Once upon a Game
Je me réveille dans une chambre. Je suis allongée sur un lit, habillée d'une combinaison noire. "Que se passe-t-il" me dis-je en fermant les yeux. Je ne me souviens plus de rien. J'ai beau essayer de visualiser quelque chose, rien ne vient. Une seule solution s'offre à moi : me lever et sortir d'ici. C'est ce que je fais immédiatement. À ma droite, je me vois dans un miroir. J'ai les cheveux longs, les yeux verts, je ne dois pas être très âgée, quinze ans environs. Je réalise alors que je ne me souviens même pas de mon âge. Seul mon nom résonne en écho dans ma tête : Laurence. Je fais trois pas vers la porte et pose ma main sur la poignet. J'hésite quelques secondes avant de l'ouvrir, ai-je raison de vouloir sortir ? "Ça ne va pas t'avancer de rester cloîtrée ici" me dit une petite voix dans ma tête. J'abaisse alors la poignet et pousse la porte. Elle donne sur un couloir où d'autres portes s'enchaînent avec des numéros. Je vois alors d'autres jeunes pencher leur tête à l'extérieur. Ils ont l'air d'être aussi perdus que moi. C'est étrange mais chacun d'eux me dit quelque chose. Je vois une fille avec deux tresses rousses de chaque côté de son visage. C'est la première qui ose poser la question que l'on peut voir dans chacun de leurs yeux :
- Qu'est-ce qu'on fait ici ?
- J'en sais rien du tout, lui répond un grand garçon blond au yeux bleus.
- Je crois que personne ne sais, confirme une fille aux cheveux blonds extraordinairement longs même s'ils sont ramassés en une tresse. qui lui arrivait jusqu'aux pieds.
Maintenant ça semble clair, on est tous dans la même situation. Soudain, une hymne sort des hauts parleurs accrochés aux murs. Puis une femme à la voix très aiguë, particulièrement agassante prend la parole :
- Bienvenus, bienvenus. Mon nom est Effie Trinket. Je suis sur vos antennes aujourd'hui à l'occasion d'une édition très spéciale de nos traditionnels et adorés...
Le son se coupe d'un seul coup. Une voix d'homme se fait alors entendre :
- Excusez-nous pour cet accident. Vous pourrez écouter le discour de mademoiselle Trinket plus tard. Mais avant toutes choses veuillez vous diriger vers les salles communes où tout vous sera expliqué. Pour cela, suivaient les instructions que vous donneront vos montres prévues à cet effet.
Je regarde mon poignet. Le cadran s'allume et se met à afficher une flèche qui nous indique le chemin. Nous nous dirigeons tous vers la même direction. La fille rousse me tape alors dedans.
- Je m'excuse, enfin non, je veux dire excusez-moi plutôt, enfin je ne vous donne pas d'ordre juste... Désolée ça ira ?
Elle hausse les sourcils comme pour se faire pardonner. La pauvre semble s'embrouiller, sûrement à cause de la situation. Mais cela me fait plutôt rire.
- Ne t'en fais pas ça va, la rassuré-je en souriant. Je ne vais pas te manger ! Enfin je crois vu que je ne me souviens de rien qui sait, je suis peut être cannibale.Nous nous mettons à rire. Puis la jeune fille me tend la main.
- Je m'appelle Anna et tout ce que je sais, c'est que tu es la seule personne avec qui j'ai échanger quelques mots pour l'instant.
- Enchantée ! lui dis-je en lui serrant la main. Moi c'est Laurence. Je n'en sais pas plus non plus si ça peut te rassurer...
- Tout ça est curieux quand même...
Je me contente d'hausser les épaules. Nous continuons d'avancer tout en discutant. Puis nous arrivons devant une grande estrade que nous contemplons. Il y a un grand micro et une petite table sur laquelle se trouve un bocal en verre rempli de petit papier pliés. Soudain, une femme monte sur le plancher et commence à parler dans le micro.
- Bonjour à tous et à toutes ! Mon nom est Effie Trinket !
Nous mettons enfin un visage sur la voix de tout à l'heure. Elle continue de parler.
- Je suis devant vous aujourd'hui pour une occasion très spéciale.
