Recueil de Oneshot

Chapitre 7 : Un voyage inattendu

6492 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 16/12/2020 23:18

Lors de la bataille de cinq armées, Bilbo avait bien cru que sa propre fin était arrivée ainsi que celle de Thorin et d'autres membres de la compagnie. Heureusement il pu se servir de son anneau à bon escient et les neveux de Thorin protégèrent ce dernier, de leurs corps et de leurs armes. Le plus jeune, Kili, s'était littéralement jeté devant son oncle alors que des traits ennemis volaient vers lui. Il en résultat qu'il resta alité pendant plusieurs semaines, le corps transpercé de pas moins de six flèches. Heureusement, seule l'une d'entre elle était empoisonnée et nécessita le concours des elfes de Mirkwood. Son frère aîné et son oncle, ainsi que tous les membres de la compagnie, eurent pourtant peur pour la vie du plus jeune. S'il avait toujours été brave et sachant cacher ses peurs, il s'était montré particulièrement téméraire lors de cette bataille. Cependant Thorin était conscient que sans le geste de son neveu, il serait sans aucun doute dans les halls de Mahal à l'heure qu'il était. Il était à jamais reconnaissant envers le plus jeune fils de sa sœur et ne savait pas comment il pourrait le remercier un jour.


Après la bataille, lorsque tous les corps ennemis avaient été brûlés et que tous les corps alliés avaient été honorés et enterrés, le temps des soins et de la reconstruction avait commencé. Bilbo avait décidé de rester autant de temps que sa présence serait requise. Il aidait Oìn, soigneur de la compagnie de Thorin, ainsi que les quelques elfes et hommes soigneurs présents. Il n'avait certes pas des compétences poussées en médecine, mais il pouvait toujours aider à bander les plaies ou à aller chercher quelque ingrédient de soin dans les alentours de la montagne. La première semaine avait été la plus compliquée, car critique pour les blessés les plus graves. Quelques-uns d'entre eux ne réussirent pas à passer la semaine et furent enterrés avec tous les honneurs qui leur étaient dû. Dans le même temps, des nains d'Ered Luin commencèrent à arriver. Le premier convoi était composé des familles des membres de la compagnie et ainsi le hobbit eu l'occasion de faire connaissance avec Dìs, la mère de Fili et Kili, la sœur de Thorin et princesse d'Erebor. Bilbo découvrit une naine forte, mais sensible. Elle était douce et aimante, altruiste et aidante. Mais têtue, comme tous les nains et plus encore ceux de la lignée de Durin. Lorsque elle voulait quelque chose, elle l'obtenait dans les minutes qui suivaient. Il semblait que beaucoup de nains la craignait, dont Thorin qui s'efforçait de ne plus la mettre en colère après qu'il ait subit son courroux lorsque elle avait appris que son plus jeune fils était gravement blessé. Le hobbit se souvenait encore de sa colère et des plates excuses du roi qui ne semblait pas savoir quoi dire pour apaiser sa jeune sœur.


Malgré tout, Bilbo s'entendait fort bien avec elle. Il lui avait été attribué des appartements bons loin de ceux de la famille royale et ainsi il passait pas mal de temps dans ces derniers. Certes, il veillait sur Kili et discutait souvent avec Fili ou Thorin, mais rien n'égalait ses longues discussions avec Dìs, qui voulait tout connaître de lui et de la Comté. En échange, elle lui raconta son enfance et sa jeunesse et le plus petit en appris énormément sur Thorin, au grand dam de ce dernier qui ne voulait pas que ses hontes passes soient étalées au grand jour. Mais Dìs continuait de parler, avec un sourire en coin. Elle avait bien comprit que les sentiments qui liaient son frère au cambrioleur étaient bien plus fort que de la simple amitié. Et elle savait également que ces mêmes sentiments lui étaient retournés. Mais ces deux abrutis ne s'en rendaient pas compte. Dìs s'était donnée pour mission qu'ils puissent prendre conscience de leur attachement respectif. Thorin avait droit au bonheur après une vie aussi remplie de morts et de malheur. Même s'il était persuadé du contraire.


Bilbo s'en rendit compte le premier, lors d'une de ses longues conversations avec la princesse, alors que Kili montrait doucement des signes d'un futur réveil, a la plus grande joie de toutes sa famille et de ses compagnons de route. Il était assez clair à présent que le plus jeune prince allait sortir de son long sommeil et plus encore qu'il récupérerait toutes ses capacités physiques. Dìs et Bilbo étaient actuellement dans le salon, buvant un thé et mangeant quelques spécialités sucrées de Dale apportées par les hommes de Bard.


- Bilbo dites moi, avez-vous une jolie hobbit qui vous attends chez vous et qui sera ravie de votre retour.

