JoJo's Bizarre Adventure : Lost Baby
Chapitre 54 : Road To Nowhere (Partie 10)
2124 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 09/03/2024 19:27
Shizuka : Ève ! Ève ! Où est-ce-que tu es ? Èveeeeeeeeee !
La petite Shizuka était alors âgée de 5 ans et gambadait dans la grande propriété des Joestar qu’ils possédaient dans les alentours de Manchester. Elle se rendit jusqu’à la salle de repos du personnel où une jeune femme frappait dans un punching ball, luisante de sueur. Les souvenirs qui précédaient le drame étaient flous et le visage de la femme ne lui apparaissait plus que par une forme vague dont la douleur et le chagrin avaient effacé les couleurs.
Shizuka : Ah ! Tu es là ! Je t’ai cherché partout et t’étais nulle part ! Mais j’ai même pas pleuré ! Ou alors, juste un tout petit peu… Regarde, j’ai trouvé une coccinelle !
La jeune femme essuya son visage invisible avec une serviette et prit la petite fille dans ses bras en faisant attention de ne pas écraser la nouvelle amie de Shizuka.
Ève : Oh désolée, Jojo, ma petite guerrière ! J’étais en train de m’entraîner et j’ai pas vu le temps passer… Elle est toute mignonne ! Tu sais qu’on dit que les coccinelles portent bonheur ? C’est le signe d’une belle journée qui commence.
Shizuka : Trop chouette alors, merci Madame la coccinelle… Dis, dis ! J’avais une question !
Ève : Elle ne peut pas attendre un peu ? J’étais en train de finir mon enchaînement, il ne me manquait plus que-
Face à elle, deux yeux suppliants étaient apparues devant elle auxquels elle aurait tout le mal du monde à ne pas céder. Elle souffla en retirant ses gants. La mémoire vacillante de Shizuka n’arrivait pas à retranscrire si elle avait cédé à son caprice de manière amusée ou agacée.
Ève s’assit en tailleur et la petite Joestar la rejoignit, le dos se reposant sur un des genoux de son aînée.
Ève : Alors, petite chipie, c’était quoi ta question si importante ?
Shizuka : Euh… alors en fait… tu sais… tu te bats toujours contre des méchants… et puis, ils sont souvent beaucoup plus grands et forts que toi… mais comment tu fais pour ne pas avoir peur d’eux ?!
Ève : Oh… et bien, c’est simple. J’essaye simplement d’oublier qu’ils sont plus forts et plus grands que moi !
Shizuka : Heeeein ? Mais comment c’est possible ?!
Ève : Ahah… je comprends que ça puisse te surprendre mais n’oublie pas que peu importe la taille ou la puissance de ton adversaire, il a toujours des faiblesses ! Et parfois même, tu peux retourner ses forces contre lui !
Shizuka avait les yeux admiratifs devant l’héroïne qui expliquait comment elle triomphait de l’adversité.
Shizuka : Mais…mais si c’était un géant ! Tu ne pourrais pas le battre comme quelqu’un de normal !
Ève : Hum…c’est vrai ça, comment je pourrais faire…?
Son visage effacé se posa sur son poing en prenant une pose caricaturale de réflexion et en faisant mine de se creuser les méninges. En réalité, elle faisait surtout ça pour amuser la petite fille.
Ève : Ah, je sais ! Jojo, tu veux bien me prêter ta nouvelle copine un petit peu?
Shizuka : Bien sûr…Allez on descend, mademoiselle !
La petite coccinelle marcha le long du dos de la main de son ancienne hôte avant d’atteindre sa destination : la paume d’Ève. Shizuka regardait sa nouvelle amie gambader sur les routes, les plaines et les montagnes que formaient la main de la jeune femme. Cependant, après quelques secondes, Eve referma violemment la main faisant disparaître le pauvre insecte dans un piège mortel.
Shizuka : M-mais Ève ! P-pourquoi t’as fait ça…la…la pauvre co-co-coccinelle…
Les yeux de la petite fille commençaient à déborder de larmes. La jeune Joestar avait toujours été une enfant très sensible à la souffrance qui l’entourait et qui exécrait toute forme de violence.
