Once upon a Game

Je suis dans la forêt. J'entends des cris. Les images sont brouillées, je ne réalise pas ce qui se passe. Puis je me vois bander mon arc et lacher une flèche. Elle vient se loger dans le cou d'un garçon que je regarde droit dans les yeux. Soudain tout devient flou encore. Puis je regarde mes mains : elles sont couvertes de sang. C'est la dernière image que je vois car ensuite je me réveille. Finnick m'a prévenu. Des souvenirs, et pas forcément les meilleurs, reviendront peu à peu, quand on s'y attend pas comme dans le sommeil par exemple. Alors c'était vrai : j'ai déjà tué... Je vois encore les yeux du garçon surpris, le sang sur mes mains. Je me lève, va dans la salle de bain et m'asperge le visage avec un peu d'eau fraîche. Il faut me préparer : aujourd'hui, c'est le premier jour d'entraînement.

Je pense que devrais vérifier tout de suite si je sais vraiment tirer à l'arc. Je me dirige donc vers un atelier d'exercice proposant des arcs, des flèches et des cibles. Mais la jeune fille à la magnifique chevelure rousse, Mérida je crois, y est déjà. Elle tire plusieurs flèches : toute atteignent leur but. "Je crois que je reviendrai plus tard" me dis-je en tournant les talons. Et puis de toute façon, Finnick nous a dit de pas montrer trop clairement nos points forts, tout comme nos faiblesses. Moins l'ennemi en connaît sur vous, plus vous avez de chance de survivre. Puis je vois Anna de loin. Elle me fait signe de la rejoindre. Elle est avec Olaf, la fille aux cheveux magiques, Raiponce, et son partenaire, Eugène. Kristoff les a aussi rejoints. J'arrive vers eux, je dis bonjour à Anna et Olaf.

- Laurence, dit-elle en me montrant Raiponce et Eugène, je te présente Raiponce et Eugène.

- Enchantée, leur lancé-je en leur serrant la main. Moi c'est Laurence.

- Oui on sait ! La fille du feu c'est ça ?

- Oui je crois, si on en croit Caesar.

Caesar est le présentateur des Hunger Games. Il a commenté notre parade. Mais je ne sais pas pourquoi je soupçonne qu'on nous a coupé certain passage de ces commentaires quand Finnick nous l'a montré... Puis on discute un peu avec Raiponce et Eugène tout en s'entraînant à faire des noeuds. Ils sont assez sympas, même plutôt drôles. Pour profiter du moment, j'essaye d'oublier qu'ils essaieront peut-être de nous tuer si ça se trouve... Au bout d'un moment, nous nous séparons. Kristoff, Anna, Olaf et moi partons travailler l'escalade. Kristoff commence en premier. Il monte le mur en un rien de temps, ça semble naturel chez lui. Une fois en haut il nous lance en nous narguant :

- Alors, vous venez pas ?

- Mais si tout de suite ! lui répond Anna avec fierté. 

Elle accroche alors ses mains à quelques appuis, lève son pied, monte l'autre, puis dérape et se ramasse par terre. Kristoff se met à rire.

- Mon pied a glissé mais sinon j'avais la situation parfaitement en main...

Olaf et moi rions à notre tour car elle a les cheveux en bataille et pourtant prend son expression la plus noble.

- Je vous attend toujours, lui lance Kristoff pour l'énerver un peu plus.

Elle prend alors un air furieux, puis nous regarde et éclate de rire.

- Bon je reconnais que je ne pense pas avoir beaucoup grimper de falaises dans ma vie...

Nous repartons encore une fois voir un autre entraînement. Cette fois-ci, nous travaillons le camouflage. Kristoff et moi taquinons Anna en essayant de lui donner des coups de pinceau. Et tout en se défendant, elle se recule et tape dans une fille blonde.

- Hey ! C'est pas fini les enfantillages ?

Elle se retourne et nous voyons alors la fille aux pouvoirs de glace : Elsa.

- Désolé, je suis terriblement désolée... s'excuse Anna en rougissant.