- Malheureusement non, Dame Dìs. Je suis un hobbit bien trop aventureux pour les gens de mon peuple. Ce n'est pas bien vu par chez nous. Surtout que lorsque j'ai rejoint la compagnie de votre frère, cela n'a pas été discret. Si les hobbits de la comté ne pensent pas que je suis mort, je ne suis sans doute plus quelqu'un de respectable et de fréquentable à leur yeux.

- Vous êtes donc libre comme l'air. Peut-être qu'une naine vous a tapé dans l'œil ? Ou peut-être une humaine... Ou une elfe ?

- Aucun des trois. Pour tout vous dire, et j'espère que cela ne vous ennuiera ni ne vous choquera, je suis généralement plus attiré par la gente masculine que féminine.

- Oh ! Ne vous en faites pas, chez les nains ce n'est pas un problème. Comme vous l'avez sans doute remarqué les naines sont rares dans notre peuple. De plus, les nains ont cette manière de fonctionner par rapport à l'amour, qui est bien différente des autres peuples...

- Vraiment ?

- Chaque nain ou naine n'aime réellement qu'une fois dans sa vie. Deux âmes peuvent s'accorder et cela fait des mariages plus qu'heureux. Mais la plus part du temps les nains ne se marient pas avec leur unique. C'est assez rare.

- C'est un peu comme les âmes sœurs, alors ?


Les elfes avaient une croyance de ce genre. Que chaque être sur terre avait un autre être qui lui était destiné. Mais la princesse secouait la tête. Elle connaissait les croyances des elfes et si elle ne les condamnait pas — contrairement à d'autres membres de son peuple — le principe des Uniques chez les nains différait vraiment du principe des âmes sœurs chez les Sylvains.


- Pas tout à fait non. Contrairement aux elfes nous ne pensons pas qu'une autre âme nous est destinée. Simplement dans la vie d'un nain, il ne tombe qu'une seule fois réellement amoureux. Il y a des nains qui n'aiment jamais a ce point, mais lorsque ça arrive, qu'un membre de notre race trouve son unique, rien ne peut empêcher leur union. Le lien unissant les Uniques est plus fort que n'importe quelle loi, même si ces derniers sont du même sexe, voire de la même famille. Ou de races différentes.

- C'est déjà arrivé ?

- De même sexe et de la même famille oui, mais je dois avouer que je n'ai jamais entendu que ça arrive avec un membre d'une autre race. Mais si cela arrivait, même si les nains auraient sans doute du mal à l'accepter, ce serait plus fort que le reste. Chercher à séparer des Uniques est un crime passible de mort. Un des rares crimes que nous punissent de cette manière.


Le hobbit hocha la tête. Il comprenait. Et même si de son point de vue le principe des Uniques était semblable à celui des âmes sœurs chez les elfes, il ne le dis pas tout haut. Les différents entre les deux peuples étaient sans doute trop importants pour qu'ils puissent imaginer avoir une croyance similaire vis à vis de quelque chose d'aussi important que l'amour.


- Avez vous trouver votre Unique, ma Dame ?

- Oui, Vili était mon unique. Le père de Fili et Kili. J'ai de la chance de l'avoir rencontré et d'avoir vécu à ses cote même si sa disparition a été et restera toujours la plus grande douleur de ma vie.

- J'en suis navré. Je suis certain qu'il était un nain tout à fait remarquable. J'aurais aimé le connaitre.

- Nul doute qu'il vous aurait apprécié. Mais revenons à des sujets plus joyeux, voulez vous ?

- Bien entendu, je suis navré d'avoir évoqué des souvenirs douloureux.

- Oh ne vous en faites pas. Mais je me demande du coup, si aucune naine ne vous attire, peut-être qu'un nain...

- Oh... Je... Eh bien...


Soudainement Bilbo était sans mot et rougissant. Dìs s'autorisa un petit sourire discret mais victorieux qui passa totalement inaperçu aux yeux du hobbit qui ne savait pas comment reprendre. Certes, il aurait pu simplement répondre que non il n'y avait personne, mais il n'était pas du genre à mentir, surtout pas à quelqu'un qu'il commençait sérieusement à considérer comme une amie. Il resta donc silencieux alors que dis reprenait d'une voix douce.


- Il y a des choses, maître hobbit, que vous ne pouvez pas cacher à une femme. Et sachez que je ne vous juge pas négativement, bien au contraire. Vous auriez pu choisir bien pire.

- Vous savez...?

- À présent j'en suis certaine. Les regards que vous lancez à mon frère lorsqu'il ne regarde pas sont éloquents. Mais soyez rassuré, personne d'autre ne les aura remarqué. Il faut sans doute l'intuition féminine pour cela.