Ève : Oh n-non ! C-calme-toi, elle va bien, regarde !
Elle ouvrit sa main pour révéler l’insecte aux points noirs totalement intact comme si le poing ne s’était jamais refermé sur elle. La malice de son regard et le calme de son sourire arrivait presque à percer la mémoire brouillée de la jeune fille. Shizuka séchait ses larmes en frottant ses poignets contre ses yeux rouges.
Shizuka : M-mais c-comment tu as fait ? Je l’ai vu se faire écraser…
Ève : Non, en réalité, tu ne l’as vu que disparaître sous mes doigts et, de ton point de vue de géante, mon poing fermé était une presse prête à écraser la pauvre coccinelle mais… pour elle, de son point de vue de petit insecte, ma main est pleine de creux, de bosses, de lignes dans lesquelles elle peut se cacher pour se protéger du danger ! Autrement dit…
Shizuka : Être géant est une faiblesse parce qu’on voit le monde que sous cet angle !
Ève : Hey ! Bien joué, tu commences à comprendre la force et les faiblesses, les remèdes et les tares, les qualités et les défauts…tout ça, ce ne sont que les deux faces d’une même pièce !
Shizuka : C’est un cookie ! Pas une pièce ça !
La jeune femme pour expliquer sa métaphore avant pris un biscuit aux pépites de chocolat et le retournait dans les deux sens pour imiter les faces d’une pièce. Derrière la brume mémorielle, seul le son d’un petit ricanement se fit entendre.
Ève : Très bien, tu as gagné…j’avais prévu de t’offrir des cookies pour ton goûter mais vu que ma chère Jojo veut jouer la plus maline, je vais les manger toute seule…nah !
Shizuka : Hé ! C’est pas juste ! Donne m’en un aussi s’il-te-plaîîîîît !
Le souvenir s’effaça sur l’image d’elle-même des années plus tôt en train de poursuivre Ève ou plutôt une vague image d’elle. Finalement, avait-elle vraiment cessé de lui courir après?
***
Adam : Jojo… Jojo !
Elle fut tirée de ses pensées par les appels et les grands gestes répétés d’Adam qui avaient perçu peu à peu le voile qui recouvrait ses tympans et ses yeux.
Adam : Ah, tu reviens à toi ! Dès le moment où tu as vu cette coccinelle se poser sur ta main, tu t’es comportée comme si on était tous invisibles !
Ses yeux se posèrent sur le dos de sa main sur laquelle se déplaçait une petite demoiselle insecte, gravissant les montagnes et les vallées le long des phalanges de la jeune fille.
Shizuka : Désolé, à cause de la pression, je me suis perdu dans mes pensées mais tout va bien ..!
Adam : Tu es sûr ? Tu sais, si tu as besoin de nous, on est tous là.
Job : C’est vrai, pour une fois, il a raison. Il n’y a aucune honte à vous sentir mal, Signorina.
Babylon : C’est vrai, on a affronté toutes ses épreuves ensemble alors on va réussir ensemble !
Kobain : Baby est un peu niaise mais je suis d’accord avec elle. Tu peux nous faire confiance.
Shizuka : M-merci beaucoup, les amis…je pense que j’ai trouvé un moyen de nous en sortir ! Job, il va falloir que tu m’écoutes…je vais t’indiquer où nous rendre !
Elle se tourna vers l’avant du véhicule et ramassa ses dessins qui leur servaient à comprendre l’anatomie du titan sur lequel ils vivaient. Cependant, elle se figea un instant. Ses feuilles se mouillèrent en deux endroits avant que ses lèvres se mettent à murmurer quelques mots à peine audibles.
Shizuka : E-elle vous aurait tous adorés…
La Mystery invisible n’était qu’une ombre sans objet qui arpenta la plaine irrégulière et sinueuse à la recherche d’une issue jusqu’à qu’elle se retrouve bloquée par un gigantesque canyon.
