Shingeki no Kyojin : A toi qui vis 2000 ans plus tard.

Chapitre 11 : Le bon côté.

2013 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 29/05/2021 13:16

Erina avait donc été affectée au poste de Capitaine de la 5ème escouade après la disparition de son frère, Eryck Kayser. Elle avait décidé de nommer comme bras droit Sören Stein, homme qu’elle connaissait bien et compagnon d'armes d'anciennes missions. Elle se tenait là, debout dans le couloir depuis plusieurs minutes maintenant, les mains chargées par la cape de son défunt frère et par la photographie retrouvée. Elle prit une grande inspiration avant de finalement ouvrir la porte en bois qui se trouvait devant elle et elle se mit à scruter l'intérieur de la pièce. Elle était restée inchangé depuis la dernière fois qu’elle s’y était rendue et elle la contemplait longuement, toujours en restant plantée la, dans l’encadrement de la porte. Elle s’attendait à voir Eryck derrière le bureau et lui sourire en la voyant arriver, mais rien de tout ça n’arriva. La pièce était sombre et vide.


Elle se décida finalement à parcourir la pièce d’un pas lent, examinant toutes les affaires qu’il avait pu laisser. Elle se maudissait intérieurement. Elle en voulait à la Terre entière car son frère n’était plus là par sa faute et tout ce qu’il avait laissé derrière lui était un trou béant dans sa poitrine, une douleur qui ne voulait s’atténuer. Elle effleura le bureau du bout de ses doigts, se remémorant des moments de complicité qu’ils avaient pu vivre malgré le chaos qui régnait autour d’eux. Malgré leur passé, leur vie, leurs pertes. Elle baissa la tête en serrant les dents avant de renverser d’un geste du bras toutes les affaires qui se trouvaient sur le meuble en bois massif, les envoyant valser contre le mur. Des larmes s'échappaient de ses yeux, mélangeant rage et tristesse. Elle abaissait les yeux sur le sol en entendant un bruit de verre se briser et là, parmi les feuilles, elle distingua un cadre qui contenait une photo. Il s'agissait d'une photo d’eux deux, Eryck la main posée sur la tête d’Erina, grand sourire aux lèvres tandis qu’elle, affichait une moue boudeuse, comme toujours. Et ces moments-là, vinrent à lui manquer, douloureusement. Elle se laissait tomber à genoux sur le sol, serrant contre sa poitrine la cape et la photo de ses parents, essayant de bloquer ses sanglots. Ses pleurs étaient de plus en plus bruyants, de plus en plus déchirants.


Depuis son retour de mission, elle n’avait pu laisser ses émotions s’exprimer librement. Elle s’était contentée de les réprimer au fond d’elle des jours durant. Elle avait perdu la confiance qu’elle avait, elle ne cessait de se demander si elle serait à la hauteur, si elle était digne de reprendre le flambeau que lui avait laissé Eryck. Si elle était digne de devenir Capitaine à son tour et plus encore, digne de devenir le Titan Osseux.


Combien de temps était elle restée ainsi, au sol, étouffée par sa douleur ? Elle n’avait même plus la notion du temps. Des heures, probablement. Des pas firent écho dans sa tête et se stoppèrent au niveau de la porte qui donnait sur le bureau. Un long soupir se fit entendre et Erina releva la tête de façon à faire apparaître uniquement ses yeux. Levi se tenait là, debout devant elle, il regardait les feuilles qui étaient étalées sur le sol.


– Quel bordel., dit-il en soupirant.


Il entrait dans la pièce pour venir s’installer sur le fauteuil qui se trouvait près d’Erina. Il se pencha en avant pour saisir la photo de son frère et d’elle qui se trouvait près de ses pieds. Il s’enfonça dans le siège en examinant le cliché qu’il tenait entre ses doigts.


– Je me demandais quand tu allais craquer. Ce n’était qu’une question de temps.


Elle se redressait enfin. Ses larmes avaient séché mais ses yeux ainsi que sa peau étaient rougis. Elle venait mettre sa tête contre le bois du meuble, regardant Levi qui continuait de regarder la photo qu’il tenait.


– Comment fais-tu ?, demanda finalement Erina. Après toutes ces années, je ne m’y fais toujours pas. Est-ce qu’on est destinés à voir tout ceux qu’on aime mourir ?

– Je ne sais pas., répondit finalement Levi en la regardant. Nous devons continuer de nous battre, pour eux. Pour qu’ils ne soient pas morts en vain. La seule chose qui nous est permis de faire, c'est de ne pas regretter les choix que l'on fait.


Elle le regardait longuement avant de baisser les yeux sur la cape qu’elle tenait toujours contre elle, resserrant légèrement le tissu entre son pouce et son index. Il avait raison, elle devait continuer pour son frère, Eryck. Qu’il ne soit pas mort pour rien, il souhaitait plus que tout trouver la paix et rentrer chez eux. Il fallait qu’elle soit forte, pour lui. Mais c’était si dur.


– Tu sais, un des regrets d’Eryck était..., elle le regardait. De ne pas avoir pu sauver Furlan et Isabel à temps, ce jour-là.


Levi parut étonné par la révélation de la jeune femme et il la regardait avant de finalement se relever de son siège après avoir déposé le portrait sur le bureau. Il s’abaissa ensuite à ses côtés et commençait à regrouper les feuilles qui étaient éparpillés sur le sol, s’arrêtant quelques secondes. Erina le regardait faire sans bouger, elle n'en avait pas la force.


– J’ai le même regret., dit Levi. Mais au moins, ils n’ont plus à vivre dans cet enfer.



