L'école des démons acte 2

Chapitre 26 : Le clan Naberius.

Chapitre final

3804 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour 25/03/2023 18:26

Avant de repartir chez eux, Callego et Aérin déjeunent avec Shichiro. Ils discutent de choses et d’autres, mais également du festival de la musique à venir auquel ils doivent participer, et ce, au plus grand déplaisir de Shichiro !

 

— À quoi cela va nous servir, sérieusement ? dit le pâle, bougon.

— Tester notre créativité ou permettre aux élèves qui pourraient avoir envie de se lancer dans la musique de se démarquer ? répond Aérin, en riant.

— D’accord, mais il n’y a pas besoin, impliquer toute la classe et de toute façon, je n’y participerais pas, continue le démon, la moue boudeuse.

— Arrête de faire le bébé, dit Callego en se retenant de rire, ce serait l’occasion d’écouter Aérin jouer du violon, ajoute-t-il, avec un sourire à la fois narquois, mais aussi curieux, à cette dernière.

— Il ne faut pas écouter les conneries de Dagan, il aime ça, pas moi, dit la démone en secouant les mains, le visage rouge.

— D’après lui, tu te débrouilles bien, répond Callego.

— Il a dit ça pour me vanner parce que je ne sais pas en jouer, détourne-t-elle la tête.

— Il a aussi dit qu’elle le faisait crisser pour l’ennuyer… Cela veut dire quoi au fait ? Demande Shichiro.

— J’appuie juste plus fort l’archer sur les cordes pour faire un bruit désagréable, explique Aérin, en riant.

— Comme les débutants, dit Callego, en riant.

— Oui, mais moi, je le fais exprès, réplique Aérin.

— Donc, tu vois que tu sais en faire ! Dit Callego.

— Non ! Je dis juste que les fausses notes, je n’en fais plus, ça ne veut pas dire que je sais en jouer et je ne le ferais pas devant la classe… Ni devant vous ! S’agite Aérin, alors que son visage devient aussi rouge que les cheveux de son jumeau.

— Même si je joue du piano avec toi ? Demande Callego.

— Tu me vannes ? répond la démone.

— Non.

— Il me semble que tu l’avais dit, réfléchit Shichiro, mais ça me plairait de vous voir jouer ensemble.

 

Aérin baisse la tête alors que Callego la regarde, ne semblant absolument pas gêné par cette idée. Callego regarde cette fois, Shichiro :

 

— La prochaine fois que vous venez chez moi, je te montrerai des notes simples, on fera ça à trois, dit Callego en souriant.

— Je vais vous rendre sourd, rechigne Aérin.

 

Callego et Shichiro la dévisagent tout en s’échangeant un regard, alors qu’ils se retiennent de rire de son ton enfantin qu’elle vient de prendre.

Callego trouvera bien un moyen de les faire participer au festival, sans compter que si Shichiro refuse, il risque tout simplement de perdre un rang.

Ils seraient bien tentés de faire comme s’ils ne voyaient pas le temps passé, mais hélas, Callego et Aérin sont réciproquement attendus chez eux.

Shichiro les accompagnent sur le pas de la porte, Aérin lui fait un dernier câlin tout en happant Callego au passage qui s’est écrasé sur eux, plus qu’autre chose. Elle donne un bisou sur la bonne joue de Shichiro, tandis que Callego bougonne une dernière fois avant de prendre leur envolent.

 

— Tu aurais pu lui faire un bisou, dit la démone, taquine.

— Il aura encore l’occasion d’en avoir, ça va, grommelle le brun.

— Et moi ? J’en aurai le droit ou tu vas prendre la fuite quand tu seras près de chez toi ?

— Je ne prends jamais la fuite et je t’en ferais un, à une condition, dit-il en tournant les yeux sur elle.

— Qui est ?

— Je veux que tu joues du violon pour le festival !

— Nous ne savons même pas comment cela va se dérouler et les autres élèves pourraient ne pas être d’accord, réplique la démone.

— Se serait idiot, s’il y a des musiciens dans la classe, de ne pas les inclure, ton frère y compris.

— Vous, vous êtes doués, pas moi.

— Qu'en sais-tu ? Tu ne m’as jamais entendu, réplique Callego, narquois.

