L'Exécuteur

Chapitre 3 ! Y a un peu plus de blocs de lecture dans celui-ci, mais préparez-vous à rencontrer enfin notre cher Levi ! Je sais que j'aurai dû publier hier mais j'étais malade alors voilà... (les gastros c'est terrible D:)

Merci pour les followers et favorites :3 Et maintenant tite réponse à reviews (fanfic.net) :

Lise808 : Contente que mes descriptions du parkour te plaisent :D J’y mets beaucoup de cœur ! Eren n’est évidemment pas tout rose ;) mais je ne vais pas t’en dire plus tu t’en doutes ~ J’adore Ymir moi aussi, elle est classe *^* Je vais prendre grand soin de son perso et du rôle qu’elle va jouer ne t’inquiète pas ! J’ai de grands projets !! (bon pas tant que ça mais un peu quand même…) Levi arrive enfin dans ce chapitre en effet :D (C’est toi le caca espèce de chat à lunettes o.o) Je fais tout mon possible pour poster rapidement ! >.< Et chuis plutôt fière de moi sur ce point !! Alors patience ! :3 Beuzous ~

Lyzee : Héhé, super que tu aimes les descriptions du parkour ! :D J’ai dû prendre le temps de m’imaginer bien tout l’environnement, et la gestuelle d’Eren qui pouvait rentrer dans le domaine du possible XD Après bien sûr je me suis souvenue d’une ou deux vidéos, et ça m’a aidé à savoir si je lui faisais pas faire faire des trucs surhumains ! Sinon pour ce qui est de Levi il apparaît dans ce chapitre ! Je n’aime pas le mettre dès le premier, et c’est donc dans le deuxième ou le troisième chapitre que je trouve que c’est mieux :) Eren qui veut aller dans une boîte de lunaires alors que c’est interdit… Bah ! Il est fêtard on va dire ! XD Non, en fait il y a en effet une raison à cela… Ne t’inquiète pas tout est réfléchi même si ça peut être au dernier moment ;D

Guest : Héhé, moi tu sais quand je m’y mets vraiment je m’arrête plus ! XD Je compte en effet poster assez souvent :) Et le temps je le trouve bah… Dans mes cours qui m’ennuient, mais surtout le soir, et donc je me couche à des heures déraisonnables ! Pas de potion magique de notre cher druide hélas, juste un poil de bad girl XD Quelle est ton délire sur le ketchup ?!? o.o La mayo c’est dix mille fois mieux voyons !!!! Prends-en de la graine petit haricot. Merci pour tes compliments :3 Et je vais faire de mon mieux pour pondre un truc classe ~

etolia7 : Elle est cool la zic hein ? :3 huhu ~ Je suis à chaque fois tellement rassurée quand les descriptions ont l’air d’aller !! *^* Merchi beaucoup pour ta review, et je compte bien faire une histoire de badass !!

Rin Yumii : hahaha, tu parles du film avec Tayler Lautner ? ;D Je l’ai vuuu ! Bref, chuis contente que tu trouves ça intéressant ! J’y mets tout mon cœur !!! Voici donc le chapitre 3 :)

Eden661 : Mais qui c’est que revoilà ?! Levi arrive dans ce chapitre, et il devrait normalement réapparaître dans le chapitre 5 avec plus d’importance, et le ouhlala ne devrait pas trop tarder non plus si tu vois ce que je veux dire :3 En tout cas il arrivera plus vite que dans ma précédente fic XD (pas compliqué tu me diras !) Au fait tu en as pensé quoi du dernier chapitre ? *-*

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Il ne devait pas être loin de vingt-trois heures, et pourtant l’ambiance était déjà là. Ils pouvaient entendre un brouhaha continu couvert par de la musique forte, et les basses faisaient vibrer le sol. Se faisant un hochement de tête, ils poussèrent la porte de sortie des toilettes d’un commun accord.

