le ridicule tue moins que la mort
10 ans plus tôt
-Ouah ! Immense ! C'est trop cool ! M'écriais-je du haut de mes cinq ans. Devant moi s'étendait l'académie Alice, ma nouvelle école.
Je me sentais toute excitée, énervée et je ne tenais pas en place (Encore moins que d'habitude).
Le voyage avait été très long depuis la France. Je n'avais jamais été au japon et quand on y est arrivés, moi, maman, papa et le monsieur-chauffeur-garde du corps-espion on n'avait même pas eu le temps de rester cinq minutes dehors. Une limousine noire avec des vitres sombres est venue, et on est rentrés tout de suite dedans, dommage parce qu'il faisait encore plus chaud dedans qu'a l'extérieur. Je croyais que c'étaient en été qu'il faisait chaud, pas en automne mais c'était peut-être différent au japon, l'été durait peut-être plus longtemps..
Le voyage a duré 1 heure .Je n'arrêtais pas de parler, j'avais tellement de choses à dire à mes parents avant de les quitter. Le monsieur avait dit que je pourrais leur écrire des lettres et que si j'étais la meilleure de ma classe, je pourrais revoir ma famille.
Emile, mon petit frère n'avait pas pu venir car il était trop petit : Il avait trois était trop mignon a part quand il pleurait (presque tout le temps).
Mes parents pleuraient. Comme je ne maitrisais pas bien mon Alice, je ne voulais pas essayais de les consoler avec mais je pouvais toujours leur changer les idées en parlant. Je racontais tout ce qui me passait par la tête jusqu'à ce qu'on arrive à l'école.
La voix de l'homme me fit revenir au moment présent
-bienvenue dans ta nouvelle maison tu verras c'est très agréable et puis tu seras entourée d'élèves comme toi avec des pouvoirs.
Il me l'avait déjà dit, je crois (je ne devais pas vraiment écouter) mais je l'avais déjà remarqué, il aimait se répéter .Il n'arrêtais pas de dire a mes parents que je serais heureuse, épanouie (je ne savais pas ce que cela voulait dire mais bon), dans mon élément….
-Va dire au revoir à tes parents, si tu es sage et que tu as de très bonne note tu pourras avoir une semaine avec eux. (Ça aussi je le savais)
-sinon, je ne les verrai pas ? Demandais-je
-non, pour ta sécurité et celle des autres, nous ne pouvons pas accorder ce privilège à tout le monde, tu comprends ? Bon, allez va leur dire au revoir.
Je m'éloignai de la grande grille qui empêchais les gens de rentrer dans l'académie pour faire de choses méchantes et courut vers mes parents, qui avaient attendu près de la voiture.
Leurs cœurs débordaient de tristesse. Alors, malgré les conséquences que cela pouvait avoir, je changeai ce sentiment en joie et bonheur.
-Tout va bien se passer, et puis je vais me concentrer et on se reverra l'année prochaine ! J'ai hâte de revenir ! Je vous écrirais plein de lettres quand je saurais écrire !
Je les regardai une dernière fois avant de courir vers la grille entrouverte qui ouvrait sur ma nouvelle vie.
De nos jours
« Sophie, Sophie, réveille-toi ! vite ! Le prof va t'interroger » cria une voix dans ma tête. Super comme réveil, franchement j'aurais bien voulue avoir droit à des « oh ma chérie d'amour, il est temps de se lever tout doucement, la personne sensé faire cours va bientôt t'interroger mais prend ton temps, ma bichounette ».Euh en fait, non finalement.
J'ouvris un œil juste au moment où la voix revint « vite ! Dans trois, deux, un » alors une voix, réelle celle-ci, m'appela :
-Mademoiselle Sophie, pouvez-vous nous dire la solution de l'équation au tableau ?
Ah ! Il y avait une équation au tableau ? Je la regardais sans en comprendre un mot, normal il n'y en avait aucun, juste des chiffres et des lettres (comme dans un jeu télévisé français que je regardais pour avoir un mal de crâne) .Heureusement mon amie la voix (qui est accessoirement une élève de cette classe) m'aida un tout petit peu en inscrivant la réponse dans ma tête.
-Bah 65 km/h, évidemment monsieur.
Celui-ci parut étonné avant de lancer un long regard suspicieux à la classe. Pourtant il ne dit rien.
M. Masikahi n'était pas comme cela. Professeur de physique depuis très très longtemps, il savait que la seule manière de nous contenir était les interrogations surprises.
