Les Lumières dans les Ténèbres : La Réalité de la Fée Noire

Maxwell ? Un Garde Royal ? Je ne savais pas ce que c'était, mais... Ça avait la classe, quand même ! Vous ne croyez pas ? 

- Max, qui es-tu ? demanda le type nommé Thomas, abasourdi.

Le concerné souriait amicalement à Thomas, l'air de rien.

- Je suis toujours le même, assura-t-il.

Ce type nommé Maxwell dégageait à présent une énergie particulière. Même si j'avais d'excellents yeux, je ne parvenais pas à la voir, mais je la ressentais au plus profond de mon cœur. Une force certaine, si grande qu'on aurait dit une autre personne. 

- Je t'assure, ajouta Maxwell.

Malgré la tentative de Max, Thomas et Lydia, la blonde un peu bizarre qui cachait son visage, ne semblaient pas trop rassurés. Ils le regardaient tous les deux avec des yeux grands ouverts. Ce qui était assez marrant à voir, en fait.

- Suite à une histoire compliquée, expliqua la souris, j'ai décidé de sceller son Essence pour... lui éviter d'autres ennuis.

- Quels genres d'ennuis ? demanda Lydia.

- Je vous raconterais plus tard, dit le concerné.

En privé voulait-il dire. Ce n’était pas grave. Je comprenais. On avait tous nos secrets, après tout.

- Mickey, comment as-tu pu sceller son pouvoir alors que tu ne savais pas que tu en avais un toi-même ? demanda Riku l'argenté.

- Je croyais qu'il ne s'agissait que d'un simple sort. J'ai donc arrêté de m'en servir par la suite, a répondu le Roi. Et puis de toute manière, il faut réunir bien trop de conditions pour que cela fonctionne : du temps, de l’énergie et le consentement de la personne visée. Inutilisable face à nos ennemis.

- Ça me fait bizarre de retrouver la totalité de mes capacités après autant d'années, a déclaré Maxwell. Je me demande si je suis totalement rouillé. 

Sur ces mots, il se mit à fixer sa Keyblade. Entièrement dorée, elle était constituée d'une garde circulaire et d'une lame assez longue, entourée de chacun des deux côtés, de deux lames plus fines et plus grandes que celle du milieu et se croisant au bout de cette dernière, formant ainsi une petite étoile d'or.

"Rouillé", hein ? Il fallait que je tente quelque chose.

Sans crier gare, je fis apparaitre Lueur héroïque, ma Keyblade et je la lançai de toutes mes forces vers Maxwell. Mon arme tournoya et s'entoura d'éclairs bleus crépitants. Maxwell leva tranquillement sa Keyblade et une aura de lumière se matérialisa. Puis, elle prit la forme d'un énorme bouclier brillant assez grand pour protéger entièrement le corps de Maxwell. Mon arme ricocha comme un simple caillou au contact de l'aura avant de virevolter quelques mètres plus loin. Puis, ma Keyblade disparut.

Je sentis tous les regards se tourner vers moi. Mais je m'en fichais.

- Qu'est-ce qu’il te prend ? demanda Thomas, furieux.

La blonde me regardait avec une certaine colère dans le regard, mais resta muette.

- Je voulais juste voir s’il était "rouillé", dis-je en haussant les épaules. Du calme !

Ils n'avaient pas l'air si rassurés que ça... Bah ! Peu importe. Celui qui m'intéressait, c'était le brun aux yeux verts.

- Maxwell, c'est quoi cette Essence ? 

N'ayant pas l'air choqué de mon attaque plus que ça, il répondit calmement : 

- Tout ce que j'en sais, c'est que je suis capable de modeler la lumière pour créer un bouclier et autres protections. 

- Ouah, fit Sora en souriant, les mains derrière la tête. Décidément, ces pouvoirs, c'est quelque chose.

- C'est clair, ahyuk ! dit Dingo.

- Nous en avons donc tous ? demanda Kairi. 

- Exact, répondis-je. Enfin, je crois.

- Comment faire pour les réveiller ? me demanda Thomas en me regardant d'une façon étrange.