- Je... Je ne sais pas quoi dire... Je suis navré je...

- Ne dites rien alors. Sachez seulement que je vous soutiens et que si vous veniez à vous déclarer auprès de lui vous auriez mon soutien.

- Je vous remercie, mais je ne pense pas le faire.

- Pourquoi donc ?

- Tout d'abord parce que dans aucun doute il ne me retourne pas mes sentiments. Ensuite parce qu'il est roi d'un désormais grand et puissant royaume. Je ne suis qu'un simple hobbit aimant son confort et sa vie simple...

- Je vois...


Dìs n'ajouta pas que Thorin retournais très certainement les sentiments du plus jeune. Ce n'était pas à elle de le dire. Et puis elle comprenait l'autre raison du hobbit. Ce n'était pas chose facile de tomber amoureux de quelqu'un de si différent. Elle avait fait face à ces mêmes questionnements lorsqu'elle était tombée amoureuse de Vili. Ce dernier, s'il n'avait aucun doute quand à la force de ses sentiments pour la princesse, avait deux mal avec le fait qu'elle soit princesse d'Erebor. Ils avaient eut la chance d'être Uniques ce qui avait simplifié le fait d'un mariage de la princesse qu'elle était avec un roturier. Mais alors elle comprenait réellement les réticences du semi homme à dévoiler ses sentiments envers le roi. Elle devait réfléchir à cela, avant de déterminer ce qu'elle pourrait faire pour les aider tous les deux sans s'immiscer dans une relation qui ne la concernait pas. Elle fit cependant interrompue par un cri venant de la chambre de ses fils. Elle se releva précipitamment et le hobbit la suivant, ils se rendirent aux côtés de Kili qui venait d'ouvrir les yeux et de Fili qui pleurait de joie en voyant son petit frère éveillé. En parlant d'Unique, Dìs se dit que ses deux fils également l'étaient. Et cela ne la choquait même pas, c'était la suite logique de leur relation co-dépendante qu'ils entretenaient depuis leur plus jeune âge. Encore du travail pour elle, mais elle ne peut s'empêcher d'un sourire. Il fallait bien s'attendre que de la ligne de Durin rien ne se passe comme prévu.


Après le réveil du plus jeune prince, tout sembla s'accélérer à Erebor. Il se remit assez vite de ses longues semaines d'immobilité et très vite la montagne résonnait des cris joyeux des deux frères. La reconstruction allait également bon train et a la fin du printemps le royaume nain avait retrouvé toute sa splendeur d'antan. Ce fût à cette période que le semi-homme parla de son départ. Sa présence n'était plus essentielle et sa contrée lui manquait de plus en plus. Le fait de rester auprès de Thorin en dépensant que ce dernier ne le voyait pas plus que comme un ami était également douloureux. Il avait donc pris la lourde décision de retourner chez lui. Son départ était prévu pour les premiers jours d'été, lorsqu'un convoi nain repartirai pour les montagnes bleues.


Lorsque Thorin reçut la nouvelle du départ du cambrioleur, il s'enferma presque aussitôt dans son bureau avec ordre de ne pas être dérangé. La seule personne qui osa outrepasser ses ordres fut sa propre sœur, qui savait exactement pourquoi son frère était dans cet état. Après quelques minutes de tranquillité pour lui permettre d'expulser sa colère si il en avait besoin, elle toqua à sa porte. Sans réponse, elle entra et découvrit le Roi qui avait manifestement mit à terre la plus part des affaires qui se trouvaient originellement sur son bureau et pas dessous. Elle soupira, empathique envers lui. Le regard qu'il lui lança la fit soupirer un "Oh Thorin" et elle se précipita vers lui pour le prendre dans ses bras. Les deux n'avaient plus de contacts physiques depuis des années. Les marques de tendresse, si elles avaient quotidiennes — voire multi-quotidiennes — avaient peu à peu disparu de leur vie. Ce n'était sans doute pas par manque d'envie, simplement que la vie les avaient éloignés l'un de l'autre. Mais parfois, lorsque cette même vie leur apportait des coups durs, ils prenaient le temps de se retrouver. L'étreinte ne dura pas plus de quelques secondes, mais lorsqu'elle s'interrompit, les deux avait laissé échapper une larme et l'avait séché aussi vite. Dìs mena son frère vers le salon attenant au bureau et tous les deux s'installèrent. Dìs prit la parole puisque son frère jamais ne commencerait la conversation.


- Tu devrais lui dire ce que tu as sur le cœur Thorin.

- Je ne peux pas l'enchaîner à moi.