Kobain : Et maintenant, c’est quoi ton plan, gamine ?
Shizuka : Vous allez voir ça…Ce géant ne verra rien venir !
***
Quelques minutes après, Tennessee était en train de mettre en place tous les préparatifs de la fête pour sa petite America. Il sortit un gâteau au glaçage maladroit où le nom de la fillette était inscrit avec du coulis rouge d’un trait hésitant. Le père de famille se dirigea ensuite vers la commode dont il tira une petite robe de princesse bleue. Il l’étala soigneusement sur la chaise devant le cadre comme s’il voulait qu’un fantôme la possède.
Tennessee : Voilà ! Avec ça, tu seras toute belle, ma chérie. Essaye de ne pas la tâcher avec ta part de gâteau.
Des cadeaux multicolores étaient disposés au quatre coins de la pièce. Coupé du monde, Tennessee avait eu toutes les peines du monde à réunir tous les éléments nécessaires à la fête mais ce jour était spécial, il était prêt à tout pour le rendre parfait. Sa main s’empara du briquet et l’approcha des bougies comme il l’avait fait des années plus tôt. Cependant, à la place d’une chaleur au bout de ses doigts, il sentit un frisson dans son cou.
Kobain : Comme c’est gentil, tu nous as même préparé un gâteau pour nous souhaiter la bienvenue.
Une mystérieuse plume tomba au sol et son ancien garde du corps apparut derrière lui, une dague de cristal contre sa nuque.
Tennessee : K-Kain, Q-qu’est-ce-que tu fais ici ?! Vous auriez dû mourir écrasé par la main de Ventura Highway !
Kobain jouait en faisant danser sa lame sur le cou de Tennessee.
Kobain : Ventura Highway ? Alors c’est ça le nom de ton Stand?
Tennessee : Tu peux arrêter le cinéma que tu sors à tous les autres ! Je sais très bien que tu es incapable de tuer qui que ce soit, Kain…
Kobain : Le Kain dont tu parles a disparu et c’est un frère inquiet pour sa sœur qui a pris sa place. Un frère qui serait prêt à tout pour lui laisser une chance de vivre heureuse.
Tennessee : Finalement, on est pareil tous les deux… On se contente de tuer pour protéger ceux qu’on aime.
Kobain : J’aurais aimé régler cette histoire sans aucune mort sur la conscience, crois moi…mais je sais très bien que tu essaieras de les poignarder à la première occasion.
La respiration de Tennessee se coupait progressivement. S’il mourrait aujourd’hui, tous ses efforts pour garder ses souvenirs auraient été vains. Il fouilla dans la poche de son pantalon et trouva une ultime salvation dans le briquet qu’il tenait plutôt et qu’il avait machinalement rangé à l’intérieur. Il devait gagner encore un peu de temps.
Tennessee : Tu as oublié que tu étais censé me protéger !? C’est le rôle que t’as confié Monsieur Giovanna ! Tu t’apprêtes à trahir la Passione !
Kobain se mit à sourire de la même façon qu’il le faisait quand il jouait Kain. Sa main se crispa sur sa lame et il ferma les yeux comme pour se protéger de ce qu’il allait faire. L’air se cristallisa sur la pointe de la dague pour la prolonger et lui donner la taille d’un glaive.
Kain : J’espère que tu es prêt… Tennessee, il est grand temps que je mette fin à cette tuerie qui ne mènera personne nulle part. Je vais faire ce que je n’ai jamais eu le courage de faire. Je démissionne.
Tennessee trébucha et percuta la table devant lui. Il se mit au dos à l’un des pieds de celle-ci en tremblant comme un animal pris au piège. L’arme prédatrice sauta sur la gorge tétanisée de sa proie avant de se figer à son contact.
Shizuka : Kiss From A Rose !
Des ronces roses empêchaient la bête enragée d’aller plus loin. Du vide avait surgi la jeune Joestar regardant les deux hommes avec les yeux rougis par les larmes et la peur.
Shizuka : K-Kobain, qu’est-ce-qui se passe ?