Bizarrement, il n'avait plus l'air en colère. Sans doute avait-il compris que je n'avais aucune mauvaise intention.

Dès l'instant où je l'avais vu en sortant du vaisseau, je sus immédiatement qu'il était différent du reste de la troupe. Il avait un truc... spécial en lui. En revanche, je ne savais pas s’il s'agissait de quelque chose de bien ou de mal. Mes soupçons furent confirmés lorsque Yuki menaça Thomas avec ses pics de glace. Pendant un court instant, ses yeux devinrent dorés. Je n'avais pas rêvé, c'était sûr. Il avait regardé Yuki avec presque les mêmes yeux avec lesquels il me regardait à présent : des yeux avides de pouvoir. La colère en moins.

- Le bémol, c'est que vous ne pouvez les éveiller que par des situations réelles. L'entraînement, c'est mort. Il faut que le cœur sente au plus profond de lui qu'il est en danger pour faire appel à ses ressources. 

Thomas eut l'air de se calmer. 

- Alors vous..., commença-t-il.

Tous les yeux regardèrent Yu et moi avec une profonde tristesse. Encore. 

- Arrêtez de nous regarder comme ça, ha ha ! 

Mon sourire était un peu forcé, mais ce n'était pas important.

- Est-ce qu'on en a vraiment besoin ? demanda Kairi, la fille aux cheveux acajou. Je ne tiens pas à ce que nous nous retrouvions encore dans des situations dangereuses...

Ces paroles sentaient fort le sous-entendu à mon avis. Sora eut l'air de le remarquer en répondant :

- J'avoue que moi non plus, je n'aimerais pas voir mes amis en danger... C'est vrai que nous avons déjà affronté Maléfique et l'Organisation XIII sans utiliser nos Essences. Enfin, plus ou moins. Par contre... (Son visage prit un air grave.)

Boucles d’Argent (je trouve que ça sonne mieux que « Riku »), les bras croisés, jeta un coup œil à Sora :

- Tu l'as aussi remarqué, hein ? 

- Ouais. Et ça sent pas bon.

Voyant nos regards interrogateurs, il ajouta : 

- Pendant l'Examen, Sora et moi avons affronté des membres de l'Organisation.

- Nous nous sommes rendu compte qu'ils étaient bien plus forts qu'avant. Comme s'ils avaient un bien meilleur contrôle sur leurs attaques, continua Sora. 

- L'un d'entre eux, poursuivit l'argenté, pouvait manipuler le temps. Ça défiait l'imagination. Je ne le pensais pas capable de ce genre de chose. Heureusement que j'ai pu comprendre quelque chose à ses attaques, sinon...

Je ne savais pas ce qu'il entendait par "ce genre de choses", mais je mourrais d’envie de le savoir. 

- En gros, dit Sora, être un Porteur de la Keyblade n'est pas forcément évident. Par là j'entends des choses dangereuses à affronter... (Il s'adressa à Thomas et Lydia d'un air extrêmement sérieux) On n’aimerait pas vous impliquer là-dedans. 

Riku et Kairi se mirent à regarder Sora avec les yeux grands ouverts. 

- Qu'est-ce qu'il y a ? demanda-t-il. J'ai un truc sur le visage ? 

Il tata son visage un peu partout en louchant ce qui fit sourire Riku et glousser Kairi.

- Non, répondit cette dernière, c'est juste que je suis subjuguée de voir à quel point tu as mûri ces deux dernières années. 

- C'en est effrayant, ajouta Riku.

- C'est vrai, dit Kairi. Mais qu'avez-vous fait du vrai Sora ? 

- J'ai bien cru qu'il ne grandirait jamais... se moqua Riku.

- Hé ! s'indigna Sora.

Kairi et Riku éclatèrent de rire. Suivi par Sora puis... Par tout le reste du groupe. Et, sans que je ne sache vraiment pourquoi, je me mis à rire moi aussi. Je m'attardais sur Thomas et Maxwell, mais Sora aussi était un drôle de numéro. L'atmosphère, sombre de prime abord, fut complètement détendue ensuite. Tout ça à cause de la même personne. Et ça faisait du bien. Tellement que même Yuki avait l'air de commencer à apprécier. Sans doute que cette situation lui rappelait un peu la nôtre, avec les autres... 

