L'école des démons acte 1
Aujourd’hui est une journée d’essai au Batora… Degan est censé se rendre à celui de gaming, cependant, pour une raison obscure. Il est avec le trio à chanter en se penchant sur les pieds arrière de sa chaise tout en regardant par la fenêtre les élèves qui s’affaire dans la cour. Les trois autres discutent de la mise en place réel du batora et Azael est au abonné absent.
La rousse à un peu de mal à se concentrer et ce parce qu’elle tente également de capter les paroles chantées par son frère, car cela ne lui dit rien.
— Léviathan a sorti une nouvelle chanson ? Dit Aérin, qui se tourne sur lui.
— Non c’est ce qu’écrit Azael, répond le rouge.
— Tu es encore allé fouiller dans ses affaires ? Proteste-t-elle.
— Il chante ? Dit Callego, l’air moqueur.
— Il écrit des chansons, même si lui dit que ce n’en sont pas, dit Degan, avec un sourire.
— Degan adore piquer nos affaires et les lires dans notre dos, intervient Aérin.
— Parce que je ne comprends pas ce qui vous gêne autant que moi votre frère puisse vous lire, je chante et joues bien de la musique devant vous, dit Degan en haussant les épaules.
— La notion d’intimité Degan, cela te parle ? Et tu fais du bruit, oui ! Réplique la démone.
— Genre, tu m’accompagnes volontiers avec ton violon, réplique le démon.
— Tu joues du violon ? Demande Shichiro et Callego.
— Un peu… mais j’ai loin d’avoir son talent à lui, dit-elle, en pointant son jumeau.
Degan part en arrière la main sur le cœur, un compliment venant de sa sœur, waw, c’est donc ce que ça fait ? Il prend alors la grosse tête se vantant d’être un génie musical… La modestie n’est pas un concept de Degan.
Le calme est revenu si l'on oublie Degan qui… Vient de sauter par la fenêtre ?
— Vous confirmez que l’on est au troisième étage ? dit Shichiro.
— Oui, répond Callego.
— Azael va arriver, dit simplement la rousse.
La porte s’ouvre sur l’aîné des Divalis qui s’approche du groupe :
— Que faites-vous ?
— Ton travail, répond Aérin, en riant, on rassemble nos idées pour que ton batora ressemble à quelques choses.
— Un batora de discipline en soit, dit Callego.
— Je vois, je vois… Je vous laisse gérer, je vous avoue que ça m’agace un peu, dit Azael, avec franchise.
— C’est lâche de compter sur nous, dit la rousse en riant.
— Je plaide coupable, répond Azael, qui sort alors un cahier de son sac qu’il tend à sa sœur. Tient, Degan te l’a encore chopé.
— Je me demandais ou je l’avais rangée !
— C’est une nouvelle histoire ou tu es toujours sur la même ? Demande son frère.
— Une nouvelle, répond-elle dans ses dents.
Shichiro se penche vers Aérin avec curiosité, écrasant Callego au passage :
— Shichiro, t’es quasiment couché sur moi, change de place !
— Oh, désolé, répond le pâle.
Il se redresse pour ce faire, Aérin se hâtant de ranger son carnet avant qu’il ne la rejoigne et ne s’assoit sur sa gauche.
— Est-ce que tu me laisserais le lire ?
— Je doute que ce soit un thème qui te plaise et je dois encore faire la correction, dit Aérin, son visage devenant complètement rouge.
— Je peux t’aider à te corriger, dit Shichiro en lui souriant.
— Moi aussi, réplique Callego, sans quitter son propre carnet de note ou il a rassemblé les idées du batora.
— Laisse les lires, tu ne montres à personne ce que tu fais, ajoute Azael.
— Parce que c’est personnel, répond Aérin, la voix basse.
— Tu ne veux pas être lue ? Demande doucement Shichiro.
— Si, mais sans que l’on sache que c’est moi l’auteur.
— Si c’est juste Balam, qu’est-ce que tu t’en fiches ? Dit sobrement Callego.
— Mais nous, elle le refuse, rajoute Azael.
Elle sort une tablette de son sac, l’allume, ouvre le document et donne l'appareil à Shichiro… Puis détale comme un lièvre hors de la classe, sous le regard médusé des garçons !
— Qu’est-ce qui lui prend ? Demande Callego, confus.
— C’est une grande timide, répond Azael.
— Elle est du genre à facilement céder à son cycle du mal ? Dit Callego en regardant l’aîné.
— Pas spécialement, mais elle stresse facilement, donc à force de cumuler, elle finit par y entrer. Il n’y a que Degan à qui ce n’est arrivé qu’une seule fois, jusqu’à maintenant, explique Azael.
