Kaʻohana koko a me kaʻohana o ka naʻau

_A quoi ressemble ce que l’on cherche ? demanda Steve, alors qu’ils étaient presque arrivés aux coordonnées du gps.

_T’occupe. Lui répondit l’homme sèchement.

           Steve n’avait pas tellement eu l’occasion de prendre le dessus sur l’homme, toujours armé. Cela faisait à peine une trentaine de minutes, et il savait qu’il ne devrait pas tarder à tomber sur le fameux paquet, il avait donné un temps plus long pour se laisser de la marge pour agir.

_C’est juste que ça irait plus vite pour vous aider. Répondit Steve. Vos coordonnées sont précises ?

           L’homme parut embarrassé.

_Non … c’est …

_Ecoutez, tout ce que je veux, c’est retrouver ma femme saine et sauve et ne plus vous revoir. Lui dit Steve en arrêtant son cheval. Au plus vite je vous aide à trouver ce que vous cherchez et au plus vite je retrouverais … ma femme.

           Steve fut troublé par ses propres paroles. Mais cela sembla parler à l’homme.

_C’est tomber d’un avion.

_D’un … avion ? s’étonna Steve.

_Volant à basse altitude.

_Donc ça n’a pas du tomber au sol aux coordonnées. L’avion allait dans quelle direction ?

           L’homme fronça les sourcils, suspicieux.

_Je veux juste trouver votre paquet. Répéta Steve.

_En direction de l’Ouest.

_Alors partons par là. Dit Steve en tournant davantage face à la crête rocheuse.

           Quelques centaines de mètres plus loin, Steve aperçut une caisse au sol. En le voyant, le visage de l’homme s’éclaira.

_Allez descend ! ordonna-t-il. Et va l’ouvrir.

           Steve obéis, et n’eût pas de mal à ouvrir la caisse, vu dans quel état de fracas elle était à présent. La caisse était remplie de deux colonnes de pneus de petit diamètre, mais très épais. Et Steve compris quand il vit les paquets qui se trouvait dans les pneus.

_Allez, sort ma marchandise et met la dans les sacoches.

           Steve prit deux paquets, qu’il pensait contenir de la drogue, et retourna à son cheval. Arrivé à deux mètres l’homme releva son arme.

_Stop ! Qu’y a-t-il dans les sacoches ? Il n’y aurait pas d’arme au moins ?

           Steve le regarda, interloqué.

_Pourquoi j’aurais une arme ? demanda-t-il avec sincérité. Je ne pense pas qu’une arme à feu fasse partie de la location du cheval. Et pour aller pique-niquer à côté d’une rivière …

_Bon ça va ! le coupa l’homme. Active !

           Steve ouvrit la première sacoche, en se maudissant de ne pas avoir penser à emmener son arme, il n’avait que son couteau suisse, peu utile face à trois hommes armés. Alors qu’il mettait le premier paquet de drogue dans la sacoche il vit quelque chose au fond de la sacoche.

Il remplit les sacoches de sa monture et du en mettre dans celles du cheval que montait l’homme. Il rangea les deux paquets dans la première sacoche, l’homme le surveillait mais sa position n’était pas idéale pour tirer. Steve en profita et attrapa l’arme de l’homme, la bandoulière toujours passer autour de lui, et le tira d’un coup sec vers le sol. Ce fut si fort et si soudain, qu’il désarçonna l’homme. Steve tomba au sol au-dessus de l’homme, lui assena deux coups de poings, avant de lui faire une prise autour du cou, le serrant jusqu’à ce qu’il perde connaissance.

           Le commandant se releva et retourna vers le cheval que Kelley avait utilisé, fouillant dans la sacoche, il en sortie un téléphone satellite.

Steve sourit en pensant à l’esprit pratique de son amie et repensa à sa soudaine envie de ranger le pique-nique dans les sacoches lorsqu’ils étaient vers la rivière. Kelley avait essayé d’attirer son attention sur les sacoches.

           Steve chevauchait sur le chemin du retour, il avait attaché l’homme en sac à patate sur la selle et tentait de rejoindre au plus vite Kelley. Heureusement, si le Gps du trafiquant de drogue ne marchait pas dans la jungle il avait gardé les coordonnées de leurs points de départ. Une clairière proche des premières habitations de la Kahana Valley.

Il descendit et attacha les chevaux, un peu avant la clairière et s’approcha avec discrétion. Un pick-up vert foncé était garé juste devant, mais il n’y avait pas d’activité. Soudain il entendit le bruit d’une arme et se retourna.

_J’ai failli t’attendre ! lui lança Kelley en abaissant l’arme vers le sol.

           Steve sourit, rassuré mais peu étonné qu’elle ait pris le dessus sur les deux hommes.

_Où sont tes amis ? demanda-t-il.

_Je les ai attachés à l’arrière du pick-up. Et le tien ?

_Idem mais sur la selle. Lui dit Steve en montrant de la tête l’endroit derrière eux, où il avait laissé les chevaux.

_Il va peut-être falloir qu’on le laisse sur place pour que l’on s’en aille ! Apparemment ils se sont mis un cartel concurrent à dos, et ils ne devraient pas tarder à arriver pour leur voler leur paquet ! C’est pour ça qu’il t’a dit que vous n’aviez qu’une heure pour aller le chercher !

_Moi aussi, j’ai appelé du renfort ! répondit Steve avec un regard de côté. Bonne idée le téléphone satellite !