- Tiens ? Viens-tu de sourire, Yuki ? lui chuchotai-je.

Celle-ci se ravisa et regarda ailleurs en croisant les bras, les joues légèrement rouges.

- Je... Je ne vois pas ce qu'il y a de drôle dans de telles futilités !

- Hum... Pas franchement convaincant, tout ça.

- Tais-toi ! rétorqua-t-elle, le teint encore plus rouge. 

Je trouvais ça vraiment bien d'avoir des gens zen à ses côtés. Sora, Riku, Kairi, Lea le hérisson et la souris semblaient vraiment s'y connaître sur les dangers qui nous menaçaient. Ils les avaient même déjà affrontés alors, même en tant que Porteurs de la Keyblade, que pouvait-il bien nous arriver ? Ils avaient l'air sympas, en plus. Peut-être, qu'ils pourraient bien nous aider à atteindre nos objectifs à Yuki et à moi.

Mickey prit alors la parole : 

- Sur cette note joyeuse, je vous propose d'aller manger quelque chose.

Dès que le mot "manger" retentit dans mes oreilles, mon ventre se mit immédiatement à me dire "J'ai faim.". Le gargouillis - plutôt violent, en fait - ne manqua pas d'attirer l'attention du groupe.

- Ah, fit Sora en souriant. On dirait qu'Araen est partant.

Et c'était reparti pour un nouveau fou rire. Même Yuki se moquait de moi avec son regard en coin et son sourire espiègle.

- Ouais, c'est pas faux. Ha ha ! fis-je.

- Dans ce cas, allons à la salle à manger pour dîner, proposa le Roi en souriant. (Il s'adressa alors à Sora, Kairi et Riku) À moins que vous ne préfériez rentrer sur l'Île ? 

- On va rester plutôt, répondit l'argenté.

- Nos parents comprendront, ajouta Kairi.

Mickey se tourna ensuite vers Donald et Dingo : 

- Vous pouvez leur montrer le chemin ? 

Dingo se mit au garde-à-vous, comme s’il s'agissait d'une mission hyper dangereuse.

- Oui, sire ! 

Donald le canard lui lança un regard en coin et soupira.

- Toi aussi, tu as faim on dirait...

Dingo ne répondit pas et marcha à la façon d'un soldat vers la porte de la salle d'Audience. Nous tous sur ses talons. 

Ensuite, je me souviens juste avoir parcouru deux ou trois couloirs. Mais rien d'autre, à part qu'il commençait à faire nuit. Je ne me rappelle plus exactement. Pourquoi ? Je vous l'ai dit, non ? J'avais faim.

Mon estomac fit un salto arrière lorsque l'on arriva dans la salle à manger. Il s'agissait d'une immense pièce rectangulaire aux murs de couleur argentée, de multiples petites lampes se situaient le long du mur avec un magnifique lustre qui pendait au plafond. Au milieu de la pièce se dressait la table à manger la plus grande que j'avais jamais vue : elle devait bien faire six ou sept mètres de long sur trois mètres de large. Mais ce qui m'intéressait le plus, c'était le festin qui se présentait à mes yeux. Imaginez une table bien dressée avec des corbeilles de fruits, de la viande bien juteuse qui avaient l'air de tout juste sortir de la cuisson et tous les accompagnements qui allaient avec. L'odeur qui flottait dans l'air ne manqua pas de faire gargouiller mon ventre à nouveau. Ni une ni deux, je me précipitai sur une des nombreuses chaises autour de la table et attaquai sans pitié le buffet. C'était vraiment délicieux. Je mangeai tellement vite que je ne me rendis même pas compte que j'avais déjà terminé mon assiette en quelques secondes à peine. 

- Toujours aussi glouton, on dirait, me dit Yu, un sourire aux lèvres.

