L'école des démons acte 2

Chapitre 20 : L'envers du décord

3199 mots, Catégorie: T

Dernière mise à jour 26/01/2023 13:07

Degan et Ilya sont arrivés à la sobre villa des parents de la jeune Divalis. Celle-ci le tient par la main pour le guider à l’intérieur. Le porte donne sur un petit couloir ou ils abandonnent leurs chaussure, Ilya prêtant à Degan les pantoufles de son père et se dirige vers la porte qui donne dans le salon et sur un escalier menant à l’étage. La fillette crie à pleins poumons après ses parents… Ils patientent un peu, puis une personne se manifeste à l’étage en se plaignant sur le peu de discrétion de la fillette, ensuite dévisage Degan dubitatif.

Un démon aussi grand que lui à la chevelure rose nacrée presque aussi longue que la sienne et plus clair que celle Ilya, aux yeux verts foncés, les dévisagent tout en les rejoignant.

 

— Papa et maman sont là ? crie Ilya, pleine de joie.

— Mon ouïe fonctionne très bien, Ilya, non, ils ne sont pas et soit le bienvenu. Je suis son frère, Zack, dit le démon en tendant la main à Degan.

— Merci, moi c’est Degan, répond le rouge en acceptant sa poigne.

 

Ilya attrape les deux par la main et les tire vers le salon, les démons ne lui opposant pas de résistance.

 

— Ilya, tu vas nous faire tomber, maugrée son frère.

— Juste toi Zack, c’est toi le maladroit, dit la fillette.

 

Elle les libère enfin alors qu’ils sont juste devant le canapé ou le rose se laisse tomber comme une masse. Degan s’assoit tandis que la fillette sort une console de jeu de sous l’armoire de la télévision.

 

— On a un jeu de dance, tu veux bien jouer avec moi Degan ? Zack, il est nul !

— Avec joie, répond le démon.

 

Zack fait la grimace à sa sœur, pour lui donner son avis sur la question, ce qui fait se marrer Degan, alors que Zack se penche sur lui :

 

— Elle dit ça, mais elle reste toujours est mode facile, réplique le démon.

— Ce n’est même pas vrai ! boude la démone.

— Mets en extrême, ce sera drôle, plaisante Degan.

— Ne rester pas à côté de moi ou je vais vous assommer, réplique Zack.

 

Ilya lance le jeu et la musique démarre avec les éléments à l’écran pour donner le mouvement aux joueurs. Les gestes défilent bien trop vite pour Ilya, son frère dans une étrange lassitude arrive à suivre le rythme, mieux que Degan.

 

— Je fatigue à te regarder ! dit Zack au rouge.

— Ta technique me donne envie de dormir, répond Degan, narquois.

— Se serait drôle d’y jouer tous ensemble, dit Ilya.

— On va tous se faire battre par Opéra, il est super fort en jeu de dance, ricane Degan.

— Il est si fort ?

— Opéra est bon dans tout, répond Degan en souriant.

 

Après quelques chansons revenues en mode facile, Ilya déclare forfait… Degan a plus d’énergie qu’elle. Les garçons sont assis dans le fauteuil et la petite se laisse tomber sur eux. Zack la dispute sans conviction de se tenir tranquille et Degan la chatouille ce qui la fait immédiatement se relever !

 

— Je vais chercher à boire, cela vous va du thé ? demande la fillette.

— Oui, répondent les garçons en cœur.

 

Ils la regardent partir, puis Zack rabat aussi vite les yeux sur Degan qui en lève un sourcil, s’attendant à un commentaire du grand frère.

 

— Rassure moi, elle ne vous a pas dit que j’étais son amoureux ? demande Zack.

— Pas explicitement avec toi, mais oui, réponds Degan, interloqué.

— Ça fait un petit moment, qu’elle nous lâche ça, je crois qu’elle ne se rend pas compte de quoi elle parle, elle me dit juste que je suis son amoureux, mais bon, quand elle lâche ça devant mes potes, ça a de quoi mettre en froid, dit Zack, en riant jaune.

— Tu m’étonnes, Aérin aussi a eu une période comme ça avec notre frère ainé, il me semble que ce soit vite passé, mais je ne me souviens pas de comment avait réagi nos parents.

— Les nôtres lui disent qu’elle ne peut pas, mais bon, elle répond juste qu’elle fait ce que veux, dit Zack, en riant malgré lui.

— Quel âge à Ilya ?

— Dix ans, dit Zack.

