L'école des démons acte 1
Chapitre 19 : Les résulstats de l'examen.
3277 mots, Catégorie: T
Dernière mise à jour 12/12/2021 21:07
Ils se sont rassemblés dans le couloir, les résultats sont affichés sur un grand tableau à l’extérieur du bâtiment, sur le mur de l’entrée principal. Aérin est en dessous de Callego et Shichiro, ils font partie des élèves les mieux notés. Ne pouvant contenir sa joie, elle leur saute dans le dos, faisant sursauter les garçons. Degan est dans la moyenne, il n’aurait pas espéré mieux. Il a toujours eu pile la moitié par pure fainéantise… Aérin jette un œil au résultat d’Azael. Rien d’étonnant pour lui, il est dans les premiers avec Opéra.
C’est leur dernier jour de cours et pour féliciter sa classe de n’avoir aucun cours de rattrapage. Le professeur les laisse faire à leurs envies. Une partie de la classe est allée rejoindre leur Batora et l’autre est simplement retournée chez elle. Le quatuor se balade dans les couloirs, hésitant sur ce qu’ils ont envie de faire… Une vibration attire l’attention de la rousse qui sort son téléphone de sa poche. C’est Opéra qui discute sur la conversation de groupe.
« Opéra 09:03
Vous êtes là ? Je sollicite votre aide. »
Aérin remarque qu’Azael est également connecté. Elle prévient de ce fait les garçons qui rejoignent la conversation.
Opéra 09:07
Maître Sullivan m’a demandé d’aller surveiller les potentiels élèves qui pourraient céder à leur cycle du mal.
Degan 09 :08
On devient des gardiens maintenant ? Depuis quand s'occupe-t-on des élèves en cycle du mal ?
Opéra 09 :09
C’est un ordre Degan !
Aérin 09 :09
Ne t’en fais pas Opéra, on te donne un coup de main. Tu prévois sans doute de nous séparer pour que l'on occupe chacun une partie de l’école ?
Opéra 09 :10
Allez-y par 2, nous sommes dans la tour des 2ᵉ.
Aérin 09 :10
Shichiro et Callego se chargent de l’extérieur. Je vais avec Degan dans la tour des premières. On se rejoint à la tour des troisièmes ?
Opéra 09 :10
On fait comme ça. »
Shichiro et Callego sont partis, même s’il y en a un qui n’y est pas allé avec entrain. La rousse doit attendre son jumeau puisqu’il est aux toilettes. Ce n’est pas si fréquent des élèves qui cèdent, mais le stresse des examens favorisent cet état.
Il y a du grabuge, mais ce n’est pas des élèves sous leur cycle, mais les habituels démons délinquants. Shichiro informe les autres de leur avancée. Aérin et Azael en font de même, puisque leur coéquipier suffit pour calmer les ardeurs des démons belliqueux.
« Shichiro 09:30
Jardin vérifié, nous nous dirigeons vers la tour des troisièmes.
Aérin 09 :30
Nous y arrivons aussi 😊 »
Aérin remonte les yeux vers son frère. Elle porte son t-shirt sur l’épaule et lève la jambe pour ne pas marcher sur les démons qui sont au sol. À la base, ils devaient juste voir s’ils y avaient des élèves en cycle du mal. C’est donc dépité qu’elle suit une créature rouge qui se prend pour un bélier. Degan les avait ignorés, mais à défaut de pouvoir se venger des plus forts, ils s’en sont pris à Aérin, grosse erreur !
« Aérin 09 :35
On se dirige vers la tour des 3ᵉ, il y a des élèves en cycle du mal ?
Shichiro 09 :36
Pas de notre côté.
Azael 09 :36
Juste une fille Aleph qu’Opéra a aimablement assommé. »
Azael remonte les yeux vers le félidé… Du moins pour les élèves qui ont cédé à leur stress, pour ce qui est des autres, la chanson se répète. Ils devraient savoir que des Alephs et des Beth ne peuvent rien contre des He, mais bon les démons sont butés. Opéra n’a pas besoin d’aide, cependant la patience d’Azael commence à dangereusement être atteinte.
Une sphère électrique vient de se former à l’extérieur du bâtiment. Les jumeaux se tournent vers le bruit sourd apercevant la lumière. Degan se dresse sur ses postérieurs pour essayer d’y voir quelque chose et se cogne au plafond, accrochant ses cornes dans le lustre qu’il arrache… Il s’en défait et le pose mine de rien sur le côté, sous le regard désabusé de sa sœur.
— Le vénère à péter un plomb ? réplique Degan.