Elle prit un mouchoir et essuya les quelques miettes que j'avais autour de la bouche. Je la remerciai d'un signe de la tête avant d'observer le reste du groupe. Sora, Riku, Kairi, Lea, Donald, Dingo, Thomas, Lydia, Maxwell et même le roi étaient assis eux aussi autour de la table et bavardaient tous ensemble joyeusement en mangeant. Tous s'amusaient et se racontaient à peu près tout et n'importe quoi. Bref, la bonne ambiance. 

- Ils ont vraiment l'air sympa, dis-je. Tu ne crois pas, Yu ?

Celle que je considérais comme ma petite sœur but une gorgée d'eau.

- J'admets qu'ils ne semblent pas si... détestables que ça.

Elle n'avait pas l'air de croire en ses propres paroles. 

- Je peux comprends que tu en doute. C’est vrai qu’ils ne seront jamais meilleurs que nos vrais amis et nous les connaissons à peine, mais… Pour atteindre notre but, on va devoir faire avec eux. Alors autant s’y faire. 

Elle leva les yeux de son assiette et se mit à observer le reste du groupe qui riait comme jamais. 

- Tu as peut-être raison... 

- Bien sûr que j'ai raison ! Je suis le Grand Héros Araen quand même ! 

Yuki gloussa, une main devant la bouche. Ce qui était vraiment rare chez elle. 

Yuki et moi étions restés seuls pendant assez longtemps. Durant plusieurs années, nous ne comptions sur personne d'autre que nous même. Mais ça a changé le jour où nous avons rencontré d'autres gens dans la même situation ou presque... Depuis ce jour, nous ne les avons jamais quittés... Jusqu'à il y a quelques heures. Sora et les autres me faisaient un peu penser à eux. Attention, je ne dis pas que je leur faisais totalement confiance. C'était juste que je les trouvais accueillants. Je me disais donc que tout ce que nous avions à faire, c'était de nous rapprocher un peu d'eux et de profiter du reste de la soirée. Nous étions en sécurité, maintenant. Enfin, c'est ce que je croyais... jusqu'à ce qu'un type déboule dans la salle. Il devait bien mesurer un bon mètre quatre-vingt-dix et, à en juger par sa corpulence sous son armure, son heaume et son bouclier vert avec le motif noir de souris au milieu, il devait sans doute s'agir d'un garde. 

- Excusez-moi, Sire, mais c'est une urgence ! s'écria-t-il, paniqué.

Sora et Dingo, la bouche pleine, relevèrent la tête de son assiette. Riku, Kairi, Lea et Donald s'arrêtèrent de manger et Thomas, Lydia et Maxwell, en grande conversation (enfin, surtout les deux garçons), se tournèrent vers le nouveau venu.

- Quel est le problème ? demanda Mickey.

Le garde haleta un moment, comme s’il venait de courir un marathon, avant de se mettre au garde-à-vous :

- La sorcière... Maléfique est revenue ! 

Mickey en lâcha son verre. Sora et Dingo manquèrent de s'étouffer pendant que le reste du groupe, sauf Thomas, Maxwell et Lydia écarquilla les yeux. 

- Encore elle ?! s'écria Sora. 

- Mais qu'est-ce qu'elle fait ici ? s'interrogea Riku.

- Où est-elle ? demanda Mickey.

- Dans la salle d'Audience, votre Majesté. Elle est venue avec Pat ! ajouta le garde. Et, je ne sais pas ce qu'il se passe, mais les habitants sont en grande panique. On fait de notre mieux pour les protéger, Sire !

Le Roi sauta immédiatement de sa chaise et fit apparaître sa Keyblade.

- Allons-y !

Puis il sortit de la pièce en courant, l'air déterminé. Suivi par le reste du groupe et le garde. 

« Des habitants en grande panique » ? À en croire le ton du garde, cette « Maléfique » n’était pas une bonne personne… On dirait un travail pour le Héros que je suis ! 

Devant l’excitation d’un combat imminent, mon sourire s’élargit. Yuki et moi échangeâmes un regard.

- Allons-y, Yu !

Mon amie hocha la tête. Je jetai un dernier un coup d'œil au buffet. Puis, je quittai la salle, avec Yuki sur mes talons, en me promettant que je finirai le reste en revenant juste après. Pour l’heure, il y avait plus important : casser du méchant !