Il ne lui fit pas l'affront de lui demander de quoi elle parlait. S'il avait pris conscience de ses sentiments envers le hobbit quelques semaines après la bataille, il n'y avait nul doute que sa petite sœur l'avait remarqué plus tôt. Ce n'était pas comme s'il avait compté lui cacher — chose impossible avec elle — mais il ne pensait pas être si lisible. Elle reprit la parole.


- Je ne pense pas qu'il serait contre se retrouver à tes côtés.

- Je sais, mais Dìs, il est un hobbit qui aime sa tranquillité, son pays et ses forêts. Il tient à son confort, sa vie simple. Il vit des légumes de son jardin et de l'herbe à pipe du pays voisin. Le grand air est sa principale raison de vivre. Je ne peux pas l'enchaîner à moi, il serait malheureux dans la montagne. Certes il y trouverait son bonheur pendant quelques mois, voire quelques années, mais après il serait malheureux et il ferait tout pour ne pas le montrer. Je ne peux pas faire ça.

- Oh Thorin...


Elle se rendit compte à cet instant précis que son frère avait réellement pensé à cette histoire d'amour et a sa possibilité d'exister. Elle comprenait maintenant qu'il lui disait, mais cela la contrariait car elle restait persuadée que son frère avait droit, plus que quiconque, avait droit au bonheur. Et par ces derniers mots il venait de se refuser définitivement ce droit au bonheur. Elle se sentait soudainement impuissante et savait qu'elle ne pourrait rien faire pour y remédier alors que clairement le hobbit était l'Unique de son frère. Finalement elle ne se trompait pas quand elle en parlait au plus petit, en parlant du fait que les uniques pouvaient être de races différentes. Pour la peine elle reprit son frère dans ses bras, ne sachant pas quoi lui dire pour lui rendre le sourire. Elle n'était pas sur qu'elle le puisse.


Les jours qui suivirent furent essentiellement occupé à empaqueter les affaires du semi homme ainsi que son quatorzième du trésor. Thorin était absent la plus part du temps au grand désespoir de Bilbo, qui aurait bien voulu passer un peu plus de temps avec le roi. Lorsque enfin le jour du départ sonna, Thorin sorti enfin de son autre, se rendant compte que s'il ne le faisait pas maintenant il n'en aurait plus l'occasion. Il prit le temps de donner quelques conseils aux nains qui allaient vers les montagnes bleues. Il se tourna ensuite vers le hobbit, un regard mi-triste mi-souriant sur le visage.


- Ha maître cambrioleur, je ne vous remercierai jamais assez de tout ce que vous avez fait pour nous.

- Ce n'est rien, c'était avec plaisir je vous assure.

- Vous allez nous manquer...

- Vous aussi, mais la comte et mon Smial me manquent beaucoup. Et puis vous avez tous votre vie ici et je n'en fais pas partie.

- Vous pourriez, il y aura toujours une place pour vous parmi nous.

- Je vous remercie, mais ce ne serait pas sérieux.


Les deux soupirent de concert avant que le Roi ne se permette une dernière étreinte envers son hobbit, qui la lui rendit en laissant échapper une larme bien vite disparue. Le départ sonna enfin et des les poneys des voyageurs disparus au détour d'un renfoncement de montagne, après un dernier regard de Bilbo vers Erebor qui semblait remplie d'illuminations. Thorin fit volte face et alla s'enfermer dans son bureau sous le regard triste de sa sœur, ses neveux et ses amis. La vie reprit lentement et Thorin devint un des plus grands Rois de la Terre du milieu.


Le trajet du retour pour Bilbo se passa correctement. Le semi-homme, plus il s'éloignait d'Erebor, plus son humeur s'assombrissait. Pourtant, une fois Mirkwood passée, il retrouva le sourire et prit le temps de se rappeler des souvenirs de la quêtes, prenant chaque soir des notes qui seraient utile à la rédaction de son récit. Lorsque des mois plus tard, en hiver, il arriva dans sa région, il découvrit que tout le monde le pensait mort et que son Smial était quasiment complètement aux mains de ses cousins. Il lui fallut un temps certain pour tout remettre en ordre et même après avoir récupéré son chez-lui, il était persuadé qu'il lui manquait quelques accessoires de cuisine ou de décoration. Dont des petites cuillères, sans aucun doute volées par sa cousine Lobelia. Mais c'était peu en comparaison de ce qu'il aurait pu perdre. Plus qu'auparavant il voyait les choses d'un œil serein.


