JoJo's Bizarre Adventure : Lost Baby

Chapitre 60 : Let the Skyfall (Partie 1)

2580 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 21/04/2024 13:56




Shizuka : Papaaaaaaaa, dépêche-toi à la fin ! C’est notre dernier jour à Tokyo, je veux tout voir !


Joseph : Oui, Jojo, je sais, je sais… Guns, peux-tu appeler l’hôtel pour nous excuser du retard, s’il-te-plaît ?


Le majordome alors âgé de 16 ans hocha la tête derrière les colis. Ève qui fermait la marche rattrapait les bagages qu’il laissait maladroitement tomber le long de leur route. Le visage de ce lointain souvenir féminin ne restait qu’un paysage lointain caché dans la brume de l’esprit de la jeune fille. Les pas du petit groupe les menèrent vers Shibuya Crossing, le lieu où la vie tokyoïte était toujours en effervescence et où les lumières des enseignes lumineuses des konbini et des restaurants répondaient aux tâches d’ombre que les gouttes de pluie créaient sur le bitume. Joseph lâcha la main de sa fille pour rejoindre l’arrière du cortège et discuter discrètement avec Ève. 


Joseph : Tu as pu recueillir des informations sur le dernier assassinat ? C’était aussi un milliardaire de ce que j’ai pu lire dans le journal… Quel était son nom déjà ? Icho… Ichiba…


Ève : Ichigo Hatake, 43 ans. Il était à la tête de la société Forever, un géant de l’électroménager. Comme les précédents, il avait des liens avec la mafia locale dont il se servait pour soudoyer les juges et enterrer des affaires d’agression sur ses employées.


Joseph : Forever, je me souviens que la Fondation avait collaboré avec eux par le passé… la corruption ne semble épargner aucune entreprise… mais peu importe ce qu’il a fait, on ne peut pas laisser un assassin courir et, en particulier, s’il s’agit d’un manieur.


Ève posa la main nonchalamment sur l’épaule de son employeur comme sur un collègue de bureau après une soirée bien arrosée. Le vieux Joestar qui n’était pas habitué par sa position à ce genre de geste de camaraderie déplacée, sursauta quand la main vint se poser sur son bras. 


Ève : Ne vous inquiétez pas, j’ai réussi à avoir des informations d’une source fiable. Le tueur logerait dans un hôtel à Ikebukuro, à deux pas de Sunshine City. Mon Skyfall n’en fera qu’une bouchée…


Shizuka : Hé ! De quoi vous parlez tous les deux ?!


La petite fille avait soudainement abandonné son rôle de guide du groupe pour se positionner entre les adultes qui étaient en pleines messes basses. Ses joues étaient gonflées et rouges comme si elle retenait sa respiration, signe de son agacement. Bien qu’elle feignait l’incompréhension, elle avait tout entendu et leur discussion restait gravée dans sa mémoire même des années après. 


Ève : Rien… rien du tout, Jojo ! Viens, on va passer au Owson t’acheter un taiyaki et juste après, on ira voir la statue d’Hachiko. 


Shizuka : Trop chouette ! Et après, on va à Asakusa ! Je veux voir la Kaminarimon !


Ève lui sourit et lui ébouriffa les cheveux en signe d’affection comme le fera parfois Adam au cours de leur périple. Joseph se pencha vers Ève tandis que la petite fille s’éloignait, suivie de près par leur majordome. 


Joseph : Les “taiyaki”, ce sont bien les espèces de boulettes de poulpe...?


Ève : Non, ça c’est les ta-ko-ya-ki… les taiyaki, ce sont les biscuits fourrés en forme de poisson…


Joseph : Ah oui, c’est ça ! En même temps, s’ils donnaient des noms un peu différents à leur nourriture, peut-être que je pourrais… hé ! Attendez-moi, où est-ce que vous allez si vite ?! 



Ève avait toujours été très mystérieuse. Aucun nom de famille. Âge indéterminé. Aucun passé, presque comme si elle était tombée du ciel. Tout l’entourage de Joseph avait tenté de le dissuader de prendre une parfaite inconnue comme garde du corps mais, malgré son âge avancé, le vieillard gardait son caractère bien trempé de Joestar. Il l’avait rencontré lors d’un précédent voyage au Japon. La petite famille avait été prise pour cible par quelques délinquants hésitants aux armes tremblantes. Ève était intervenue, sortant de nulle part et avait mis tous les agresseurs à terre sans même avoir à s’approcher. Ses poings les avaient touchés comme par magie et, depuis ce jour, Shizuka n’avait pu s’empêcher d’imaginer leur garde du corps comme une héroïne de Comic Books. Elle portait toujours sur elle le même collier au cristal noir qui se balançait au rythme de ses pas déterminés. 



