Les 68e Hunger Games

Chapitre 1 : Introduction

1968 mots, Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/01/2016 01:07

Le soleil commence à se coucher à l'horizon, je ne sais pas combien de temps je suis resté assise ici à observer la mer. La plage est désertique ce soir-là, d'habitude elle grouille de monde et il est presque impossible de se reposer. Ça me fait du bien au fond d'être seule, j'aime la solitude, je n'ai jamais compris tous ces gens qui aimaient se tenir en groupes de plusieurs personnes et qui semblaient avoir pour seul but dant la vie que de déranger le plus de gens possible. Peu importe, même si j'avais voulu de la compagnie, je n'ai pas d'amis pour m'en procurer un minimum. Je décide finalement à me lever, j'en rêve terriblement, mais je ne pourrai pas rester assise à observer le doux son des vagues qui s'écrasent contre la plage éternellement. 

Contre ma volonté, je finis par poser un dernier regard sur la magnifique vue qu'offre la mer, avant de lui tourner le dos pour reprendre le chemin de la maison d'un pas lent.

 

La première personne sur qui je tombe de retour à la maison est ma petite soeur, celle-ci me saute dessus comme si elle ne m'avait pas vu depuis des millénaires avant de me faire un câlin que je lui rends aussitôt.

Au bout d'un très bref moment, elle lève la tête vers moi pour laisser afficher une paire de jolies yeux bruns noisette brillants d'excitation. Elle ouvre ensuite la bouche pour déclarer d'une petite voix avec ce sourire collé à son visage en permanence: 

- Prête pour la moisson ? T'as pas le choix de toute façon hein, c'est demain matin, te lève pas en retard soeurette !

La façon dont elle a prononcé ces mots est légèrement étrange, on pourrait presque croire qu'elle s'attendrait à ce que mon nom soit tiré. Peu importe, je ne peux pas lui en vouloir, à cet âge on ne se rend pas toujours compte de tout ce qu'on dit.

- Tu ne devrais pas parler de ce genre de chose de cette façon, tu sais, si c'était moi qui étais choisi, tu es au courant que tu risques de ne jamais me revoir ? 

Je ne lui dis pas ces paroles pour la disputer, mais je préfère simplement qu'elle ne commence pas à aborder le sujet des Hunger Games d'une façon si légère à l'école ou peu importe où elle ira. Elle risquerait de passer pour une délinquante. Pendant qu'elle semble réfléchir à ceci, je lui fait un sourire, en même temps de l'embrasser sur le front, avant de me défaire d'elle pour aller prendre une douche.  

N'empêche que le plus triste dans ce que je lui ai dis, c'est que c'est vrai. Même si je viens de l'un des districts les mieux nourris, je ne fais pas le poid face aux autres tributs de carrières pour qui tuer est aussi simple que rouler à vélo un beau jour d'été. Même si j'avais un minimum de force, ce qui n'est d'ailleurs pas le cas, je n'arriverais certainement pas à tenir debout plus de cinq secondes face à un colosse de 18 ans armé d'une épée.

D'un coup, je suis seule dans l'arène assise devant un minuscule feu, essayant tant bien que mal de me tenir au chaud pour tenir une nuit de plus. Tout à coup les carrières surgissent dans mon dos, le regard fou de joie à l'idée de pouvoir vider quelqu'un de plus de son sang comme on le ferait avec un misérable porc avant de le manger. Ils commencent à discuter à voix haute tout en gardant un oeil sur moi de qui aura la chance d'étancher sa soif de tuer. Une fille sort finalement du lot, tenant dans ses deux mains des couteaux qui n'attendent plus que d'aller à la rencontre de ma peau.

La voix de ma mère me ramène finalement à la réalité.

- Laetia ? Veux-tu bien me dire où étais-tu passé bon sang ? Il se fait tard !

Pour tout dire, Laetia est mon prénom. Je ne l'ai jamais vraiment apprécié, je lui ai toujours trouvé ce petit côté ridicule, mais que voulez-vous, c'était le prénom de la soeur de mon père, morte des années plus tôt lors de la 50e édition des Hunger Games. Mon père ne me parle jamais d'elle, mais maman me raconte souvent à quel point ces deux-là étaient proches autrefois. Il n'a jamais su faire le deuil, c'est pourquoi j'ai eu droit à ce nom à la naissance.

