le ridicule tue moins que la mort
4 ans plus tôt
« Qu’est-ce que j’ai fait ? Non, ce n’est pas possible !»
Mais cela l’était. Malheureusement pour moi et pour la personne (inconnue) écroulée à quelques mètres de moi.
Rien, il n’y avait plus rien en son cœur. Je veux dire vraiment RIEN. Aucun sentiment, aucune émotion ne le remplissait .Habituellement, je pouvais enlever un sentiment comme la colère ou la haine mais il réapparaissait toujours : sa disparition n’était pas définitive, il se mettait juste en veille, s’endormait pour un temps.
Là, c’était pire. Le garçon en face de moi, qui était tombé dans les abricots-basilics, n’avait plus aucun sentiment .Et je les lui avais supprimé.
Je courais dans les couloirs parce que j’étais en retard (comme d’habitude) et je m’étais cognée contre lui, je n’avais même pas eu le temps de m’excuser que j’utilisais (involontairement) mon Alice. Ce fut beaucoup plus puissant que d’habitude, tellement que je fus projeter en arrière et l’autre aussi.
Et le résultat était devant moi.
Comment allais-je réparer ma bêtise ? Comment lui redonner des sentiments ? Je ne savais pas du tout comment faire mais je n’avais pas le choix.
Sans eux, ce garçon n’allait être qu’un robot, un automate. Il ne paraitrait même pas indifférent, juste inhumain. Ensuite, personne ne voudrait l’approcher, ils ne sauraient pourquoi mais leurs instincts leurs crieraient de partir, de s’éloigner très très loin de lui. Et il ne pourrait ni le remarquer ni réagir.
J’étais devenue une voleuse de sentiment.
Alors je devais tout faire pour l’aider.
Réparer ma bêtise.
A tout prix.
De nos jours
« Je suis de retoooooooooouuuuuuuuuurrr » criais-je en ouvrant avec violence la porte de ma classe.
J’attendais des Houpi, hourra, des « bienvenues », des « tu nous a tant manquer pendant ces 5 jours », des « mais que t’est ’il arriver, raconte-nous tous » .Je n’imaginais leur racontant que j’avais été en prison pendant ce temps-là à cause de l’évasion .J’avais pris toute la responsabilité du projet, disant que je les avais manipulés. Les enfants n’avaient rien eut et moi je m’étais retrouvé dans une cellule attristante (ils ne pourraient pas mettre un peu de couleur, du vert ou du bleu ?)
Mais je n’eus rien du tout car il n’y avait personne dans la classe. Où étaient ’ils donc ?
Je me creusai la cervelle pour trouver une réponse cette question quand je vis un convoi dehors. D’immenses bâches recouvraient une multitude de charrettes. Le vent (ou un alice) fit soulever l’une d’elle et je vis un immense train avec des ailes .Bien vite, le bâche fus remise en place, sous les regards suspicieux de tous les élèves les poussant.
Aaaaaahhh, c’était donc ça ! Le festival culturel ! J’avais complètement oublié. Il faut dire qu’il n’y avait pas beaucoup de place dans mon cerveau (non parce qu’il était petit mais parce que je pensais à trop de choses).
Cela voulait donc dire que tout le monde était avec ses rta. Et que moi aussi je devais m’y trouver.
30 minutes plus tard (oui j’ai fait plusieurs pauses : mini bronzage, mini revage, mini observage d’une porte bleue, mini…..) je me retrouvai devant la porte de ma rta psy.
Je ne pensais pas qu’ouvrir la porte comme je l’avais fait pour la classe en criant soit une bonne idée ici .Surtout que depuis le petit incident d’il y a très longtemps (ou pas), les profs m’avaient à l’œil et à la baguette. Ils portaient tous un collier anti-lecture de cœur mais bon il ne servait pas à grand-chose contre moi (ce que j’évitai de leur dire).
Une bonne conséquence tout de même : ils me laissaient tranquilles, ce qui voulait dire que je pouvais rêvasser autant que je le voulais maintenant.
