JoJo's Bizarre Adventure : Lost Baby
Chapitre 97 : The Man who sold The World (Partie 10)
2045 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour il y a environ 1 mois
Adam : J-je suis désolé…Qu’est-ce-que j’ai fait…?
Shizuka : C’est forcément un mensonge…ça doit être ce dont parlaient mes Bells ! Ziggy, dis quelque chose !
Ziggy ; J-je…
L’homme en face d’eux commença à pouffer avant d’éclater de rire en se balançant nonchalamment sur sa chaise. Au-delà de la tension ambiante, il sonnait comme un enfant fier d’avoir fait une farce à ses camarades. Cet amusement innocent était encore plus glaçant que son cynisme.
Salomon : Vous devriez voir vos têtes ! C’est hilarant. J’arrive pas à croire que tu aies réussi à lui raconter n’importe quoi pendant si longtemps, Ziggy ! Après t’as toujours été la tête de nous trois…mais manipulateur à ce point, je pouvais pas l’anticiper !
Il se leva de sa chaise, profitant de la crise de tétanie qui traversait son auditoire. Il s’avança devant Adam, toujours couché par terre. Il leva sa jambe et frotta dédaigneusement sa chaussure contre la joue de sa proie abattue au sol. Le jeune homme à genoux ne bronchait pas.
Salomon : Tu es aussi pitoyable que dans mes souvenirs. Ta détermination tient à si peu de choses…
Salomon frappa le visage d’Adam d’un violent coup de pied. La main du jeune homme glissa et son visage cogna violemment contre le sol, faisant saigner son front. Par réflexe, Shizuka se jeta sur lui pour protéger son ami. Le Stand ailé traversa le corps de sa manieuse pour asséner un violent coup de poing sur le côté du crâne de leur hôte.
Achtung Baby : WAN !
Le visage de Salomon bougea à peine. Après avoir encaissé le premier coup, il arrêta le second net, serra le poing du Stand dans sa main humaine.
Shizuka : Q-quoi…mais alors on est toujours face au Stand…je pensais qu’on avait enfin atteint le manieur…
Salomon : Tu es plutôt perspicace pour une gamine…Ziggy, je pense qu’il est temps que tu révèles à cette petite la vérité sur Adam et toi. Si elle vous suit dans vos aventures, elle a le droit de savoir qui vous êtes vraiment…
Le gosse à l’étoile ne réagit pas. Comme une brute d’élève qui s’en prend à son souffre-douleur, Salomon lança un regard noir à Ziggy. Il hésita et ses yeux se posèrent sur Adam qui était toujours allongé au sol, à demi-conscient.
Ziggy : Si je le fais, tu ne feras plus aucun mal à Adam ?
Salomon : Je vois que tu te remets à jouer les grands frères, Ziggy. Comme c’est mignon…S’il accepte de ne plus revenir ici, je songerais peut-être à vous laisser partir sans payer un plus lourd tribut…en souvenir du bon vieux temps.
Shizuka : Ziggy, rien ne t’oblige à-
Ziggy : Arrête, petit ange. Il a raison quelque part… Si tu continues à suivre Adam et moi, tu es en droit de savoir.
Shizuka sentait que malgré la haine qui occupait leurs cœurs, les deux anciens amis apportaient une certaine valeur aux mots de l’autre, une confiance presque fraternelle.
***
Ce soir-là, l’orphelinat était en pleine effervescence. Comme tous les deux mois, un large gala de charité apportait le luxe et luxure dans le royaume de la pauvreté innocente. Ziggy était impressionné par la danse des mille couleurs et des milles étoffes dans le sous-sol habituellement si morne. Cet événement était un parfait prétexte pour rassembler les familles les plus riches du pays. Chirurgiens, avocats, industriels, parlementaires : tous étaient conviés au marché aux esclaves.
Salomon : J’ai encore eu de super notes en maths cette semaine, Monsieur Morrison ! Je vise la médaille Fields !