— Tu es sérieux dans tout ce que tu entreprends, je serais étonnée que ce ne soit pas le cas avec un piano.

— Toi aussi, alors arête de te défiler et de toute manière, je compte sur ton frère pour te faire craquer !

 

Il l’attrape par la main pour l’attirer à lui, peut-être un peu trop fort, puisqu’ils partent en vrille dans les airs, passant à quelques centimètres de la cime des arbres. Les deux se rétablissent alors qu’ils ont l’estomac barbouillé.

 

— Avec une pointe de délicatesse la prochaine fois, peut-être ? Plaisante, Aérin.

— Tu n’as même pas, un peu, résisté !

 

C’est ici que leur direction se sépare, ils se saluent et Callego la regarde s’éloigner avant de reprendre son vol. Arrivé chez lui, il se pose et franchit le chemin depuis le portail jusqu’à la porte d’entrée, en espérant que ses parents ne soient pas encore là.

Il ouvre la porte et demande au majordome qui l’a vu arriver, si sa famille est déjà arrivée. Celui-ci lui répond que non, ce qui le soulage.

Le brun retrouve son oncle dans le salon qui n’a absolument pas prit le soin de se brosser les cheveux ou même de se raser. L’adulte ouvre les yeux sur son neveu, ne prenant même pas la peine de se redresser du canapé, tandis que Callego s’assoit sur celui d’en face.

 

— Tu pourrais au moins faire un effort, notre famille va arriver, râle Callego.

— Cher neveu, je me presserai quand j’estimerai que cela soit utile, réplique l’homme.

— Tu vas encore avoir des reproches, dit Callego, peu serein.

— Alors petite tête, tu te fais du souci pour moi ? ricane le démon.

 

Callego détourne les yeux… En tant que chien de garde de Babyls, le clan attend de lui qu’il soit sérieux et qu’il n’entache pas le nom des Naberius. Mais… Gianni ne prend absolument pas son rôle au sérieux. Il a déjà été plusieurs fois réprimandé par le clan. Callego doit lui succéder et en toute logique, Gianni devrait rester à Babyls, mais, il sait déjà que le clan compte l’y retirer une fois que Callego sera en mesure de le remplacer.

Le jeune démon n’a jamais compris pourquoi son oncle se comportait de la sorte avec les risques qu’il en court. Mis à part boire de l'alcool et dormir, il ne fait rien de ses journées. Sullivan devrait en être agacé, mais celui-ci n’a jamais rien reproché au démon, non plus.

Callego tente encore une fois de motiver son oncle pour au moins être présentable, mais celui-ci refuse catégoriquement de faire le moindre effort. Le garçon soupire et s’en va se changer, pour remplacer sa tenue de routine, pour l’ensemble formel de la famille.

Ceci de fait, le brun revient vers son Oncle, cette fois assit dans le fauteuil à boire un énième verre de vin rouge.

 

— Tu es assez ivre ainsi ! Parfois, j'ai vraiment l’impression que tu provoques notre clan, réfute Callego, en lui prenant son verre.

 

L’homme regard le plus jeune boudeur alors qu’il voit son verre s’éclipser. Il claque alors des doigts pour récupérer son bien, sous le regard consterné de Callego, qui se laisse tomber dans le divan, abattu.

 

— J’ai mes raisons, Callego, mais tu vas me succéder alors, je n’ai pas en m’en faire. Tu feras un bien meilleur travail que moi dans cette école.

— Tu n’aimes pas Babyls ?

— Oh que si ! Je n’ai juste plus envie de me plier aux règles de ce clan, riposte le démon.

— Tu déshonores les Naberius…

— Je ne déshonore que moi, Callego et ne t’en fais pas, je sais ce qui m’attend.

— C'est-à-dire ? Demande Callego, pas certain de savoir comment prendre cette réplique.

— Que mes fins de mois, seront dures, dit l’oncle en ricanant.

— Alors arrête de faire l’imbécile parce que je ne t’hébergerais pas ! Rétorque Callego.

— Surtout si tu reçois la visite d’Aérin et Shichiro, cela risque d’être torride vos retrouvailles !

 

Callego devient instantanément rouge et regarde Gianni choqué, ce qui fait éclater de rire ce dernier.

 

— Enfin, reste poli ! Balbutie Callego.

