Is It Love ? Peter

Chapitre 8 : Chapitre 7

1883 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 06/01/2020 12:56

Aujourd'hui, c'est la reprise des cours. Et je suis méga en retard !


Je ne sais pas pourquoi mais j'ai dormi dix heures d'affilée, et je n'ai même pas entendu mon réveil sonner. (Panique à bord !)

Je n'ai vraiment pas le temps ! Chaque seconde est précieuse, vue l'heure qu'il est !

Aujourd'hui le manoir est bien silencieux, et je ne vois personne. Où sont-ils donc tous passés? Dehors, j'aperçois un ciel bleu et un soleil flamboyant. Je n'ai pas le temps de m'appesantir sur cette pensée. Je file au pas de course vers la fac. J'ai déjà loupé près de vingt minutes du cours de Mythes et légendes, moi qui voulais apprendre plus sur les vampires…


Alors que je file dans les couloirs à la vitesse de la lumière, j'entends quelqu'un m'appeler. Je reconnais la voix de Loan et je décide de l'ignorer. Je sens alors qu'il m'attrape le bras. Je me retourne, furieuse, et prête à en découdre. Que me veut-il encore, celui-là ? Je n'ai pas de temps à perdre avec lui…

En le regardant attentivement, je constate qu'il à l'air complètement défait, les traits tirés, une expression gênée sur son visage ordinairement si confiant.


  • Agathe, je voulais m'excuser… L'autre soir, j'avais un peu trop bu et j'ai fait n'importe quoi.
  • C'est un peu facile de s'excuser maintenant, il est trop tard Loan.


Il me regarde, l'air penaud. Je ne sais pas vraiment comment réagir. J'aurais préféré ne pas le croiser du tout.


  • Ecoute, je suis pressée, on en reparlera plus tard…


Il me jette un ultime regard plein de regrets, et acquiesce. Il ne doit pas avoir l'habitude de se retrouver dans ce genre de situation et d'avoir à s'excuser. (ça lui apprendra !)

Je reprends ma course effrénée et j'arrive enfin devant l'amphi où se tient le cours de Mythes et légendes. Le couloir est silencieux, tous les autres sont déjà entrés. Je suis un peu angoissée à l'idée d'entrer dans l'amphi alors que je suis autant en retard, à ce moment j'ai envie de faire demi-tour, je n'aime pas avoir toute l'attention sur moi. J'ouvre donc discrètement la porte. Je vais essayer de ne pas me faire remarquer et de me glisser silencieusement au fond de la salle…


A peine suis-je entrée que Sebastian Jones pose ses yeux ambrés sur moi. (Oups)

Si je ne voulais pas me faire remarquer, c'est plutôt loupé ! Je prie intérieurement pour qu'il ne me fasse pas de remarque…

Apparemment c'est loupé !


  • Bonjour, Mademoiselle Je-suis-en-retard. Il s'agit du début du semestre et vous n'êtes déjà pas à l'heure . Suis-je si ennuyeux ?


Je ne sais plus où me mettre ! Mes joues sont en feu. C'est le seul cours qui m'intéresse réellement, et voilà que le prof me prend déjà pour une mauvaise élève…


  • Désolée, Monsieur Jones, ça ne se reproduira plus…
  • Votre nom, je vous prie ?


Sa voix est grave et impressionnante. Il veut mon nom pour s'en souvenir et me mettre de mauvaises appréciations ? J'ai vraiment la poisse !

Il me regarde un long moment, sans rien dire. J'ai vraiment envie d'aller me cacher, n'importe où, mais loin de cet amphi !!!


  • Je m'appelle Agathe Adams…


Il répète mon nom doucement, comme pour lui-même. Je lève les yeux, perplexe. Rapidement, il reprend son air nonchalant.


  • Et bien mademoiselle Adams, allez vous asseoir. Je compte sur vous pour être plus ponctuelle, à l'avenir.