— Seulement ? Enfin, il n’est pas du genre à se stresser facilement non plus, réplique Callego.
Les démons appellent ainsi cette phase ou suite à une forte accumulation de stresse, ceux-ci cède à leurs pulsions primitives et deviennent violent et déraisonné. Tous les démons ne réagissent pas de la même manière et n’y ont pas la même sensibilité…
Aérin passe sa tête sous l’eau pour se rafraichir le visage. Son cœur lui fait mal et elle a du mal à respirer. Elle place ces mèches de cheveux en arrière et inspire un grand coup en serrant les dents tout en se tenant le ventre.
— Regarde l’état dans lequel tu te mets ! Dit une voix derrière la fenêtre.
Degan est assis en tailleurs, ses ailes de sorties pour le maintenir en l’air.
— Laisse-moi…
— Tu le sais bien que ce n’est pas bon pour toi, ce n’est qu’une histoire, que veux qu’il te dise à part, j’aime bien ou j’aime pas ?
— Je le sais, j’ai du mal à gérer mon stresse, tu le sais, répond-elle à voix basse.
— Ce n’est pas ton stresse qui me préoccupe le plus, Aérin, dit Degan.
Elle tourne les yeux sur lui, désolée… Elle le voit alors se protéger la tête des projectiles que les élèves lui envoient, pensant qu’il joue les voyeurs.
Aérin inspire un grand coup et rejoint les autres en rougissant quand les regards se lèvent sur elle. Degan qui est également de retour, passe à ces côtés en faisant de longues enjambées pour imiter une personne qui se veut discrète devant son frère en faisant un signe de bouche cousue. Azael le fusille du regard, puis l’ignore, Degan et Aérin, sont fusionnelles, il sait qu’il est là pour la soutenir.
Aérin est assise devant Callego, Degan est devant Shichiro et donc au côté d’Azael. Par ailleurs, ils viennent tous les quatre a sursauté ! Non, ce n’est pas Degan, mais Shichiro plongé dans sa lecture qui a oublié qu’il n’est pas seul :
— Oh non, c’est triste !
— Tu n’es pas obligé de lire si tu n’aimes pas, grimace Aérin.
— Il y a deux minutes, il était en plein fou rire, l’informe Callego.
— J’ai tendance à trop rentrer dans ma lecture, je me demande si un humain pourrait vivre dans notre monde ?
— J’en doute fortement, même l’hymne de l’école nous suggère de les dévorer, dit Callego.
— À compter que les humains soient réels, soulève Azael.
— Je suis partie du principe dans l’histoire que ceux qui le savent ne le dévore pas… Sinon, ça serait vite finit, dit Aérin, en riant de gêne.
— Oui, c’est logique pour le scénario, mais ils ne sont pas tant différents de nous, peut-être que nous pourrions nous entendre avec eux, au lieu de vouloir les manger ? Dit Shichiro.
— Peut-être, répond Aérin.
Après la pause de midi, ils se sont tout de même décidé à aller faire un tour parmi les autres Batora, notamment ceux susceptible de leur plaire, comme le batora de biodiversité pour Shichiro, qu’Aérin et Callego ont perdu.
Celui-ci discutent avec les membres du Batora qui s’en occupent et leur explique qu’il s’amuse à recenser toute les espèces qu’ils a pu croiser et en noter les particularités de celle-ci. Ce qui intéresse fortement les membres du batora. L’heure se termine et tout le monde se rejoins au portail de l’école pour retourner chez eux.
Allongés sur le lit, Degan râle toujours sur le favoritisme d’Azael. Aérin, la tête cachée sous son coussin, donne un coup de pied à son frère pour qu’il se décide à dormir.
— Degan, tu ne vas pas réussir à te lever demain alors tais-toi et laisse-moi dormir ! Bougonne la rousse.
— Ça m’agace qu’il décide de tout comme s’il était notre père, pourquoi moi je n’aurais pas le droit d’invité des filles chez nous ?
— Tais-toi Degan… De toute façon, tu ne vas pas l’écouter.
— Ça c’est certain ! D’ailleurs, je ne m’attendais pas à ce que tu sois aussi rapide, ricane-t-il.
— Pardon ? répond Aérin, confus, qui en redresse son cousin
— Tu tentes de séduire Chiro ? dit-il narquois
— Arrête avec tes conneries, Degan et dors !
Elle se retourne… Ça c’est parce qu’elle l’a laissé lire son livre. Un mâle et une femelle peuvent s’entendre sans forcément avoir de l’attirance pour l’autre. En plus, ça ne fait pas encore un mois qu’ils se connaissent et elle parle tout autant avec Callego. Idiot va ! Elle secoue les jambes s’énervant toute seule, sous les rires de Degan. C’est si facile de la déstabiliser !