***



Après avoir visité les échoppes bondées de touristes d’Asakusa, surplombé Edo du haut de la Tokyo Skytree et foulé l’authentique sable de l’île artificielle d’Odaiba, l’aventure tokyoïte de la jeune Joestar prenait fin devant le crépuscule du Pays du Soleil Levant. La petite famille rentrait à leur hôtel dans le quartier de Shinjuku au milieu des gratte-ciels. Malgré l’heure tardive qui aurait assommé n’importe quelle petite fille bien élevée, Shizuka continuait de bondir dans tous les sens sans se fatiguer comme une machine à mouvement perpétuel. Ève, quant à elle, se préparait à partir.


Shizuka : Hé, Ève ! Où est-ce que tu vas ?! On avait prévu de jouer à la console avec Guns ! 


Ève : Rien, Jojo. Ne t’inquiète pas, je veux juste prendre l’air… j’ai beau être japonaise, je suis plus faite pour le climat d’Hokkaido que celui de Tokyo, la chaleur et l’humidité… Brrrrrrrr, je déteste ça ! On se retrouve après, petite guerrière, explose Guns de ma part ! 


Avant même que la petite fille puisse lui dire au revoir, la femme vola vers le danger comme une justicière. Elle fit apparaître son Stand derrière elle : une longue cape noire dont l’obscurité était percée par des étoiles comme un ciel nocturne sans nuage. Elle sautait au-dessus des escaliers, rebondissait sur les murets et glissait sur les rambardes comme un chat de gouttière. Elle grimpa dans un métro de la Fukutoshin Line et arriva devant la Sunshine City, une véritable ville à l’intérieur de Tokyo avec ses boutiques, ses musées et ses hôtels. Elle passa devant le restaurant Jonathan’s et pénétra dans une ruelle, loin du tumulte des grands magasins pour rentrer dans le parking froid et humide que son informateur lui avait indiqué.  


Ève : Bon, où se cache mon guide ? Il était censé m’amener à la planque du suspect mais cet endroit est complètement vide !


Trois silhouettes sortirent de l’ombre comme pour répondre à l’exclamation de la jeune femme. Leurs trois visages étaient méconnaissables, cachés derrière du maquillage d’acteur de Kabuki pour les deux venant de gauche et de droite et d’un masque traditionnel du Théâtre Nô pour celui au centre. Ils avançaient tous en même temps comme des danseurs exécutant une chorégraphie mais dont les costumes étaient ceux d’hommes d’affaires, froids et impersonnels. 


Ève : Une embuscade… comme c’est original… mais au moins, je ne suis pas venue pour rien. On va s’échauffer un petit peu ! Alors, aujourd’hui, les signes d’eau étaient à l’honneur dans mon horoscope et si on rajoute la pleine Lune, la meilleure option est le Cancer ! 


Elle retira sa cape et l’étendit au sol d’un seul geste. Le vêtement s’évanouit dans la pénombre du parking et prit possession du sol de béton. jusqu’aux pieds des trois comédiens. 


Ève : Skyfall Cancer ! 


Au moment où elle prononça ses mots, toutes les étoiles s’éteignirent à l’unisson à l’exception de cinq, reliées par des traits lumineux, qui formèrent la forme d’un bâton de sourcier. La branche unique était sous les pieds d’Ève et les deux autres sous ceux des deux acteurs maquillés. Elle frappa de ses poings sur l’étoile et les traits lumineux brillèrent les uns après les autres comme s’ils transmettaient l’énergie d’un astre à un autre. Une onde de choc balaya les deux comédiens qui se tenaient sur les extrémités de la constellation. 


Ève : Et voilà, plus qu’un et c’est bon. Le dernier doit être leur chef, je supp-


Avant qu’elle ait pu finir sa phrase, les deux se relevèrent comme s’il n’avait reçu aucun coup et avancèrent avec la même démarche fantomatique. La garde du corps s’apprêtait à lancer un nouveau coup quand son regard se fixa sur le costume d’une des deux silhouettes. Elle sortit de sa poche une photo chiffonnée et son visage se figea.


Ève : C’est impossible. Ce costume rouge… c’est exactement le même que le PDG de Forever… il était fait sur-mesure donc ça ne peut pas être une coïncidence…


??? : Tu aurais peut-être dû réfléchir un peu avant de l’attaquer. 


Une voix était née du masque sans vie du troisième acteur. Un sourire s’entendait dans cette voix, un rire qui s’amusait presque de la situation. 


Ève : C-C’est i-impossible, le corps de Monsieur Hatake est entre les mains de la police ! Tu n’as fait qu’une contrefaçon de son costume !


??? : Oh, selon toi, il est toujours là-bas ? Ils n’ont pas dû se rendre compte de sa disparition alors… la Police Japonaise n’est plus ce qu’elle était…


Ève restait silencieuse, se répétant intérieurement que ce n’était pas possible, que tout ceci n’était qu’une mise en scène pour la déstabiliser. 


??? : Mais où ai-je la tête ? J’ai oublié de te faire les présentations… L’autre homme que tu as frappé s’appelle Bruno Humperdinck… il est à la tête d’une entreprise qui avait le monopole sur un médicament pour les malades du Sida, il a donc logiquement décidé de multiplier son prix par 50, c’est ingénieux, n’est-ce pas ? 


