Shingeki no Kyojin : A toi qui vis 2000 ans plus tard.

Chapitre 10 : Honneur au Capitaine.

2272 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 16/05/2021 14:29

Les Kayser avaient été conduits dans un bureau, leurs mains encore liées dans leur dos et se tenaient maintenant à genoux sur le sol. Personne ne se trouvait dans la pièce, ils devaient attendre l’arrivée de ce Commandant, cet Erwin Smith. Erina regardait par-dessus son épaule la porte se refermer derrière le soldat qui les avait amenés ici avant de jeter un œil dans la pièce. Une pièce bien trop grande pour un seul homme. Têtue comme elle était, elle avait essayée de se débattre à nombreuses reprises, en vain. Son frère, lui, avait conservé son calme olympien tout le long.


– Du calme, Erina., fit Eryck en la regardant.


Elle porta son attention sur lui pour le regarder quelques secondes, détournant ensuite la tête.


– Tu es devenu fou ?, demanda la jeune femme. Pourquoi avoir accepté l’offre de cet homme, Eryck ? On aurait facilement pu se défendre face aux soldats et s’enfuir.

– C’est ce que tu aurais voulu ?, répondit Eryck en regardant sa cadette. Si nous l’avions fait, nous aurions vécus comme des fugitifs à la surface. Tu voulais revivre la même chose que dans les Bas-Fonds ?


Elle parut surprise de ses paroles, elle détourna finalement son regard vers la fenêtre qui offrait une vue imprenable sur la forêt. Elle pouvait contempler le ciel à travers ces simples parois de verre, chose qu’elle n’avait pu faire des années durant. Elle avait du mal à l’admettre mais son frère avait raison. Ils auraient continué de vivre comme des fugitifs pour leurs crimes, que ce soit dans les Bas-Fonds ou à la surface. Mais tout de même, accepter de rejoindre le Bataillon d’Exploration… C’était de la folie surtout avec le secret qui pesait sur eux.


– J’aurai aimé faire autrement, Erina, je t’assure. Je sais que tu m’en veux…

– Oui, je t’en veux, rétorqua-t-elle. Car en intégrant le Bataillon, je vivrai constamment dans la peur de te voir mourir, tué par un Titan. Tu sais ce que ça implique.

– Ça n’arrivera pas !, répondit aussitôt Eryck en la regardant, sourcils froncés. Je te rappelle que j’ai mon pouvoir. Tu t’inquiètes plus de mon sort que du tien, ça n’a pas de sens.

– Que feras tu, s’ils viennent à le découvrir ? Ils pourraient te tuer pour ce que tu es !

–  Ils n’en sauront rien., reprit le brun. Je me dis que c’est peut-être une chance.

–  Que veux tu dire par la ?

– Nous savons que l’Originel se trouve dans l’enceinte de ces murs., reprit Eryck. Je me dis que ce serait peut-être l’occasion d’accéder à la demande de notre mère.


Erina regardait son frère, confuse. Ils avaient déjà eu cette conversation, auparavant. Rallier le Titan Originel ? Ils s’étaient mis d’accord sur le fait que c'était bien trop risqué. De plus, il ne connaissait pas le porteur de ce pouvoir, ils avaient abandonnés cette idée car leur survie était devenue une priorité.


–  Quoi ? Mais…, commença Erina.


Ils cessèrent de parler lorsqu’ils entendirent des pas approcher. Un homme entra dans la pièce et referma la porte en bois derrière lui. Il se dirigea vers le bureau, dans sa main gauche il tenait une petite caisse en bois, dans l’autre un dossier. Erina et Eryck reconnurent tous les deux le Commandant du Bataillon d’Exploration, Erwin Smith. Il se mit derrière le bureau et il les considéra un instant avant de s’installer sur son fauteuil. Il ouvrit le dossier et ses yeux semblèrent survoler les feuilles un instant.


– Eryck et Erina Kayser., dit-il enfin. Vous avez été conduits dans les Bas-Fonds lorsque vous aviez quoi… Treize et six ans ?, il marqua une pause. Vous avez vécu pratiquement quatorze années sous terre et nous avons trouvés aucune information sur vous datant d’avant., il les regardait. Je me demande même si ce sont vos vrais noms…


Il soupira légèrement et il relevait son regard azur sur les deux individus qui se trouvaient devant lui, enchainés comme s’ils étaient de vulgaires prisonniers. Il semblait réfléchir quelques secondes. Ils avaient réussi à survivre autant de temps dans la ville souterraine, sans tomber dans les mains de malfrats. Comment avaient ils fait ? Erina aurait pu facilement être vendue comme esclave mais ils avaient survécu et avaient même réussi à s’enfuir après avoir récolté assez de marks.