Le son leur explosa aux tympans. C’était fort, trop fort. Mais à la fois supportable et… enivrant. Ils firent quelques pas en avant. Le noir les engloutit, strié de ses lasers rouges et verts. Les contours de la salle étaient visibles grâce à des néons fixés au sol émettant une faible lumière rose, ainsi qu’aux formes géométriques blanches projetées sur certains murs. C’était un endroit vaste, extrêmement vaste. De nombreux corps étaient déjà en train de se mouvoir, sans compter les danseuses en sous-vêtements particulièrement sexy qui s’exhibaient sur un podium, faisant des figures acrobatiques sur de longues barres métalliques.

La chaleur suffocante régnant dans la salle les prit à la gorge, et ils plissèrent le nez. Des odeurs de transpiration, de parfum et de désir s’y mêlaient. Eren analysa les moindres recoins de la pièce, et il trouva enfin ce qu’il voulait.

« Jean ! » lui cria-t-il pour se faire entendre et en lui empoignant le bras.

Le blond se tourna vers lui, sourcils froncés, mais le brun put remarquer en dépit de la pénombre la lueur excitée qui brillait dans ses yeux. Qui ne le serait pas ? Eren en tout cas, était parfaitement sur ses gardes. Après tout il était entouré de lunaires, qui plus est ayant bu, voire plus, et il n’avait non plus aucun droit d’être ici. Il ne donnait pas cher de sa peau s’il se faisait choper. Un des vigiles posséderait forcément un scanner, et cela dévoilerait immédiatement son identité. Ce fucking petit objet mettait bien deux bonnes minutes à identifier quelqu’un – et c’est pour cela qu’il n’était pas utilisé sur toutes les personnes voulant entrer, sinon on ne s’en sortirait plus – mais il ne se trompait jamais. Il fit un signe de tête à son ami, lui indiquant l’étage supérieur. Des escaliers en colimaçon en verre se situaient sur leur droite, menant à un espace protégé par de grandes baies vitrées s’étalant sur trois murs sur quatre, avec vue sur l’étage du dessous. Le brun entraîna Jean à sa suite. Ça avait l’air plus calme là-haut, et accessible à tous.

Ils grimpèrent les marches le plus vite possible, souhaitant échapper à cette ambiance en folie – surtout l’infirmier – dont ils n’étaient pas encore habitués. Ils croisèrent une jeune femme métisse ayant une belle chevelure caramel très frisées qui titubait, et Eren l’évita souplement. Mais alors qu’il s’attendait à ce qu’elle continue sa descente sans leur porter plus d’attention que ça, elle le saisit par le haut de son débardeur et se pencha sur lui, l’obligeant à se courber par-dessus la rambarde des escaliers. Le brun sentit son souffle alcoolisé au coin de ses lèvres, et il tourna la tête. Elle avait sérieusement essayé de l’embrasser là ?!

Lui lâchant un regard triste, la jeune femme eut ensuite un sourire en coin et elle approcha sa bouche de sa joue. Sous le regard surpris de l’infirmier, ses pupilles se rétrécirent en deux fentes et une langue de serpent sortit d’entre ses lèvres pour venir lécher sa joue. Il la repoussa avec brusquerie, et elle se mit à rire comme une hyène avant de reprendre sa descente des marches comme si de rien n’était. Putain. On pouvait vraiment s’attendre à tout sur le pouvoir d’un lunaire. On ne sait jamais si elle avait voulu lui planter des crocs empoisonnés dans le cou. Mieux valait être prévenant.

Il entendit un bruit étranglé derrière lui, et se retourna face au blond qui riait à gorge déployée.

« Qu’est-ce qui te fait marrer du con ? siffla-t-il.

Jean essuya une larme au coin de son œil.

- Purée si t’avais vu la tronche que tu tirais !

- Pff. Allez viens. » grommela-t-il en se détournant.

Parvenus en haut des marches ils poussèrent la porte bordeaux aux bordures dorées. Elle se referma doucement derrière eux. Eren fut étonné de constater à quel point l’ambiance venait de changer du tout au tout. On entendait encore la musique du bas bien évidemment, et à un volume toujours élevé, mais cela restait dix fois moins fort. Au moins on pouvait largement s’entendre parler sans avoir à hausser le ton. La salle était toute en longueur puisqu’elle faisait le contour de celle du bas. Un peu comme une mezzanine en fin de compte. Enfin une mezzanine particulièrement spacieuse. Elle était également plus éclairée, en une lumière rose douce, pas agressive pour les yeux.

