Is it love? Peter pov.

Chapitre 6 : Son enfance

1014 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 29/11/2022 14:28

J’ouvre les yeux et je comprends que nous commençons à voir le monde au travers des yeux de Louis. Je parle avec un adulte, Caleb, que je considère comme mon grand frère, mon mentor. Je suis un orphelin, gamin des rues et c’est Caleb qui prend soin de moi. Avec mes « frères et sœurs » nous vivons ensemble dans une grange que nous nous sommes approprié. Nous vivons de petits boulots et de larcins, la vie n’est pas toute rose mais je suis heureux comme je suis.

Nous marchons dans les rues d’une petite ville, le sol est humide et boueux, c’est un matin automnal. J’entends un bruit soudainement, un miaulement, ou plutôt un pleur, venant de la ruelle d’à côté. J’en suis sûr, c’est un bébé… Je me précipite vers un amoncellement d’immondices, d’où semblent provenir les pleurs. Je découvre, au milieu des déchets, un bébé emmitouflé dans un linge. Il cesse de pleurer et me regarde intensément alors que je tend les bras vers lui. Caleb arrive et me réprimande, mais lorsqu’il voit le petit paquet dans mes bras, il baisse la tête contrit. Il semble porter le poids du monde sur ses épaules à ce moment là. Il se ressaisit et me lance un sourire fatigué : « il semblerait que nous ayons une nouvelles recrue ! ». Nous l’amenons dans notre logis et ma plus grande sœur, Gisella se précipite vers nous et prend en charge le bébé : « bonjour petite sœur ! Une nouvelle fille ! ça fait du bien de grossir nos rangs ! ». Puis elle chuchote : « c’est un nouveau-né Caleb, on a pas de quoi prendre soin d’elle… ». Je refuse d’en entendre plus, je me sens responsable de ce bébé, je passe par la trappe à l’arrière de notre grange et je me faufile jusqu’à la ferme la plus proche. Les fermiers sont déjà bien actifs mais je profite de leur activité pour chaparder un peu de lait frais. Je le ramène rapidement à notre petite fleur, à laquelle je suis en train de m’attacher…


La vision s’accélère soudain. Je vois des passages de vie de ce groupe comme si le temps passait à toute vitesse. Nous passons progressivement, au fur et à mesure du temps qui passe sous le point de vue de Dehyan. Louis me prend sous son aile. Je n’ai pas de prénom, mais ce n’est pas grave, je le choisirais plus tard, Louis m’appelle sans cesse petite fleur et ça me plait. Nous courons ensemble dans les rues, Louis m’entraine, grâce à lui je développe des compétences essentielles à ma survie dans ce monde. Ma souplesse, mon équilibre et ma vivacité me permettent d’aller toujours plus loin dans mes petits larcin. Grâce à ma bouille d’ange, je suis libérée lorsqu’on me soupçonne et je passe à chaque fois entre les mailles du filet. En parallèle, Caleb m’enseigne les règles de bienséance et comment me comporter en société. Il m’apprend aussi à danser et j’aime particulièrement ces moments de proximité avec celui qui fait, pour moi, figure de père. J’ai beaucoup d’affection pour lui et pour les membres de ma famille d’adoption mais je sens en grandissant que mes sentiments et mes émotions me font défaut. Grisella pense que l’abandon que j’ai subi à la naissance a marqué mon être en profondeur....

Ma grande sœur va d'ailleurs quitter notre famille, elle se marie avec le fils d’un forgeron. Je vois à son comportement et à son sourire qu’elle est heureuse mais je n’arrive pas à comprendre ce qu’elle ressent pour ce garçon. Les autre semblent estimer que c’est un problème de ne pouvoir ressentir de sentiment amoureux, mais moi je m’en contente, j’ai l’impression d’avoir une source de complications en moins.


La vision se ralentie, je me rapproche de l’âge adulte et je sens le regard des hommes se poser sur moi. Je ressens leurs intentions et cela me met mal à l’aise. Lorsque le boulanger tente de me rapprocher de son jeune fils, je feins l’ignorance et me réfugie chez Louis. Nous passons toujours le plus clair de notre temps ensemble, il est l’un des rares hommes avec qui je me sens bien et respectée bien que je remarque depuis quelques jours les conciliabules qu’il tient avec Caleb.

Nous débutons ensuite une journée d’automne. Caleb vient me voir en souriant et me tend un paquet : « nous avons décidé de fêter ton anniversaire, tu ne dois pas être loin des 20 ans et te voilà prête à faire ton entrée dans le monde. Tu quitteras peut-être bientôt notre abri pour te créer ta propre famille ». Je ne comprends pas pourquoi il souhaite me voir partir mais je suis touchée de son attention à mon égard. J’ouvre le paquet et je découvre une jolie robe bleu turquoise. Elle descends jusqu’à mi-mollet, les manches s’arrêtent au niveau des coudes et son col est arrondi. Elle est ajustée au niveau de la poitrine et fluide au niveau du jupon. Elle semble toute simple mais je n’ai jamais eu de vêtement aussi beau ! Elle est assortie de deux accessoires, un ruban pour mes cheveux et un masque, un loup bleu marine, décoré de dentelles. Louis entre dans la grange, habillé d’un ensemble plutôt chic et s’exclame : « ce soir, petite fleur, je t’emmène danser ! ». Je crois que je vais pouvoir choisir un prénom ce soir, je sens qu’une toute nouvelle vie s’ouvre à moi !

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