– Qu’insinuez vous ?, demanda Erina en le regardant.

– Je me méfie de vous., répondit Erwin. J’ai tort ? J’ai vu ce que vous avez fait à mes soldats, vous savez vous défendre, c’est évident.

– Lorsqu’on vit aussi longtemps dans ce genre d’endroit, nous n'avons pas le choix d’apprendre à se battre., reprit Eryck.

–  Vous avez raison., dit le Commandant. J’y pense.. J'ai des affaires qui vous appartiennent.


Eryck et Erina se regardèrent quelques secondes avant de regarder de nouveau Erwin. Il sortait quelques objets qui se trouvaient dans la caisse qu’il avait apporté un peu plus tôt. Il leva une sorte de boite à deux loquets à hauteur de son visage, elle faisait fortement penser à une boite à bijoux. Elle était faite en bois de noyer et des gravures de couleur dorées étaient inscrites dessus, il semblait l’examiner quelques secondes.


– C'est une très belle boite, en revanche les inscriptions sont dans une langue que je ne comprends pas., dit-il. Je vous avoue que je suis tenté de l'ouvrir pour en examiner le contenu.


Erina se mordait l’intérieur de la joue en se rappelant d’où provenait la boite et la façon dont ils l’avaient obtenu. Elle se penchait légèrement sur le côté pour commencer à se relever mais la voix d’Eryck la stoppa.


– Désolé, Commandant Smith., dit Eryck. A l’intérieur se trouve des bijoux qui appartenaient à nos parents décédés ainsi qu’une photo d’eux. Vous pouvez l’ouvrir si vous le souhaitez mais je vous assure qu'elle ne contient que des babioles.


Erina ne comprenait pas pourquoi Eryck restait aussi calme et pourquoi il avait dit cela. S’il ouvrait cette boite, tout pourrait s’écrouler autour d’eux. Ils seraient torturés ou pire encore, exécutés. Elle reporta son attention sur Erwin Smith qui semblait jauger son frère du regard. Il essayait peut-être de déterminer s’il disait la vérité ou non, s’il pouvait lui faire confiance ou non. Il posa la boite sur son bureau et décida finalement de l'ouvrir pour en examiner le contenu. Eryck avait dit la vérité, il n'y avait que quelques bijoux à l'intérieur ainsi qu'un portrait de famille qu'il prit entre ses doigts. Il analysait la représentation quelques secondes avant de finalement la remettre dans la boite, s'accoudant ensuite à sa chaise.


– Je décide de vous faire confiance, pour l’instant., il marqua une pause. Je veux que vous deveniez des soldats du Bataillon d’Exploration. Battez vous pour l’humanité à mes côtés et je ferai en sorte que vous puissiez rester à la surface.



Erina avait été escortée dans le bureau et se tenait désormais devant Erwin. Certaines choses étaient différentes, aujourd’hui. Levi et Hange se tenaient de chaque côté de la pièce, tous deux installés sur un fauteuil. Elle n’était plus à genoux sur le sol froid, elle était installée sur une chaise en bois et pire que tout, son frère ne se tenait plus à ses côtés. La chose inchangée restait ses mains, qui étaient liées. Un silence pesant écrasait les personnes présentes dans la pièce. Elle n’avait pas dit un seul mot depuis son procès, elle ne parvenait pas à faire son deuil. Ses yeux étaient rivés sur les fers qui retenaient ses poignets, Erwin l’examinait longuement avant de finalement prendre la parole.


– Je suis désolé que tu aies eu à subir ça, Erina., commença Erwin.


La jeune femme ne répondit pas, elle se contentait simplement de fixer ses chaînes.


– Comment as-tu hérité de ce pouvoir ?


Elle se pinça les lèvres et détourna légèrement la tête. Ce pouvoir lui rappellerait amèrement jusqu’à la fin qu’elle était à l’origine de la mort d’Eryck, ce pouvoir qu'il lui avait imposé.


