Miroir de l'âme

Chapitre 5 : Qui est vraiment malade ?

1451 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 26/06/2017 04:41

Chapitre 5 : Qui est vraiment malade ?


Le lendemain, dans la matinée, Senritsu jouait du piano comme à l’accoutumée. Elle était seule, son cœur et ses doigts étaient en pleine harmonie avec la musique. Alors qu’elle effectuait l’une de ses plus grandes prouesses musicales et allait entrer en plein extase sonore, elle s’arrêta soudainement. Elle était paralysée, époustouflée. Quelque chose la bloquait, son souffle devint fort, ses doigts se mirent à trembler. Puis son souffle se stoppa net. Elle essaya de respirer car elle s’étouffait mais quand elle réussit à inspirer, elle n’entendit aucun son. Aucun son n’émanait d’elle, aucun son n’émanait plus d’elle. Senritsu se mit à paniquer. Elle voulut crier mais c’était bloqué. Elle se débattait contre la paralysie de toutes ses forces mais cette lutte l’exténuait au plus haut point. Quand elle finit par se calmer, elle revint à la réalité. En effet, après sa dernière touche de piano, elle se stoppa net. En l’espace d’une seconde, c’était le drame, elle s’était plongée dans une illusion cauchemardesque où le son n’existe plus. Elle ne constata que quelques secondes plus tard que quelqu’un se tenait debout derrière d’elle et que sa présence ait perturbé son élan. Quand elle se leva et se retourna, elle vit Tama, lui regardant d’un air curieux.

 Intéressant ! disait-elle. C’est rare de tomber sur ce genre de phénomène ! Senritsu la regarda, perplexe. Tama fit mine de se baisser, histoire de rapprocher sa tête de la sienne et de diminuer la différence de taille. Elle lui regardait comme si elle venait de découvrir quelque chose de fabuleux. Elle s’approchait de plus en plus d’elle toute en la fixant d’un regard émerveillé. Senristu, embarrassée, recula d’un pas, ce qui ramena Tama à se calmer. Elle se redressa, saisit le petit carnet et le stylo qui était dans sa poche et lui sourit.

- Alors ? Depuis combien d’années, aviez-vous ce don ? lui dit Tama toute  radieuse.

Senritsu, incertaine, ne répondit pas.

- Alors ? Ne me dites pas que vous ne saviez pas, vous avez l’air consciente de votre pouvoir. Vous l’utilisiez tout à l’heure pourtant… Ajouta-telle en tirant la tronche.

 Ah !!! Fit Senritsu en faisant mine de comprendre. Vous parliez du morceau que je jouais tout à l’heure ? C’est…

- Non !!!! Je ne parle pas de ça, mais de votre talent. Il n’est pas inné que je sache.

- Je joue du piano depuis que je suis toute petite. Le talent peut venir par l’entraînement.

A ces mots, Tama se tut, elle comprit que Senritsu cherchait à l’embrouiller ou à juste tourner autour du pot. Elle soupira puis devint sérieuse et fixa Senritsu.

- Je ne parle pas de vos quelconques performances en musique, je ne doute pas que vous êtes douée. Mais votre capacité n’a rien avoir, certes elle a vous permis de maximiser vos performances musicales, mais elle est bien plus complexe. Cette capacité… vous avez une ouïe extrêmement bien développée si je ne me trompe pas.

Voyant que Senritsu n’acquiesçait pas, Tama rangea son carnet et lui fixa. Son regard devint froid, un silence inquiétant suivit.

- Vous êtes malade Senritsu. Auriez-vous par hasard fait quelque chose d’interdit ? Votre corps a du payer de lourdes conséquences et vous avez acquis ce don.