L’étage était, si vous l’avez compris, en forme de U. Sur toute la moitié de la première longueur s’étalait un bar en verre, truffé de bouteilles de couleurs diverses et variées. Le brun ne connaissant aucun alcool de couleur violette, ou encore bleu pailleté. C’était sans doute pour amuser la galerie et en rajouter à l’attractivité de la boîte. Le gérant avaient fait fort. Dans la salle étaient disposées de nombreuses tables rondes le long des banquettes rouge foncé et des petits tabourets du même ton. Il s’agissait davantage d’un coin bar, sans doute pour souffler un peu en s’éloignant de la cacophonie qui régnait plus bas.

Vingt-trois heures et la boîte était déjà bien remplie. C’était impressionnant. Eren chercha une table libre des yeux, sans succès. Jean le tira par le débardeur.

« Eh. Y en a une de libre derrière nous. »

Le brun se tourna et remarqua en effet une place tranquille pour eux deux, dans le coin gauche de la salle, où il y avait uniquement de l’espace pour deux tables. Ils s’installèrent sur la banquette, qui formait un angle arrondi. Seul un client occupait la table d’à côté. Il les observa d’ailleurs s’installer avec un regard suspicieux. Ne se gênant pas, Eren le dévisagea également. Il s’agissait à s’y méprendre de quelqu’un de friqué. Une veste de costume, un pantalon et des chaussures noires, et une chemise blanche toute simple. Le tout accompagné de petites lunettes noires rondes qui cachaient ses yeux. Ses cheveux corbeau étaient coupés à la militaire, mais de longues mèches retombaient sur son front pâle. Il devait avoir la trentaine. Et il n’y avait pas à dire, il dégageait la classe.

Jean partit commander deux pintes de blonde et le brun retourna à sa contemplation. Il put deviner un regard sévère derrière ces lunettes arrondies, à l’aide de ces sourcils froncés. Putain pas encore un de ces snobs. Il lui fit un sourire crispé auquel le noiraud ne répondit pas, à la place de quoi il se détourna et retourna à son journal, qu’il avait posé sur ses genoux, et son… café ? Il était sérieux là ? Et puis merde, quel genre d’endroit pouvait bien servir une boisson comme ça à une heure pareille ?! Vexé d’être pris ainsi au dépourvu pour un truc idiot, et que le type aie totalement ignoré son sourire – un peu hypocrite certes – il ouvrit la bouche :

« Bonsoir. » fit-il avec ce qu’il voulait être de la chaleur dans la voix.

L’autre pivota de quelques millimètres et hocha imperceptiblement la tête, puis s’en retourna à son occupation initiale. Eren soupira et croisa les bras, attendant son ami blond qui faisait la queue au bar. Au bout de pas deux minutes il expira une nouvelle fois et changea de position, posant ses coudes sur ses genoux écartés. Son regard papillonna ensuite rapidement en direction de son voisin, se sentant observé. En effet l’autre semblait le détailler de la tête au pied. Putain… Ouais il semblait d’un clodo à côté de lui, et alors ?!

« Un problème ? lui demanda le brun, peu amène.

L’autre arqua un sourcil, puis émit un petit claquement de langue désapprobateur. Il répondit finalement, et Eren put entendre sa voix pour la toute première fois :

- Je doute que tu aies le droit d’être ici, gamin.

- Je vous demande pardon ? fit-il, abasourdi.

Il croyait quoi, qu’il était mineur ? C’était une blague ?! Le noiraud rebaissa le menton sur son journal.

- Le vigile ne t’aurait jamais laissé entrer fringué de la sorte.

- Faut croire que si, rétorqua-t-il immédiatement.

- Je ne crois pas non, soupira l’autre.

Eren pinça les lèvres. Il allait pas commencer à l’emmerder ce couillon ?