           Kelley sourit mais n’eût pas le temps de répondre que deux motos faisaient irruption depuis le chemin à l’est de la clairière.

_Trop tard ! Au moins … on est armé ! dit Kelley en jetant un coup d’œil sur les armes automatiques qu’ils avaient récupérés aux trafiquants. 

           Ils observèrent les deux motos se rapprocher du pick-up, bientôt rejoint par d’autres motards.

_Il faut les garder à distance. Dit Steve en s’avançant, avant d’ouvrir le feu entre le pick-up et les motos.

           En alternance, Steve et Kelley tirèrent plusieurs salves de munitions pour tenir à distances les motards. Ces-derniers répliquaient, quand les sirènes de la police se firent entendre.

Un chaos général prit part dans la clairière, les motards tirèrent sur les véhicules de polices, et tentaient de fuir.

Steve et Kelley, à cours de munition, retournèrent avec les chevaux, laissant le chef des trafiquants au sol. Les deux premières motos tournaient aux alentours du pick-up, encore trop éloigné pour que les policiers interviennent.

_Je m’occupe de celui-ci ! dit Kelley à Steve.

           Elle sortit des sous-bois, alors que l’homme avait arrêter la moto et s’apprêtait à ouvrir le feu sur les hommes dans le pick-up. Entre l’agitation et son casque, il ne vit pas Kelley arriver derrière lui. Une boucle formée par une corde tournoya autour du motard et s’enfila sur lui. Avant qu’il n’ait pu réagir, la corde se tendit et il fut projeter à terre. Kelley arrêta le cheval presque immédiatement, la chute ayant déjà bien secouer sa victime.

Steve vit le second motard refermer son casque et redémarré sa moto, alors que le motard contournait le pick-up pour tenter de fuir, Steve se lança derrière lui. Il arriva à sa hauteur rapidement, l’homme ayant dû faire un demi-tour. Et après à peine quelques foulées de galop côte à côte, Steve sauta du cheval sur le motard. Les deux se retrouvèrent à terre, sonné. L’homme se redressa, ouvrant sa visière d’un geste rageur, et également pour mieux voir son adversaire. Steve se redressa également, avec un rictus de douleur, et rapidement le motard fut tenu en joue par les autres policiers les ayants rejoint.

_Merci Duke ! fit Steve, alors que son ami finissait d’organiser les arrestations.

_Tu ne devais pas de reposer aujourd’hui ? demanda-t-il avec humour.

           Kelley, qui était à leurs côtés, rigola.

_Tu devrais aller voir les ambulanciers. Ajouta Duke avec sérieux. A quoi vous avez jouez ?

_Je crois qu’on a un peu trop évoqué le Montana aujourd’hui … répondit Kelley avec un sourire. Je suis assez contente de voir que je n’ai pas perdu la main au lasso ! Mais je ne me rappelais pas que tu t’étais essayé au terrassement de bouvillon Steve !

           Steve ria mais son rire finit en grimace.

_Je crois que c’est plus pour moi ! Mais ça va aller !

_Vous rentrez avec les chevaux ? demanda Duke.

_Oui, il faut bien qu’on les ramène ! Et puis ce sera reposant de rentré par l’Océan. Répondit Steve.

           Des policiers passèrent devant eux avec les deux premiers hommes qui les avaient interpelés.

_C’est qui ceux-là ? grogna le chef des trafiquants.

_Et bien la prochaine fois que vous voulez prendre en otage des gens … éviter de jeter votre dévolu sur un ancien NAVY Seals, maintenant chef de l’unité d’élite d’Hawaï ou sur un lieutenant des Forces Spécial de la NAVY. Répondit Duke.

           Les deux hommes se regardèrent en jurant, alors que les policiers les poussèrent vers les véhicules.

_Ce n’était pas leur jour de chance à eux ! conclut Duke avant de faire un signe de main à Steve et à Kelley et d’emboîter le pas à ses hommes, laissant Kelley et Steve seuls.

_Sa ira, elle n’est pas démise. Observa Kelley, après lui avoir palpé l’épaule.

           Steve la regarda en silence quelques secondes.

_Même si je dois avouer que c’était une merveilleuse idée … pourquoi as-tu emmener un téléphone satellite ? finit-il par lui demander.

           Kelley sourit et leva les yeux au ciel, comme pour y cherche une réponse, avant de regarder de nouveau Steve.

_Ce n’est pas que je donne raison à Danny … mais dans le doute que tu sois effectivement un aimant à ennui … je me suis dit que ça pourrait servir …

           Steve fit une moue faussement vexée.

_Et du coup … la petite aventure d’aujourd’hui aurait quand même tendance à donner raison à Danny ! ajouta Kelley.

_Ou alors tu nous as porter la poisse … proposa Steve.

           Kelley fit mine de réfléchir.

_Enfaite … je pense sincèrement que tu es un aimant à ennuie Steve ! finit-elle par répondre avec un air taquin.

_Heureusement que tu étais là alors ! répondit Steve d’une voix grave.

           Quelques secondes de silence passèrent entre eux, alors que le brouhaha de l’agitation policière autour d’eux battait encore son plein.

_N’empêche les pauvres … finit par murmurer Kelley, un air vraiment gêné sur le visage.

           Steve la dévisagea surpris.

_Ils ont cru qu’ils avaient eût de la chance de tomber sur nous … conclut Kelley avec une étincelle amusé dans le regard.