Ève : Humperdinck… il faisait partie des personnes sur la liste des assassinats de milliardaires ! Peu importe ce qu’ils ont fait, personne ne mérite ce que tu leur fais subir ! 


??? : Moi, je trouve ça plutôt enrichissant… ils n’ont jamais eu la chance de dédier leur corps au profit de quelqu’un, je leur donne cette opportunité. Je leur laisserais même l’ajouter sur leur CV, s’ils le souhaitent !


Ève : Tu me dégoutes…


??? : Inutile de te dire que je ne suis pas allé les tuer en prison… c’est la justice qui les a remis en liberté. Est-ce qu’ils méritaient vraiment de ne jamais payer pour leurs actes ? Mais laisse-moi terminer les présentations…


Ève : Je connais déjà Monsieur Hatake ! Je suis venu pour lui !


??? : Oh mais je le sais très bien… je parlais du corps qui est en train de te parler en ce moment…


Ève : Q-quoi ?!


??? : Tu croyais vraiment que je viendrais te parler avec mon propre corps ? Comme ce cher Joseph Joestar, j’envoie mes gardes du corps faire le sale boulot… ce n’est pas ce que tu fais ici ?


Ève : Tu ne sais rien de lui… 


Elle frappa l’étoile à ses pieds et courut vers une autre pour profiter de l’énergie de son attaque et se propulser en l’air. La jeune femme mulitpliait les coups pendant sa chute comme pour en préparer un encore plus dévastateur.


??? : Comme c’est dommage que tu m’attaques déjà, j’avais une passionnante histoire de privatisation de lacs et de destruction de la faune locale, mais j’imagine que je devrais trouver une autre personne à qui la raconter…


Ève : Boléro 5ème mesure ! 


La silhouette se liquéfia subitement dans un liquide multicolore et visqueux qui traversa le parking pour s’éloigner de l’impact du coup de poing. Lorsque l’attaque d’Eve toucha le pilier soutenant l’étage supérieur, le bâtiment trembla et une énorme fissure en forme d’étoile apparut de part et d'autre de la colonne de béton. L’onde de choc souleva ses cheveux et son collier avant de les laisser retomber calmement. 


??? : Attrapez-la ! 


Les deux autres silhouettes se liquéfièrent de la même façon et se jetèrent sur la jeune femme qui esquiva avec brio chacune de leurs attaques.


Ève : Il lui suffit d’un instant pour se liquéfier mais je pense commencer à comprendre comment il procède. Je ne vais pas les quitter des yeux et ils ne pourront plus m’échapper ! Boléro 3ème mesure !


Elle balaya les deux silhouettes qui finirent face au bitume, incapables de se relever. La dernière tenta de s’échapper mais Ève la retint, d’un seul coup, et l’envoya rejoindre les autres. Elle sourit, se sentant victorieuse tandis que son adversaire grommelait de douleur. Ève s’avança et regarda le vaincu qui gisait au sol avec dédain. 


Ève : Pour un assassin d’envergure mondial, je m’attendais à mieux. Tu n’as aucune chance contre moi. 


??? : Effectivement, il semblerait que même mon Stand ne puisse rien contre ta force. On m’avait mis en garde que tu avais une force surhumaine mais je ne pensais pas que c’était à ce point…


Ève : Dis-moi pourquoi tu en veux à Joseph Joestar ?! Je sais que tu cherches à l’assassiner ! 


??? : Je n’ai jamais cherché à le tuer, c’est toi que je voulais attirer. Tu as toujours été ma cible. 


Ève : Alors c’est lui qui t’envoie ?! Il essaye de me ramener par la force ?!


??? : Cependant, j’avoue que quelque chose m’a éloigné de mon objectif… je t’ai présenté tous mes collaborateurs mais toi… tu m’as caché un de tes alliés. Il peut se rendre invisible… mais je sens son énergie vitale près de la voiture là-bas…


Ève : Non… Jojo m’a suivie jusqu’ici ?! Vite, va te mettre à l’abri ! Cours ! 


??? : Alors, comme ça, c’est la fillette Joestar derrière cette étrange énergie ? 


Perdant sa concentration, Ève les quitta du regard un instant, laissant l’occasion à la peinture de retrouver sa forme liquide et de serpenter sur le sol vers la petite fille recroquevillée. 


??? : Voyons si tu es capable de vous défendre toutes les deux, Ève ! 





Nom du Stand : Skyfall』(スカイフォール)

Nom du manieur : Ève


“Skyfall” est représentée par une cape noire obscure recouverte d’étoiles. Lorsque le manieur recouvre une surface à l’aide du Stand en donnant le nom d’une constellation, les étoiles disparaissent à l’exception de celles formant le dit dessin. Si une de ses étoiles subit un choc, l’énergie peut être transmise à un autre astre de la constellation. La surface recouvrable par le Stand est bien plus grande que la cape en elle-même et peut s’étendre jusqu’à 50 m2 



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