À peine sommes-nous arrivés dans la salle, que je sus que quelque chose n'allait pas. Déjà, la salle était anormalement sombre, bercée par une lumière verte relativement inquiétante. Pas pour moi, évidemment. Je n'ai peur de rien. Lorsque le groupe s'avança un peu plus, on distingua une silhouette sombre au niveau du trône. 

Mickey, en tête du groupe, tendit un bras pour nous faire signe de nous arrêter. 

- Qu'est-ce que tu fais ici... Maléfique ? demanda Mickey avec colère. 

Au nom de "Maléfique", la silhouette se leva et des flammes vertes apparurent autour d'elle. Là, nous pûmes voir à quoi elle ressemblait réellement. Je n'avais jamais vu de sorcières de ma vie, mais dès que les flammes l'éclairèrent, le mot "Sorcière" apparut distinctement dans mon esprit. Il s'agissait d'une femme en longue robe noire équipée d'un long sceptre. Elle avait la peau verdâtre et sa tête me faisait penser à celle d'un taureau à cause de ses cheveux en forme de deux cornes. À moins que ce ne fût un genre de chapeau ? Elle aurait pu être jolie… sans l’expression cruelle qui déformait son visage.

- Que veux-tu ? s'impatienta le Roi. Est-ce encore pour les données des mondes que tu es là ? 

- Exactement, petite souris... Mais sache que je sais déjà où chercher, à présent.

Dès que la femme eut fini sa phrase, Thomas et Lydia se figèrent, les yeux écarquillés, regardant avec effroi la nouvelle venue.

- Cette voix... murmura Thomas. Ce ne serait pas…

- Il n'y a pas de doutes... renchérit Lydia.

- Et où ça, sorcière ? demanda Donald, sur ses gardes.

- Les données de votre monde se trouvaient sous vos yeux depuis le début. Vraiment sous vos yeux.

Je n'avais pas la moindre idée de ce qu'ils racontaient, mais à en juger par la tête de Mickey, Sora, Donald, Dingo, Kairi et Riku, ça avait l'air grave.

Le Roi baissa la tête, l'air perplexe. Après un instant, il se redressa brusquement, les yeux grands ouverts, le regard effrayé :

- La Pierre Angulaire de Lumière ! 

Maléfique esquissa un sourire et fit mine d'applaudir.

- Mais comment... ? 

Maléfique caressa son sceptre, un sourire cruel aux lèvres. 

- À mon avis, dit-elle, tu ne devrais pas juste t'inquiéter de cela...

C'est alors que des cris de frayeur provenant de la ville retentirent. Que se passait-il de leur côté ?

- Séparons-nous ! suggéra Mickey. Le premier groupe devra empêcher Maléfique de mettre la main sur la Pierre et l'autre ira protéger les habitants. 

Dès que Mickey eut fini sa phrase, le sceptre de la sorcière scintilla d'une lueur verte et quatre flammes en sortirent en direction de Sora, Lea, Yuki et moi. Aucun de nous n'eut le temps de faire autre chose que de fermer les yeux, par réflexe, sauf Sora qui tenta une parade avec son arme. Je crus un instant que ces flammes m’avaient atteint, mais, en ouvrant les yeux, je m’aperçus du contraire. Cependant, je me trouvais juste devant la salle d'Audience, avec Yuki, Sora et Lea. Nous eûmes un long moment d'incompréhension. Puis, sans se poser plus de questions, nous essayâmes d'entrer à nouveau lorsque des flammes vertes nous barrèrent le chemin sur le pas de la porte géante. Nous étions incapables de rejoindre le reste du groupe.

- Les gars ! hurla Sora, paniqué. 

Il se mit à chercher frénétiquement un moyen de passer. Ne voyant aucune issue, il dit à l’argenté : 

- Essayons d'éteindre ces flammes.

L'argenté, un peu inquiet, hocha la tête et fit apparaître sa Keyblade. 

- Glacier X ! hurlèrent-ils en cœur.