- Qu’est-ce que ça peut vous foutre ? fit-il, acide.

Oui, il connaissait son comportement quelque peu… vif, et il ne pouvait jamais s’empêcher de réagir au quart de tour. Son voisin haussa un sourcil, puis eut un bref sourire en coin. Il lança ensuite son journal avec nonchalance, qui claqua sur la table, et croisa les jambes dans la direction de l’infirmier, empoignant sa tasse d’une main et s’accoudant de son autre bras sur le haut du dossier de la banquette.

- Pas grand-chose. J’aime juste pas être pris pour un con, microbe.

- Alors posez pas des questions auxquelles vous savez que vous n’aurez pas de réponse satisfaisante, répliqua le brun.

Le noiraud fronça le nez en une moue amusée.

- C’est toi qui as voulu savoir ce que je pensais, fallait pas demander. Ta remarque est donc valable pour toi également microbe.

Eren plissa les yeux. Et merde, il venait de se faire avoir. Il ne put empêcher un sourire de franchir la barrière de ses lèvres, et il tendit sa main, plongeant ses grands yeux verts dans ceux invisibles du noiraud, bien cachés derrière ses lunettes rondes.

- Eren, se présenta-t-il.

L’autre considéra sa main un instant, pour ensuite reporter son attention sur le visage de l’infirmier, détaillant son sourire avec méfiance, puis il croisa son regard et lâcha finalement :

- Levi.

Mais sans lui serrer la main. Le brun détourna ensuite les yeux et se gratta la joue, ne sachant trop quoi dire. Il jeta un coup d’œil vers son voisin, et voyant qu’il allait reprendre son journal, il demanda rapidement :

- Pourquoi ces lunettes ? Je veux bien que ça soit pour le style et tout, mais vous y voyez quelque chose au moins ?

- Oui, répondit simplement l’autre.

Putain, un vrai morceau de glace.

- Elle était crade, ajouta le noiraud.

Eren attendit la suite, ne comprenant pas ce qu’il voulait dire par là.

- Je n’ai pas serré ta main parce qu’elle était crade, expliqua-t-il. Je sais pas par où t’es monté mais t’aurais dû te laver ensuite gamin.

Cet enfoiré avait compris.

- Je suis passé par la fenêtre des toilettes, soupira-t-il, comme vaincu.

Le noiraud se frotta le menton, pensif.

- Je vois… C’est pas couillon.

- Et j’ai vingt-deux ans par ailleurs, fit Eren avec précipitation. Donc le « gamin » est inutile.

Son voisin de table eut un sourire amusé et intéressé à la fois. Puis il y eut un petit bipbip et il sortit un portable de la poche de sa veste de smoking, avant de rapidement reporter son attention sur le brun et de se lever.

- Alors dis-moi, Eren, qu’est-ce que tu fais dans la vie ?

Etrange. Il ne semblait pas le genre de personne à se soucier de ça.

- Je suis infirmier, et vous –

- Tutoie-moi, j’ai pas l’âge de ton paternel non plus.

- Et toi, Levi ? se reprit-il.

Le noiraud, qui était debout, mit son journal sous son bras et prit sa tasse de café du bout des doigts.

- Je travaille ici, répondit-il d’un ton dénué d’intérêt. Je suis l’un des proprios.

Il apprécia la réaction du plus jeune qui faillit s’étouffer avec sa propre salive.

- Qu – vous auriez pas pu me le dire avant ? s’étrangla le brun.

Bordel, il lui avait carrément avoué qu’il avait fraudé ! Levi s’éloigna de deux pas.

- J’étais juste curieux de savoir par où tu étais passé. Et ce n’est pas la peine de me vouvoyer de nouveau, le gosse.

Eren digéra l’information et détourna les yeux, les joues légèrement rougies, honteux de s’être fait choper si rapidement. Levi allait sûrement signaler sa présence à la sécurité, cette dernière allait ensuite vouloir vérifier son identité, et ils comprendraient alors qu’il était un terre-à-terre… Il chercha une échappatoire, et allait se lever, mais le noiraud parla avant qu’il n’ait pu esquisser le moindre geste.