— D’où tu m’accuses ? râle le mentionner qui arrive dans le couloir.
— Ça, c’est Azael, dit Aérin en regardant par la fenêtre du couloir.
Bon… Puisqu’ils sont quatre cela ira s’ils tombent sur un élève de troisième en cycle du mal. Ils déambulent dans le couloir, personne n’ose venir déranger le quatuor. Entre le reptile de près de deux mètres et le chien électrique du même calibre, rien d’étonnant.
Le quatuor pensait sortir de là sans encombre, mais ça y est, ils viennent de tomber sur leur première élève en plein cycle de mal. C’est un Gimel, les élèves se sont éloignés de lui, il est en train de tout saccagé. Degan s’enflamme… Littéralement.
— Bordel Degan, tu fous le feu à l’école ! crie Aéon qui essaie d’étouffer les flammes derrière lui.
— Mais non, mais non, regarde, écrase-t-il les braises.
— Contrôle toi, bon sang ! râle Callego.
— Tu es mal placé pour dire cela, Callego, ajoute Shichiro.
— T’es de quel côté toi ! dit le brun, en se tournant sur son comparse.
— À gauche d’Aérin et derrière toi, répond Shichiro, tout sourire.
Ce qui lui vaut un écrasement de tête de la part du colérique. La rousse tempère son compagnon tandis que le rouge diminue ses flammes. Ouais, on fera comme s’il n’était pas responsables des marques de brulures sur les murs. Le Gimel maitrisé, ce qui n’a pas été compliqué en soit quand on se prend un chien et un monstre géant sur la tronche, le groupe rebrousse chemin pour rejoindre Opéra et Azael.
— Tiens, je n’ai jamais vu d’année supérieure à la troisième ? remarque Degan.
— Ils viennent en soirées, rappelle Opéra.
— Ah ouais, c’est vrai, dit le rouge, pas franchement intéressé par cette réponse au final.
— Toi quand il ne s’agit pas d’une fille, tu ne retiens rien de ce que l’on te dit, râle Azael.
— Que veux-tu frérot, les priorités.
Degan reprend sa forme normale, sa sœur lui tendant sa veste alors que les filles les plus proches crient au pervers, puisqu’il se retrouve nu.
— Je te l’avais dit de ne pas te transformer ! Râle sa sœur.
— Ça va, tout le monde a déjà vu une paire de fesses, déclare-t-il en ricanant.
— Degan, soupire Aérin.
Les enseignant interviennent rarement lorsque les élèves dégradent l’établissement, pour la simple raison que celui qui est sensé le faire, passe ses journées dans son bureau à ne rien faire.
— On devrait laisser tomber les accrochages avec les élèves, intervient Aérin.
— Ces démons manquent juste de discipline, ils ne comprennent les choses que par la force, réplique Azael.
— Je n’ai pas l’impression que se battre avec eux, serve à grande chose, ajoute Shichiro.
— Pas pour l’instant parce qu’ils nous prennent juste pour des vantards, si notre batora était reconnus pour imposer la discipline dans l’école, cela fonctionnerait mieux, ajoute Callego.
— Tu penses vraiment que les délinquants, vous respecteront plus, juste parce que vous seriez la police de l’école ? dit Aérin, suivant l’avis de Shichiro.
— Oui, pour la simple raison, que nous respectons d’offices ceux qui établissent les règles, les délinquants, ont peur de mon oncle, malgré qu’il ne fassent rien, explique Callego.
— Tu n’as pas dit avoir terminer le document, demande Azael à Callego.
— Si.
— Donne le à Opéra, il le donnera tout de suite à maître Sullivan.
Le félin hoche du chef, Callego sorte alors le document de son sac pour le remettre au félin.
— Quel rigueur, c’est propre, dit Opéra.
— A quoi tu t’attendais, ronchonne Callego, bien qui détourne les yeux en se grattant le bras, ravit de recevoir un compliment de sa part.
Les démons rejoignent leur salle, Aérin, Callego et Shichiro prennent les chaises dos à la fenêtre et Degan, Azael et Opéra se placent face à eux.
Degan observe le couple et la rousse sentant son regard, remonte les yeux vers lui… Le sourire d’idiot abordé par son frère ne la rassure en rien.
— Vous deux, hier, vous pouviez profiter d’un moment d’intimité et vous ne l’aviez même pas fait ? réplique Degan, narquois.
— Nous ne voyons pas les choses de la même manière, Degan et tu comptes rester longtemps cul nu ? répond Callego, étonnement calme.
— Tais-toi ! dit Azael en donnant un coup de paume à l’arrière de la tête de son frère.