Du côté d'Erebor, Thorin avait enfermé ses sentiments pour le hobbit dans les profondeurs de son cœur et jamais il n'y revenait. Il n'avait ni le temps ni le loisir pour cela. Pourtant, après plusieurs années, l'absence de son ami se faisait cruellement ressentir. Certes, ils correspondaient par longues lettres, mais ce n'était en rien comparable à une véritable présence. Son humeur s'assombrissait, inquiétant sa famille, ses amis, son conseil et même son peuple dans son entièreté. Ce fût la raison pour laquelle une petite dizaine de nains commencèrent à comploter. Non pas contre lui, mais pour son propre bien. Dìs était bien évidemment à la tête de ce complot. Le but était que Thorin prenne enfin les vacances qu'il méritait et que surtout il se rende dans la Comté, auprès de son cher hobbit. La Princesse demanda de l'aide à beaucoup de monde, dont Bard et Gandalf. Elle pensa même demander aux elfes, avant de dire que Thranduil n'aiderait certainement pas Thorin, même si c'était pour l'éloigner de sa Montagne. Elle ferait donc sans.


Quelques mois après le début de ce complot, Bard se présenta aux portes d'Erebor, demandant audience d'urgence avec le Roi. Il fut reçu dans l'heure par un Thorin mécontent de devoir s'occuper des affaires des humains. Après les salutations d'usage, l'homme lui tendit une lettre.


- J'ai reçu cette missive ce matin et il me semblait essentiel que vous en preniez connaissance. Je ne sais pas si ces auteurs vous contacterons également.


Le Nain se retint de soupirer et prit la lettre avant de la lire, ses yeux s'agrandissent de surprise. Lorsqu'il les releva, sa voix était sombre.


- Êtes vous certain que c'est réel ?

- Je n'ai pas de raison d'en douter. Sans compter que Gandalf, lors de sa dernière visite, parlait également d'agitation dans ces régions. Il est aussitôt parti vers l'ouest pour voir de quoi il retournait. Je comptais l'attendre avant d'agir mais cette lettre ne peut-être ignorée.

- Non elle ne le peut pas. Je vais prendre des mesures et reprendrai contact avec vous au plus vite.


Bard, sentant qu'il ne pourrait rien obtenir de plus pour l'instant, se retira, retenant son sourire. Pour l'instant tout marchait comme prévu. Thorin irait sans doute voir son Conseil, qui lui déconseillerait de prendre part à n'importe quelle mission. Le reste était dans les mains de Dìs et de ses fils.


Thorin demanda un conseil d'urgence qu'il obtint sans trop de difficultés. Il posa la lettre sur la table tout en expliquant son contenu et ce qu'il lui paraissait indispensable de faire. Comme prévu, les membres les plus âgés du conseil le supplièrent de ne pas s'en mêler. Cependant, Fili et Kili, tous les deux présents, bondirent. Le plus jeune s'exclama avec une véhémence et une colère qui passèrent facilement pour réelles.


- Nous n'allons pas rester inactifs ! Vous semblez oublier que c'st grâce à l'un des leurs que nous avons repris Erebor et que de fait vous pouvez siéger ici !


Thorin inclinant la tête vers son neveu, pour le remercier d'avoir prit la parole autant que pour lui indiquer que de se montrer irrespectueux envers les membres du conseil n'était sans doute pas la meilleure manière de leur faire accepter quoi que ce soit. Le plus jeune se rasait en marmonnant des excuse alors que son frère prenait la parole, plus sagement.


- Nous ne sommes pas obligés d'envoyer l'armée. Quelques guerriers volontaires, une petite compagnie suffirait. Surtout si Bard nous offre son aide, ce qu'il fera sans aucun doute.

- Sur base volontaire, alors, intervint Balin. Nous ne pouvons pas obliger nos guerriers à aller se battre à l'autre bout du monde pour un peuple que peu d'entre nous connait.

- Je suis volontaire, répondirent les deux plus jeune d'une même voix


Evidemment qu'ils l'étaient se dit Thorin. Ils étaient toujours prêts à se fourrer dans les pires emmerdements possibles. Mais en y réfléchissant lui aussi l'était. Et il ne comptait pas envoyer ses guerriers et rester tranquillement sur son trône a attendre des nouvelles. Il reprit donc la parole.


- J'irai également. Mais Balin a raison, seul les guerriers voulant prendre part a cela viendront.

- Sire vous ne pouvez pas quitter Erebor durant autant de temps !

- Non seulement je peux, mais je vais le faire.

- Mais le trône...!

- Dìs restera ici, gardera le trône et veillera sur notre peuple.

- Je resterai également, indiqua Balin.


