JoJo's Bizarre Adventure : Lost Baby

Chapitre 32 : Check the Rhythm (Partie 4)

2190 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 04/09/2023 02:40



Pendant quelques secondes, le silence régnait. Seules les notes chaotiques de la mélodie qui résonnaient perpétuellement rythmaient la bataille de regards que se livraient les assaillants. Derrière le voile invisible, Adam jubilait de voir enfin l’affrontement arriver à son terme : plus de stratagèmes et de pièges vicieux, un simple combat de Stand de courte portée en face à face. Aucun endroit pour se cacher à part quelques voitures fleurissant dans le parking désert. Il avait l’impression de prendre part à un duel entre cowboys où le premier qui se déciderait à dégainer serait victorieux. 


Job : Cela me fait plaisir que nous soyons réunis. Je suis désolé de ne pas avoir pu venir plus tôt mais vous comprenez, il fallait que je vous teste avant. On ne déplace pas Leonardo DiCaprio pour un film à petit budget. 


Adam n’allait pas réagir à une provocation aussi grossière. Il restait calmement caché, attendant l’occasion de jaillir sur sa proie comme un fauve. Shizuka, quant à elle, était beaucoup moins calme. Le colosse qui se tenait devant eux l’impressionnait tant que l’on pouvait presque voir ses tremblements invisibles. 


Job : Mon Stand se nomme “Check the Rhythm''. Il a comme capacité de pouvoir contrôler le rythme des évènements du moment qu’il provoque un son. J’ai simplement besoin d’associer le son à une des touches de mon clavier et à chaque fois que je la toucherai. Le son retentira et l’évènement se reproduira. 


Il faisait toujours face à son public inexistant qui cherchait une faille dans sa garde, n’écoutant qu’à moitié ses explications.


Job : Cependant, un détail vous a sûrement échappé. Je ne peux pas contrôler tous les sons. Les seuls que je peux “enregistrer” sont ceux qui perturbent la “mélodie du monde”.


Shizuka ne comprenait pas où il voulait en venir. Le monde avait-il vraiment une mélodie ? Une forêt remplie d’oiseaux chantants peut-être mais le brouhaha issu de la synthèse du chaos urbain pouvait difficilement être considéré comme un concert. Elle préférait même l’espèce de vieux rock insupportable qu’Adam mettait toujours dans la voiture aux bruits des klaxons.


Job : Un penseur de la Renaissance, Galilée, disait que le monde était écrit en langage mathématique et qu’y a-t-il de plus mathématique qu’une musique ? Absolument rien ! L’Univers est constamment en chanson et seul mon Stand me permet de l’entendre, de le ressentir dans chacune des molécules de mon corps. Le but de mon existence est de rendre le requiem de l’Univers parfait sans aucune RATURE ! 


À ce moment précis, Adam comprit que c’était le moment de passer à l’attaque. Le jeune français se mit à courir profitant de l’invisibilité permise par Achtung Baby pour se rapprocher le plus possible de son adversaire. Il ne pouvait sortir le poing de son Stand qu’au tout dernier moment pour ne pas trahir son attaque. Il allait enfin pouvoir mettre fin à ce maudit affrontement et mettre Jojo en sécurité. Son ennemi affichait un air calme, beaucoup trop calme. Comment pouvait-il rester aussi serein alors qu’une attaque pouvait arriver d’un moment à l’autre ? C’était le même regard hautain qu’avait l’autre italien qu’il avait affronté quelques jours plus tôt. Il détestait ce foutu regard. Heureusement qu’il allait le décoller de son visage en quelques secondes à peine.


Adam : Light Butterfly !! Frappe de toutes tes forces et déchaîne le chaos contre lui !



Il entendit un étrange son avant de frapper. Rien à voir avec le bruit d’un os qui se brise ou d’une mâchoire qui se disloque sous la force d’un coup de poing. Non, rien de tout ça. Un cri étrange. Mi-animal, mi-humain. Mélange de rage et d’un râle de douleur. Un cri aussi désagréable et surprenant que la douleur qu’il endurât ensuite. Un chien était accroché à son bras, déchirant la chair et écrasant les muscles avec acharnement.