Senritsu resta silencieuse, Tama sourit un instant, il me semble que vous ne voulez pas en parler, ajouta t-elle. Elle se retourna et se mit à partir et murmura, c’est la première fois que je vois un survivant de la Sonate du Diable…  Senritsu fut troublée par ces mots. La Sonate du Diable n’était pas connu de tous, elle demeurait une légende pour certains. Quiconque l’écoutait mourrait aussitôt. Elle était choquée par la capacité de Tama à déduire que l’origine de son don d’audition provenait de cette malédiction. Tama en savait plus sur la Sonate du Diable, se disait-elle. Après tout, c’est un Virus Hunter, elle a du rencontrer d’autres victimes de cette partition. C’était l’occasion où jamais d’en savoir plus, elle qui est à la recherche de cette partition pour la détruire. Elle se dirigea vers la porte en courant afin de rattraper Tama dans les couloirs mais il était trop tard, elle l’avait perdu de vue. Et comme à son habitude, elle n’entendait plus ses battements cardiaques. Quelle discrétion remarquable ! Se disait-elle, si elle n’était pas médecin et Virus Hunter, elle aurait fait un excellent assassin.

Pendant ce temps, Kurapika regardait l’horizon sur un balcon. Il était calme, le vent faisait danser harmonieusement ses cheveux blonds. Soudain, il  reçut un appel, c’était Right qui demandait des nouvelles. Kurapika lui fit part de l’arrivée des Virus Hunter et qu’ils commenceront leurs premiers examens de Néon dans quelques heures. Il lui parla de l’incident Tama qui a commencé avant les autres et qui n’a détecté que les mauvaises habitudes de Néon. Chose qui fit rire Right au téléphone. J’espère qu’elle me produira de meilleurs résultats ! dit-il en ricanant. A la fin de cet appel, il revint à son occupation, rêvasser en regardant l’horizon de bon matin.

- Vous et Monsieur Right êtes très proches. Il vous fait confiance, c’est assez rare pour un chef de mafia.

Kurapika se retourna en sursautant, il n’avait pas remarqué sa présence. Tama était adossé sur une belle vitrée, son carnet toujours à la main.

- Mais qu’est-ce que vous faites ici ? Vous m’espionnez ?

-  Non, je me balade, je m’ennuie et j’aimerais en savoir plus sur les cas rares qui vivent dans cette demeure. Je suis juste arrivée en plein appel rien de plus. Si je vous espionnais, je ne vous aurais pas fait part de ma présence.

- Et pourtant vous êtes venus discrètement… dit-il en lui jetant un regard suspicieux. Que voulez-vous ?

- Vous parler. Vous êtes un cas plutôt intéressant. J’aimerais vous consulter.

- Je ne suis pas malade, c’est Néon votre patiente, vous pourrez la consulter dans quelques heures, lui répondit-il froidement.

- Excusez-moi mais si vous n’étiez pas malade, je ne me serai pas intéressée à vous. En tant que médecin et Virus Hunter, je me dois d’en savoir plus sur vous.

-  Je n’ai rien, je me porte très bien, lui répondit-il un peu agacé.

- Et pourtant je sens en vous, une hausse de température corporelle.

- Ce n’est rien, c’est juste une petite fièvre passagère.

- Saviez-vous que la fièvre est une réaction de l’organisme pour lutter contre les éléments étrangers ? C’est déjà une preuve que vous êtes malade.

- Sûrement un début de grippe, je ne sais pas. Il n’y a rien de dramatique.

- Ah ? Et croyez-vous normal qu’une fièvre dure plus de deux mois et vous plonge parfois dans un coma douteux de temps en temps ? Et pour vous ce n’est pas dramatique ?

- D’où saviez-vous ça ? Lui dit-il surpris.

-  C’est Bashô. Je soupçonnais quelque chose d’anormal en vous, alors je suis parti le voir et il m’a tout raconté. Enfin partiellement… Personne ne sait pourquoi cette fièvre persiste et en plus vous refusez d’aller à l’hôpital.

- Ah… soupira t-il, ça ne vous regarde pas de toute façon, maintenant je vais vous laisser, j’ai un petit déjeuner à prendre.

Kurapika sortit, laissant Tama toute seule sur le balcon. Elle soupira, Ah ces hommes… Elle saisit son stylo et se mit à noter « Port de lentilles noirs… pour quelle raison ? Sa vue est excellente. Honte de sa couleur d’origine ou les cache t-il pour une autre raison ? ». En tout cas, je suis sûre qu’il est aussi intéressant que Senritsu, murmura t-elle en souriant.

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