JoJo's Bizarre Adventure : Lost Baby

Chapitre 14 : Sugar, Sugar (Partie 2)

1781 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 01/04/2023 21:53




Abigaïl Harrison était née il y a 21 ans avec une spécificité unique à la naissance : là où une personne normale a besoin d’environ 90 grammes de sucre par jour, elle devait consommer entre 900 et 1200 grammes de sucre pour rester en bonne santé. Cela s’explique par un métabolisme - c'est-à-dire une consommation des calories et du glucose par les cellules - beaucoup plus rapide que la normale. Son taux d’insuline est également 10 fois plus élevé que la moyenne, assurant ainsi l’ingestion à un rythme effréné du glucose dans les cellules. Son mode de vie était conditionné par ses besoins vitaux : elle ne mangeait que des sucreries et ne buvait que du soda auquel elle ajoutait des cuillères de sucre pour être sûr de ne pas tomber en hypoglycémie. Tous ses vêtements étaient entièrement comestibles, du manteau jusqu’aux sous-vêtements en passant par les accessoires qui étaient confectionnés en sucre sous différentes formes. Même son rouge à lèvre vert était en fait du sucre liquide parfumé à la pomme.


Elle flânait tranquillement dans une boutique de confiseries située à l’étage supérieur, juste au-dessus du métro. Elle avait les bras chargés de paquets de bonbons en tout genre et les yeux brillants à l’idée de tous les déguster. Elle arracha un bout de sa robe, retira la sucette à l’anis qu’elle avait en bouche et posa délicatement le haillon sucré sur sa langue.


Abigaïl : Et voilà !! J’ai plus faim et je suis deux fois plus sexy avec ma robe plus courte !! En plus, le goût de ma robe d’aujourd’hui est la pêche et ça me donne la pêche ! La pêche ! La pêche !!!


Elle balança la tête de gauche à droite comme sur une musique entraînante, tourna sur elle-même puis s’arrêta après un tour complet. Elle prit la pose avec une jambe pliée derrière elle, mimant un V de la victoire avec ses doigts, des éclats innocents et enfantins brillaient dans ses yeux. Cependant, en un seul instant, son visage s’assombrit et son regard devint froid et meurtrier.


Abigaïl : J’espère vraiment que le coup du métro a crevé ce fils de pute. À ce stade, il a déjà dû comprendre les capacités de mon Sugar, Sugar. Ça me saoulerait vraiment de passer une minute de plus à essayer de le buter ! 


Vieux vendeur de confiserie : Excusez-moi, vous m’avez parlé Mademoiselle Harrison ? 


Abigaïl : Non, monsieur Gall, je pensais à voix haute ! Hihihi !! 


Elle réprima sa voix et continua son soliloque dans ses pensées : “Qu’est-ce-que tu me veux, sale vieux !! Si j’avais pas besoin de toi pour me vendre mon sucre, je t’aurais déjà envoyé faire une petite randonnée sur l’autoroute, connard !!”. Elle quitta le magasin de sucrerie avec un grand sourire aux lèvres et le regard candide en disant au revoir d’un geste de main au vendeur. 


***

3 secondes. C’est ce qu’il restait comme temps avant que le métro n’aille percuter Adam. Il avait essayé désespérément de remonter sur le quai mais la foule constituait une véritable muraille infranchissable : chaque fois qu’il essayait de s’accrocher pour remonter au quai, ses doigts étaient piétinés par un bataillon de chaussures de ville luisantes de vernis. Elle était trop dense pour simplement sauter au-dessus avec l’aide des ailes de son Stand.


2 secondes. Il fallait vite trouver une solution. Balayer la foule avec le souffle de sa rapière ? Trop risqué, il serait projeté au mur et se retrouverait sans défense face à la menace qui arrivait. Tenter de sauter sur le toit du véhicule en marche ? Trop haut et il se retrouverait sûrement écrasé contre la vitre. Donner un énorme coup de poing avec Light Butterfly pour se frayer un chemin ? Trop incertain, il y aurait sûrement de nouvelles personnes qui viendraient remplacer celles qui seraient attaquées.


1 seconde. Vite. Le métro ! La solution devait forcément venir de lui. Réfléchis. Le conducteur t’a sûrement vu. Il doit être en train de freiner. Le freinage d’urgence. C’est bon, il avait trouvé ce qu’il devait faire. Son Stand faisait tourner son pendule dans les airs, le stoppa et frappa les deux rails. La droite. La gauche. Un seul coup. Ample. Le crissement des rails. Des étincelles qui jaillissent. Des cris de panique. Le silence. 


0 seconde. Il était sauf. Le métro s’était arrêté juste devant lui et le conducteur le regardait avec des yeux ébahis comme si un miracle venait de le sauver. Un miracle. Il commençait sérieusement à se dire que sa vie n’était qu’une suite de miracles mis bout à bout.. Il escalada le métro et sauta depuis le toit au-dessus de la foule toujours agglutinée sur le quai. 