Je hoche frénétiquement la tête. Je vois Sarah assise au premier rang, qui me fait signe de la rejoindre. Même si traverser l'amphi pour l'atteindre me demande un effort surhumain, je préfère passer le reste du cours à ses côtés. Je l'a rejoins et elle m'accueille avec un grand sourire. Elle me tapote l'épaule, comme pour me dire que tout va bien.

Je suis un peu déçue de ne pas voir la tête brune de Peter dans l'amphithéâtre. Le professeur Jones reprend son exposé. Je m'aperçois qu'il ne parle plus des vampires mais des médiums. Je retiens mon souffle.


  • Les vampires ne sont pas les seuls êtres surnaturels qui peuplent l'imaginaire collectif. Les loups-garous et les sorcières sont d'autres exemples.

Parmi eux, il existe des humains capables de relier le monde magique à celui du réel. Ce sont les médiums.

Les médiums sont sensibles à des phénomènes qui ne peuvent pas être ordinairement perçus par les cinq sens.

Principalement, ils discernent des manifestations venant de l'au-delà.


J'ai le souffle coupé, tant je suis abasourdie. Ca ressemble beaucoup à ce dont je suis capable, non?


  • Généralement les médiums sont prédisposés génétiquement. Le don se transmet au sein d'une même famille. Leurs visions apparaissent dès l'enfance.


Malheureusement je n'ai jamais connu mes vrais parents. J'ai été adoptée à l'âge de deux ans, et je n'ai jamais ressenti le besoin de connaître ma famille biologique, par le passé.


  • D'aussi loin qu'on s'en souvienne, il y a toujours eu des histoires de médiums. Il s'agit d'êtres capables de traverser le voile qui sépare les vivants des morts.

Ils sont aussi victimes de visions, ou plutôt d'apparitions. On les appelle médiums, mais aussi "clairvoyants".


En prononçant ces paroles, le docteur Jones se tourne vers moi. Il me fixe un moment, ses yeux si particuliers réfléchissant la lumière des néons. Pourquoi me regarde-t-il, moi ? Croit-il réellement à toutes ces histoires, ou ne fait-il que les enseigner ?


  • Ils ont un rôle de témoins, mais aussi de messagers. Ils peuvent faire le lien entre les vivants et les morts, pour véhiculer leurs pensées ou leurs émotions.


Serais-je réellement capable de communiquer avec les visions que j'ai ? Cette idée me terrifie, j'en ai des frissons dans le dos. Je suis tellement perdue dans mes pensées que je ne m'aperçois pas que le cours est déjà terminé.


  • Hey, oh, Agathe?


Sarah secoue sa main devant mon visage, attendant une réaction de ma part. Je sursaute. Elle me lance une regard étonné.


  • Alors, tu dors éveillée ?
  • Pas du tout, je réfléchissais…
  • Et tu réfléchissais à quoi ? Tu semblais réellement ailleurs…


Elle a l'air soucieuse, et j'apprécie son inquiétude. Elle semble toujours savoir ce qui se passe dans ma tête, et je suis peu habituée à ce genre de sollicitude.

Habituellement les gens ont du mal à me cerner… et à m'apprécier.


  • Le cours m'a mise mal à l'aise… Tu sais pas rapport à ce que je t'ai dit hier soir…


Elle me regarde avec sollicitude.


  • Je comprends…
  • Tu me comprends parce que toi aussi tu as des dons particuliers?
  • Si on veut…


Sa réponse est vraiment étrange.


  • Je fais partie de ceux qui se fient à leurs intuitions. Le monde de l'étrange ne me fait pas peur, il me fascine. Si tu veux, on peut aller faire des recherches ensemble, à la bibliothèque ?