— A ouais, Aérin avait cinq en an quand elle a eu cette phase.

— Notre école a une pension, normalement on peut rentrer du week-end, mais je ne revenais pas souvent à la maison, cela ne fait que quelques mois qu’elle me voit autant, on suppose que c’est pour ça qu’elle se dit amoureuse.

— Possible, enfin t’en qu’elle n’essaie pas de t’embrasser, dit Dagan en riant.

— Ça, elle n’a pas encore essayé, mais elle veut tout le temps dormir avec moi et elle est hyper collante, soupir le démon.

— Comment ça pas encore ?

— Elle m’a demandé la semaine passée, si elle pouvait le faire puisque les amoureux le font.

— Et tu lui as dit quoi ?

— Qu’ils le font parce que les deux aiment bien ça, mais que moi je n’aimais pas, donc elle a pas cherché plus loin, explique le frère mal à l’aise.

 

Ilya revient avec lenteur pour éviter qu’elle ne renverse tout au sol. Degan et Zack se redressent pour lui donner un coup de main avant que le plateau et la fillette ne finissent au sol.

Il prend sa tasse de thé soufflant dessus avant d’en prendre une gorgée, la fillette venant s’asseoir entre les deux. Ça va, Zack n’a pas trop à s’en faire, elle a refusé hier de dire qu’elle était amoureuse de son frère, par-contre, elle a tout de même insinué hier, être active… A moins qu’elle ait voulu faire semblant pour jouer aux grandes ?

Un couple de démons à la chevelures rosâtres font alors leur apparition dans la maison, se sont bien sur les parents d’Ilya et Zack. La fillette se rue sur eux, la mère l’attrapant dans ses bras. Degan et Zack se lèvent pour aller les saluer.

 

— Degan tu es ici, merci d’avoir veillé sur Ilya et bienvenue dans notre demeure, déclare le père.

— Tu vas rester avec nous ? demande Ilya.

— Je préfère ne pas laisser mon frère seul trop longtemps, il sort tout juste de son cycle, explique le rouge.

— Oui, c'est normal, Zack nous en fait une, il n’y a pas longtemps, il était infernal, plaisante la mère.

— Au moins je ne démonte pas les murs à coup de poing comme papa, grommelle le démon.

 

Le mentionner racle sa gorge ce qui fait rire mère et fille. Ilya entraine cette fois Degan dans sa chambre ou elle prend quelques minutes a lui montrer ses tenues et ses peluches et patiemment Degan, sourit-elle quel remet, plus ou moins, tout à sa place.

 

— Zack il lit tout le temps, en plus se sont des histoires d’amours, dit la fillette, narquoise.

— Et toi, tu en lis ?

— Je préfère jouer à la console ou me maquiller avec maman, explique la jeune.

 

Elle lui montre une photo ou elle a un grimage de chat et Degan lui sourit en lui disant qu’elle est mignonne. Un peu après, cela, il quitte la demeure pour retrouver la sienne.

Opéra se demande pourquoi il se comporte de la sorte avec la jeune. Par ailleurs, il n’arrête pas de penser à Zya. Peut-être devrait-il faire demi-tour et éviter de la laisser seule avec Azael ?

Ils sont devant la porte d’entrer de la demeure et ouvre la porte à Sybel. Ce faisant, il la prend par la main pour la guidée à l’intérieur pour rejoindre Sullivan qui est dans le salon. Celui-ci est assis dans un fauteuil, une tasse de thé en main, il attendait le retour de son suivant, mais il ne s’attendait pas à ce que celui-ci revienne accompagné d’une inconnue. Il s’incline poliment en guise de bonjour et Sybel, surprise, en fait de même.

 

— Bonjour maître Sullivan, je vous présente Sybel Divalis, la jeune cousine d’Azael, Aérin et Degan.

— Enchanté de faire ta connaissance ma grande. Je suis étonné de ne pas voir le restant de sa famille, dit doucement le démon.

— Ils sont tous occupés, j’ai pensé que Sybel serait ravie de rester un peu auprès de moi.

— Je vois, je vois, réponds le démon en souriant.

 

Sybel en a les yeux écarquiller, Opéra est le majordome de Sullivan, l’un des trois plus puissants démons de ce monde ! Le félin se tourne alors sur la rouge qu’il tient toujours, ce qui ne manque pas à Sullivan.

 

— Tu veux un thé ?

— Je veux bien, dit-elle, à voix basse.

