JoJo's Bizarre Adventure : Lost Baby

Chapitre 21 : It’s not Unusual (Partie 1)

1624 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 27/05/2023 21:34




Pendant que son père décrivait avec passion chacun des véhicules à ses acheteurs, le jeune Iz regardait tendrement la jeune Joestar. Elle avait dans ses yeux une détermination sans faille qui attirait le jeune adolescent. Son visage aurait fait craquer n’importe quel garçon de son âge mais ses yeux étaient sans aucun doute le joyau le plus précieux qui existait sur cette Terre. Il sentait le regard pesant et empli de jugement de l’autre qui l’accompagnait. C’était apparemment un client régulier mais sa platitude le rendait quasiment invisible. Ismaël n’avait eu aucun problème à ignorer ses présentations et n’avait aucune volonté de connaître son nom. Son père, lui et les deux visiteurs s'assirent sur de vieux barils d’essence et commencèrent à discuter de tout et de rien autour d’une tasse de thé bien chaude.


M. Jones : Donc c’est ta petite sœur, c’est bien ça ?


Shizuka : Non !


Adam : Oui ! 


Les deux acolytes avaient répondu de concert, avec une synchronicité qui n’avait d’égale que l’opposition de leurs réponses. “Évidemment” s’était dit le jeune amoureux. Comment une fille aussi fantastique pouvait avoir un frère aussi pathétique ?  




M. Jones : Huuuuum…


Adam : Ahah c’est-à-dire que…en réalité…ce n’est pas VRAIMENT ma petite sœur, c’est celle d’un ami…et je me suis dit que…je pourrais lui offrir des petites vacances en camping-car…


M. Jones : Écoute, Adam. Tu sais que je t’ai toujours soutenu même quand il fallait venir te chercher au commissariat pour rattraper tes conneries mais par pitié, n’emporte pas cette fille dans des histoires qu’elle pourrait regretter. Est-ce-que ça en vaut vraiment la peine ? 


Adam se leva. Son visage prit tout à coup un air grave et il attrapa la main de sa jeune acolyte, prêt à partir. 


Adam : Je fais ce que je juge être bon, Monsieur Jones, pour elle comme pour moi. J’ai toujours agi dans l’intérêt de ceux que j’aimais et je continuerai d’agir ainsi. 


M. Jones : Du calme, Adam, je ne voulais pas…


Adam : Au revoir, Monsieur. 


Le vieillard semblait désarçonné devant la réaction du jeune homme. Il l’avait vu grandir et savait qu’il avait un bon fond mais sa personnalité l’avait toujours amené à s’attirer les problèmes. Dans la rue, un enfant ne vivait pas, il survivait péniblement. 


Son fils ne semblait pas penser les mêmes choses du comportement du jeune homme. Cet homme était suspect et il était tout bonnement impossible que sa belle promise puisse traîner avec ce genre de caïd de son plein gré. Il ne fallait pas mélanger l’ivraie et le bon grain. Il devait la manipuler, la menacer, la torturer pour l’obliger à supporter de telles conditions. Son destin était clair : le Seigneur avait mis cette demoiselle en détresse sur sa route pour qu’il puisse prouver sa valeur. Il attendit qu’ils soient tous les deux sortis de l’entrepôt et qu’ils soient montés dans leur fameuse “Mystery Machine”. Il écoutait leur discussion, caché derrière des vieux barils rouillés. 


Shizuka : Je t’ai trouvé dur avec ce pauvre Monsieur Jones. Il s’inquiétait simplement pour nous… En plus, il avait l’air de vraiment tenir à toi. 


Adam : J’en suis conscient mais, pour l’instant, on ne peut pas se détourner de notre objectif. Je suis prêt à faire tous les sacrifices pour qu’on réussisse. 


Depuis sa cachette, le jeune Iz ne percevait que des bribes de conversation mais il était clair que la pauvre fille était sous le joug de cette brute épaisse. Il devait agir au plus vite et se débarrasser de cette menace pour sa bien-aimée. Le kidnappeur était au niveau de la grande porte du hangar, juste en dessous de la lettre M. Si seulement elle pouvait se décrocher et lui tomber dessus. Il devait y avoir un moyen de provoquer leur chute, celle de la lettre et celle du tortionnaire. Heureusement pour le héros d’un jour, sa bonne étoile brillait au-dessus de sa tête et un camion était en train de sortir d’un entrepôt adjacent en marche arrière. Il se faufila en restant caché aux yeux de Shizuka et Adam et s’adressa au camion qui manœuvrait.


Iz : Monsieur ! Si vous voulez, je peux vous guider ! Cela vous facilitera la tâche. 


Conducteur : Oh, je veux bien mon p’tit, ça va bien m’aider. 