- Ne t’inquiète pas gamin,  je vais pas condamner la fenêtre des toilettes pour autant. Je doute que beaucoup réussissent à monter jusque-là. Et la plupart des cons ne s’y risquerait même pas d’ailleurs…

Le rythme cardiaque de l’infirmier ralenti, et il put enfin souffler.

- Sur ce le devoir m’appelle. J’ai des conneries à régler, ajouta-t-il.

Ses lèvres frémirent en sourire moqueur, et il lui lança une nouvelle fois avant de partir :

- Au plaisir de te revoir très bientôt. Ma table reste la même. »

Et il tourna les talons. Quand le brun sortit de sa transe il était déjà parti. Attendez… Il venait de se passer quoi exactement, là ? L’un des patrons avait découvert qu’il avait clairement fraudé, mais il s’en contrefoutait et à la place de ça il… lui proposait de revenir ? Qui plus est avec la possibilité d’utiliser la même entrée – à savoir la fenêtre des toilettes – ? Ce qui le faisait surtout chier était cependant le fait de s’être fait avoir comme un débutant. Il chercha le patron des yeux, mais celui-ci avait disparu. Son regard tomba sur Jean, qui avait une mine désespérée. Il y avait en effet une queue devenue assez monstrueuse au bar, et cela expliquait sans doute la raison du départ de Levi. Le second étage commençait lui aussi à être vraiment bruyant, sans parler de la musique bien évidemment.

Le brun croisa les jambes et contempla la salle du dessous qui s’étalait sous ses yeux. C’était de la folie en bas. Plein à craquer. Des petits jets de flammes sortaient par à coup des angles de la pièce, sous les acclamations de la foule qui s’égosillait et se trémoussait dans tous les sens. Eren avait l’habitude d’observer, et il put également remarquer un petit trafic. Ou plutôt un mauvais coup. Alors qu’une nana draguait un type ayant visiblement les moyens, un second venait de lâcher un petit quelque chose dans verre. L’infirmier soupira, puis jeta un coup d’œil à Jean. Ce dernier semblait occupé à discuter avec un mec portant un chapeau jaune à paillettes et des lunettes en forme d’étoile. Eren se leva de la banquette, et vint tapoter l’épaule de son ami blond.

« Eh Jean, faut que j’aille aux chiottes. Donc tant pis pour les bières, j’irai les prendre après. Surveille la table en attendant.

- Sérieux mec ? soupira Jean, qui venait de se farcir une queue pas possible.

- Désolé ! »

Sur ce il s’éloigna, lui lançant un regard d’excuse. Il poussa la porte bordeaux et descendit les escaliers en trottinant. Il allait pas laisser ce type se faire droguer par une technique de base aussi merdique. Parvenu dans la salle du bas, il se faufila entre les corps plein de sueur. Des mains l’attrapèrent durant son ascension, l’effleurèrent, voire le tripotèrent, et des personnes se collèrent à lui. Mais il se dégageait à chaque fois, ne perdant pas son but de vue. Pourquoi il se mêlait d’une histoire pareille ? Qui plus est sachant qu’il n’avait aucun droit d’être ici ? Son instinct. Il lui soufflait qu’il y avait peut-être quelque chose d’intéressant à découvrir. C’était étrange, ou peut-être tout simplement idiot, mais il avait ces espèces de ressentis qui l’attiraient dans des emmerdes pas possibles où il parvenait toujours à s’en sortir. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’il continuait à se foutre dedans. Il parvint finalement au bar du bas, là où il avait vu le type se faire mettre une pilule dans le verre.

Avec un soupir il se faufila à ses côtés. Il était seul. La fille et le mec était partis, ce qui signifiait… Il baissa les yeux sur le sac vide qui traînait par terre. Ce qui signifiait qu’il venait déjà de se faire voler. L’homme, qui paraissait un peu plus âgé que lui, avait mis la tête dans ses bras et était par conséquent complètement affalé sur le comptoir du bar. Eren leva les yeux au ciel et lui tapota l’épaule.

