Les 95e Hunger Games
Arrivez à la gare, les gens sont encore plus étranges que Bettavia, ils portent tous des vêtements de toutes les couleurs, avec des coiffures grotesques, des maquillages très utopique. Ils ressemblent à des marionnettes que l’on aurait déguisées. Ils me font presque pitié.
Pierre et moi sommes dans la grande salle, où nous nous préparons à monter sur notre char, pour nous présenter au monde. Je n’ais absolument aucune envie de partager ce char à ses côtés, mais il va falloir que je me fasse à cette idée. Tous les tributs sont là, certains se présentent, d’autres font peur aux autres. Ils viennent vers moi, et cherche à m’intimider, ça ne marche pas, il me donne juste envie de les haïr. Bientôt ils sauront qui je suis, et on verra si ils se comportent toujours de la même manière. Puis l’homme que j’avais remarqué sur les écrans s’avance dans ma direction, j’évite son regard en me disant qu’il ne vient pas pour me parler, de toute façon il n’a parlé à personne. Mais il continue à approcher, sans que je sache pourquoi cette idée me panique un peu. Il s’arrête à un mètre de moi et me dis :
- Tu es Clélia Melhark
Je me tourne vers lui, et le regarde quelque peu choqué, comment peut-il savoir ce nom de famille. Je le regarde avec de grands yeux, sans savoir quelle attitude adopter, mais lui continue de me fixer dans sourciller. Finalement je réponds sur la défensive, pour lui faire comprendre que je n’ais aucune intention de sympathiser avec lui.
- A quoi pourras te servir mon nom, une fois qu’il faudra s’entretuer.
- Ce n’était pas une question, je sais qui tu es. Et je n’ais pas l’intention de te tuer, je ne suis pas ton ennemi. Réfléchis-y.
- Réfléchir à quoi ? Lui demandais-je, un peu provocante.
- Si tu veux vraiment te battre seule dans ces jeux.
Sur ces mots il tourna les talons, puis semblant oublier quelques choses, il pivota dans ma direction, et me dis :
- Au faite, je m’appel Théo Odair.
Odair, ce nom me disait vaguement quelque chose. Mais où est ce que je l’ai entendu ? Peu importe. Le gong retentit, ce qui me fit penser au char, sur lequel je devrais déjà me trouver, pour me présenter au capitole, au monde. Je monte sur le char, non sans un regard de dédain envers mon voisin. Notre char est tiré par de beaux et grands chevaux, des frisons, leur longue crinière ondulée, me fait penser aux flammes dansant dans notre cheminée l’hiver. Cette pensée me fait presque montée les larmes aux yeux. Ma famille, les reverrais-je un jour ? Sûrement pas. Chassant cette pensée de mon esprit. Je regarde droit devant et vois les estrades du jury grandirent devant mes yeux. Le son des foules m’attaquèrent les tympans avec violence. Comment réagir face à cette situation, je les déteste tous, mais il faut qu’ils m’aiment… Finalement je fis l’effort surhumain et inimaginable de lever la main, d’afficher un sourire sur mes lèvres, et de les saluer. J’essayais de m’imaginer que ces gens autour de moi, étaient mes amis, ma famille. Tout ceci semblait facile pour mon voisin de chariot, il affichait un grand sourire, c’était même plutôt des rires qui s’échappaient de sa bouche, comme s’il pouvait prendre plaisir à la situation, à cette guerre injuste. C’était au dessus de ma compréhension. Les chars se garent devant le jury et la présidente Snow. Le discours commence, un discours long, incessant, inutile, cauchemardesque. Les yeux bleu, tellement froid de la présidente Snow se fixèrent sur moi, un instant un peu trop long, je la toise à mon tour avec tout le dédain dont je suis capable. Finalement, elle dérive les yeux vers quelqu’un d’autre, je suis son regard, quelle est ma surprise quand je vois que tous les autres tributs continuent de faire leur cinéma, et à saluer de la main, à envoyer des baisers. Etc. Sauf un seul Théo Odair, qui fixe la présidente Snow d’un regard tellement noir, que je ne peux m’empêcher de regarder la présidente me demandant si elle est entrain de se consumer. Ce garçon ne cherche pas à s’attirer la sympathie du capitole. Il montre toute sa haine envers eux. Puis ce sont ses yeux que je croise finalement, son regard changea du tout au tout. Il devint plus doux, et insistant, comme s’il tentait de me délivrer un message. Puis la présidente Snow mit fin à ces échanges, et les chars firent demi-tour.
Un jeune homme du district deux, s’avance vers moi, un sourire malicieux sur les lèvres. Encore une fois je me demande comment tous peuvent garder le sourire si naturellement en de pareille circonstance. Il passe à mes côtés en me frôlant, puis il murmure :
- Jolie robe, j’espère que tu n’attires pas l’attention pour rien.
La jeune femme qui l’accompagne en tant que tribut, s’arrête au niveau de Théo, et je crois entendre qu’elle lui propose une alliance dans les jeux. On a remarqué ma robe, mais chez lui, c’est sa force et sa carrure qui n’échappe à personne. Il ne lui adresse pas un regard, pourtant celle-ci ne manque pas de charme. Ne bougeant pas, il finit par la renvoyer en lui disant qu’il n’était pas intéressé, qu’il n’avait pas besoin de son aide. Ce refus était osé, ces deux tributs étaient des carrières, et il valait mieux les avoir dans son camp, que dans le camp ennemi. Mais bon après tout cela ne me concernais pas, il n’était rien, ni mon allié, et encore moins mon ami. Mais pourquoi voulait-il de moi comme allié, alors que tout le monde le voulait dans son équipe. J’étais pourtant loin d’être la plus impressionnante…
Après ce défilé de carnaval, je pris plaisir à prendre une douche et à me vêtir des plus simples habits que j’ai pu trouver. Tout était d’un confort abusé, je préférais largement mes habits troués, mon sommier de planches et le feu de cheminée. Des objets moins agressifs qui ont toujours fais partie de ma vie. Une vie noire, triste, une vie de labeur mais elle valait toujours mieux que d’être ici, au sein même du capitole, au cœur de l’ennemi. Je vais m’asseoir près de la fenêtre en espérant y trouver un peu de réconfort. Malheureusement les grands buildings brillants de lumière faisaient grandir le manque des grandes forêts du district 12. Finalement épuisée par cette journée, je décidais d’aller me coucher. Je m’enfilais dans les draps soyeux et les coussins moelleux et je partis dans un sommeil agité.