 

Il s’en va lui chercher une tasse et quelques gâteaux ou il profite de son passage à la cuisine pour échanger avec Zya. Cela semble aller, pourtant, il a comme un drôle de ressentiment. Enfin, si elle a besoin d’aide, il suppose qu’elle fera comme il a dit. Il revient avec le service à thé et sert autant Sullivan que la jeune.

 

— Je te laisse un peu avec mon maître, j’ai quelques corvées à faire, je me dépêche.

 

Sur ses dires, il l’embrasse tendrement et s’éclisse sous le sursaut de Sybel qui ne s’attendait pas à ce qu’il le fasse devant son maître.

 

— Opéra, tu n’es pas… Trop tard, le félin est parti.

 

Sullivan rabaisse le bras et dévisage Sybel qui est complètement rouge. Ça alors, s’il s’attendait à ce que son disciple lui amène une démone et qui plus est, qu’il oserait l’embrasser devant lui.

 

— Ainsi Opéra, c'est trouvé une petite copine ? J’en suis le premier surprit, dit doucement le démon.

— Je ne suis pas sûr qu’il me considère comme tel, enfin, il ne me l'a pas dit, répond Sybel, la voix basse.

— Opéra n’est pas du genre à discuter, mais plutôt à agir, parfois même avant de réfléchir à ce qu’il fait, réplique alors Sullivan.

 

Sybel en lève les yeux vers lui, bien qu’il continue de lui sourire, elle a l’impression que cette phrase soit une attaque à son égard. En vérité, pas à l’encontre de la jeune démone, mais plutôt envers son suivant. Sullivan ignore qu’il n’est plus le seul à savoir la vérité… Il serait ennuyeux de devoir effacer les souvenirs de tout un chacun si cela devait déraper. Il suppose que Sybel n’est pas au courant, pourquoi le lui dirait-il ? Quelle circonstance pourrait l’amener à parler d’un sujet qu’il a lui-même effacé depuis quelques années ?

Occupé à ses corvées, Opéra regarde le linge qu’il tient en main sans comprendre ce qui lui arrive. Pourquoi agit-il ainsi ? Il a beau retourner maintenant fois la question, il n’est pas amoureux de Sybel, il l’apprécie, mais cela ne va pas plus loin. Alors pourquoi ce comportement ? Pourquoi l’avoir embrassée devant Sullivan ? Il resserre sa prise sur le vêtement qu’il tient de rage. Il ne comprend pas cette chose dans son ventre qui lui fait mal et lui donne envie de pleurer. Il serre les crocs, puis inspire un bon coup, refoulant ses émotions et redevenir cet être froid et trop sérieux qui ne semble pas savoir apprécier les petites choses de la vie.

Ce n’est pas ça, depuis que Sullivan la trouvée et sortie de la rue… Il s’est promis que plus jamais il ne pleurerait. Ce n’est pas la première fois qu’il se fait humilier, ce n’est pas la première fois qu’il ne parvient pas à repousser quelqu’un. Mais, c’est étrange, pourquoi en souffre-t-il autant cette fois-ci alors qu’il avait oublié ce passage lorsqu’il était plus jeune ? En plus, Azael ne l’a pas fait exprès, il était dans son cycle du mal. Cela n’a rien avoir, n’est-ce pas ?

Il se penche sur la machine, serrant les dents tellement fort qu’il les fait grincer. Il passe la main sous ses yeux, puis il en fait de même avec l’autre pour essuyer sa peau humide. Merde ! Il ne doit plus pleurer ! Il ne doit plus être faible ! Plus jamais !

Sullivan a un peu discuté avec Sybel et tenté de savoir depuis quand ils sont aussi proches. La jeune est timide, alors il la taquine gentiment pour la mettre à l’aise le temps que le félin revienne. Le voici justement qui fait son retour en regardant Sullivan pour lui demander :

 

— Maître est-ce que cela vous dérange que l’on se regarde un film dans ma chambre ?

— Non, non, je vous laisse à vos activités… J’ai des documents à remplir pour le prochain examen, en pleure-t-il soudain.

 

Encore une fois la rouge est plus que gênée. Pourtant, elle suit le démon qui la guide jusque dans ses appartements, ses doigts de nouveau mêlés aux siens. Dans la pièce, sobre en passant, Opéra l’invite se mettre à laisse sur son lit, le temps qu’il prenne la télécommande et cherche une idée de film… Il se retourne en souriant sur Sybel, sa queue s’agitant de malice dans son dos.

 

— On se regarde un film d’horreur ?

