JoJo's Bizarre Adventures : Mood For a Day

Chapitre 1 : Haru Maki

1977 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 27/01/2024 00:10













Chapitre 1


Haru Maki










Un jeune garçon accompagné d’une autre personne – Son amie ? Sa moitié ? On ne sait pas. – sont assis autour d’une table. Cette personne lui demande alors de parler de lui, plutôt inquiète, mais sa curiosité avait pris le dessus, elle voulait savoir à qui elle avait réellement affaire.


- Par où commencer..? Je me le demande, bien trop de choses se sont passées dans ma vie… Je crois bien qu’il va falloir que je commence par le commencement, soit à partir de ma naissance. Enfin, je n’ai pas grand souvenir, tu t’en doutes bien, donc ce sera assez compliqué de tout raconter.


- Hm ? Tu dis que ça ne te dérange pas ? Alors je vais commencer j’imagine…


Après avoir pris une grande inspiration et avoir longuement expiré le tout, il débute enfin :


- Tout commence alors à ma naissance, le premier Janvier de 2007, j’étais né à Kyoto, au Japon…


- Hm ? Pourquoi tu rigoles ? Je commence à peine pourtant…


- Je vois, c’est vrai que j’en ai fait du chemin depuis… Bref, je continue. J’étais né dans la famille Maki. Mon père s’appelait Tama et ma mère Tsukimi. Je ne saurais dire de quels Kanji étaient écrits leurs prénoms, j’ai oublié une grande partie de ces souvenirs, et puis je ne sais même pas écrire mon prénom. Passons. Il me semble que les premières années de ma vie étaient paisibles, enfin « paisibles », je n’étais qu’un outil pour mes parents. Ils voulaient avoir un enfant qui réaliserait leurs rêves, leurs objectifs, je n’étais qu’une « nouvelle partie + » pour eux, en quelques sortes…


- Non, ne t’inquiètes pas, je vais bien, ces larmes ne sont pas vraiment causées par leur faute, je me suis simplement remémoré un autre événement de ma vie… Vraiment, tu n’as pas besoin de t’inquiéter, regarde, ça s’est arrêté.


- Merci, c’est bien gentil… Je reprends donc… En ce qu’il concerne les débuts de ma scolarité, c’était très clairement les années les plus horribles à vivre de ma vie, je préfère de loin ce qui était arrivé des années plus tard, après tout ça m’a permis de te rencontrer, c’est bien assez… Mes parents m’inculquaient sans arrêt à la maison des choses que je n’apprenais pas encore à l’école, j’avais tout le temps deux années d’avance sur mes camarades, et c’est d’ailleurs cette avance qui m’avait coûté mes amitiés : tout le monde à l’école m’évitait, et les profs ne pouvaient me blairer. A l’école j’étais toujours isolé, je mangeais toujours seul, d’ailleurs mes bento étaient toujours à base de poisson, je déteste le goût du poisson maintenant à cause de mes parents et de ces bento, ils m’en ont dégoûté.


- Haha, oui, les pizzas calzone sont bien plus délicieuses, évidemment… Mais oui, ils me faisaient manger du poisson à longueur de journée parce que ça améliorerait nos capacités mémorielles… Je te jure, c’était un enfer. Donc… Ah oui, j’en étais là. Alors que j’étais en – je crois que c’est l’équivalent du CM2 en France, j’en suis pas certain, en tous cas j’en avais sauté des classes – mes parents commençaient à me battre parce que selon eux je ne faisais pas assez « d’efforts » à l’école, puisque je n’avais pas de notes parfaites, j’avais toujours 1 point en moins… Mais bon, je ne résistais pas, à quoi bon après tout ? Ce n’est pas un enfant de 7 ans qui allait pouvoir se rebeller contre ses parents après tout… Enfin, je dis ça, mais j’ai commencé à faire exprès de ramener de mauvaises notes pour leur montrer que je n’en avais que faire de leurs attentes pour moi.


- Oh non, je pense que c’était légitime, je ne regrette absolument rien. Et puis l’école ce n’est pas un milieu adapté pour moi, je préfère tremper dans le crime organisé, c’est dire… Allez, je continue. Les profs avaient remarqué que je faisais exprès, ils me demandaient alors si j’allais bien, ils disaient qu’ils « s’inquiétaient pour moi ». Quelle hypocrisie, vraiment, jusqu’alors ils me détestaient et me discriminaient comme mes camarades de classe. Je leur avais tout raconté alors, puisqu’à l’époque je ne portais pas de réel jugement, je croyais que leur comportement vis-à-vis de moi était normal, puis tout ce qu’ils ont dit était : « Je vois. Alors retourne travailler, sérieusement cette fois-ci. » puis ils retournaient à leur bureau…


- Ouais, c’était assez cru, mais bon, je ne vais pas les blâmer plus longtemps. C’est alors qu’en bon enfant bien éduqué et bien sage, j’ai obéi : depuis ce jour je n’ai faisais que d’obéir, je ne discutais jamais les ordres. Je ramenais alors des notes que mes parents souhaitaient voir, je continuais à subir la pression du regard et du ressentiment de mes camarades et profs chaque jour, je continuais à subir la pression des attentes de mes parents chaque seconde. Je montrais toujours un faux-sourire dès que l’on s’adressait à moi. « Il fait flipper. », « Je préfère ne pas m’approcher de lui. », « Qu’il aille crever avec son sourire. ». Voilà ce que j’entendais chaque fois qu’une personne s’approchait de moi. Tout ce que je voulais à cette époque, c’était de disparaître, je souhaitais ne jamais exister. Je voulais être oublié, je voulais être invisible, parce que j’avais peur de mourir tout de même.