Ainsi, je préférai ouvrir tout doucement la porte.
Tout le monde était occupé, comme d’habitude mais l’atmosphère était encore plus oppressante. Et si je faisais demi-tour ? Personne n’avais encore remarqué la jeune fille dans l’encadrement de la porte (j’aime bien parler de moi à la 3 ème personne du… euh… bref.).
Mais bien sûr, Terminator-qui-a-des-yeux-partout-ou-presque me repéra et cria (mes pauvres petites et toutes douces oreilles) :
-ah .Mlle .venez-ici .je vous prie, vous ne faites rien, n’est pas ? On va vous trouver du travail, voyons.
Obligée d’y aller, je marchai aussi lentement que possible mais bien évidemment, j’arrivai jusqu’à lui.
-que vas-tu faire cette année ?ajouta-t-il d’une voix monocorde.
-euh… comme d’habitude, je vais participer au…
-très bien, vous n’avez pas besoin de vous entrainer alors vous allez….
A ce moment-là, Terminator sembla en manque d’inspiration mais Mlle. L’enflammée vint à sa rescousse (c’est fou comme ils devenus proche ces deux-là)
-Et si elle aller espionner les techn ?
Nonnnnnnnnnnn !!!!!! J’allais me faire exterminer ! Chaque année, ceux qui y paraient n’en revenait qu’à moitié mort (et à moitié vivant) .Moi et ma discrétion naturelle, nous n’allions jamais nous en sortir !
-Et si quelqu’un l’accompagnait ? Seule, il est impossible qu’elle y arrive et le but et qu’elle revienne avec des données, non ? inscriva Malika dans nos esprit.
Les sourires machiavelico-fantomatic des deux compères s’estompèrent. Ils n’avaient pas le choix, ayant eux aussi peur de Malika .
-Evidemment, qui veux donc y aller ? cria (de nouveau) Terminator
Comme attendu, personne ne se manifesta. Mais soudainement la porte s’ouvrit et une fille entra dans la classe. Je ne l’avais vu (peut-être que si mais je ne suis pas observatrice). Immédiatement, tous les garçons se mirent à baver. Il est vrai qu’elle était belle avec ses long cheveux blonds, ces yeux verts, son corps d’occidentale parfaite mais delà a provoquer de telles réactions…
« Elle a l’alice de Cupidon » me souffla Malika. Et alors ? « Elle contrôle l’amour » .Ah (et alors ?)
« Je pense qu’elle n’a pas choisie son meilleure moment pour faire irruption » remarqua Malika.
En effet, je voyais presque ce que pensaient tous les élèves présents : elle allait devoir participer à l’espionnage industriel, espionnage suicidaire.
Apres avoir rejeté ses cheveux en arrière (comme dans les pubs pour champoing) et fait presque écrouler les garçons (et quelques filles), elle parut remarquer le silence encore plus total que d’habitude :
-Que ce passe t’il ici ? Un problème ? Vous êtes tous si calme et pourquoi me regarder vous tous ? Je sais que je suis canon mais arrêter, détourner le regard, je ne fais que passer…
-Aucun problème, dit Mlle. L’enflammée, et comme tu le souhaite tu vas vite repartir.
-Pourquoi ???? hurla la fille (mes pauvres(…))
-Tu as l’honneur d’aller voir les techniques. Félicitation, personne n’est mieux qualifiée que toi.
Après de longues parlementassions entre la fille (Bridget je sais plus quoi) australienne (d’après ce que j’ai entendu) et les profs, nous partîmes 500 (-498) mais par un prompt renfort (aucun en fait)- Nous nous vîmes trois mille (-2998) en arrivant au port ou plutôt au chemin menant directement chez les techn.
- pfff, je n’ai vraiment pas de chance, il ne faut surtout pas qu’on nous voit, surveille les alentours .Ça doit être de ta faute, que leur a tu fais pour qu’il me fasse ça ? Hein ? Alors que j’étais à deux doigts d’obtenir ce que je voulais de l’autre débile, il m’aurait suffi d’une flèche pour qu’il tombe amoureux et …Tu m’écoutes ?