Job : Savais-tu qu’il y avait en moyenne 4,5 millions de morsures de chien par an dont une cinquantaine de mortelles ? Bien sûr, mon Stand fait un petit peu monter ces statistiques. Il y a quelques temps, j’ai eu le malheur d’assister à une femme se faisant attaquer le bras par son chien sûrement enragé. Le canon que le chien et elle chantèrent fut un son si intriguant que je n’ai pu résister à la volonté de l’ajouter à ma collection. De toute façon, la pauvre bête aurait été euthanasiée. 


Adam frappa le chien dans la gueule et se dépêcha de se cacher derrière un immeuble, toujours invisible malgré son bras ensanglanté. 


Adam : Le fumier, il m’a forcé à frapper un chien avec Light Butterfly… C’est de ma faute, j’aurais dû vérifier les alentours avant de foncer tête baissée. Et Shizuka avec qui je ne peux pas communiquer... J’espère qu’elle va tenir le coup le temps que je lui règle son compte !



***

Job se sentait déjà gagnant. Il avait poussé son ennemi à la retraite en une seule attaque et il avait percé sa défense qui paraissait insurmontable. Pour affronter un ennemi invisible, rien n’était mieux que d’utiliser l’odorat d’un chien ou l’ouïe humaine. Il ne pouvait voir son ennemi mais le ressentait dans ses tympans : une main tremblante qui tente de se tenir à un mur et gratte le ciment, des gouttes de sang qui tombent au sol l’une après l’autre battant un rythme quasi parfait. Quelle douce mélodie ! La silhouette bleutée de son Stand émergea à ses côtés et il fonça vers l’arrière du bâtiment où se trouvait son ennemi.


Check the Rhythm : CRESCEN-DO-DO-DO-DO-DO-DO-DO-DO-DO


 Son Stand ruait de coups de poings tout ce qui pouvait se trouver derrière ce mur à une vitesse impressionnante. Chacun de ses coups était marqué par une exclamation plus forte que la précédente. Il avança d’un pas pour regarder le torrent de sang de son ennemi que ses attaques avaient extrait de la silhouette invisible mais, à sa grande surprise, le décor était vide. 


Job : Q-Qu’est-ce-qui se passe ? Où est-il ? Il est censé être là !! J’entendais son sang tomber à terre !! 


Son regard balaya le décor pour chercher une réponse et il vit comme apparaissant par magie de l’eau qui tombait goutte à goutte pour tromper son ouïe. Il tourna la tête par réflexe et aperçut un message écrit en lettre de sang : “Jojo, rends le robinet invisible et laisse l’eau tomber goutte à goutte”. 


Job : Un robinet ?! Il doit être là pour brancher un tuyau d’arrosage ! Mais du coup les bruits de grattement sur le mur… Il a eu le temps d’écrire tout ça !? Alors je suis tombé dans leu-


Avant de pouvoir finir sa phrase, la silhouette en armure apparut et lui asséna un énorme coup dans l’abdomen que son Stand peina à encaisser et il fut envoyé dans le décor avec violence. 



***

Après le coup de poing, Shizuka et Adam se sentaient gagnants. Pour économiser ses forces, elle retira l’invisibilité qu’elle maintenait maintenant depuis de nombreuses minutes. Elle poussa un long soupir de soulagement pendant qu’Adam souriait fièrement de s’être débarrassé d’un ennemi qui paraissait insurmontable.


Job : Je vois que visiblement… ça risque d’être plus dûr que prévu… de venir à bout de vous deux…


Il se tenait devant eux, tenant péniblement sur ses deux jambes, du mystérieux sang noir coulant de la commisure droite de ses lèvres. Son regard brûlait d’un mélange de rage et de fascination. Il soupirait entre chacune de ses phrases.


Adam : Comment peut-il encore tenir debout ? I-il devrait avoir tous les os de son corps brisés…Et ce sang noir. Ce type n’est pas humain, c’est forcément une sorte de monstre ! 


Shizuka : Adam ! Vite, qu’est-ce-qu’on fait ?!


Adam : Laisse-moi le temps de réfléchir ! Je peux pas tout prévoir ! 


La jeune Joestar repéra que les doigts du manieur s'apprêtaient à parcourir son piano à nouveau, signe qu’il préparait une nouvelle attaque.