— Je suis poli, petite tête, c’est juste toi qui es trop prude, ricane le démon.

— Je ne suis pas prude, j’ai quatorze ans !

— Ton père dès le deuxième jour d’école était déjà passé à l’acte, rigole le démon.

— J’ai difficile à te croire, rouspète Callego.

— Oh, tu peux me croire sur parole, je suis tombé dessus, se remet à rire Gianni.

 

Callego fronce les sourcils, ses mains agrippent sa tenue, alors qu’il serre les dents, son visage toujours aussi rouge.

 

— Père est sérieux, répondre à de si bas instincts, ce n’est pas son genre, ce n’est pas le genre d’un Naberius, dit le brun.

— Pas le genre d’un Naberius ? Tu nous prends pour des machines ? Tu crois que nous ne profitons pas de notre jeunesse comme les autres ? En plus, tu es en couple.

— Tu n’es pas le mieux placé pour me donner des conseils sur ma conduite… Père qui se laisse aller à ses pulsions, franchement, je me l’imagine très mal.

— Demande à Narnia, je pense que tu en serais surpris, dit le démon en souriant.

 

En parlant de sa famille, les voici qui font leur entrée en scène. Callego et Gianni se lèvent pour aller les rejoindre dans le hall ou adultes et enfants s’inclinent respectueusement pour se saluer, puis ils se dirigent sans un mot, jusqu’au salon. Callego s’assoit à côté de son frère et le père de famille dévisage Gianni, tandis que la mère demande à son plus jeune fils comment se passe sa scolarité.

 

— Tu ne vas pas aller voir les anciens dans cet état ! rétorque Dante, le père de Callego.

— Je serais planqué sous ma cape, ça passera, répond Gianni, moqueur.

— Tu vas encore nous faire passer pour rien, Gianni ! Enfin, sois un peu sérieux !

— Tu ne vas pas me prendre la tête avec ça, Dante, ce n’est pas vous que je ridiculise, je serai le seul à blâmer, soupire le démon.

 

Dante et Gianni s'évitent du regard, Ada, la mère de Callego et Narnia, jette un coup d’œil à son mari, alors que tous, reprennent le silence. Un domestique apporte le thé pour la mère et les plus jeunes et du vin pour Gianni et Dante.

 

— Tout ça parce que tu en veux aux anciens de ne pas t’avoir soutenu, maugrée le père.

 

Gianni fronce les sourcils, tandis que Callego regarde les adultes, avec confusion, puis tourne les yeux vers sa mère, effacée. Ada a élevé Callego et Narnia jusqu’à ce que le plus jeune entre en première année de lycée. Le brun ne s'était jamais aperçu de la froideur de leur relation.

Ils les croyaient discrets, mais peut-être était-ce là un aperçu de ce que sera la vie d'Aérin une fois qu'elle sera mariée à Seth.

Il aurait dû se rendre compte que ses parents ne s'aimaient pas. Le démon baisse les yeux sur sa tasse, prend une gorgée, tandis que son frère se tourne vers lui :

 

— J'ai cru comprendre que tu avais une petite copine ? dit l'aîné d'un ton légèrement moqueur.

— Tu es toujours en couple avec cette petite ? demande froidement, Dante.

— Oui, réponds Callego, à voix basse.

— Cela se passe bien entre vous ? dit la mère.

— Peu importe, fais ce que tu as à faire et débarrasse tant, rétorque le père.

 

Callego se raidit sous l’effet de la colère, toutefois, il n’ose que hocher du chef face à son père en refoulant son amertume.

 

— Bravo Dante, ne peux-tu pas l'encourager pour une fois au lieu de toujours lui mettre la pression ? rétorque l'Oncle.

— C'est un Naberius et tu ferais mieux de ne pas lui suggérer des idées extravagantes, tu n'es vraiment pas un bon exemple, rétorque le père.

— Pardon ? Tu veux que l’on parle de ta jeunesse aux gamins ?

— Je ne vois pas le rapport entre notre scolarité et le fait que tu fasses n’importe quoi, Gianni.

 

Callego et Narnia se fixent du regard alors que le ton monte entre le père et l'oncle. Le silence revient tout aussi brutalement lorsqu'un domestique les informe qu'ils doivent se rendre à la réunion des anciens.