-euh… tu peux répéter la question ? Je regardais l’étrange oiseau sur l’arbre….
Elle se retourna rapidement et le vit aussi. Mais elle parut effrayée. Je me demandais pourquoi, ce n’était qu’un petit oisillon tout mignon.
-Idiote ! C’est un robot-oiseau, les techn nous ont surement déjà repérés. Courons !!! vite ! (on ne peut pas courir doucement mais je ne dis rien, moi)
-la, ya un buisson, on n’a qu’à s’y cacher, chuchotais-je (je ne sais pas pourquoi)
Elle m’écouta (miracle !) et nous nous retrouvâmes serrées comme des limonades en conserves dans le buisson épineux (c’est mieux que rien), à regarder les alentours devenir brusquement bruyant. Une sorte d’alarme avait été actionné et ça me brisait les tympans (c’est un mauvais jour pour eux).
-j’ai une idée, commença t’elle, on n’a qu’à se séparer et la première qui arrive en vie chez les techn, préviens l’autre et lui envoie des photos. Je sais que ça ne va pas être facile mais bon il faut qu’on bouge rapidement d’ici, ce n’est pas la meilleure cachette du monde, si tu vois ce que veux dire.
-comment on fait sans appareil ?
-t’es vraiment stupide ! Tu n’as pas vu ce qu’on nous a donné, ouvre ton sac, grosse cruche ! On a des oreillettes, des pastilles guérissantes, des bonbons Gulliver, des…
-on devrait trouver des noms de codes, sinon on saura trop facilement qui on est et …
- ça ne sert à rien ! Ils s’en fiche de ça, ouvre plutôt ton sac qu’on mette mon plan en action. D’après ce que je vois et ce dont j’ai entendu parler, on ne peut pas compter sur toi…
-Tu pourrais être Cupidon… non on te reconnaitrait tout de suite….002 …. Non je ne retiendrais jamais…
-tu m’écoute ? Je te préviens, tu m’as amené dans cette galère, tu dois au moins faire ce que je te dis ! Eh oh, du bateau ?
- Et si… Croco Vert. Oui je le retiendrais, c’est de la nourriture et moi je serais …
-Mais qu’es je fais pour être avec une fillette pareil ! En plus, on perd du temps avec tes bêtises et tes noms à la noix !
-Mistigri, quel nom parfait! On est donc en mission impossible. Nous devons tous faire pour survivre et sauver le monde de sa fin inéluctable .ahahaha.
-elle est à fond dedans….pauvre chose.
Elle me regarda comme si j’étais une droguée-hallucinaté aux champignons éjectables (c’était juste l’adrénaline du à l’aventure) puis poussa un immense soupir.
-Si tu veux, je ne voie pas à quoi ça sert, mais j’ai appris qu’il faut parfois céder aux enfants pour mieux les contrôler ensuite. Alors Mistigri, tu es prête ?
-Euh, prête à quoi ?
J’aurais préféré rester avec elle. Maintenant, seule à marcher le long d’un immense mur, sans l’adrénaline (elle était brusquement retombée) et sans sa compagnie qui m’avaient retenu parmi le monde réel, je me perdais de nouveau dans mes pensées.
-Tu avances ? Me souffla-t-elle dans l’oreillette.
Non, elle était encore là (ou presque).
-oui (de 5 mètres), mais il y a beaucoup de patrouilles...
-Ta faute ! Essaye d’entrer dans la serre, ce serait parfait, même si je doute que t’y arrive….
Je me tus car un techn était apparu devant moi. Il avait des armes de la tête aux pieds.. Et l’envie de taper sur quelqu’un. Moi en l’occurrence.
Faire quelque chose, n’importe quoi… il sortit un poignard… faire quelque chose…. La fit tournoyer…. Faire. ….