— Ah, ça va ! dit le rouge en se massant le crâne.
— Ce qu’ils font, ne regarde qu’eux, intervient Opéra.
Degan se rappelle qu’il a aussi une tenue de sport, il se change, puis se remet sur sa chaise en regardant Aérin :
— Il faut bien que je te serve encore à quelque chose… Je ne suis plus le seul à veiller sur toi, marmonne Degan.
Le jumeau regarde le plafond en faisant comme s’ils ne sentaient pas le regard des autres sur lui. Callego ne fera sans doute jamais l’erreur qu’ils ont commise son frère et lui. Degan ne laisse rien paraître, il fait le pitre pour se donner un genre, mais il redoute vraiment la relation qu’entretien son camarade de classe et sa sœur. Les mœurs de leur famille le jour où il sera séparé d’Aérin, tout cela le travail, bien qu’il n’en dise rien, elle reste sa jumelle.
— Vous avez des projets pour les vacances ? demande Degan pour changer de sujet.
— Hum, pas vraiment, répond Shichiro.
— Gérer tes conneries, réplique Azael.
Degan lui répond par un rire forcé.
— Et vous ? Demande Aérin en regardant Callego et Opéra.
— Le maître va sûrement m’assigner de nouvelles missions, répond Opéra.
— Je vois, ajoute Aérin, elle se tourne alors vers l’autre brun.
— Je vais devoir supporter mon oncle, proteste-t-il.
— Tu veux échanger avec Azael ? dit Degan, en riant.
— Ça ne me dérangerait pas, réplique-t-il.
— Tu ne préfèrerais pas Aérin dans ce cas ? dit Opéra.
Callego le fusille du regard, le félidé lui sourit en s’agitant sa queue derrière lui.
— J’aimerais vous inviter encore une fois à la maison, propose Aérin.
— Tous ou juste Callego ? Ricane Degan.
— Azael on pourrait se faire une soirée film à la maison ? demande la rousse avec des yeux de chatons.
— Pourquoi pas, répond se dernier.
Ils quittent l’établissement et chacun retourne, chez soi.
Les Divalis sont afférés à leurs corvées ménagères. Aérin cuisine, Azael nettoie et Degan s’occupe du linge sale. Azael vient de terminer et s'assoit sur le divan, l'air pensif. Aérin qui l’observe depuis la cuisine vient le rejoindre en se blottissant dans son dos.
— À quoi tu penses ? demande cette dernière.
— Rien en particulier, Aérin, répond simplement son frère.
— Je n’aime pas te voir aussi maussade, tu ne me parles plus comme avant, serre-t-elle ses bras autour de son cou.
— Toi non plus, tu ne nous parles plus, réplique le bicolore.
— Je n’ai rien à dire, dit Aérin, la voix fluette.
— Alors, moi non plus.
— Azael, soupire la rousse.
— Tu as toujours ces questions par rapport à votre relation ? demande Azael pour détourner l’attention de sa cadette.
— Je ne serais pas te parler d'un sujet que je ne comprends pas moi-même, explique-t-elle.
— Essaie toujours, dit Azael en levant les yeux vers elle.
— Je me sens mal pour Shichiro, avoue la démone.
— Il est vrai qu’il cache mal sa jalousie.
— Je devrais mettre un stop à notre relation, ça va finir par crée un conflit !
— Tu aimes sa compagnie ? Quand il t’embrasse ?
— Qu’est-ce que cela à avoir ? dit-elle indignée.
— Est-ce que tu as vraiment envie de mettre un stop ou est-ce que tu es juste mal à l’aise vis-à-vis de Shichiro ?
— Je ne sais pas, a vrai dire, je ne m’attendais pas à ce qu’il puisse se montrer aussi prévenant envers moi. Il est froid contrairement à Shichiro qui lui a toujours été attentionné, j’ai l’impression de ne pas récompenser la bonne personne.
— Tu t’estimes à une simple récompense ? Demande-toi plutôt qui t’apportera ce que toi tu veux ?
— Je n’attends rien d’eux, j’espère juste a moins convenir à Callego, puisqu’il semble vraiment vouloir de moi, dit Aérin.
— Tu n’aurais pas envie de penser comme un démon pour une fois et être un peu égoïste et te demandant ce que toi tu aurais qu’ils t’apportent ?
— Je le suis déjà, d’égoïste, je fais souffrir Shichiro, dit-elle tremblante.
Azael penche la tête, surprit par l’expression qu’elle affiche. Le bicolore l’attrape et la fait passer par-dessus lui, Aérin s’en retrouve sur son dos, comme un chaton. Elle regarde son frère en clignant des yeux, puis se rétablit pour lui faire face, assise sur ses genoux.