Son plan était parfait : il lui suffisait de guider le camion pour que le haut de la remorque percute l’enseigne et que la lettre tombe directement sur le monstre qui était trop occupé à discuter avec sa victime pour s’occuper du châtiment céleste qui allait s’abattre sur lui comme une épée de Damoclès.


Conducteur : Hein ? Qu’est-ce-qui se passe ? Le camion ne veut plus avancer ?! 


Iz : Quoi ?! 


Conducteur : Il doit y avoir quelque chose qui bloque une de mes roues arrières. Tu peux aller voir, p’tit, et la dégager s’il te plaît ? 


Iz : Mais si je fais ça, ils vont me v-


Il fallait agir vite. Son plan parfait était en train de s’écrouler sous ses yeux. Il tenta de se faufiler discrètement caché par la remorque du camion pour repérer ce qui clochait avec la roue. Le camion avait simplement roulé sur une chaîne qui s’était prise dedans et avait bloqué la rue. 


Iz : Aucun problème pour un héros comme moi. J’ai des muscles assez forts…pour…retirer cette chaîîîîne qui…bloque la roue…


Visiblement, même sa force incroyable ne lui permettait pas de déloger la roue avec facilité. Il n’avait plus beaucoup de temps devant lui avant qu’ils ne finissent leur discussion et que l’occasion de terrasser ce maudit monstre disparaisse. Ses muscles se contractèrent et il sentait que l’objet se dégageait lentement. Les efforts surhumains qu’il déployait ne lui permettaient de ne la faire bouger que de quelques millimètres. Il redoubla d’effort et serra la chaîne avec toutes les forces qu’il lui restait et, d’un coup sec, la tira en dehors de l’emprise de la roue. Cependant, ne contrôlant pas sa force, il fut envoyé en arrière et percuta des barils rouillés qui se trouvaient derrière lui provoquant un fracas monumental. 


Shizuka : Adam, t’as entendu ça ?! Il y a quelqu’un de caché derrière le poids lourd ! 


C’était fini. Il allait tomber dans les griffes du monstre et le preux chevalier allait échouer sa quête. Il n’avait pas le temps d’aller se cacher plus loin et allait se faire découvrir.


Shizuka : Tu crois que c’est un ennemi qui nous espionne ? Attends, ne bouge pas ! Je vais aller vérifier.


La fille marcha tout doucement à l’arrière du camion et d’un coup fit un bond pour surprendre celui qui se dissimulait de l’autre côté. Cependant, elle ne tomba que sur des barils tombés à terre et pas la moindre trace d’un espion. Elle décida donc de rebrousser chemin. 


Shizuka : Euh…finalement il n’y avait personne…mais qu’est-ce-qui a pu faire autant de bruit ?!


Adam : Sans doute des rats, c’est pas inhabituel d’en croiser, y en a pas mal par ici. Bon, tu viens ? On a pas toute la journée !


Shizuka : Des rats capables de faire tomber des barils ? 


Adam : C’est des très gros rats.


Shizuka : Beeeeurk, je sais pas comment t’as fait pour passer ton enfance ici…


Adam : On s’y habitue. Et puis il y a des rats à Paris depuis le Moyen-Âge donc franchement, je pense qu’ils ont beaucoup plus leur place ici que toi, mademoiselle la touriste américaine.


Shizuka lui tira la langue en réponse à sa provocation et monta dans la “Mystery Machine”. Adam quitta l’endroit où allait s’abattre l’épée de Damoclès pour monter lui aussi à l’avant du camping-car.


Adam : Bon, c’est parti ! On va se faire une nouvelle garde-robe pour le voyage !


Shizuka : OH MY GOD ! Tu m’as pas prévenu ! J’ai aucune idée de quoi m’acheter !!


Pendant que le véhicule démarrait, Iz sortait de sa cachette sous le camion. Il avait eu chaud. Sa bien-aimée avait failli le remarquer en train de les espionner. Cependant, sa tentative parfaite de se débarrasser du gêneur avait échoué. Tout ça à cause de ce maudit camion. 


Conducteur : C’est bon, p’tit, je peux y aller ?!


Iz : Oui, oui vas-y, fais ce que tu veux.


Le camion démarra sèchement et recula d’un seul coup. Le haut de la remorque frappa comme prévu la lettre M la faisant tomber. Il y eut un bruit lorsqu’elle percuta le sol, suivi d’un long silence, suivi d’un cri. Un long cri. On peine à imaginer la douleur que cela doit produire de recevoir une lettre métallique de plusieurs centaines de kilos sur le pied droit. En tout cas, même si la douleur doit être atroce, elle ne semblait pas suffisante pour calmer les ardeurs du jeune amoureux. 



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