Ce n'était pas qu'il ne voulait pas partir mais non seulement il se sentait vieillir et si tous les nains de la compagnie se portaient volontaires, il y avait un risque que Thorin trouve cela suspect. Il ne devait rien suspecter avant d'arriver aux portes de la Comté. Le conseil essaya encore de convaincre le Roi de la folie de cette entreprise, mais comme le soupçonnait les investigateurs du complot, plus ce dernier disait à Thorin de ne pas le faire, plus il était persuadé de vouloir le faire. Une fois le conseil clos, des messages partirent dans tout Erebor. Bientôt, plusieurs guerriers répondirent à l'appel. Sans surprise, la plus part étaient des anciens membres de la compagnie de Thorin. Ce dernier les reçut avec le sourire, bien que son humeur soit sombre. En quelques jours seulement ils étaient prêts à prendre la route. Il avait été décidé de passer par Dale afin de récupérer les hommes de Bard. Lorsque la troupe entra dans la ville, elle eut la surprise de voir s'avancer Gandalf le gris. Thorin descendit de son poney et s'avança le magicien.


- Gandalf ! Quelles sont les nouvelles de l'ouest ?

- Bien inquiétantes. Je vous conseille de ne prendre que quelques guerriers avec vous et de voyager rapidement et secrètement. Vous serez ainsi plus efficaces.

- C'est bien pour cette raison que toute mon armée ne me suis pas.

- Je le vois bien, mais à mon sens vous êtes encore trop. Si je devais vous conseiller je vous dirais de prendre avec vous Fili, Kili, Dwalin, Bofur et Oìn. Bard fournira un homme ou deux. Plus de personnes vous exposerait considérablement.

- Et vous ?

- Je vous accompagnerai le temps que je peux. Sans hobbit pour vous aider je crains que vous ne vous mettiez vous-même dans des ennuis trop grands pour votre royale personne.


Thorin grogna en réponse avant d'indiquer aux nains non nommés par le magicien que leur volonté d'aider était grandement appréciée mais qu'il valait mieux qu'ils voyagent en groupe réduit. Les nains marmonnèrent dans leur barbe au sujet des magiciens difficiles, mais ils obéirent sans réellement discuter. Certains étaient même plutôt content de cette décision. Elle leur évitait, sans leur enlever la moindre valeur ou le moindre courage, un long voyage sans doute dangereux. La troupe passa encore deux jours à Dale afin de régler les derniers détails de leur mission. Le matin du troisième jour, avant le lever du soleil, ils étaient en route. Étonnement aux yeux du Roi Nain, les Elfes de Mirkwood les laissèrent traverser leur forêt sans leur chercher la moindre noise. Il firent un premier arrêt à la sortie des bois, chez Beorn. Ce dernier ne connaissait rien des troubles de l'Ouest, mais il ne contredit pas le Magicien. Après une nuit de repos, il reprirent leur route. Étant peu et à poneys, ils avançaient vite. Passé les monts brumeux, Gandalf leur conseilla de rester loin des routes les plus fréquentées afin d'éviter les ennuis au maximum. Thorin avait appris à ne pas contester les conseils du magicien, même si intérieurement il s'étonna de ce dernier conseil. Il aurait aimé pouvoir discuter avec les gens de la région pour avoir des nouvelles plus précises. Gandalf les quitta quelques jours pour rejoindre Rivendell. Thorin ayant refusé de l'accompagner - tant qu'il pouvait éviter les elfes il le faisait - et avait donc décidé de continuer sa route. Ses compagnons de route réussirent à éviter les contacts avec les quelques personnes qu'il auraient pu croiser. Et lorsqu'ils rencontraient des gens, ils s'arrangeaient pour ce que ne soit jamais Thorin qui leur adresse la parole. Après plusieurs mois de route, ils arrivèrent enfin aux portes de la Comté. Thorin s'étonna du calme qui semblait régner dans la région, contrairement à ce qui lui avait annoncé. Gandalf fit une grimace discrète.


- Ce n'est pas parce que ça parait calme actuellement que ça l'est réellement. Vous savez à quel point un calme peut annoncer une tempête.

- Pressons-nous dans ce cas.

- Je vais prendre de l'avance. Rejoignons-nous à Hobbiton. Rappelez-vous, soyez discrets, silencieux et rapides.


La petite troupe acquiesça avant de regarder le magicien partir au grand galop. Eux aussi se pressèrent en prenant les route contournées. Lorsque enfin ils arrivèrent au village, tout semblait calme et le magicien n'était nulle part en vue. Les quelques bâtiments étaient recouverts d'illuminations festives. Thorin commença à pester contre ce magicien qui ne semblait pas si fiable, finalement. L'hiver était tombé sur la Comté et à part le froid, rien ne semblait troubler la tranquillité de la région des hobbits. Alors que le Roi grondait dans sa barbe, une voix bien connue retentit non loin de leur petit groupe.


- Thorin ? Qu'est-ce que… Qu'est-ce que vous faites-là ?