La famille rejoint le lieu où se rassemblent les anciens cachés sous une cape et un masque à l’effigie d’un chien. Callego, Gianni et Ada, sont tenus sur place et se contentent de discuter de la scolarité de Callego. Gianni surveille ce qu'il se passe du côté de Narnia et Dante, avant de donner quelques infos au doyen sur Sullivan. Callego les entend parlers de retour aux sources et de démon primaux. Sa mère le fait reculer pour qu'il ne se mêle pas des conversations. Le jeune démon a bien compris qu'il y a une menace qui s'éveille. Il sait que les Naberius tentent de monter dans la hiérarchie afin de devenir de potentiels candidats pour les treize couronnes dont fait partie Azazel, le chef de la patrouille frontalière. Place tenue par les plus puissants démons, se trouvant juste en dessous des trois grands, dont Sullivan.

Visiblement Dante et Narnia ont terminé les échangent d’information, puisque la famille rebrousse chemin…

Ada et ses fils rejoignent le salon tandis que Gianni et Dante restent en retrait pour parler. Ils s'assoient, se font servir leur thé, Ada profitant du calme pour s'adresser à Callego :

 

— Je n’ai pas eu l’occasion de te le dire, Callego, mais je suis fière de toi.

— Merci, mère, répond celui-ci, en se grattant le nez.

— Ton père ne parlait pas sérieusement. Vous étiez mignons, toi et cette démone, quand vous dansiez, ajoute la démone.

 

Narnia porte sa tasse à ses lèvres, buvant tout en restant impassible, tandis que sa mère monte ses iris sur son aîné :

 

— Ton frère, ce n'était pas tout à fait ça, dit la mère.

 

Le jeune souffle dans sa tasse, avalant sa gorgée de travers, sous le regard curieux de Callego.

 

— Elle n’arrêtait pas de me sourire, je me suis emmêlé les pieds et j’ai fini à terre, dit l’aîné, lasse.

 

On pourrait y croire s’il n’avait pas les joues complétement rouges. Callego se permet alors de rire, alors que son frère se racle la gorge.

Gianni et Dante sontde retour, Callego pensait pouvoir profiter davantage de sa famille, mais ce n'est manifestement pas le cas. Callego et Gianni les raccompagnent à la porte puis ils rentrent au salon.

 

— C’est à se demander à quoi sert le manoir, ils ne sont jamais là, réplique Callego.

— C’est plus facile pour eux de vivre à la pension juste à côté du quartier général. 

— Et toi ? Pourquoi tu n’habites pas à la pension de Babyls ?

— Ma présence te dérange ? Moi, je ne te reproche pas d’être amoureux.

— Arrête de dire ça ! dit Callego, embarrassé.

— J'espère que tu ne vas pas tenir compte de ce que ton père t'a dit.

— J’ai peur qu’un jour, il apprenne la vérité sur notre relation. Je doute qu’il accepte l’idée que son fils ne soit pas uniquement attiré par les filles.

—Il va protester par principe, mais je ne crois pas qu'il en tiendrait rigueur et de toute façon, je t'élève, donc il n'a pas son mot à dire.

— Et toi ? Cela ne te gène pas ?

— J’ai plutôt été surpris que deux personnes arrivent à supporter ton caractère, répond l’oncle, en lui décoiffant les cheveux.

— Hilarant, répond Callego, qui tente de rattraper le bordel capillaire que vient de créer, Gianni.

— Je te taquine, petite tête ! Et, j'insiste vraiment, mais n’écoute pas ton père.

— J’ai cru le comprendre, mon oncle.

— Je me rappelle l’état dans lequel tu étais, il y a quelque mois et je le dis sérieusement, même si tu me prends pour un con, si tu as besoin de parler, fais-le !

— Tu ne prends jamais rien au sérieux, si je te parle, tu vas surtout te moquer, réplique le brun.

— Callego, je me moque de ton caractère de cochon, pas de tes inquiétudes et je te retourne la question, est-ce que toi, tu trouves votre relation, bizarre ?

— Je dois étudier...

 

Gianni tente d’attraper le bras de son anguille de neveu... Celui-ci le retrouve dans sa chambre, retenant la porte avant que son neveu ne la referme.

 

— Je serais tenté de me dire que tu te poses encore trop de questions, dit le démon, essoufflé, c’est qu’il cavale vite le bougre !