Shizuka : Il prépare quelque chose ! Adam, trouve une solution! 


Adam : Je ne sais pas, essaye de penser par toi-même un petit peu ! Commence par nous rendre invisibles !


Shizuka : Compris !


Les ailes d’Achtung Baby tentèrent de se déployer mais un rayon de lumière et une terrible douleur traversa l’aile droite. Une gerbe de sang jaillit du dos de Shizuka. Le jeune français et la fillette poussèrent le même cri. Par empathie, le même foudroiement parcourut Adam comme s’il avait également reçu la balle. 


Job : Je vois que tu comptais encore sur elle pour te sauver…Dommage que tu l’aies autant maternée, son Stand a un potentiel incroyable mais sans tes conseils, elle ne vaut rien. Tu es un bien piètre professeur et un bien piètre stratège. Elle a payé le prix de ton incompétence. J’ai gagné ! Privée de vos bruits parasites, l’ode de ma victoire n’en sera que plus belle ! 


Adam : Tu fais erreur, malheureusement pour toi…


Job : Qu’est-ce-que tu racontes ? Tu cherches encore à te débattre ? Tu es le seul que je suis supposé tuer. La fille peut rester vivante mais…si tu continues de t’acharner, tu risques simplement de la blesser davantage, tes cours prennent fin ici.


Adam : Tu as raison sur un point : je suis un piètre professeur. Je me suis trompé sur toi. Ta tare n’était pas ta paresse mais ta rancœur. Tu es dévoré par une haine et un orgueil qui te consume de l’intérieur…mais tu as faux sur autre chose…


Job : Et quoi donc ? Fais-moi rire avant que je t’achève !


Adam : Mes qualités de stratège. J’ai toujours un coup d’avance sur toi depuis que j’ai saisi la nature de ton Stand. Dis-moi, tu n’as pas l’impression que l’air s’est humidifié depuis que nous discutons ? 


Job : Qu’est-ce-que tu rac-


Job s’arrêta net. Il la sentait aussi bien sur sa peau que contre son tympan. Puissante comme un coup de marteau sur une enclume, comme un coup d’étrier sur un cheval sauvage, une goutte d’eau avait percutée sa peau, suivie par cinq, dix, cinquante autres. 


Job : De la pluie ? Mais il ne devait pas y en avoir avant plusieurs jours… 


Adam : Je te présente mon fidèle “Cloudy”. C’est un petit papillon qui peut voler jusqu'aux nuages et, lorsqu’il les atteint, ses battements d’ailes si harmonieux sur terre deviennent de véritables tornades, éclairs et blizzards. 


Job : De toute façon, ça n’a aucune importance, je vais quand même te pulvériser. Check the Rhythm, att-


Il avait beau essayer, impossible de se concentrer avec toutes ses perturbations autour de lui. Elles étaient comme des millions de fausses notes dans sa mélodie de victoire. Il se tenait la tête comme pris par de terribles migraines. 


Adam : Ce n’était pas ta seule erreur malheureusement. Un vrai combattant ne déclare jamais sa victoire avant d’avoir vraiment triomphé. 


Il prit le corps inconscient de Shizuka dans ses bras pour la porter vers un lieu sûr où il pourrait la soigner le temps que l’averse passe. Il devait se rattraper d’avoir été un si mauvais mentor pour elle et d’avoir été si agressif quelques minutes plus tôt. Son état était sa responsabilité. 








Nom du Stand : Cloudy』(クラウディー)


Nom du manieur : Adam Polnareff 


“Cloudy” n’est pas un Stand à proprement parler mais une partie d’un Stand qui est lié à Light Butterfly de la même manière que “Sheer Heart Attack” pour “Killer Queen” dans Diamond is Unbreakable. Il prend la forme d’une papillon de taille normale qui apparaît dans le creux de la main du Stand et qui n’a aucune capacité offensive. La seule chose qu’il est en mesure de faire est de perturber la météo en se déplaçant jusqu’aux nuages. Il est difficile, même pour le manieur, de contrôler cette perturbation et de savoir s’il en naîtra une tempête de neige, un orage ou une petite averse printanière. Il a une portée techniquement illimitée même s’il prend un certain de temps à atteindre les plus hautes altitudes.

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