Le visage d'Elsa s'adoucit alors.

- Ce n'est rien. Mais essayer de moins vous amuser, les circonstances ne s'y prêtent vraiment pas...

- Oui on sait... On essaye juste de profiter de nos derniers jours tranquilles.

Elsa ne dit plus rien. Elle nous dévisage.

- Si vous ça ne vous atteint pas de savoir que vous allez bientôt tuer ou être tuer, essayez au moins de pas déranger les autres.

Puis elle part. Je souffle alors car elle vient de me ramener à la réalité... 

- Elle a pas tord... souffle Anna en se frottant le bras. 

- Elle pourrait être plus aimable quand même... s'exclame Kristoff.

- Non je crois que tu as tord Kristoff, lui répond Anna. Elle a la bonne attitude : elle ne prend pas le risque de se lier aux autres vu ce qui nous attend...

Soudain, Olaf part en pleurant. Je crois que ce petit bonhomme vient de se rendre compte de la réalité des choses...

Je le suis

- Olaf ,attends moi ! crie-je.

Il s'arrête puis se retourne. 

- Pourquoi je devrais t'attendre ? me répond-il. De toute façon nous allons nous tuer dans six jours!Enfin je me ferai tuer!

A la fin de cette phrase il se précipite dans mes bras. Je le sers alors fort contre moi, il me rappelle que jamais je ne pourrais avoir d'enfants comme lui. D'ailleurs jamais je n'aurais d'enfants tout court.

- Olaf, je te jure que je ferais tout pour te garder en vie même si je dois risquer la mienne. 

- Mais je ne veux pas seulement survivre, je veux perdre aucune partie de moi et en ce moment ces parties, c'est mes amis !

Ces mots me coupent le souffle, nous faisons vraiment partis de lui maintenant. 

Nous aurions pu rester la pour toujours mais des voix nous perturbent. 

- Les gars, je sais qui on va pouvoir tuer en premier, lance Gaston qui est juste à côté de nous.

Je sens un tremblement contre moi, c'est Olaf. J'étais partie pour écouter tout ce que Finnick me conseillait mais les tremblements et les pleurs d'Olaf me font changer d'avis. Je pars en le laissant auprès d'Anna et cours vers la salle de tir a l'arc. Je prend une flèche, un arc et vise les pieds de Gaston. Un cri suivi d'un bruit sourd retentissent je m'approche et vois Gaston par terre, une flèche dans le pied. Tout le monde me fixe. Je pensais ne pas être accusée étant donné que j'étais à l'autre bout de la salle mais je suis la seule avec un arc. Un silence assourdissant s'installe accompagné de regarder interrogateurs quand Olaf commence à m’applaudir  suivi d'Anna puis de toute la salle sauf Ursula,Gaston, Hans, Gothel et Hadès. 

Une sonnerie vient interrompre ces applaudissements, je crois me souvenir que c'est la fin de la journée. Nos mentors viennent alors nous chercher. Je vois apparaître Finnick sans aucun sourire contrairement à son habitude et les yeux baissés. Nous arrivons dans notre appartement.

- Assis-toi,tout de suite!cri-t-il 

Je m'assoie, suivie de Kristoff. 

- Mais c'est pas possible tu es trop comme elle, tu ne pouvais pas être comme l'autre ! dit-il en colère.

- Comme qui ?

- Comme une personne censée, mais qu'est ce que tu as foutu ! Qu'est ce qui t'as pris !

- Il nous a menacé, Olaf et moi.

- Elle a bien fait, intervient Kristoff prenant ma défense.

- Non car elle est privée d’entraînement. Tu pourras seulement regarder.

Mon visage se ternit, mes chances se rétrécissent de plus en plus.

Finnick s'assoie en face de moi. 

-Je suis désolé, je ne voulais pas... balbutié-je essayant de me faire pardonner.

Il me regarde droit dans les yeux quand je sens une main s'accrocher à la mienne. 

- Ce n'est pas à moi qu'il faut dire désolé, c'est toi que tu tues, moi tout ce que je veux c'est que tu restes en vie...