Il adorait ça (pour être plus précis il ressentait de la satisfaction, de la joie face à nos visages pétrifiés et un peu de honte à l'idée d'être obligée de faire cela) .On avait beau me répéter d'apprendre , j'oubliais de le y avait toujours une chose plus importante qui requérait toute mon énergie et mon temps, comme jouer sur le nouveau Virtual-ordi crée par les tech ou alors me promener dans ma chambre ou aller à une punition (j'en avais malheureusement souvent en plus sans raison….ou presque)
Pour revenir à nos moutons ou plutôt à nos équations, M .Masikahi avait une dent contre moi. Je crois que c'est depuis la fois où j'ai…. Bref j'ai fait une petite bêtise vraiment sans importance et il m'a ensuite pris en grippe (en me posant des questions niveau expert en mathématiques ultra avancées comme quelle est la racine carrée de 9? vraiment en 2nd qui c'est cela ?)
« Sophie, on est en cours ! » ah ma voix préférée, toujours là pour me ramener dans le droit chemin des perpendiculaires !
« Pff, tu vas encore devoir prendre mes notes, ne pourrais-tu pas faire un effort ? »
Je tournai la tête vers ma meilleure amie. Elle était assise un rang devant moi et donc ne put voir mon regard noir mais elle le vit surement dans les pensées que je lui envoyais.
En effet, Malika était télépathe : elle pouvait lire les pensées, en insérer et donc contrôler les gens mais aussi effacer la mémoire ou au contraire raviver de vieux moments oubliés.
Mais elle était muette. Je me demandais souvent (enfin parfois) si c'était à cause de son handicap qu'elle avait développé un pouvoir pareil. Mais il ne lui apportait pas que de la joie.
Les gens avaient peur d'elle, de ce qu'elle pouvait découvrir ou leur faire, ainsi ils ne l'approchaient pas .De plus, son physique intimidait quelque peu.
Elle avait les cheveux bleus. Depuis aussi longtemps que je m'en souvienne, il en a toujours était ainsi, il parait que c'est une conséquence non voulue de son alice. Le fait est que cela faisait bizarre sur une fille de 8 ans et encore maintenant. De plus elle était marocaine. Étant donné que nous étions dans une école japonaise, on comprend que cela choque un peu. Même si cette école est censée être internationale. Moi j'aurais bien aimé que l'on ait peur de moi, mais il semblerait que je sois banale, même pour une occidentale- étrangère et personne ne me demandait le moindre conseil de beauté ou autres (je croyais que les asiatiques étaient fascinés par nous mais par moi on dirait)
Il est vrai que je n'étais pas vraiment ce que les japonais imaginaient de nous, ils pensaient que nous étions tous des blonds aux yeux extra bleus (ils ont dus voir trop de film Barbie) alors moi avec ma tignasse brune et mes yeux de la même couleur je n'étais pas vraiment ce qu'ils croyaient être les 95% de la population occidentale (vraiment! ça serait une véritable invasion si c'était vraiment le cas!). Mais cela m'étais égal, c'était d'ailleurs une des raisons pour laquelle la terrifiante Malika et moi étions amies: ce que les autres pouvaient penser de moi ne m'importais pas et puis d'après eux, j'avais un visage tellement expressif qu'on lisait en moi comme un télépathe.
"Le cours est fini!"
Je revins brusquement au moment présent. Il n'y avait plus que Malika et moi dans la classe, tous les autres étant sortis pour déjeuner au réfectoire.
-Tu pourras me passer tes notes ? (même si je ne les apprendrais probablement jamais).
Elle ne prit pas la peine de me répondre et sortit de la salle avec moi sur ses talons.
1heure plus tard, je me rendais en spé avec Malika comme tous les jeudis après-midi .Mon ventre gargouillait malgré mon déjeuner, il faut dire qu'ayant une unique étoile à mon uniforme, je n'avais droit qu'à un repas de moine (tout le monde sait qu'ils ne mangent rien). C'était d'ailleurs à cause de cette étoile solitaire que mes cours de spé étaient une séance de torture: Les profs se relayaient pour obtenir de moi une totale concentration, en vain. J'étais en quelque sorte la honte du lycée (tout le monde avait minimum 2 étoiles en fin de collège.) et des professeurs qui ne réussissaient pas a me faire faire ce qu'ils voulaient avec mon pouvoir.