— Tu te fais des idées, réplique le plus jeune, qui tente de fermer sa porte.

— Tu as vraiment cette sale manie de fuir les problèmes plutôt que de demander conseil, soupire le démon.

— J'ignore quoi te répondre, c’est tout !

 

Callego laisse ses bras tomber, invitant son oncle à entrer et à s'asseoir sur sa chaise de bureau. Gianni ne se permet jamais d’entrer dans cette pièce, si son neveu ne le lui indique pas.

 

— C’est bien trop rangé ici… Tu as peur que l’on tombe sur tes revues coquines ?

— J’ai une tête à en avoir ? réplique Callego.

— Tu as une tête à planquer des journaux intimes, dit l’adulte, en ricanant.

— Ce sont des cahiers de notes, rien à voir !

— Enfin, revenons à notre sujet, reprend Gianni.

— Je ne sais toujours pas quoi répondre, grommèle Callego.

— Commence par quelque chose de simple, trouves-tu votre relation anormale, oui ou non ?

— Non.

— Alors pourquoi fuir au lieu de me répondre ?

— Ça n’a rien à voir avec notre relation… Comme père l’a dit, je suis un Naberius, je ne devrais pas faire ce genre de chose.

— Être en couple ? ricane l’oncle.

— Tu vois que tu te fous de moi !

— Arrête de prendre la mouche pour si peu, Callego, et quel est le problème ?

— On se comporte comme des ados qui ne gère pas leurs hormones, s’énerve Callego.

— Vous êtes des ados, dit Gianni, en se retenant de rire, pour éviter de le vexer.

— Ce n’est pas digne de nous.

— Ne prends pas en modèle tes parents, ils sont mariés, pas en couple. Les doyens décident de qui en a le droit et avec qui, ils ont juste besoin de deux successeurs, pour les titres que nous tenons, le reste, ils en ont, cure.

— Je pensais qu’ils s’aimaient quand même.

— Tes parents ne se détestent pas, on ne nous apprend pas être affectif, répond Gianni.

— Je ne le suis pas non plus.

— Et cette histoire d’hormones ?

— C’est à cause de Shichiro… Il est trop curieux, râle le brun.

— Je serai d’avis à penser que tu te reproches de l’être.

 

Callego veut répondre, mais les mots se noient dans sa gorge, il commence à trembler, au point que Gianni se lève quelque peu, paniqué de le voir réagir ainsi. L'oncle s'assoit à côté de son neveu et le calme en lui tapotant le dos. Callego ne parvient plus à parler, ou du moins Gianni ne comprend pas ce qu’il dit à cause de ses sanglots.

 

— Il ne faut pas te mettre dans de pareil état, dit l’oncle, en essayant d’avoir son regard.

— C'est honteux pour un Naberius de ne pas savoir contrôler, ça.

— Le clan s’en fout de savoir ce genre de chose, Callego.

— Je veux juste qu’ils acceptent Aérin pour lui éviter le mariage.

— Callego, que ce soit les Naberius ou les Divalis, vous n'arriverez pas à vous soustraire de vos obligations, ils ne vous soutiendront pas, je sais de quoi je parle.

 

Callego lève les yeux vers son oncle qui soupire et se gratte la tête.

 

— Je suis tombé amoureux d’une démone avec qui j’ai fait ma scolarité, j’ai cru quand, prenant garde à l’image de la famille et du clan, en étant le meilleur, même plus que ton père. Le clan me permettrait de me marier avec cette démone. Je devais être celui qui devait partir pour la patrouille frontalière, je me suis retrouvé à Babyls et ils se sont arrangés pour que cette démone parte le plus loin possible de moi. Je l’ai très mal pris et depuis, je ne rends plus aucun compte au clan, explique Gianni.

— Je l’ignorais, dit Callego.

— Seul ton père est au courant de cette histoire, je n’en ai jamais parlé. Tant que tu joues ton rôle de chien de garde, c’est tout ce qu’ils les importent. Alors, laissez libre cours à vos désirs, toi aussi, tu es un démon.

 

Callego reste muet à regarder son oncle, les yeux écarquillés, puis il détourne la tête en la secouant tout en disant à son oncle qu’il n’est pas fréquentable.

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