Le Prix à payer - Highlander Fanfiction

Chapitre 41 : Epilogue

Chapitre final

1208 mots, Catégorie: M

Dernière mise à jour il y a 4 mois

Le silence était absolu.

Pas un bruit, pas un souffle, si ce n’était celui du vent qui glissait entre les branches, indifférent à tout ce qui venait de se jouer. Il n’y avait plus d’hologrammes, plus de spectateurs invisibles, plus de règles imposées. Juste lui, debout, vivant. Encore une fois.

Il serra les poings. Il aurait voulu ressentir autre chose. De la colère, du soulagement, peut-être même un semblant de triomphe. Mais il n’y avait rien de tout cela. Juste un vide profond, un constat implacable : il était le dernier.

Et pourtant… quelque chose avait changé.

C’était subtil. Silencieux. Comme un voile qui se serait levé. Un fil tendu à travers les siècles, que ses sens captaient enfin. Il ne voyait pas davantage, mais il comprenait plus. L’histoire, les luttes, les choix — tout prenait sens avec une clarté nouvelle. Il percevait la logique de ce monde fracturé, les motifs enfouis sous les chaos successifs. Il ne détenait pas les réponses, mais il pouvait désormais poser les bonnes questions.

Il fixa un instant le ciel nocturne, ses pensées flottant entre le passé et l’avenir. Il ne croyait pas aux prophéties, aux destins tracés d’avance.

"Il ne peut en rester qu’un."

Une phrase qui avait traversé les siècles, répétée comme une fatalité. Mais la vérité, c’est qu’il n’avait jamais voulu être cet unique survivant.

Il baissa les yeux vers son épée, toujours serrée dans sa main. Un goût amer lui monta à la gorge. Il la laissa tomber dans l’herbe sans un bruit. Aélis était partie. Elle était celle qui avait choisi. C’était elle qui s’était éloignée de lui, pas l’inverse. Elle avait refusé d’être piégée dans cette boucle sans fin de pertes et de recommencements. Elle s’était libérée.

Et lui ? Il était seul. Le dernier immortel debout. Tout était terminé.

Mais que faisait-on, après la fin ?

L’immortalité lui avait appris à ne jamais trop s’attacher, à ne jamais trop croire. Et pourtant, malgré lui, il avait espéré. Une échappatoire. Une autre issue. Mais elle avait choisi. Il se passa une main sur le visage, fatigué, usé par des millénaires de pertes accumulées. Aélis n’était qu’un nom de plus dans une longue liste de ceux qui avaient traversé son existence avant de disparaître. Mais elle avait compté. Plus qu’il ne voulait l’admettre.

Et elle avait posé cette question.

"Tu penses pouvoir les sauver ?"

Il aurait voulu lui répondre que non. Qu’il n’y avait rien à sauver. Que ce monde, que cette humanité qui avait observé ce massacre sans broncher, n’en valait peut-être pas la peine. Mais ce n’était pas vrai. Les hommes faisaient toujours les mêmes erreurs, toujours les mêmes horreurs, et pourtant… certains avaient fait un choix. Certains avaient renversé Callestina, refusé son règne. Il y avait encore une infime possibilité que ce cycle ne soit pas éternel.

Et maintenant, il savait. Il comprenait pourquoi tant avaient échoué, pourquoi certains s’étaient tus, pourquoi d’autres s’étaient relevés. Il portait en lui des siècles d’expérience, une vision du monde façonnée par des dizaines, des centaines de vies.

Il n’était plus seulement Methos. Il était la mémoire de ceux qui l’avaient précédé, le témoin de l’humanité immortelle, et désormais, le seul capable de choisir ce qu’il en resterait.

Alors il allait voir.

Il n’avait pas de plan. Il ne savait même pas par où commencer. Mais il savait une chose : il ne se laisserait pas consumer par ce qu’il avait perdu.

Il était Methos. Il vivrait.

Parce que c’est ce qu’il avait toujours fait.

Parce que c’est ce qu’elle aurait voulu.

 



Une brise tiède effleura la peau d’Aélis, comme une caresse venue d’un autre monde, à la fois légère et profondément réconfortante. L’air était chargé d’un parfum délicat, un mélange enivrant de fleurs sauvages et de terre encore fraîche, qui évoquait à la fois le renouveau et l’éternité. Les arbres murmuraient doucement, leurs feuilles vibrant sous un vent calme, tandis qu’un chant d’oiseaux s’élevait, si parfait dans son harmonie qu’il semblait conçu pour apaiser l’âme. Une lumière douce baignait tout, dorée, enveloppante, mais jamais aveuglante, comme une promesse que rien ici ne viendrait troubler.

Elle ouvrit lentement les yeux, son regard embrumé par une sérénité qu’elle n’avait pas connue depuis des siècles. Elle était allongée dans une herbe haute, d’un vert vibrant, soyeuse sous ses doigts. Devant elle s’étendait un paysage qu’aucun mot humain n’aurait pu décrire : des montagnes enneigées s’effaçaient dans la distance, se mêlant à des collines verdoyantes et des forêts d’automne embrasées d’or. Des champs parsemés de fleurs aux mille couleurs se déployaient jusqu’à l’horizon, chaque pétale vibrant sous une lumière éternelle. Les saisons semblaient fusionner ici, dans une harmonie parfaite où le temps lui-même n’avait plus de prise.

 

Elle inspira profondément, laissant cet air pur et léger remplir ses poumons. Chaque sensation était amplifiée, chaque son, chaque souffle de vent, chaque odeur. Tout lui semblait si intensément vivant qu’elle en avait presque oublié le poids qu’elle avait porté si longtemps. Ses souvenirs, voilés comme dans un rêve lointain, flottaient à la frontière de son esprit. Les horreurs qu’elle avait traversées n’étaient plus que des ombres floues. Ce qu’il lui restait, c’était une sensation d’amour, de pardon, et d’un apaisement profond qu’elle n’avait jamais cru possible.

 

Elle referma un instant les yeux, se laissant porter par cette paix absolue. Si c’était un rêve, elle ne voulait jamais se réveiller. Mais alors, elle ressentit une présence. Une chaleur bienveillante l’entourait, douce et réconfortante, comme si l’air lui-même s’était animé pour l’accueillir.

Quelqu’un approchait. Elle aurait pu ouvrir les yeux, mais elle n’en eut pas besoin. Cette présence était familière, essentielle, gravée en elle comme une étoile fixe au milieu des ténèbres.

Une voix s’éleva, tendre et grave, résonnant comme une mélodie ancienne dans l’écrin du silence. Elle portait tout l’amour et toute la sagesse du monde, une paix infinie qui effaçait tout doute, toute douleur. Une voix qu’elle avait attendue sans jamais l’avouer, une lumière dans les ombres de son immortalité.

— Bienvenue chez toi.

Son cœur s’apaisa, comme si ces mots refermaient un cercle qu’elle avait passé des siècles à parcourir. Elle le savait. Elle n’avait pas besoin de voir pour comprendre. Il était là. Enfin, elle l’avait retrouvé.

Laisser un commentaire ?