L’homme au chapeau rouge avait déjà disparu. Le manieur le contrôlait sûrement avec son Stand pour le forcer à s’éloigner le plus possible de lui. Pour le rattraper, pas le choix, il fallait trouver le manieur et l’abattre, coûte que coûte. Il courut le plus vite qu’il pouvait dans l’escalator qui avait été vidé par le regroupement des personnes sur le quai. Il aperçut au loin une étrange femme habillée comme une fillette. Un Stand se tenait à ses côtés. Elle était en train de passer les grandes portes de verre du centre commercial pour rejoindre les bords de Seine. Il fallait être discret pour la prendre par surprise et ce sans la capacité de Shizuka. Il la suivit à distance en se mêlant à la foule traversant un grand parc urbain où les sacs plastiques virevoltaient aux côtés des feuilles mortes.  


Il traversa la rue sur le trottoir qui longeait la Seine en gardant une distance d’environ 80 mètres par rapport à la manieuse. Il ne risquait à priori pas grand-chose : elle ne l’avait pas remarqué, peu de personnes marchaient sur le trottoir et son pouvoir n’était efficace que lorsque la foule était dense. Il se rapprochait de plus en plus d’elle. Plus que 70 mètres. 60 mètres. 50. Il fit un pas de côté avant de se faire percuter. Une Ferrari jaune venait de monter sur le trottoir et avait manqué de l’écraser. Sans ses réflexes naturels de manieur, il serait sûrement mort sur le coup. Les Parisiens ne savent vraiment pas conduire. Ils honorent leur réputati...


Adam : Bon sang, c’est impossible ! 


Il croyait avoir rêvé mais, sur le pneu de la voiture se trouvait le même chewing-gum. Le Stand permettait donc aussi de manipuler la direction des véhicules. Il fut tiré de ses pensées par deux autres voitures qui allaient le percuter également. Non, elles étaient trois, quatre ou bien dix. Une véritable nuée fonçait sur lui et, s’il n’agissait pas vite, il serait écrasé contre la rambarde. Sa jambe droite fut prise par le pare-choc d’une des voitures et fut englouti par le monstre mécanique dans une gerbe de sang. 


Adam : Light Butterfly, dégage-moi vite de là !! 


Light Butterfly : HORAHORAHORAHORAHORA !!


Les poings du papillon scintillaient à chacun des coups. Ils finirent par libérer assez d’espace pour dégager la jambe du manieur qui en profita pour se jeter dans la Seine et échapper aux autres chauffeurs qui allaient le réduire en poussière. Quelques mètres plus loin, la jeune fille arborait un sourire mesquin, sucette à la bouche.


Abigaïl : Espèce d’idiot. Tu croyais vraiment que mon Stand se limitait aux êtres humains ? Certes, les voitures demandent plus d’énergie mais tout comme les personnes, je n’ai pas besoin de toutes les contrôler. L’arme maîtresse de mon Stand est la faillibilité sociale. Les humains ne sont pas différents des fourmis qui suivent les phéromones de leurs congénères pour savoir où aller. Nous avons simplement sophistiqué notre animalité. Cependant, je dois bien avouer que la modernité m’est bien utile. Des chercheurs ont montré que les personnes avaient plus tendance à faire la même infraction qu’une voiture haut-de-gamme car elle impose une forme d’autorité. Autrement dit, ils ont tous mordu sur ce trottoir et failli t’écraser quasiment de leur plein gré hihihi. Fais un bisou aux poissons de ma part, bouffon !! 


Elle finit sa tirade sur un bruit de baiser exagéré et continua sa route en sautillant innocemment. Le philosophe français Jean-Jacques Rousseau disait que l’homme à l’état de nature était bon et que c’est la société qui avait corrompu son cœur. La manieuse de Sugar, Sugar ne savait pas si c’était vrai mais, en tout cas, elle n’avait aucun mal à utiliser l’enfer urbain pour terrasser ses ennemis. C’était déjà le quinzième depuis le début de l’année, 2010 aurait été “FUN, FUN, FUN !!” selon ses propres termes. 


Aucune miette de la scène n’avait échappée à la jeune femme qui les observait depuis un toit à travers des jumelles. Elle était âgée du même âge que la manieuse de Sugar, Sugar. Elle portait un maillot de bain une pièce blanc qui portait des rayures transversales penchées en forme de pellicule argentique. Ses jambes étaient nues mais recouvertes par un voile noir transparent qui suivait ses courbes et celles du vent. Sur ses épaules et pendant jusqu’à ses hanches, un blouson en cuir noir vernis brillait aux rayons du soleil. Elle portait de grandes lunettes teintée d’aviatrice au col qu’elle s’empressa de remettre après avoir quitté ses jumelles. Elle portait comme unique collier un Polaroïd suspendu par une petite chaîne argentée qui passait derrière ses cheveux coiffés en carré et surmontés d’un haut-de forme posé sur le sommet de la cascade blonde. La jeune femme sortit un iPhone 4 de sa poche et appela son employeur.


??? : C’est bon, j’ai les deux en visuel : j’en élimine un et je sauve le deuxième. Je pense avoir fini d’ici 20 minutes si tout se passe comme prévu. Je vous rappelle lorsque la mission est un succès.  





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