– Erina, tu ne possédais pas ce pouvoir auparavant, je me trompe ?, demanda à son tour Hange en la regardant. Eren Jäger peut se régénérer, mais toi, tu t’es souvent retrouvée blessée et alitée des semaines durant.


Erina prit finalement une grande inspiration et releva la tête pour accrocher son regard vairon à celui du Commandant Erwin.


– J’ai hérité de ce pouvoir à la mort d’Eryck., dit-elle finalement. Je ne me souviens pas très bien de ce qu’il s’est passé précisément, mais lorsque je…, elle se stoppa.


Elle baissait la tête, un blanc s’installa de nouveau dans la pièce. Elle se revoyait s’emparer de son frère pour le dévorer, elle avait eu l'impression d'être prisonnière d'un cauchemar. Elle voulait se réveiller mais elle ne pouvait pas. Et voilà qu'Eryck n'était plus. Hange avait baissé les yeux à l’évocation de la mort d’Eryck et Levi, lui, avait son regard rivé sur la jeune femme qui s’était faite engloutir par ses émotions. Même si elle ne faiblissait pas devant eux, même si elle essayait de le cacher tant bien que mal, ça se ressentait.


– Ça serait héréditaire ?, demanda finalement Levi en regardant Hange. Il est mort et le pouvoir à tout de suite trouvé son nouvel hôte ? Par le sang ?

– C’est une possibilité qu’il ne faut pas écarter., répondit Hange en fixant Erina. Nous ne savons toujours pas comment Eren a obtenu son pouvoir. Peut-être que cette aptitude sommeillait en eux et que quelque chose a permis le déclenchement de ce pouvoir ?

– Hm., soupira Levi. Ça me semble un peu tiré par les cheveux. Le secret a bien été gardé pendant toutes ces années en tout cas.


Erina décida de ne pas les contredire. Elle ne pouvait pas se permettre de dévoiler toutes les vérités qui l’entouraient et qui entouraient ce monde. Pas maintenant. L’équilibre à l’intérieur des Murs était devenu fragile. Le Titan Féminin, l’ennemi, se trouvait dans l’enceinte même de ces murs, qui sait si d’autres s’y trouvaient aussi ? Elle ne pouvait pas risquer sa vie ou même celle d’Eren. Mais pour l’instant, c’était elle qui était vu et traitée comme l’ennemie de l’Humanité. Erwin regardait attentivement Erina, joue appuyée contre son poing.


– Très peu de soldats sont au courant de ta condition., dit finalement Erwin. Zackley a décidé d’étouffer cette affaire. Nous devons donc agir comme tel, même si tu seras bien évidemment surveillée de près. Hange s’en chargera., il marqua une pause. Toutefois, tu dois reprendre la tête de la 5ème escouade.


La jeune femme parut surprise aux paroles du Commandant. Elle le regardait, sans cacher son étonnement.


– Pardon ?, dit-elle. Non, je refuse.

– Nous n’avons pas le choix, Erina., dit Hange. Pour ne pas éveiller de soupçons. C’est ainsi que l’on doit procéder.

– Il le faut, Erina., reprit Erwin. Tu auras des nouvelles recrues à ta charge. La recrue Ackerman avait raison, c’est grâce toi que nous avons pu tirer Eren des griffes du Titan Féminin, il ne faut pas l’oublier.


Levi s’était levé aux paroles du Commandant et était venu défaire les liens qui retenaient les poignets de la jeune femme. Erwin se levait ensuite et s’approchait à son tour d'elle. Dans ses mains, il tenait une cape soigneusement pliée portant l’emblème du Bataillon d’Exploration et dessus avait été déposée une photographie. Il vint mettre le tout entre les mains d’Erina, qui retint son souffle. Il s’agissait tout d’abord de la cape qui appartenait à son frère, elle était légèrement trouée et tâchée de son sang. Mais surtout, ce qui la heurta et la blessa encore plus, était la photographie, celle qu’Eryck conservait précieusement. Une photo de famille, un cliché de ses parents et eux. Le vieux papier avait lui aussi été tâché par le sang. Erwin vint mettre sa main sur l’épaule de la jeune femme en voyant qu’elle restait muette de douleur.


– Tu es aussi un très bon soldat., reprit le Commandant. Tout comme l’était ton frère. Vois ça comme un honneur et non comme un fardeau.

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