Mon alice restait la dernière solution mais …. Il se lécha les babines….. Aucunes cachettes à l’horizon (même si cela n’aurait servi à rien)…..Je lui envoyai un sentiment de plénitude et de sérénité. Son poignard stoppa son mouvement puis recommença…
Il s’approcha…. Concentration, Sophie, concentration… un pas… sérénité, confiance… un autre avec un étrange sourire… confiance !
Il s’arrêta de nouveau mais cette fois pour de bon. Même, il se retourna et repartit tranquillement.
Ouf !
-Mistigri, répond ! Es-tu morte ?
- ça va…
-ça fait trois plombe que je t’appelle ! (ah bon, j’ai rien entendu), je suis arrivé à l’arène des secrets, tu le sais ou pas mais c’est là où ils stockent tous leurs produits finis, je prends les photos et je pars. Mets –toi à couvert et attends les, elles apparaitront dans ton propre appareil qui est dans ton sac (what ? c’est un peu compliqué la, elle ne pouvait pas tout répéter plus lentement ?). Ensuite, tu partiras les donner aux psys, avec un peu de chance on s’en sortira.
-Entendu, Croco vert ! (non en fait mais elle avait déjà coupé la communication, je crois)
Je cherchai un abri mais rien n’a l’horizon. À ma gauche: le mur et à ma droite des petites herbes desséchées. Je n’avais qu’à faire comme si je profitais du soleil à l’ombre. Bonne idée Sophie !
Je m’appuyai contre le mur et fermai les yeux. Je ne sais pas combien de temps je restai ainsi mais personne ne vint me déranger.
-Sophie ?
Tiens, Croco vert m’a appelé par mon nom. Etrange….
-oui ?
-Mais quelle idiote ! C’est bien toi qui voulait des noms de code et voilà que tu réponds ! Ah mais…
Sa voix disparut, remplacée par celle d’un homme. « Si tu veux la revoir vivante, viens à la cabane magique. »
-euh, quoi? Je ne sais pas où c’est moi ! (c’est dans un dessin animé de Dora en plus, non ?)
-viens, tu as 15 minutes, après….
Mais pourquoi, Bridget n’utilisai donc pas son alice sur cet homme ? Il y avait surement un problème… et j’en avais un tout aussi grand, ou était donc ce lieu?
Après avoir demandé mon chemin à des gens tellement incrédules qu’ils n’avaient pas protestés et m’avaient indiqué la bonne direction (qu’ils connaissaient, eux), je me retrouvai devant la dite cabane magique.
Un Men in Black se tenait devant .Il me regarda rapidement (enfin, ses lunettes noire se tournèrent vers moi), m’attrapa le bras et me lança comme un vieux sac de carottes violettes dans le mystérieux lieu et repartit sans rien dire.
Cette cabane semblait sortir d’un film d’horreur : de longues traces d’ongles le long des planches en bois, d’étranges taches (de chocolat ?) sur le sol et surtout des personnes effrayantes
Je me retrouvai devant Croco Vert attachée à une chaise, 4 hommes baraqués (montagne de muscle, tralalitralala) et un autre avec une longue cicatrice le long de la joue gauche.
-Voilà notre pépite avec les preuves.
-Mais quelle… je ne trouve pas de mot ! Tu aurais dû partir et donner les …. Ils n’allaient rien me faire, c’est un jeu ! s’écria Croco Vert .En effet, elle allait bien, en tout cas, elle n’était pas du tout effrayée.
-Un jeu ? Mais l’humanité, la fin du monde ?
-Bridget, tu peux m’expliquer ? demanda Cicatrice man d’une voix terrible et caverneuse et …
-Désolée, cette fille est incompréhensible….
J’étais complétement perdue….
-Bon, c’est simple, tu nous donne les photos et ton amie partira sans aucun dommage, sinon…
Et là avant qu’il ne puisse finir sa phrase, j’utilisai involontairement mon alice ; Il échappa à mon contrôle et s’attaqua à tous ceux présents dans la Cabane.
Tous leurs sentiments se fondèrent alors en un seul, d’une puissance terrible…et irréversible.