Mais ce qu'aucun professeur ne voulait me dire mais j'étais vue comme une sorte de fille à problème et pour me le faire comprendre et surtout pour que je change, on me maintenait à 1 étoile, me faisait subir des séances de torture tous les 3 jours et me punissait pour n'importe quelles raisons. N'aurait' il pas été plus simple de me dire clairement ce qu'ils pensaient de moi? Le pire était que je ne faisais rien, les incidents semblaient se produire quand j'étais présente mais c'était juste un pur hasard!
Pour le labyrinthe, j'avais seulement perdu un pari de poker (je pensais savoir jouer), pour la salle en flamme, j'avais juste rendu furieux (je ne sais pas pourquoi d'ailleurs) un garçon spécial, un certain Natsume. Pour tous les autres choses étranges qui ce passèrent, aussi je n'y étais pour rien! Mais il fallait punir quelqu'un alors, que pouvait-on faire de mieux que de prendre une élève complétement innocente?
Enfin, j'arrivais à la salle des spé et quand j'ouvris la porte, je sentis l'atmosphère sérieuse qui émanait de cette salle se répandre en moi sans pour me donner une once de ce sérieux. Ainsi, au milieu de tant de personnes calmes et réfléchies, je me faisais remarquer par ce que certains appelle idiotie et que moi je nommerais plutôt spontanéité.
Malika partit aussitôt dans son coin, me laissant seule avec Terminator. Il ne s'appelait pas vraiment comme cela mais je ne pouvais me souvenir de son vrai nom et il lui ressemblait tellement : il faisait toujours la même tête impassible et même son cœur était comme vide. Il y avait tellement de chose bizarre dans cette école que s'il avait vraiment été un robot, cela ne m'aurait pas entonnée (juste un peu).
-Mlle, venait vous assoir ici, nous allons commencer, dit' il d'une voix doucereuse a vous donner envie de fuir en courant très très loin.
" Pitié, ne me massacrer pas trop, pitié » me répétais-je en boucle comme une incantation, comme si elle allait vraiment marcher (il y avait une probabilité de 0.0001% que cela fonctionne mais il faut tout tenter dans ses moments-là).
"Concentration, exécution! Concentration, exécution..." continua t'il en boucle.
Il commentait à me taper sur les nerfs tout en me déprimant, pourquoi utiliser de tels mots? Il voulait peut-être ce résultat-là après tout, en effet quoi de mieux que de faire référence sans y penser à la seconde guerre Mondiale pour apporter un peu de joie et de bonne humeur à son élève ?( bon ce n'était peut-être pas son intention mais moi je le comprenais comme cela!)
S'il voulait que j'utilise mon pouvoir, j'allais l'utiliser et il ne pourrait pas râler ou me punir après! Je tournai la tête vers une professeur qui m'avait un jour pris la tête pendant 1 heure avec le fait que je devais trouver en moi, la force nécessaire pour enfin avoir accès à la connaissance ,il fallait passer par l'introspection et la méditation et le tai-chi etc... je n'avais pas besoin d'une séance de yoga, juste qu'on me laisse TRANQUILLE. Mais non, c'était impossible, ils trouvaient amusant de me faire subir des heures de méditations yogatiques! Pour me venger, non pour faire une petite blagounette à mon tortionnaire du jour, je créai en Ne Sais Plus Le Nom une passion irrépressible envers Terminator.
Le résultat ne se fit pas attendre, elle se leva en renversant sa chaise puis courut vers son amant du jour en jetant tous sur son passage (élève, table...) et se jeta elle- même sur lui.
Toute la salle était dans incompréhension totale (sauf moi, pour une fois). Terminator n'arrivait pas à éloigner la professeur de lui, celle-ci lui chuchotant des choses que je ne préfère pas rapporter ici.
"Sophie, arrête ça tout de suite! " Malika la sauveuse des pauvres âmes perdues s'insinuait dans mon esprit.
"Tu te souviens de la dernière fois que tu as créé un sentiment similaire? Et que tu as perdu le contrôle? Arrête ça avant que cela ne se reproduise!" Ah, Malika, mon ange personnel .Mais le diable sur mon épaule gauche me disait que je contrôlais parfaitement la situation et que j'avais le droit de m'amuser un peu.
Mais j'avais assez abusé de leurs sentiments. Alors je fis la seule chose à faire et sous les yeux de mes camarades épouvantés je me rapprochai de Mlle. L'enflammée, posai ma main sur ses cheveux (sans m'arrêter à son regard noir dû au fait que je la dérangeais en plein monologue) et supprimai toute passion, tout en sachant que ce que je venais de faire aller me faire passer un mauvais moment très très bientôt.