La 57ème expédition Extra-Muros avait été un échec. Le Bataillon d’Exploration avait subi de nombreuses pertes, encore une fois. Pour certaines personnes, la douleur était encore trop récente et trop vive. Mais, il fallait continuer d’avancer, pour les soldats disparus, pour l’Humanité. Pour Eryck. C’est ce qu’Erina essayait de se dire, à chaque heure, chaque minute, chaque seconde qui passait. Car elle devait désormais continuer cette bataille sans son frère et avec cette peine qui lui déchirait le cœur. Le Commandant du Bataillon s’était rendu à Mitras, la capitale, avec d’autres chefs pour établir des stratégies et capturer le Titan Féminin qui avait causé tout ce chaos. Avec toutes les informations qui avaient été récoltées après la mission, une chose était sûre : le traitre était une personne qui vivait à l’intérieur des murs, qui connaissait bien Eren Jäger et le Commandant comptait bien découvrir qui. Erina s’était rendue au camp d’entrainement qui se trouvait non loin du manoir qui servait de nouveau comme Q.G. Hange se tenait à ses côtés, accompagnée de son fidèle bras droit Moblit. Levi et le cadet Jäger étaient également présents. Erina fut arrachée de ses pensées par Hange qui mit sa main sur son épaule, y faisant pression.


– Est-ce que ça te va ?

– Pardon., répondit Erina. Qu’est-ce que tu disais ?

– J’aimerai que tu te serves de ton pouvoir., lâcha la 14ème Major en la regardant.


Erina parut surprise et elle la fixait, d'abord incrédule. Elle fit un pas en arrière en signifiant un non de la tête, elle ne se sentait pas prête à s'en resservir.


– Tu es folle ?, demanda Erina.

– Erina., reprit Hange. Tu maîtrises ce pouvoir, tu y arrives parce que tu le connais déjà. Eren, lui, débute encore. Il faut qu’il apprenne à combattre sous sa forme de Titan.

– Hein ?, fit Eren, surprit.

– Te rends tu compte de ce que tu me demandes ?, questionna Erina. Si jamais vous vous retrouvez blessés–

– Il ne nous arrivera rien., intervint Levi en la regardant. Si on voit que ça dégénère, je me chargerai de vous stopper.


Erina regardait longuement Levi. Comment pouvait il être si calme à chaque fois ? Elle abaissa ses yeux sur sa main, prise de légers tremblements. Eryck était parvenu à le maîtriser parfaitement en peu de temps. Elle pouvait y arriver aussi. Elle relevait son regard vairon vers Hange, se pinçant les lèvres quelques secondes avant de finalement hocher de la tête. Elle tourna les talons et commença à s’éloigner de ses camarades. La transformation pouvait causer des dégâts si elle se trouvait trop proches d’eux, elle souhaitait éviter ça. Une fois qu’elle se trouvait à plusieurs mètres d’eux, elle leur fit de nouveau face. Hange leva son pouce vers le ciel pour indiquer le feu vert.


Erina prit une grande inspiration, saisissant la dague qui se trouvait accrochée à sa cuisse. Elle attendit de longues secondes, lame appuyée contre sa peau, sans pour autant agir. Et si les choses tournaient mal ? Si elle n'avait pas conscience de ses faits et gestes ?


Tu peux le faire, Erina.


D’un geste décidé et rapide, elle se trancha vivement la paume de la main. Et comme ce jour-là, dans cette immense forêt, un éclair jaunâtre perça le ciel et les nuages. Un tremblement se fit ressentir dans le sol et une violente bourrasque vint surprendre les soldats qui se trouvaient plus loin.


Là, lorsque l'écran de vapeur se dissipa, un Titan apparu. Un Titan aux attraits féminins mais possédant quelques particularités physiques si on l’examinait attentivement. Ses os ressortaient de sa chair, ça pourrait d'abord faire penser à une malformation mais ça ne semblait pas être le cas. C’était sa caractéristique. Le géant restait immobile durant de longues secondes, tête basse. Mais il se décida enfin à faire quelques pas pour se rapprocher des soldats. Hange regardait l’être humanoïde, excitée et tout sourire.


– Oh ! Impressionnant !, s’exclama-t-elle.

– Chef, soyez prudente !, dit Moblit, inquiet.


La Major envoya ses grappins se planter dans la chair du géant pour venir se poster sur son épaule, s’accrochant à une de ses longues mèches de cheveux bruns. La jeune femme remonta ses lunettes sur sa tête et examina minutieusement le visage du Titan, survolant du bout des doigts la zone où il manquait de la chair. Une partie de ses dents étaient visibles au niveau de ses joues. Elle abaissa ensuite les yeux sur les os qui ressortaient sur le reste de son corps, se mettant accroupie.


– Magnifique, Erina !, reprit-elle. Mais, je me demande pourquoi tes os ressortent…


Le Titan regardait l’humaine qui se trouvait sur son épaule à ses paroles et approcha sa main de son visage. Les os de sa main se mirent à ressortir soudainement, perçant la peau du bout de ses doigts pour former des pointes tranchantes. Elle pouvait donc les contrôler mais à quel point ? Hange se posait tant de questions.


– Aaaaah !! J’ai hâte de voir ce que tu peux faire de plus !, dit Hange. Eren, à toi !


Hange retourna sur la terre ferme tandis qu’Eren s’était lui aussi éloigné. Un second éclair éclata pour laisser place à un second Titan. Hange retourna aux côtés de Levi et de Moblit, elle n’arrivait pas à se contenir devant la scène qui se déroulait devant ses yeux, elle en frémissait d'excitation.


– Ça promet d’être intéressant., dit-elle. Si jouissif…

– Vous êtes sur que c’est une bonne idée ?, demanda Moblit en regardant les géants qui se faisaient face, peu convaincu.

– Si Eren parvient à tenir plus de deux minutes en combat, ça pourrait nous servir à l’avenir., soupira Levi.

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