit le pain et remercia la princesse. Celle-ci distribua un pain à chacun des nains qui apprécièrent d'avoir de quoi se remplir le ventre.
— Pourquoi faites vous cela ? Questionna Thorin d'un air sévère.
— Je n'approuve pas l’attitude de mon père à votre égard.
— Vous êtes la princesse ! S’étonna Fili.
Tous connaissaient l’existence et le prénom de la princesse de Mirkwood, mais les nains ne l’avaient jamais rencontré. Ils avaient principalement eut à faire au roi et à la reine avant qu’elle ne meurt au combat.
— Oui... Acquiesça-t-elle.
— En tout cas, merci pour ça, princesse Lysia, ajouta Balin en désignant la moitié de pain qu'il lui restait.
— Ce n'est rien...
Elle se rapprocha de la cellule de Thorin pour que les gardes qui l'attendaient n'entendent pas ce qu'elle allait dire au roi nain.
— A la première occasion qui se présente, fuyez ! Conseilla-t-elle. Si je peux, je vous aiderez mais comme vous pouvez le voir je suis surveillée, ajouta-t-elle en jetant un coup d'œil vers les gardes qui patientaient.
Thorin émit un faible grognement accompagné d'un signe de tête.
— Pourquoi votre père vous fait-il surveiller ?
— Pour être sûr que je suive ses ordres, répondit-elle avec un léger sourire.
— Princesse? Appela un garde. Nous devrions y aller.
— J’arrive…
D’un signe de tête, elle salua les nains puis devança ses gardes pour monter en direction de la salle à manger.
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Dans la salle, elle retrouva son frère et bien entendu son père qui lui accorda un regard froid mais satisfait de la voir suivit de ses gardes qu’il congédia d’un geste.
— Tu es en retard, lui reprocha-t-il d'un air sévère. Que faisais-tu ?
— Veuillez m'excuser père, dit-elle en baisant la tête. Je me préparais... Mentit-elle.
Mentir était mal, mais c'était la meilleure solution. Que ce soit son père ou son frère, aucun n'approuverait le fait qu'elle ait apporté à manger aux nains. Son père la regardait intensément, essayant de la sonder, mais elle savait très bien dissimuler ses émotions, surtout à lui. Il détourna finalement les yeux lorsque les serviteurs entrèrent.
— Assieds-toi...
Elle prit place à côté de Legolas et fixa la place vide en face d’elle : C’était celle qu'occupait leur mère, vide depuis sa disparition et elle le resterait à jamais, personne n’ayant le droit de s’y assoir. Son frère lui servit un verre de vin qu’il déposa devant son assiette. Le repas se déroula dans le calme, le père et le fils échangeaient quelques mots tandis que Lysia écoutait en silence. Vers la fin du repas, Legolas lança la conversation sur le sort des nains, sujet qui attira l’attention de sa sœur.
— Combien de temps comptez-vous les garder?
— Une petite centaine d'années ou jusqu'à ce que le petit roi se montre plus coopératif, répondit Thranduil.
— Il ne cédera jamais, tout ce qui l'intéresse c'est de reconquérir sa montagne et de mourir au milieu de son or, ajouta le prince.
— Dans ce cas, lui et les autres resteront à croupirent en cellule. Je n'ai pas l'intention de céder et ils seront morts avant que cela ne change, ajouta-t-il.
Cette fois s’en fut trop et la princesse ne put garder son calme plus longtemps. Soudainement, elle se leva et posant violement ses mains à plat sur la grande table.
— Ça suffit ! S’exclama-t-elle.
— Lysia... Reste à ta place... Prévint son père avec un regard sévère.
— Non ! Répliqua-t-elle.
Elle quitta sa chaise pour aller se placer entre eux.
— Vous vous êtes écoutés tout les deux ? Père, de quel droit vous permettez-vous de refuser à un roi de regagner son royaume ! S'il s'agissait de vous, vous apprécierez de recevoir de l'aide extérieur... Je vous en pris, libérez-les... Ils ont le droit de tenter leur chance.
Thranduil se leva calmement et se plaça devant sa fille.
— Cela ne te concerne en rien, retourne t'asseoir... Répéta-t-il.
— Non père…Cette réponse lui valu une gifle, qu'elle ne vit pas venir. Le geste fut rapide et violent.
Le roi le regretta immédiatement lorsqu’il croisa les yeux larmoyant de sa fille. Une main sur sa joue douloureuse elle foudroya son père d’un regard noir. Ce n'était pas la douleur qui lui avait fait monter les larmes aux yeux, mais le fait qu'il l'ait giflé qui était vexant. Même Legolas fut surprit, jamais son père n’avait levé la main sur l’un d’eux alors ils se demandaient ce qui lui avait pris.
— Je vous déteste, lança-t-elle avant de quitter précipitamment la salle.
— Lysia attend ! Appela son frère.
Son appelle resta sans réponse et le roi se laissa tomber sur sa chaise, fermant les yeux quelques secondes. Il s’en voulait amèrement pour son geste. C'était la première fois qu'il la touchait et cela ne se reproduirait plus jamais.
— Je ne sais plus quoi faire avec elle, chuchota-t-il d'un ton désespéré cherchant de l'aide auprès de son fils.
— Elle n'est pas faite pour rester sagement au palais...
— Et elle n'est pas faite pour se battre non plus, le coupa son père.
— C'est vrai… Mais… Lysia…
— Que sais-tu ?
— Votre comportement à son égard… Elle pense que vous ne l’aimez pas et que c’est votre façon de lui reprocher la mort de mère. Elle se sent responsable de sa disparition depuis le jour du drame.
C’est lors de la bataille de Gundabad que la reine Litha avait perdu la vie. Ce jour là, la famille royale avait prit part au combat. Lysia était au milieu de la foule lorsqu’elle fut désarmée. Un orc avait lancé une dague dans sa direction, mais sa mère s’était interposée, recevant le coup à la place de sa fille. La reine s’était éteinte dans les bras de son enfant, celle-ci recueillant ses dernières paroles et devant vivre avec cette culpabilité. Si elle n’avait pas été dans cette position de faiblesse, sa mère n’aurait pas du intervenir et elle serait encore vivante.
— Vraiment? S’étonna le roi.
Legolas acquiesça d'un faible signe de tête.
— J'essaye juste de la protéger... Je ne veux absolument pas la perdre... Comme j’ai perdu votre mère…
En mentionnant son épouse disparu, le roi avait la gorge serré, il n’avait pas l’habitude d’en parler.
— Vous devriez avoir une conversation avec elle, conseilla le prince.
Thranduil considéra la suggestion de son fils, encore abasourdi par ce qu'il venait d'apprendre. Ces révélations expliquaient mieux le comportement de sa fille et en aucun cas elle ne devait se sentir responsable de la disparition de sa mère, cela n’était absolument pas sa faute.
Il est clair que si Litha n'était pas morte, Lysia n'agirait pas ainsi...