Monstres et compagnie

Chapitre 1 : "Tu devrais plutôt demander : Mais merde, quand sont-ils ?"

1292 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 03/11/2019 10:16

J'ai écrit cette histoire en partant d'un défi proposé ici il y a quelques temps : les duos improbables. Mais comme elle fait 18 000 mots et qu'elle est composée de cinq chapitres, je ne peux décemment pas la placer dans les défis de la deuxième chance, je me contente donc juste de la poster ici. Il s'agit d'un crossover relativement improbable entre Kaamelott et Star Trek, que j'ai mis en rating T pour cause de grossièretés (principalement, sans surprise, dans la bouche d'Arthur et de Léodagan)...

Les titres des chapitres sont des citations extraites de Retour vers le futur et le titre de la fic ne m'appartient pas (merci Disney !).

Je ne peux pas résister au plaisir d'une citation d'Astier en exergue (ouais, c'est pas faux) :


BOHORT : C'est affreux ! Sire, quittons le pays, je vous en conjure ! Les démons n'ont maintenant qu'un pas à franchir pour arriver ici !

LANCELOT : Les démons ? C'est une porte dimensionnelle qui ouvre sur le plan démoniaque ?

ARTHUR : Euh non… Juste sur l'univers je crois.

BOHORT : J'ai dit « démons » comme j'aurais pu dire autre chose !

LANCELOT : Ah oui mais c'est pas pareil... Les démons, on peut les combattre qu'avec la magie.

ARTHUR : Vous voulez dire juste avec Merlin ?

BOHORT : NOUS ALLONS TOUS MOURIR ! Partons d'ici sur-le-champ !

ARTHUR : Ah non, non, non... Moi, elle m'a dit « les pires créatures de l'univers ».

LANCELOT : Ah, ben alors c'est juste une porte qui donne sur un autre endroit d'un autre plan... Il faut s'attendre à la visite de formes extraterrestres.

BOHORT : Ah bah ça va... Excusez-moi d'avoir paniqué ! Finalement, c'est pas des démons, c'est juste les pires bestioles de tout l'univers ! Mettons deux gardes là devant et allons boire un coup !

ARTHUR : Mais vous allez la fermer, oui, Bohort ? On essaye de réfléchir !

BOHORT : Mais arrêtez de réfléchir ! Et allez faire vos valises avant qu'un gugusse ne débaroule de je ne sais quelle galaxie pour nous désintégrer !


Alexandre Astier, Kaamelott (livre II, épisode 68, "Stargate")

.....


Chapitre 1 : "Mais merde, où sont-ils ? – Tu devrais plutôt demander : Mais merde, quand sont-ils ?"


- Capitaine, je ne suis pas certain qu’il s’agisse d’une bonne idée.

La voix de Spock, comme à son habitude, ne trahissait pas le moindre état d'âme, mais la désapprobation était inscrite sur chaque parcelle de chaque cellule de chaque fibre de son corps, jusqu’à la pointe de ses oreilles.

Un grognement de mauvais augure se fit entendre derrière eux, pas trop près, mais pas trop loin non plus.

- Vous en avez une meilleure ?

Face à l'absence de réaction de son premier officier, James Kirk haussa les épaules avec fatalité.

- Alors on saute. Tous les trois. Exactement ensemble. On n'a pas le choix, conclut-il avec un aplomb qu'il ne possédait pas vraiment.

Il savait que c'était en effet une mauvaise idée. La dernière fois qu'ils avaient sauté à travers cette… cette chose, rien ne s'était par la suite déroulé comme prévu. Le Gardien de l’Eternité, c’était bien beau comme titre, mais il n’avait jusqu’ici fait que rappeler douloureusement au capitaine de l’Enterprise que rien ni personne, justement, n’est éternel. Surtout pas les femmes dont il tombait stupidement amoureux.

La question était la suivante : risquer de déchirer le tissu du continuum espace-temps, et par là même menacer leur propre futur, était-il réellement préférable à se laisser dévorer vivants par les créatures qui les poursuivaient ?

Parfois, il lui semblait que la vie d'un officier de Starfleet n'était faite que de dilemmes aussi peu réjouissants que celui auquel il se voyait confronté à présent.