- Qu'est-ce qu'on fait ici ? l'interromp furieux un jeune homme à rouflaquettes.
- Ouais c'est quoi ce foutu cinéma ! continue une jeune femme avec une magnifique chevelure couleur feu.
La foule commence à s'échauffer, un homme monte alors sur scène et chuchote quelque chose à cette Effie. Il se poste ensuite à côté d'elle. Elle tente de calmer les choses.
- S'il vous plaît, s'il vous plaît, je ne peux rien vous expliquer si vous parlez tous en même temps !
Tout le monde se tait alors.
- Vous êtes ici car vous avez été choisi. Vous ne vous rappelez de rien par notre volonté, votre mémoire reviendra en temps voulu. Vous avez tous commis au moins une chose d'horrible dans votre vie. D'ici deux semaines, vous allez vous affronter à mort dans une arène. Un seul d'entre vous pourra en sortir vainqueur. Nous offrons dès à présent cette chance à vous tous. Saurez-vous la saisir ?
Effie finit sa phrase un peu trop joyeusement à mon goût. Un silence inquiétant s'installe alors. Je ne tuerai jamais personne. Enfin je crois... Et puis j'ai du mal à imaginer que j'ai fait quelque chose d'horrible. Cette histoire semble totalement surréaliste. Je regarde Anna. Elle semble avoir la même réaction. Malheureusement ce n'est pas le cas de tout le monde... Le jeune homme à rouflaquettes qui s'est manifesté quelques minutes auparavant observe les autres. Puis un petit sourire se dessine sur ses lèvres. Il semble rassuré de n'avoir pas de trop importants adversaires. Il me donne froid dans le dos. Effie continue alors.
- Nous allons à présent tirer au sort pour chacun d'entre vous un mentor qui vous guidera tout au long du temps de votre préparation. À l'appel de votre nom veuillez monter sur l'estrade.
L'homme posté à ses côtés commence alors à lire une liste.
- Anna.
Elle me jette un regard rapide puis s'avance fébrilement. Effie l'encourage à monter en lui posant une main sur l'épaule. Puis elle lui demande de se positionner face à tous. Elle pioche un papier dans la grande boule en verre et annonce son mentor.
- Peeta Mellark.
A l'évocation de ces mots, un jeune homme blond et musclé arrive doucement. Il se positionne devant Anna et lui tend la main. Elle la serre, terrifiée. Peeta s'apprête à la lâcher, mais il finit par la prendre dans ses bras, en pleurs. A ce moment, des hommes vêtus d'une combinaison blanche et d'un casque qui leur cache les yeux les prennent sans tendresse et les emmènent comme deux animaux dans un bâtiment doré derrière Effie.
- Bien, bien, bien ! Continuons !
Elle déroule un papier et crie :
- Laurence !
C'est moi, je suis pétrifiée, je vois tout flou d'un seul coup. J'avance en me repérant avec la perruque rose fluo d'Effie. J'essaye de ne pas paraître perdue mais je le suis.
- Viens, viens ma petite ! dit Effie essayant de me rassurer.
Je continue à avancer quand je me retrouve à embrasser un sol en métal. Malgré le fait que je sois au sol, personne ne vient m'aider, je reste alors là à repenser au cheminement d'action qu'il y a eu en à peine trente minutes. Après tout, je ne suis pas pressée de mourir quand j'entends « Finnick Odair ». Une main me prend par le bras et me relève doucement. Devant moi se trouve un homme magnifique, il a les cheveux blonds, légèrement bouclés, les yeux verts éclatant et un sourire qui, dans d'autres conditions, m'obligerait à me jeter sur lui.
- Ça va ? me demande-t-il inquiet.
- Je crois, balbutié-je sans conviction.
Il n'a pas le temps de me répondre que les hommes en blanc nous emmènent nous aussi dans ce fameux bâtiment. Je suis ensuite séparée de Finnick et jetée dans une pièce sans fenêtre et comme seul mobilier, une table et une chaise. Je m'approche de la table et découvre un arc accompagné de trois flèches ainsi qu'un papier portant l'inscription « Je mise sur toi, fille du feu ».