- Hum, Je suis passé faire un tour à la plage, j'avais envie d'un peu de solitude lui dis-je d'un ton ennuyé en continuant de monter l'escalier en direction de la salle de bain, pour l'instant j'ai seulement besoin d'une douche, une bonne douche chaude.

 

J'aime sentir l'eau chaude contre ma peau. Je pense à tous ces districts plus pauvres qui n'ont pas les moyens de s'offrir ce luxe chez eux. Je peux me compter chanceuse de vivre au District Quatre, nous ne sommes pas riches, mais nous ne mourrons pas de faim comme dans certains autres districts, ceux du dix, onze et douze par exemple. C'est un début. Mes pensées se dirigent ensuite vers les résidents du Capitole, la capitale de notre pays Panem. Ces gens ne manquent jamais de rien, ils ont tout ce dont ils ont besoin...même que parfois il m'arrive de me demander s'ils ont vraiment besoin de tous ces produits étranges. Je ne peux m'empêcher d'éprouver une certaine haine envers ces gens si prétentieux qui n'ont rien à faire de leur vie à pars acheter des accessoires de mode ou bien encore attendre désespérément des gamins affamés qu'ils regarderont mourir. Je me demande également s'ils regardent ça en famille, c'est peut-être étrange de penser à ça, mais bon, regardent-'ils vraiment ça en famille ? 

La pensée du capitole me rappelle les événements de demain, forcément. La moisson.

Une fois par an, chaques district est tenu de fournir deux adolescents entre 12 et 18 ans appelés tributs, qui seront jetés dans une arène pour un combat à mort. Le dernier survivant sera déclaré vainqueur. On appelle ça les Hunger Games.

Si jamais je suis choisi, je n'ai ni la force ni le caractère pour gagner. Même en étant forcé, la vue du sang me répugne alors je ne sais pas si j'arriverais à tuer la moindre personne. Dans certains des districts les mieux nourris comme le un, le deux et le quatre où le fait de participer aux jeux est un immense honneur, certains adolescents décident de s’entraîner jusqu’à l'âge de 18 ans pour ensuite se porter volontaire. C'est d'ailleurs pour cette raison que la plupart des vainqueurs viennent de mon district ou celui du un et du deux. 

Mes parents, eux, ont toujours été contre cela, ils sont tout les deux d'accords pour dire que c'est complètement irrésponsable de la part de certains parents d'accepter que leurs enfants soient envoyés dans des centres d'entrainement pour finalement aller se battre et probablement mourir.

 

À la sortie de la douche, je prends quelques minutes pour m'observer dans le miroir. 

Mon premier regard s'arrête sur ma poitrine. Je ne prête quasiment jamais attention à ça, mais ça ne m'empêche pas d'être complexé par mon physique. Puis je dirige mon regard vers mon visage, teint de peau pâle, yeux marron ainsi qu'une belle petite cicatrice sur la joue gauche. Je n'ai rien à envier, je suis ni belle, ni attirante. C'est compréhensible que les garçons préfèrent les autres filles qui ne peuvent pas s'empêcher de sortir de chez elles sans se faire belles, plutôt que moi, la petite fille toujours seule, dénuée de beauté et très peu sociable. Puis de toute façon, ce n'est pas comme si j'étais jalouse de toutes ces filles, je ne pense pas vraiment aux garçons de toute façon, ça m'ennuie en vérité. Je touche mes cheveux encore mouillé, lisse et d'une couleur noire, ils m'arrêtent juste en haut de la poitrine. Pour être honnête, mes cheveux sont probablement la seule chose que j'apprécie réellement sur moi.

Je baisse les yeux.  

 

Il est temps d'aller dormir, je me dis que si jamais je suis forcé à partir pour le capitole, autant ne pas avoir l'air à moitié morte avant le début des jeux. Les sponsors ne sont jamais attirés par les gamines qui n'arrivent même plus à tenir debout devant le district entier de toute façon.

Alors que je suis allongée dans mon lit, une pensée étrange me rappelle à quel point la vie serait mieux si notre espèce n'était pas la chose la plus stupide éxistant sur cette terre. Un jour peut-être que quelqu'un finira par mettre fin à tout cela. Peut-être que les gens finiront par refuser de continuer dans ces conditions et les Hunger Games prendront fin. Pourtant une petite voix au fond de moi me dit que ça n'arrivera pas. Nous sommes esclaves du Capitole, et ce, pour encore très longtemps.

Je mets peu de temps à m'endormir malgré la chaleur insoutenable.

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