Un énorme bloc de glace apparut devant chacune de leur arme et fut envoyé sur les bases des flammes. Malheureusement, à la surprise générale, les blocs de glace fondirent brusquement et les flammes devinrent encore plus grandes et plus vives.

Derrière eux, Maléfique gloussa cruellement. 

- Je ne vous conseille pas la magie, ignares, se moqua-t-elle. Mes flammes les absorbent.

Sora fit la grimace.

- Bon, fit-il, on se rejoindra plus tard.

- Faites votre possible pour protéger les habitants, demanda Mickey. Je... Je vous en prie.

Sa voix tremblait et il serrait les poings tellement fort que j'eus l'impression qu'il allait se briser les doigts. Même si j'avais toujours du mal l’idée que cette souris géante dirige le royaume, il était indéniable qu'elle tenait réellement à son peuple : Mickey était un véritable roi. C'est alors qu'il croisa le regard de Sora. Puis, Donald et Dingo lui posèrent une main sur l'épaule en lui lançant un regard d'encouragement. Mickey se ressaisit et fit un signe de la tête en direction de notre groupe, qu'on lui rendit. 

Sora fit volte-face.

- Allons-y. 

Nous nous apprêtions à courir lorsqu’une voix retentit dans l'obscurité : 

- Pas si vite, les mioches ! 

De nulle part, une silhouette se dessina dans l'ombre puis s'avança vers nous. À la lueur des flammes, nous pûmes nous apercevoir qu'il s'agissait d'un genre de grand et gros chat noir (bien plus grand que moi), je dirais. 

- Pat ! s'écria Sora, en colère. Il manquait plus que ça...

Le gros chat nommé Pat se mit à sourire méchamment en nous regardant, l'air satisfait.

- Il est là pour nous retenir, remarqua Lea.

- Eh oui, fit Pat. (Il tapota son torse du doigt.) Je suis de retour ! 

Avec son attitude et sa combinaison haute en couleur, il me faisait penser à un personnage tout droit sorti d'un dessin animé. 

Des hurlements provenant de la ville retentirent à nouveau. 

- Il faut qu'on se dépêche, recommanda Lea.

- Bonne idée, acquiesçai-je.

- On a juste à lui botter le train une nouvelle fois, dit Sora. Ensuite, on se dépêchera d'aller secourir les habitants !

Pat eut un petit rire. 

- Malheureusement pour vous, les gars, ça sera différent cette fois-ci. 

- Tu veux dire que tu vas t'enfuir encore plus vite ? rétorqua Sora.

Le chat ne répondit pas. Au lieu de quoi, il fit un geste étrange dans l'air - comme s’il dessinait - et une grande bombe noire de taille humaine ressemblant qui semblait tout droit sortie d’un dessin apparut. Si ce truc explosait...

- Yuki !

Heureusement, elle avait compris avant même que je ne l'interpelle. En une fraction de seconde, elle sortit sa gourde noire et jeta son contenu au-dessus de nos têtes, Keyblade à la main. Elle fit un arc de cercle avec son arme et l'eau prit la forme d'un dôme assez grand pour que Yuki, Lea, Sora et moi puissions nous y tenir. La bombe explosa dans un bruit assourdissant, en soulevant un nuage de fumée. Je m'attendais à ce que la bombe fasse aussi des dégâts au chat, mais, lorsque la fumée se dissipa, on vit que Pat se trouvait maintenant derrière un bouclier translucide, riant aux éclats. Puis, notre dôme de glace se brisa. 

- Quelle puissance phénoménale, déclara Yuki.

- Bien sûr, renchérit Pat.

Sora, qui était tombé, se redressa. Il se mit en garde et Lea fit apparaitre ses chakrams rouges. Nous étions tous prêts à nous battre contre ce vilain matou. Ce dernier arborait un sourire cruel pendant que les hurlements perçants des habitants retentissaient dans nos oreilles.

Ne vous inquiétez pas, pensais-je, le Grand Araen va venir vous sauver !

Je me mis à serrer très fort Lueur héroïque. Il était temps de voir à quel point ce chat était fort !

- Il a raison, dit Sora, les yeux rivés sur Pat. Ça va être différent, cette fois-ci.