Le Roi ferma les yeux brièvement. Lorsqu'il les rouvrit, il croisa le regard rieur et le sourire de son premier hériter, avant de baisser les yeux vers son cambrioleur. Il descendit de poney avant de répondre.


- Il semblerait que je me sois fait avoir par le Magicien, Bard et ma propre famille.

- Comment ça ? Je ne comprends pas…

- J'ai reçu il y a plusieurs mois la nouvelle que votre région était en proie aux orcs et gobelin et que vous demandiez notre aide. Nous nous sommes mis en route immédiatement.

- Pas de troubles par ici, je peux vous l'assurer. Mais vous n'avez pas vérifié cette info ?

- Gandalf lui-même a confirmé la véracité de ces propos.


Ce dernier apparut subitement non loin du groupe, les yeux rieurs.


- Ha ! Bilbo je vous cherchais justement. Mais je vois que vous êtes exactement là où je voulais que vous soyez. Vous n'avez rien contre loger quelques nains pour les fêtes de fin d'années, n'est-ce pas ?

- Je… Non, mais… Quoi ?

- Allons donc chez vous, je pourrai vous expliquer tout ça. Tout le monde sera ravi de trouver un bon feu et quelque ravitaillement je pense.


Les hommes de Dale les quittèrent alors. Ils allaient passer quelques jours à Bree, à l'Auberge du Poney Fringuant, avant de repartir dans l'autre sens. Pour cette mission, il recevraient au retour de l'or et des biens, mais ils étaient finalement simplement heureux d'avoir eu la chance de voir une grande partie de la Terre du Milieu, même si ça avait dû être sous les ordres d'un nain grognon. Dans le même temps, le reste de la troupe suivit le hobbit vers chez lui. Ce dernier était quelque peu partagé. Certes il était ravi de revoir ses amis - et Thorin - mais il aurait bien aimé être prévenu. Il avait à peu près compris que si le Roi ne l'avait pas prévenu c'est parce qu'il pensait son pays en grand danger, mais Gandalf aurait pu… Tout de même ce magicien…


Une fois les poneys mis à l'abris de la neige, les nains et le magicien entrèrent chez le hobbit à sa suite. Très vite, la grande table était recouverte de nourriture et de boisson, donnant une sérieuse impression de déjà vu à tout le monde. Une fois le repas fini et la vaisselle joyeusement rangée par les neveux de Thorin, Gandalf se lança dans une grande explication du complot, aidé par les autres comploteurs présents. Thorin se sentit partagé entre sa colère de s'être fait avoir comme un enfant et sa joie de revoir le hobbit. La soirée continua dans une ambiance plus familiale jusque tard dans le nuit. Bilbo prépara les chambres d'amis avant de rejoindre le salon. Peu à peu ses invités inattendus rejoignirent leurs chambre, le laissant finalement en compagnie seule du Roi. Il restèrent silencieux un long moment avant que ce dernier ne prenne la parole à voix basse.


- Je suis navré que nous soyons arrivé sans prévenir. J'aurais dû vous écrire pour vérifier les informations reçues.

- Seriez-vous venus si je vous avait répondu que tout allait bien ?


Thorin garda le silence un moment avant de reprendre.


- Sans doute pas aussi rapidement. Mais je serais venu un jour.

- Vraiment ?

- Doutez-vous de moi à ce point ?

- Je ne doute pas de votre amitié, Thorin, mais je suis conscient que vous avez un Royaume entier à gérer et que venir voir un simple hobbit n'est sans doute pas dans vos priorités.

- Vous n'êtes pas un simple hobbit. Cette fois-ci, j'aurais pu envoyer d'autres que moi pour venir. C'était d'ailleurs la volonté de mon Conseil.

- Pourquoi être venu dans ce cas ?

- Je ne pouvais pas… Si vous aviez été en danger… Je ne pouvais pas accepter de risquer vous perdre, je devais venir.

- Thorin, si les orcs et les gobelins avaient envahis la Comté je n'aurais sans doute pas survécu…


Le nain se leva et s'approcha du fauteuil du plus jeune. Lorsqu'il reprit la parole, sa voix était quelque peu brisée.


- Je ne l'aurait pas accepté. Je ne peux pas vous perdre, Bilbo.

- Vous n'auriez pas eu le choix. Nous n'aurions pas eu le choix.

- Bilbo… Je… Il faut que je vous dise…


Le hobbit releva les yeux vers lui et plutôt que de continuer à parler, Thorin se pencha et déposa chastement ses lèvres sur celles du hobbit avant de se reculer. Le plus petit écarquilla les yeux, il n'osait pas comprendre. Thorin lui caressa tendrement la joue.