- Oui, tu l’as bien compris, j’avais déjà tenté de mettre fin à ma vie. C’était en 5ème je crois, si je fais bien le rapprochement. J’avais 8 ans et comme d’habitude j’étais exclu. Mais cette fois-ci, mes camarades de classes n’étaient pas de petits enfants, c’étaient des adolescents, et on ne sait que trop bien à quel point à cet âge-là nous sommes cruels. En avril 2015, un mois après le début de l’année scolaire, certains élèves avaient dessiné sur mon bureau des trucs, je sais plus trop ce que c’était, et aussi ils écrivaient « Vas mourir », « Tout le monde te déteste », et autres idioties pareilles. Je n’étais pas particulièrement touché, après tout j’en avais l’habitude. Mais le mois suivant ils avaient collé des punaises partout sur mes affaires, mon bureau, ma chaise et même autour de ma place, c’était un véritable champ de mine.


- Non, je leur en veux pas vraiment, je vaux bien mieux qu’eux après tout. Je ne vais pas perpétuer ce cycle de haine, je ne suis pas aussi stupide qu’ils ne l’étaient. Je me demande d’ailleurs d’où ils ont pu avoir autant de punaises et aussi d’où ils ont trouvé le temps de mettre en place tout ça, c’est fascinant ce dont on est capable quand on déteste quelqu’un… Enfin…


- Oui, je pensais à ça, effectivement. Merci de me réconforter, je n’arriverai jamais à me pardonner je pense… Qu’est-ce que j’ai pu être idiot…


- Je ne veux pas savoir, qu’il y ait du bon dans ce que j’ai fait ou non, c’est une chose impardonnable, personne ne mérite de mourir, je dis bien personne. Même lui ne méritait pas un tel sort, je suis sûr que l’on aurait pu trouver un arrangement avec du temps et de la tolérance.


- Oui tu as raison, je devrais arrêter de parler de tout ça, je me fais du mal pour rien. Mais bon, suite à ça pas grand-chose n’était arrivé, j’ai été déscolarisé par mes parents parce qu’ils voyaient que l’école m’abrutissait, ils ne pensaient aucunement à tout ce que me faisaient les autres, ils n’agissaient que pour leur propre intérêt. Suite à ça donc, ils m’éduquaient avec plus d’acharnement à la maison, ils ne voulaient pas d’un prof particulier, puisqu’ils avaient déjà essayé et il avait abandonné au bout de quelques minutes à cause de l’atmosphère pesante qui régnait chez moi. Cependant, ils n’en pouvaient plus, ils en avaient marre, marre de devoir apprendre des choses pour me les inculquer ensuite.


- Leur métier ? J’ai jamais su ce qu’ils faisaient honnêtement, mais j’imagine qu’ils travaillaient dans des bureaux, des employés typiquement japonais en somme. L’année s’était donc écoulée et vient alors 2016, l’année la plus importante de ma vie je pense, puisque c’est cette année qu’ils m’avaient emmené en séjour à Rome, ils pouvaient se le permettre il paraît. Nous avions alors commencé par visiter Venise, puis ensuite nous avions redescendu vers Gênes, puis ensuite Florence et Naples, pour enfin finir à Rome. Tout se passait très bien, ils prenaient du bon plaisir à voyager, moi pas vraiment, disons que ça changeait de d’habitude, rien de plus. Mais alors que nous étions partis pour aller visiter le Vatican, je m’étais perdu dans la foule, en même temps pas étonnant pour un enfant de 9 ans haut comme trois pommes, qu’il soit normal ou qu’il soit comme moi, il se perd forcément. Je m’étais alors sorti de cette foule pour me placer à un endroit plutôt vide, mais où beaucoup de gens passent devant. Puis j’ai attendu. J’ai attendu longtemps. Deux jours. Je mourais de froid, de faim et de soif, je n’en pouvais plus d’attendre. D’ailleurs il me semble que nous étions censé retourner au Japon le jour après la visite du Vatican, donc je crois bien qu’ils m’avaient oublié ou qu’ils m’avaient abandonné, je ne sais pas moi-même. Mais alors que j’étais comme mourant, j’ai eu tout de même la force d’approcher un marché et voler du pain et des oranges, mais je m’étais fait repérer. Celui qui gérait ce stand-là n’avait même pas besoin de courir pour me rattraper, trois pas et il m’avait soulever complètement par mon bras droit. Il commençait à me gueuler dessus, je ne sais plus trop quoi, je ne comprenais pas l’italien à l’époque, puis, soudainement, un homme avait interféré : c’était Père.


- Je vais bien, c’est juste… Que c’est un souvenir que je chéris encore aujourd’hui… C’est l’un de mes plus beaux moments de ma vie, vraiment… Enfin une personne qui s’inquiétait pour moi et qui me défendait… Pourquoi ça a dû finir ainsi..?


- Oui… Je vais essayer, mais je crois surtout qu’il vaut mieux pour moi que je m’arrête là pour aujourd’hui… J’ai besoin de repos je pense… C’est assez difficile pour moi d’évoquer Père sans pleurer…


- Oui, faisons ça… Alors je pars dormir maintenant…


- Bonne nuit à toi aussi.


Et le jeune garçon ferme alors la porte, laissant cette personne seule à cette table.

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