Coeur perdu
Jack fut réveillé par un air glacé sur son visage. Il faisait encore nuit. Surpris il se releva sur ses coudes. Tout était calme dans la maisonnée, pas un bruit. Par acquis de conscience il se leva pour vérifier que toutes les ouvertures étaient fermées. Pas une fenêtre d’ouverte. Il s’apprêtait à se recoucher quand son instinct lui dit que quelque chose ne tournait pas rond.
Son coeur lui disait qu’il y avait un problème. Il regardait autour de lui mais rien ne semblait anormal alors il ferma les yeux pour écouter autour de lui. Le silence était anormal et cela le surpris, il n’entendait rien. Il aurait du entendre la respiration d’Elizabeth mais là rien.
Sans hésiter, Jack regarda au-delà du paravent et il ne vit personne. Elizabeth n’était pas là.
Mais ce n’était pas possible, il venait de la retrouver depuis moins de 24h et voilà qu’elle disparaissait à nouveau.
Jack s’habilla rapidement. La tempête faisait encore rage à l’extérieur. On entendait le vent hurler entre les arbres. Chaudement vêtu Jack sortit.
La neige avait recouvert de son blanc manteau le paysage. Jack s’apprêtait à lutter contre la tempête quand une forme au loin attira son attention.
Sans chercher à comprendre, Jack s’élança. Il retrouva Elizabeth, à genoux avec seulement une couverture sur les épaules en train de pleurer.
J – Elizabeth, mais qu’est ce que tu fais ?
E – Jack, je suis désolée, tellement désolée.
Jack entendit à peine Elizabeth. Au-delà de la tempête ce n’était qu’un murmure qui sortait de la bouche d’Elizabeth. Frigorifiée elle s’agrippait à sa couverture, les poings serrés.
Sans aucune mesure, Jack prit Elizabeth dans ses bras et la transporta rapidement à l’intérieur de la maison.
Dès le seuil passé, Jack se dirigea vers son couchage et déposa son précieux fardeau sur ses couvertures, là où il dormait quelques minutes plus tôt.
Il ôta la couverture pleine de neige et mouillée qu’Elizabeth avait sur elle et mit sa propre couverture sur ses épaules. Aussitôt Elizabeth s’agrippa à cette couverture, ferma les yeux et respira lentement. L’odeur de Jack arrivait à l’apaiser mais en même temps les larmes continuaient de couler
Tout en ôtant sa veste Jack essayait d’attiser les braises encore rougeoyantes Dès que les premières flammes firent leur apparition Jack regarda Elizabeth.
Elizabeth tremblait de tous ses membres. Elle avait les yeux fermés et ne faisait que pleurer. Il se rendit compte qu’elle était sortie pieds nus et en chemise. Mais qu’est ce qui avait bien pu lui passer par la tête.
Doucement Jack s’approcha d’Elizabeth. Il commença à parler
J – Elizabeth
Elizabeth ne bougeait pas
Un peu plus fort, Jack reprit
J – Elizabeth, tu m’entends.
Lentement Elizabeth releva la tête. Elle s’essuya d’un revers de la main ses yeux et les ancra à ceux de Jack.
E – Je suis désolée, JACK
Elizabeth accentua sa voix sur son prénom.
J – Pourquoi
E – Je t’ai oubliée, toi…. MON fiancé
Jack tressaillit
J – Comment t’es tu rappelé
E – J’ai voulu lire le livre que tu avais laissé sur la table et j’ai trébuché sur ton sac sans faire exprès et….En fait j’ai lu le manuscrit qui y était dedans, MON manuscrit, NOTRE histoire.
Je suis désolée JACK
Le silence se fit
J - Tu n’ y es pour rien, ce n’est pas de ta faute.
E – Si un peu.
Jack regarda Elizabeth, étonné.
Elizabeth ramena ses genoux contre elle et les entoura de ses bras. Elle tenait fermement la couverture autour d’elle. Elle regardait les flammes et puis elle commença son récit.
E- Je me rappelle de tout.
Jack la regarda en fronçant les sourcils.
E – Je me rappelle vraiment de tout.
Le jour de mon accident je n’étais pas bien. J’avais commencé à t’écrire une lettre…
Jack acquiesça d’un mouvement de tête.
E - … et un souvenir m’a fait pensé fortement à toi, …dans la barque.
Je suis allée sur ton terrain comme je le faisais tous les jours depuis ton départ. J’ai pleuré ce jour là, cela faisait tellement longtemps, mais un trop plein de tristesse et de nostalgie s’est emparé de moi. Croyant aller mieux je me suis levée, peut être trop brusquement et mon cheval a eu peur. En reculant j’ai trébuché et je suis tombée sur une pierre. Je ne suis pas tombée de cheval mais c’est quand même un accident de cheval que j’ai eu dit elle en faisant un semblant de sourire.
J’ai été tellement malheureuse de ton départ. Je ne vivais pas sans toi Jack, je survivais.
Ton travail c’est ta vie et je le sais, enfin je le savais quand l’on s’est fiancé. Je m’en rappelle maintenant mais c’est si dur. Ton absence et le peu de nouvelles que j’ai eu m’ont donné l’impression d’être si seule.
J – Je suis désolé Elizabeth.
Jack mit sa main sous son menton et releva sa tête.
Je n’ai pas agit comme j’aurai du après mon départ. Tout comme toi, tous les jours j’aurai du t’écrire pour te rassurer, et te montrer mon amour pour toi. Jamais je n’ai voulu que tu te sentes abandonnée. J’ai vu chez toi les quelques lettres que je t’ai écrit, cela représente si peu par rapport à la quantité de lettres que j’ai reçu de ta part. Je me sens mal à l’aise rien que d’y penser.
Elizabeth commençait à se réchauffer.
Son visage reprenait des couleurs et son corps commençait à se détendre. Ses mains s’ouvrirent pour relâcher la couverture qu’elle tenait fermement. Un objet tomba et roula jusqu’à Jack. C’était la bague de fiançailles.
Jack prit la bague.
E – Elle était rangée. Je ne savais ce qu’elle représentait ou du moins je ne voulais pas croire ce que elle représentait.
Après un instant Elizabeth reprit
E – Et maintenant