- J'aurais dû vous dire cela il y a bien longtemps, avant votre départ. Je tiens à vous, Bilbo, beaucoup plus qu'en simple ami. J'aurai aimé vous garder près de moi, mais je me refusais à vous enchaîner à moi.

- Thorin…

- Je comprendrais si vous ne vouliez plus jamais entendre parler de cela. Je l'accepterais. Mais je devais vous le dire.

- Oh non, non non ! Je… Je ressens la même chose, répondit Bilbo en glissant ses doigts dans ceux de Thorin.


Ce fut au nain d'écarquiller les yeux. Il n'aurait jamais osé pensé que son ami lui retournerait ses sentiments. Mais il n'avait pas fini d'être surpris.


- J'ai parlé avec votre sœur, elle m'a parlé des Uniques. Est-ce que… ?

- Oh Dìs, j'aurais dû me douter qu'elle vous en aurait parlé. Oui Bilbo, vous êtes mon Unique.


Le hobbit se contenta de sourire. Il n'avait pas encore conscience de tout ce que cela impliquait, mais il savait à présent que les sentiment du Roi à son égard étaient plus forts que tout. Il discutèrent encore une bonne partie de la nuit, pour finalement se retrouver dans les bras l'un de l'autre.


Les nains restèrent plusieurs semaines à Hobbiton. Chaque soir Bilbo et Thorin discutaient longuement. Du passé, un peu, du présent, mais surtout du futur. Un fois, Fili et Kili, trop curieux pour leur propre bien se glissèrent jusqu'à la porte du salon pour espionner les deux amis. Dans l'âtre un feu terminait du brûler tandis qu'aux murs les illuminations clignotaient doucement. Il eurent la surprise de trouver Thorin au sol, la tête sur les genoux du hobbit, se dernier tressant ses cheveux, un doux sourire sur le visage. Les deux plus jeunes se retirèrent le plus silencieusement possible. Ils étaient ravis de voir que leur complot avait mieux marché que ce qu'ils n'avaient jamais osé espéré. Il s'empressèrent d'écrire à leur mère, bien décidés à envoyer cela dès le lendemain. Quelques jours plus tard, ils surprirent un baiser passioné entre les deux. Il les laissèrent tranquille avant de se faire surprendre, mais il ne prirent pas la poudre d'escampette assez vite. Bilbo se détacha de Thorin avec un petit rire.


- Tes neveux nous espionnent.

- Ces petits chenapans, je vais les… Gronda le nain en se redressant.


Le plus petit l'arrêta d'un geste.


- Laisse, tu verra ça demain. Tu a plus intéressant à faire pour l'instant.


Il accompagna ses paroles d'un nouveau baiser, glissant ses mains dans la nuque de son Unique. Thorin sourit à travers le baiser, avant de l'approfondir.


- Rejoignons la chambre, dans ce cas, nous aurons moins de chance d'être surpris.


Le trajet jusque là n'était pas long, mais il fur plus ardu que prévu et parsemé des divers vêtements tombés, à la grande horreur du hobbit, qui ne voulait pas laisser du désordre aussi visible. Thorin lui promit de venir les reprendre une fois qu'ils auraient fini. Bilbo se laissa convaincre par quelques caresses appuyées. Une fois la porte de la chambre fermée, il se retrouva les jambes enroulées autour de la taille du Roi, les bras entourant ses épaules et l'embrassant à perdre haleine. Thorin termina de les déshabiller tous les deux avant de le déposer délicatement sur le lit. Il découvrit son corps de ses doigts et de sa bouche, faisant gémir le plus petit, qui tentait tant bien que mal de retenir ses cris. Lorsqu'ils s'unirent, Thorin, lui, ne retint pas ses cris, mais il s'efforça de les rendre les moins audibles possibles.


Le matin les trouva nus et enlacés, avant qu'un éclat de rire ne retentissent dans le Smial, bientôt suivit d'un second, puis d'un troisième. Bilbo ouvrit un œil encore ensommeillé avant de se redresser d'un bond.


- Thorin ! Nos vêtements !

- Quoi nos vêtements ?

- Tu ne les a pas ramenés ! Ils les ont trouvés !

- Oh… Eh bien, qu'ils les trouvent et qu'ils imaginent.


Il ponctua sa phrase par un baiser amoureux, glissant ses mains sur le corps tant aimé. Bilbo tenta de protester avant de se laisser encore aller à une des ses étreintes dont bientôt il ne pourrait plus se passer. Il n'avait plus aucun doute à présent que sa place était auprès de Thorin, à Erebor. Son temps à Hobbiton était fini et c'était bien ainsi.


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Et voilà ! Dites moi ce que vous en pensez, ça me ferait vraiment plaisir !

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