— Je n’aurais jamais dure dire oui à Callego, souffle la rousse.
— Moi j’aurais bien une alternative à vous proposer… Est-ce que tu aimes être avec Callego, malgré tout ?
— Je pense que oui, répond-elle en baissant les yeux, mais ça m’effraie un peu.
— Pourquoi ? Demande-t-il, étonné.
— Je ne serais pas l'expliquer, je continue à penser que ce n’est pas une bonne idée.
— Tu lui en as parlé ?
— Pas vraiment.
— Que t’a-t-il dit pour que tu acceptes de te mettre avec lui ? demande Azael.
— Qu’il ne me laisserait pas le repousser si le problème ne vient que de ma santé… S’il finit par réellement tomber amoureux et que je ne survie pas, cela fera une personne de plus que je blesserais, grimace la rousse.
— Pour commencer, j’aimerais que tu arrêtes de croire que tu agis en notre faveur en cherchant à t’éloigner. La compassion n’est pas naturelle pour nous, alors s’ils veulent le faire, c’est qu’ils en ont vraiment envie.
— Mais pourquoi ? Tu le dis toi-même, ce n’est pas dans notre nature !
— Peut-être parce que l’on tient à toi et que nous n’avons pas envie de te laisser seule, peu importe ce qui pourrait arriver, répond Azael, en lui ébouriffant les cheveux.
Aérin secoue sa tête pour replacer ses mèches à leur place, puis vient faire un câlin à son frère.
— Je ne suis pas sûr d’être amoureuse, tout de même. Parce que je ressens la même chose que ce soit pour Callego ou Shichiro, j’ai juste plus de mal avec Callego parce qu’il est plus froid que Shichiro, mais en soit, je ne vois pas pourquoi je dirais oui à un et pas à l’autre.
— Alors la solution est simple, sort avec les deux, dit Azael en souriant narquois.
— Mais oui bien sûr, j’hésite à continuer avec un et toi, tu me dis carrément de me mettre avec deux mecs ! répond-elle, en faisant la moue.
— Et Opéra ? demande alors l’aîné.
— Il est du même côté que Degan et toi, réfléchit-elle.
— Donc, tu es bien attirée par les deux, ma proposition n’est pas si idiote et si tu as peur d’en parler à Callego, je peux le faire moi ?
— C’est ça Azael, en plus, ça ne se fait pas, dit Aérin, en rougissant.
— Pourquoi ? réplique le démon, avec un petit sourire.
— Je devrais en aimer qu’un seul. Je ne dois pas être amoureuse, parce que je ne douterais pas et je ne serais pas effrayé par l’idée qu’ils puissent avoir envie… De coucher avec moi.
— Tu as peur ? répond Azael, surprit.
— Je n’ai pas envie d’aller jusque-là… Qu’il voit mon corps, dit-elle honteuse.
— Laissez-vous le temps de vous connaître, tu le sauras s’il est réellement amoureux, un corps blessé n’a rien de repoussant, Aérin, dit Azael en souriant.
— Tu m’as fait passer aux aveux, maintenant, c’est ton tour ! réplique Aéon.
— Je n’ai aucun aveu à faire, grimace-t-il.
— Si tu ne me parles pas, je ne le ferai plus, bougonne la démone.
— Je n’arrête pas de revenir sur ce que j’ai dit à Zya l’an passé, avoue le démon.
Aérin en baisse la tête. Oui, il est vrai qu’il n’a pas été des plus agréable avec elle.
— La réaction de son père me reste en tête. Je me suis conduit comme un idiot et s’est-elle qui s’en est prise une. Elle doit me détester.
— Tu peux toujours te rattraper, dit Aérin, en lui souriant.
— J’ai vraiment un problème avec les démons soumis. J’ai peur de faire pire que de l’insulter, explique Azael.
— Cela va mieux non ? Opéra t’aide à gérer ça ?
— Oui, mais bon, tu sais que je cède facilement à mon cycle et je n’ai pas envie qu’elle en soit une victime. Opéra est plus fort que moi, je n’ai pas peur de perdre les pédales avec lui, mais elle.
— Arrête de t’en faire autant alors et met toi en tête qu’elle n’est qu’une sœur de plus, dit la rousse.
— Je ne suis pas Degan, je sais que mes penchants vont vite se manifester.
— Fait en sorte de la côtoyer en restant près de nous, dit la démone pour le rassurer.
Azael la serre dans ses bras alors qu’elle se blottit contre lui et soupire tout en regardant le plafond. S’excuser sera déjà un bon début.