Salomon discutait avec un couple richement habillé. L’homme avait une moustache brune bien touffue parsemée de petits poils gris. A l’excès d’orgueil enfantin de Salomon, le vieil homme laissa un large rire s’échapper avant de se transformer en une quinte de toux. Sa femme bien plus discrète dans sa robe à col roulé lui faisait signe de se préserver.
M. Morrison : Avant que tu reprennes la société, je t’apprendrais la comptabilité…tu vas voir, tu aimeras beaucoup moins les mathématiques !
Ziggy s’approcha aussi discrètement que sa jambe boiteuse lui permettait et interrompit la discussion.
Ziggy : Salomon, tu as vu Adam quelque part ? Je ne l’ai pas aperçu depuis quelques heures… Je commence à m'inquiéter…
Salomon : Je l’ai vu au début de la soirée…il m’a dit qu’il allait chercher quelque chose dans la classe mais c’est vrai qu’il est sacrément long. Tu veux que je t’accompagne ?
Ziggy secoua la tête. Il ne voulait pas gâcher le temps de son ami avec ses futurs parents.Il lui avait raconté que les Morrison essayaient depuis des années d’avoir un enfant mais sans succès. Salomon leur avait directement tapé dans l’œil. Il paraissait tellement heureux à leur côté, d’enfin pouvoir quitter l’orphelinat. Il portait même son White Flag fièrement à son avant-bras depuis que le vieil industriel avait vanté ses capacités. Il disait qu’un Stand empêchant d’abandonner était parfait pour un futur chef d’entreprise.
Après les avoir salués, le jeune boiteux se lança à la recherche d’Adam. Il traversa les salles de l’orphelinat d’abord à un rythme lent - pour préserver sa jambe handicapée - avant d’accélérer en sentant une odeur de brûlé provenant de la salle de classe. Il avança et vit de larges flammes s’échapper de la salle de classe et commencer à envahir le couloir.
Ziggy : Adam, qu’est-ce-que tu fais ?! Il faut vite s’enfuir !
Adam restait debout, immobile, sa pupille perdue au milieu des flammes et, dans sa main, un briquet. Il ne répondait pas et se contentait de marmonner fiévreusement.
Adam : J-je suis désolé… Q-qu’est-ce-que j’ai fait…?
Sous l’effet de la fumée, Adam perdit connaissance et s’écroula. Maladroitement, Ziggy le prit sur ses épaules et courut - autant que ses jambes lui permettaient - vers le sous-sol pour prévenir les invités de l’incendie. Tout le monde était déjà en train de fuir la salle. Il arrêta un des élèves fuyards.
Ziggy : Pourquoi tout le monde s’enfuit ?!
Élève : Un appel anonyme a annoncé qu’un incendie s’était déclaré dans le bâtiment !
Il ne voyait Salomon nulle part. Il hésita à déposer son frère inconscient en lieu sûr mais si Salomon était toujours dans cet enfer, le temps pressait. Il s’engouffra dans la bouche fumante du monstre, bousculée plusieurs fois par la foule, trébuchant plusieurs fois sous l’effet du poids sur ses épaules.
Ziggy : Salomon ! Salomon !
Au milieu des volutes de fumée, Ziggy finit par distinguer trois silhouettes. En se rapprochant, il reconnut son ami qui avait le bras de Monsieur Morrison au-dessus de son épaule pour l’aider à marcher. Le vieillard toussait encore plus violemment sous les effets des vapeurs brûlantes. Il l’amena jusqu’à l’escalier avant de revenir quelques pas en arrière.
Salomon : Ziggy, qu’est-ce-que tu fais ici ?! Il faut vite qu’Adam et toi alliez vous mettre à l’abri !
Ziggy : Je ne savais pas quoi faire…J’ai trouvé Adam avec le briquet dans la main ! J’ai paniqué…je ne savais pas quoi faire !
Salomon : Attends, un briquet ? Alors c’est Adam qui..?!
Ziggy : Je ne sais pas…j-
Un terrible bruit de déchirement se fit entendre depuis le plafond. Depuis l’étage supérieur, une énorme poutre en bois fragilisée par les flammes vint percuter le sol, emportant avec elle un immense nuage de poussières, se mélangeant au gaz. La fumée envahit les poumons de Ziggy et tortura sa gorge, lui provoquant une toux incontrôlable. Quand le voile retomba, Salomon était étendu au sol sous les débris.