« Eh vieux, ça va ?

Il avisa un instant le verre pratiquement vide à sa droite, et put y distinguer des résidus blanchâtres microscopiques en son fond. Putain il s’était bien fait avoir ce pauvre bougre. Ce dernier se mit alors à geindre, et ses bras retombèrent le long de son corps. Seul son front restait appuyé sur le comptoir. Bordel, comment pouvait-il être autant dans le mal en si peu de temps ?

- Eh ! Tu vas bien ? le secoua-t-il un peu plus vivement.

- Nan…, bredouilla l’autre, qui porta une main à son ventre.

Le brun jeta un coup d’œil inquiet à l’étage du dessus, et là où devait normalement se trouver Jean ne restait qu’une table vide. Il remarqua finalement son ami descendre les escaliers en compagnie du type au chapeau jaune à paillettes. Fait chier. Pourquoi se laissait-il entraîner aussi facilement ? Putain mais… Ils se dirigeaient vers la sortie ?! Qu’est-ce qu’il foutait ce con de blond ?!

- Allez venez ! » s’exclama-t-il en faisant passer le bras de l’homme sur ses épaules et en passant le sien sous son aisselle. On va vous aérer un peu, vous en avez bien besoin.

Il ramassa le sac par la même occasion. Pourquoi ça tombait sur lui ces conneries ? Mais il se sentait responsable aussi. Après tout c’était lui qui avait laissé son ami avec un inconnu. Ils sortirent en titubant, sous le regard désapprobateur des deux vigiles à l’entrée. Le vent froid lui cingla le visage, et il soupira d’aise. Bon. Où était passé ce satané Jean maintenant ?

Eren savait que quelque chose clochait. Le blond ne l’aurait jamais laissé tomber de la sorte, et il n’aurait encore moins suivi un pur inconnu. De plus, son ami, en dépit de son actuel accoutrement, était quelqu’un de friqué. Déjà il avait son enceinte qui valait une petite fortune, et ensuite il avait toujours un petit porte-monnaie contenant quelques billets qu’il n’hésitait pas à afficher lorsqu’il fallait payer un verre. Le brun s’imaginait parfaitement le scénario. Jean, absorbé dans sa conversation, avait dû continuer à faire la queue pour acheter leur bière, et en les payant, l’inconnu avec qui il discutait avait dû loucher sur son argent. Ce petit con de blond avait toujours au moins cent balles sur lui, et ne parlons pas de sa carte de crédit. Il n’apprendrait donc jamais. L’infirmier rageait. Pourquoi est-ce qu’il devait jouer les mères poules maintenant hein ? C’était l’inverse avec ses potes d’habitudes… Bon sang.

« Toi là…, marmonna l’homme contre lui, alors que la boîte avait déjà disparu derrière eux depuis plusieurs mètres.

- Quoi ? grinça-t-il.

- Je crois que… Faut que je gerbe.

Oh putain il allait faire un massacre.

- Très bien, soupira-t-il en tentant de garder son calme.

Il l’emmena entre deux poubelles et le laissa se soulager du poids de son estomac.

- T’as bu quoi sérieux ? grogna-t-il quand il entendit le flot se calmer, et il plissa le nez.

- Juste deux verres, grimaça l’autre en toussant. Deux putains petits verres de whisky.

- Eh beh tu t’es bien fait avoir.

- Y… Y avait cette nana canon et –

- C’est bon t’as pas à te justifier, le coupa le brun. Tu vas mieux ou pas ?

- O-ouais, beaucoup mieux.

- Parfait.

Passons à ce couillon de blond maintenant. Il allait tourner les talons à la recherche de Jean, lorsqu’il entendit un étrange gargouillis. Son regard glissa sur l’homme, qui s’était tourné vers lui et était tombé à genoux, se tenant l’estomac. Un liquide noir comme de l’encre sortit de son nez, et ses iris avaient pris une teinte vert clair très pâle.

- J-je-je vois plus rien, bégaya-t-il.