Je lui suis vraiment reconnaissante de me prendre au sérieux. Elle est tellement ouverte d'esprit ! C'est énorme pour quelqu'un comme moi, qui me suis toujours sentie en marge, à cause de mes étranges pouvoirs… C'est une véritable bouffée d'air frais ! Je prends sa main dans la mienne, j'ai envie d'être plus proche d'elle, de lui montrer que je lui suis reconnaissante pour tout ce qu'elle fait pour moi. Ses joues deviennent toutes rouges. Elle esquisse un petit sourire complice.


Nous nous dirigeons vers la bibliothèque. En y entrant nous tombons sur une scène bizarre. Loan est là, devant Peter qui tient un livre dans une main. Ses mains sont reconnaissables entre toutes, si fines et si délicatement sculptées. Peter est adossé à l'une des immenses bibliothèques. Loan, les poings serrés, se tient devant le beau Peter, dont le visage est impassible. Mais que se passe-t-il encore ? Sarah et moi restons en retrait, le temps de comprendre ce qu'il se passe. Puis nous entendons Loan parler :


  • Tu ferais mieux de ne pas te mêler de ce qui ne te regarde pas, l'intello, sinon tu vas avoir affaire à moi !


Peter le regarde un moment, un sourcil levé, semblant à peine intéressé par ce qu'il se passe. Il soupire doucement et passe une main dans ses cheveux ébène, comme si tout cela l'ennuyait profondément.


  • Tu es ridicule ! Si tu penses m'impressionner, tu te trompes lourdement.


La voix de Peter est calme et mesurée. C'est la première fois que je le vois répondre à l'un de ceux qui le harcèlent. Il ne semble pas le moins du monde impressionné par la montagne de muscles qui se trouve devant lui. (Je serais toi Loan, je ferais un peu plus attention à qui je provoque…)


  • Tu penses que je ne sais pas ce que tu es ? On vous trouvera tous et on vous détruira un à un.


(Mais de quoi parle-t-il ? Il est en plein délire, là ?) Loan s'approche, menaçant, et empoigne le pull de Peter.


  • Et si tu penses qu'une fille comme Agathe peut s'intéresser à toi, c'est que t'es encore plus con que t'en as l'air !


Ils parlent de moi là ? Loan va décidément beaucoup trop loin… Je m'approche, prête à intervenir, quand j'entends Peter murmurer quelque chose.


  • Je le sais bien que je ne la mérite pas…


D'une simple poussée de la main, Peter envoie voler Loan, qui se retrouve étalé de tout son long sur le sol de la bibliothèque. Tous les regards se tournent vers eux.


  • Je n'ai pas envie de me battre contre toi. Ne tente pas ta chance.


Sur ces mots il se tourne et s'apprête à partir, lorsqu'il nous voit, Sarah et moi. Son regard exprime de la surprise, puis, fugacement, du regret. Que regrette-t-il, au juste ?

Sans un mot il nous dépasse, me laissant complétement déboussolée. Sarah prend la parole :


  • Et bien, on peut dire que tu en brises, des cœurs…


Avant que j'ai le temps de répondre Loan se relève et remet sa veste d'un geste rageur. Je décide de l'affronter.


  • Mais c'est quoi ton problème ? Je croyais que tu étais désolé !
  • Je suis désolé de ce que j'ai fait… Je n'ai pas dit que j'excusais l'autre fou furieux !
  • Il n'a fait que me défendre ! A partir de maintenant reste loin de lui… et de moi par la même occasion !


Je me retourne, furieuse, prends Sarah par la main et nous sortons de la bibliothèque, à grands pas. Je me tourne vers elle, toujours énervée. Sarah a l'air un peu gêné. Elle essaie de me calmer en posant sa main sur mon épaule, doucement.


  • T'inquiètes pas, Agathe. Il se passe toujours des trucs bizarres dans cette fac…
  • C'est censé me rassurer ?


Elle me balance un petit sourire complice et hausse les épaules, comme pour me signifier que je vais devoir m'y faire.

L'année risque d'être mouvementée à ce rythme.



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