Pour être franc, il était un peu fatigué.

.

- A gauche ! A gauche ! Mais non, l'autre gauche ! Mais qu'est-ce qu'ils sont cons, c'est pas possible !

- Il faut se mettre à leur place, sire. Ils ont toujours eu des problèmes avec le code.

Le roi Arthur jeta vers Lancelot un regard qui se voulait assassin (et réussissait généralement assez bien à coller les miquettes à ses interlocuteurs).

- Ils ont toujours des problèmes avec tout, vous voulez dire ? Bon, essayez de leur faire signe de choper le chef saxon discrétos par derrière. On sait jamais, hein, sur un malentendu…

Kay s'agita un instant avec ses drapeaux, de façon assez ridicule.

Evidemment, personne ne bougea. Ou alors, si, mais n'importe comment, sans aucune coordination et surtout sans le moindre rapport avec ce qu’était censé indiquer ce foutu code.

Qu'est-ce qu'ils sont cons, conclut Arthur avec un soupir.

Pour être franc, il était un peu fatigué.

.

- Bones, vite ! Ils seront là d'un instant à l'autre !

- Je n'ai pas aimé ce machin-là la première fois, je ne suis pas certain de l'aimer la seconde, marmonna le médecin, qui peinait à reprendre son souffle après leur course folle sur le plateau rocheux et considérait le Gardien de l’Eternité avec une réticence non dissimulée.

- Parce que vous croyez que notre petite virée dans le temps a été beaucoup plus agréable pour moi ? demanda Kirk, sourcils levés.

McCoy s'apprêtait à répondre, mais un hurlement à glacer le sang se répercuta sur les roches alentour et lui permit d'éviter la catastrophe diplomatique.

Edith Keeler était toujours un sujet sensible à bord de l'Enterprise.

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- Je crois qu'ils ont compris, sire ! Regardez !

Arthur haussa les épaules, blasé. Lancelot pouvait dire ce qu'il voulait, ces abrutis ne comprenaient jamais. Pourquoi il régnait encore sur cette bande de branquignoles au lieu de se casser en Andalousie, ou n'importe où loin de leurs cerveaux atrophiés, demeurait un mystère.

La destinée, blablabla, aurait dit la Dame du Lac. Peut-être. Lui, il pensait qu'il était juste maso.

- Mais si, je vous assure, regardez !

Le roi jeta un coup d'œil peu intéressé vers le champ de bataille. Ce qu'il vit le stupéfia.

Quatre soldats avaient réussi à se faufiler derrière le chef saxon et s'apprêtaient à le buter en loucedé.

Arthur retint son souffle. Peut-être une fois, rien qu'une fois dans sa vie, la chance allait finalement lui sourire.

.

Une dizaine de créatures apparurent soudainement derrière une haute pierre, toutes dents et griffes dehors. De longues griffes et des dents particulièrement bien aiguisées, dépassant d’une gueule baveuse et verdâtre. Spock, qui avait sorti son phaseur dès que le premier grognement s'était fait entendre, tira un coup à pleine puissance. Cela ne retarda même pas l'horreur sur pattes qui le reçut en pleine poitrine. La horde de lézards monstrueux continua à courir vers eux à une vitesse impressionnante.

- Il faut y aller ! s'écria Kirk en saisissant d'une main le bras de son premier officier.

De l'autre, il agrippa la manche de McCoy. Les créatures étaient presque sur eux…

- A trois. Un, deux, trois !

Ils sautèrent, sans avoir la moindre idée de l'endroit où ils allaient atterrir. Le Gardien de l'Éternité faisait toujours défiler le temps à une vitesse inimaginable pour l'esprit humain – et, n'en déplaise à Spock, vulcain. Ils pouvaient aussi bien se retrouver en pleine guerre de Sécession qu'à l'âge de pierre. Ni l'un ni l'autre ne tentait spécialement le capitaine.

Mais peut-être une fois, rien qu'une fois dans sa vie, la chance allait finalement lui sourire ?

.

Il y eut un éclair aveuglant.

Des hurlements s'élevèrent.

- Putain, mais qu'est-ce que c'est que ce merdier ?!?

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