Ziggy : Oh non…oh non…pas ça…
Ziggy tira de toutes ses forces pour sortir son ami des décombres. Il tenta de soulever la poutre mais, après avoir bougé de quelques centimètres, elle retomba lourdement sur le corps inanimé de Salomon. Malgré la toux que la fumée lui arrachait, le jeune garçon chétif déblayait le plus qu’il pouvait. L’adrénaline était la seule chose qui lui permettait de tenir tandis qu’une tâche rouge se répandait petit à petit sur White Flag.
***
Ziggy : On a tout fait pour le sortir de là mais on a rien pu faire alors on a dû partir et…
Salomon ferma les yeux et sourit sadiquement. Il secoua la tête pour protester face à la version de l’histoire racontée par Ziggy. Il caressait ses cicatrices avec son index, son annulaire et son majeur comme pour reproduire le mouvement qui l’avait marqué.
Salomon : Ziggy, Ziggy, Ziggy…mon très cher petit-frère…tu ne peux pas t’en tirer avec une version aussi maigre de l’histoire…je suis sûr que cette chère petite fille adorerait connaître tes prouesses !
Ziggy : N-non, j-je t’en supplie…
Salomon : Si tu veux que le contrat fasse effet, il faut respecter toutes les clauses, Ziggy !
L’informateur grattait son étoile encore plus violemment qu’avant. Comme des larmes de sang, de fines perles rouges commençaient à se former en haut de sa joue. Ses yeux livides regardaient devant, perdus dans l’horizon s’étendant loin au-delà des immenses vitres.
Ziggy : Peu importe ce que j-j’essayais…je n’arrivais pas à dégager Salomon…Alors j’ai pris Adam sur mon dos…mais…mais Ziggy a attrapé sa jambe…je lui a dit de la lâcher…j’ai supplié pour qu’il n’emporte pas Adam…avec lui…mais avec White Flag, aucun de mes mots ne fonctionnait…Alors j’ai pris une brique qui traînait par terre…J’ai frappé son bras…son bras de toutes mes forces…pour le briser…mais ça n’a pas f-fonctionné non plus.
Il tomba au sol, les larmes coulant sur ses joues.
Ziggy : Alors j’ai pris un des éclats de verre brisé…Et j’ai donné un coup dans son visage pour qu’il s’évanouisse de douleur. Puis un deuxième. Et au troisième, il a enfin lâché prise…
Adam : Ziggy…
Ziggy : Je n’avais pas le choix, Adam. Si je n’avais pas fait ça, tu serais mort aussi…
Shizuka : Pourquoi tu veux me raconter tout ça ?! Ziggy n’a fait ça que pour sauver Adam ! Et Adam n’a jamais voulu te faire du mal ! Je ne sais pas pourquoi il a brûlé l’orphelinat Dante mais il n’aurait jamais voulu blesser son meilleur ami !
Un silence s’imposa quelques secondes. Salomon lança un regard noir à la fillette avant d’éclater de rire à nouveau. Des souvenirs du passé frappèrent également Shizuka. Le visage inquiétant de Salomon alternait avec celui d’Ève.
Salomon : Tu es tellement naïve…Ce soir-là, Adam a sacrifié ce qu’il pensait nécessaire. Je l’ai vu m’espionner quelques jours auparavant quand je rencontrais les époux Morrison.
Adam restait silencieux. Ses souvenirs étaient encore brouillés. Peut-être que même son assurance ployait sous le poids de ses propres erreurs.
Salomon : Il ne supportait que je sois choisi pour être adopté et pas lui. S’il a brûlé cet orphelinat, c’est qu’il a refusé que je sois heureux loin de ce putain d’endroit ! Il savait qu’il ne gagnerait jamais selon les règles de la société alors il a préféré foutre nos trois vies en l’air ! Il était incapable d’accepter que je me soulève au-dessus de la masse !