Avant que tu ne changes: Akashi X reader

La matinée s'était écoulée lentement. Malgré les nouveaux visages, les salles à découvrir et les professeurs à écouter, t/p ne parvenait pas à sortir Akashi de sa tête.

Leur échange dans le couloir la hantait. Son regard, sa voix... Ce n'était pas le Seijuro qu'elle avait connu.

Et pourtant, c'était bel et bien lui.

Alors qu'elle rassemblait ses affaires en fin de cours, une surveillante entra dans la salle et appela son nom.

— T/p ? Le président du conseil étudiant souhaite te voir. Immédiatement.

Elle cligna des yeux, surprise.

— Le président ? Pourquoi ?

— Il a dit que c'était à propos de ton intégration.

Quelques regards curieux se posèrent sur elle tandis qu'elle quittait la salle. Elle suivit la surveillante à travers les couloirs silencieux de l'aile administrative, le cœur battant plus vite. Un étrange pressentiment l'envahissait.

Arrivée devant une grande porte de bois sombre, la surveillante frappa deux fois. Une voix sèche et parfaitement maîtrisée répondit :

— Entrez.

La surveillante lui lança un bref signe de tête. T/p inspira, poussa la porte... et son souffle se coupa.

Derrière un large bureau, installé avec une précision presque militaire, se tenait Akashi Seijuro. Droit, impassible, vêtu de son uniforme impeccablement repassé. Il leva à peine les yeux vers elle.

— Assieds toi, ordon a-t-il, sans chaleur.

Elle obéit, un peu hésitante, observant le bureau parfaitement rangé, les dossiers empilés avec une précision presque dérangeante. Il semblait... dans son élément.

— Je voulais clarifier ta situation, commença-t-il, sans détour. Il y avait des erreurs dans ton dossier d'admission. Certaines pièces étaient manquantes.

Il ouvrit un dossier et en sortit quelques papiers. Aucun mot de bienvenue. Aucun regard véritable. Rien.

— Ah... je... je pensais que tout avait été transmis, balbutiât t/p, un peu prise au dépourvu.

— Visiblement non, rétorqua-t-il froidement. J'ai réglé ça moi-même. Il ne reste qu'un formulaire à signer.

Il lui tendit une feuille. Elle attrapa le stylo, légèrement tremblante. Ce n'était pas ce qu'elle avait imaginé. Pas comme ça. Pas lui.

— C'est tout ? demanda-t-elle, cherchant son regard.

Il la fixa brièvement. Ses yeux rouges n'exprimaient rien. Un mur infranchissable.

— Oui.

Silence. T/p se sentit piquée.

— Tu ne comptes pas me poser des questions ? Me demander pourquoi je suis revenue ?

— Je n'ai pas besoin de le savoir, dit-il d'un ton neutre. Ton retour n'a d'importance que pour les registres scolaires. Pas pour le reste.

Elle resta figée. Ces mots, aussi tranchants qu'une lame, la laissèrent sans voix.

— Je vois...

Elle se leva lentement, mais son cœur lui hurlait de dire quelque chose. De casser cette carapace glaciale.

— Tu... as vraiment changé, Seijuro.

Un silence. Long. Il leva enfin les yeux vers elle, mais ce regard n'avait plus rien de doux, ni de tendre. Il était froid, parfaitement contrôlé.

— Non. J'ai juste grandi.

Elle le fixa encore un instant, blessée. Mais elle ne voulait pas le laisser voir. Alors elle hocha la tête, rangea les papiers dans son sac, et se dirigea vers la porte.

Juste avant de sortir, elle s'arrêta. Dos à lui.

— Peut-être que ce n'est pas toi qui as grandi. Peut-être que c'est juste moi qui espérais que tu sois resté le même.

Elle n'attendit pas de réponse. Elle sortit, refermant la porte derrière elle.

De l'autre côté du bureau, Akashi resta immobile, les yeux fixés sur le dossier qu'elle avait signé. Il serra légèrement la feuille entre ses doigts, puis la reposa avec soin.

Un murmure, presque inaudible, s'échappa de ses lèvres.

— Tu n'aurais pas dû revenir.