Et il s’écroula sur le dos en convulsant. Eren écarquilla les yeux et se précipita vers lui, lui soutenant la tête.

- C’est sa faute, hurla-t-il. C’est ce putain de mec qui m’a présenté à cette salope !

Le brun eut un très mauvais pressentiment. Le souffle de l’homme se calma.

- Qui ? le pressa-t-il. Il ressemblait à quoi ?

- Un petit con avec des lunettes en étoiles.

Oh non. Pas ça. Tout mais pas ça.

- Il fait partie des Sans-têtes, cracha l’homme. C’est obligé. Oh merde je me suis fait avoir comme un bâtard, gémit-il ensuite.

Les Sans-têtes. Un gang qui foutait la merde dans la zone soi-disant sécurisée. Il s’agissait là clairement d’un règlement de compte.

- Il a pris mon pote ! Tu sais ou est-ce qu’il aurait pu l’emmener ?!

Eren l’avait agrippé par le col. Sachant que Jean était normalement un lunaire, l’autre type au chapeau pailleté n’aurait pas pris le risque de l’affronter seul à seul, et puisqu’il n’avait aucune dent contre lui il ne lui aurait certainement pas refilé cette dangereuse drogue. Et il avait rapidement remarqué que ce mec était un petit sans-couille de service.

- Z’ont un repaire… avenue J.Blum… Mais – »

Le type se remit à convulser de tous ses membres, et ses yeux devinrent blancs. Il toussa sur le brun, éclaboussant sa joue et son menton d’un liquide noirâtre. Puis il empoigna son poignet et le lui serra à lui faire mal, jusqu’à ce qu’il rende son dernier souffle. Toujours sous le choc, l’infirmier ne bougea pas d’un poil. Il n’avait rien pu faire. Et il n’aurait rien pu faire. Il avait entendu parler de cette drogue rare qui mettait fin à vos jours en quelques minutes dans une mort atroce, teintant votre sang de noir, mais il ne se doutait pas que c’était aussi laid.

C’est alors que des pas résonnèrent à sa gauche, et il tourna les yeux dans leur direction. Il reconnut le costume des vigiles de Titania. Qu’est-ce qu’ils foutaient ici ces deux-là ? Le premier, un grand blond avec un chignon et une petite barbichette, s’avança et vérifia le pouls de l’homme allongé sur le goudron.

« Mort, déclara-t-il au second vigile qui était encore plus grand et brun.

- Merde, souffla l’autre avant de se tourner vers Eren. Eh, tu vas bien ?

- Je vous jure que c’est pas moi qui –

- On sait bien t’inquiète pas, le coupa le blond avec un sourire qu’il voulait rassurant. On se charge de tout ça. Tu devrais rentrer chez toi.

L’infirmier se leva et les fixa avec suspicion. Ils avaient pas l’air nets ces types.

- Oui… Je vais faire ça. » dit-il d’un ton faussement perdu.

Puis il leur tourna le dos en faisant semblant de chanceler et s’éloigna, sentant le regard des deux vigiles vriller ses omoplates. Il prit la seconde rue à gauche, puis, s’assurant que personne ne l’observait, il se mit à courir. Merde merde merde ! Putain, où était ce con de Jean ?!

« Fait chier ! » cracha-t-il.

Dans quelles emmerdes son pote s’était fourré ?! Il sentit son cœur battre la chamade douloureusement, et des palpitations courir le long de ses bras.

Après deux petites minutes de sprint durant lesquelles il ne cessa de vérifier s’il était suivi, il grimpa sur le toit d’un petit immeuble à l’aide des balcons. Une fois parvenu en haut il bondit sur trois autres bâtiments. Les sensations exquises et enivrantes du Parkour étaient parties. Il ne sentait plus que le vent déchaîné qui l’accompagnait dans sa course. Ce n’était plus le moment de jouer.

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Hello-ooo ! Que de rebondissements n’est-ce pas ? :D Tout vous paraîtra bientôt plus clair ! Enfin heu… j’espère quoi XD

Allez à demain ou à lundi ! Beuzouilles ~