— Si tu veux, répond-elle.

 

Il glisse la disquette magique dans la télévision et rejoint Sybel sur le matelas et passe le bras derrière elle pour l’attirer contre lui. La jeune est tout de même confuse par son comportement.

 

— Dis, Opéra… Pourquoi m'as-tu embrassée devant ton maître ?

— Je ne sais pas, je n'ai pas vraiment réfléchi à ce que je faisais, dit le démon.

— Pourquoi es-tu ainsi avec moi ? Tu me tiens la main, tu te blottis contre moi…

— Ça ne te plait pas ?

— Si, mais je ne comprends pas. Est-ce que tu m’aimerais bien finalement ?

— Je t’apprécie, mais je ne suis pas amoureux, rassure-toi, répond Opéra.

— Je serais plutôt heureuse de te savoir amoureux, dit Sybel boudeuse.

— Si cela te fait plaisir, tu peux y croire.

— Pardon ? Ça ne fonctionne pas de cette façon, Opéra !

 

Il se retourne et se penche sur elle, venant poser ses lèvres sur son front pour ensuite encrer ses yeux dans les siens.

 

— Tu m’as dit que tu étais d’accord pour jouer, non ?

— Oui, mais pas avec mes sentiments !

— Tu es amoureuse de moi ?

— Oui !

— Comment le sais-tu ?

— Toutes les filles tomberaient amoureuse de toi. Tu es de haut rang et rattaché à Sullivan ce qui fait de toi un démon plus prestigieux que Callego, en plus d’être super mignon. Tu as tout ce qu’une démone aurait envie d’avoir.

 

Il sourit c’est bien ce qu’il disait, c’est de l’envie, pas l’amour. S’y attendait-il ? Espérait-il qu’elle dise autre chose ? Qu’elle soit hésitante et en recherche de question sur ses sentiments comme l’eut été Aérin au début de sa relation ? Envierait-il les garçons qu'une démone les aiment réellement ? Qu’ils soient aussi complices tous les trois ? Avoir une vraie relation avec une personne qui l'apprécie pour ce qu’il est et non pour le paraître ? Opéra regarde Sybel qui le dévisage comme s’il devait être ravi de sa réponse, qu’elle lui dise qu’il est aussi attrayant qu’une pierre précieuse tant qu’elle a de la valeur.

 

— Et si par malheur, je devenais aleph, voudrais-tu toujours de moi ?

— C’est un peu la honte de sortir avec un aleph…

— Tu n’as pas encore de rang, qui sait, tu le seras peut-être ?

— Les Divalis sont de rang deux au minimum, sauf Aérin puisqu’elle faible et abîmée. Je ne comprends même pas ce que Shichiro et Callego lui trouvent ! Ils ne me regardent même pas. Enfin Shichiro est abimé comme Aérin et avec le dégout qu’il attire chez les autres, j'aurais honte qu’il s’intéresse à moi. Callego avec son statut et sa lignée, doit sans doute faire ça par gentillesse. Ça se voit qu’ils le dégoûtent, il n’est jamais câlin et il ne veut même pas coucher avec eux, réplique Sybel, avec un rictus suffisant au visage.

 

Opéra sourit avidement après ce débit de parole qui l’ont de plus en plus refroidi sur l’idée qu’il se faisait de la rouge. S’il n’est pas certain de savoir ce qu’est l’amour. Ressentir de la colère envers pour des attaques verbales à l’encontre de personnes à qui il tient, est une première pour lui ! Ça, il est certain du ressentiment qu’il a envers Sybel : La déception !

 

— Elle est ta cousine, elle t’a accueillie à bras ouvert et c’est comme cela que tu l’as remercié ?

— Encore heureux, elle n’a rien pour elle ! Et s’il te plait, ne me fait pas croire que tu ne lui parles pas uniquement par pitié !

— J’ai beaucoup de choses à rattraper de mon absence d’hier, tu m’excuseras Sybel.

 

Il la fait se relever et la traîne jusqu'au hall d’entrée. Il sort, la prend dans ses bras bien qu’elle tente de lui parler, de savoir ce qu’il fait. Opéra revient vers la demeure des divalis et une fois devant le porche, il la pose, la regarde avec froideur, s’incline et s’en va…

Sybel l'appelle ne comprenant plus rien et les yeux en larmes. Elle rage et plus que froissée… Il ne gagnera pas comme ça ! Elle ne se laissera pas dévaloriser de la sorte !

Laisser un commentaire ?