Kaamelott : Le voyage dans le temps Livre I

-         De quoi voulez-vous parler ?

-         Du boulot, avec vous, ce n’est pas assez clair ? Vous partez en live total, seigneur Lancelot, je ne peux pas vous laisser faire ça.

-         Mais je croyais que vous ne vouliez pas changer le cours des choses ?

-         Ce n’est pas mon intention. Mais je peux quand même vous conseiller, non ?

-         Vous ne vouliez pas me défigurer il y a 5 secondes ?

-         Si jamais vous me menacez à nouveau. Mais n’oubliez pas : je connais l’avenir. Je sais comment les choses finiront, et autant vous le dire tout de suite, ça ne sera pas joli à voir.

-         Vraiment ? Et… et Guenièvre…

-         Si vous voulez savoir si vous vivrez avec elle un parfait amour… oui, ce sera le cas. Après, je sais que l’histoire a été un peu modifiée avec le temps, peut-être que cela aussi le sera.

-         Donc elle m’aime ? demanda Lancelot, ne pouvant s’empêcher de sourire.

-         Oui, elle vous aime, mais elle ne le sait peut-être pas encore.

-         C’est génial ! Merci, merci infiniment…

-         Je vous en prie, mais je n’ai rien fait…

-         Au contraire, j’avais tellement peur de faire tout ça pour rien…

-         De faire tout ça ? De quoi vous parlez ?

-         Le Graal, la chevalerie… tout ça, quoi. Vous venez vraiment de m’éclairer, merci, Léana.

-         Tout n’est peut-être pas encore perdu. Juste un conseil : n’oubliez pas qui vous êtes, et quelles sont vos valeurs. Le roi fait de son mieux pour trouver le Graal, et il n’est pas aidé, surtout pas par votre désertion.

-         Je ne supporte plus le roi, vous pouvez le comprendre, non ?

-         Non, je ne comprends pas.

-         Seigneur Lancelot ? Dame Léana ?

Le seigneur Perceval venait d’arriver, accompagné de Karadoc.

-         On peut se joindre à votre table ? continua Perceval. Il n’y en a pas une de libre.

-         Bien sûr, joignez-vous à nous, les invita Léana.

Lancelot foudroya la jeune femme du regard, pendant que Perceval s’installait à côté de Léana et Karadoc à côté de Lancelot.

-         Alors, qu’est-ce que vous faites là, tous les deux ?

-         On parle, ça ne se voit pas ? demanda Lancelot, exaspéré.

-         Eh, calmez-vous ! Tenez, mangez ça, ça vous détendra un peu, le conseilla Karadoc.

Il lui tendit du pain et du pâté.

-         Non merci, refusa Lancelot sèchement.

-         Ah bah après, venez pas vous plaindre d’être tendu ! La nourriture, c’est la vie, je le dis toujours mais personne ne m’écoute. Vous passez à côté d’un truc, moi je vous le dis !

-         Seigneur Karadoc, c’est bien ça ? Je crois qu’il y a un truc à mon époque qui vous aurait bien plu : le chocolat.

-         Le… chocolat ? Connais pas, affirma Karadoc.

-         C’est normal, mais si un jour j’ai l’occasion de vous en trouver, croyez-moi, je vous ferai goûter, et pas qu’à vous, à tout le monde, parce que ça vaut vraiment le détour.

-         Je croyais que vous ne vouliez pas changer le cours des choses ? demanda Lancelot en souriant.

-         C’est vrai, mais un peu d’avance culinaire, ça fait pas de mal, non ? Vous n’êtes pas d’accord avec moi, Seigneur Karadoc ?

-         Complètement d’accord, affirma Karadoc en levant son verre avant de boire.

-         Culinaire, c’est pas tout ce qui se mange ? demanda Perceval.

-         Ben…si, répondit Léana.

-         Ah, parce que j’étais pas sûr, au temps pour moi.

Lancelot soupira, excédé par la bêtise de Perceval.

-         Bon, moi je vais y aller, dit Lancelot en se levant. Merci de m’avoir parlé, dame Léana.

-         Je vous en prie. Et surtout, s’il y a quoi que ce soit, n’hésitez pas à venir me voir, je pourrai peut-être vous aider.

-         Je n’y manquerai pas.

Il partit, laissant Léana avec Karadoc et Perceval.

-         Alors, il se passe quoi avec Lancelot ? demanda Perceval à la jeune femme.

-         Rien du tout, pourquoi ? demanda-t-elle.

-         Je sais pas, je trouve qu’il est bizarre, pas vous ?

-         Ouais, c’est vrai, il n’était pas comme d’habitude, renchérit Karadoc.

-         Pourquoi ? Il est comment d’habitude ? demanda Léana.

-         Je sais pas, mais il est pas pareil, répondit Perceval.

-         Vous l’avez peut-être ensorcelé et vous ne vous en êtes pas rendu compte, proposa Karadoc, continuant de manger.

-         Ou alors c’est la forêt qui fait ça, suggéra Perceval.

-         Ou c’est le fait de ne plus venir à la Table Ronde, continua Karadoc.

-         Ok, moi je vais y aller, dit Léana. Ce n’est pas tout ça, mais moi, j’ai aussi des trucs à faire, salut.

Elle se leva et partit, excédée elle aussi par la bêtise des propositions des deux chevaliers.