Kaʻohana koko a me kaʻohana o ka naʻau
Cela faisait déjà une bonne heure que Steve et Kelley avait laissé Kaaawa Valley derrière eux, pour commencer à grimper le long des crêtes volcaniques. Si la température générale avait augmenté, ils évoluaient maintenant sur des chemins escarpés, serpentant entre de grands arbres aux épaisses racines, et de hautes fougères, qui gardaient l’ombre et une sensation d’humidité ambiante.
Les chevaux progressaient lentement, le pied sûr, évaluant le terrain avant d’y poser le sabot.
Une odeur très enivrante était dégagée par les différentes plantes, tandis que l’air devenait de plus en plus réduit en oxygène. Même s’ils allaient passer la crête par un col d’une altitude réduite par rapport au reste de la chaîne Koolau, cela restait plus haut que le niveau auquel ils étaient habitués.
On avait conseiller à Steve un passage parmi les plus plats, car plus au nord ou au sud les crêtes étaient hautes et très rocheuse, avec des chemins parfois à peine assez larges pour un humain.
Arrivée en haut, ils s’arrêtèrent pour admirer la vue. Ils surplombaient la masse végétale qu’ils venaient de traverser. La vallée s’étendait ensuite, dans ses déclinaisons de vert, avant de se terminé par une mince bande de sable clair et enfin le bleu d’une couleur turquoise, réfléchissant le soleil, maintenant haut dans le ciel.
_C’est magnifique ! souffla Kelley, subjugué par le paysage incroyable qu’elle découvrait sous ses yeux.
_Je ne pense pas que l’on se lasse un jour de cette vue. Répondit Steve, alors que son propre regard était posé sur son amie.
Il ne pouvait s’empêcher d’être plus captivé par les yeux émeraudes qui semblaient brillés en pleine contemplation, que par le paysage qui s’offrait à lui.
Kelley ria soudainement, et Steve fronça les sourcils, surpris, sans comprendre.
_Je pensais juste que la dernière fois sur l’île avec Elena, Mary et Kono … la vue devait être superbe aussi ! Je me demande pourquoi on n’a pas pris le temps de l’admiré davantage !
Steve eût un rire également.
Ils reprirent leur route, descendant à présent de l’autre côté de la crête, dans une jungle toujours plus dense.
Les plantes étaient plus verdoyantes encore car cette partie était protégé du vent, mais le sol était également plus humide et il fallait laisser le temps aux chevaux de s’équilibré quand le sol glissait.
Le terrain restait irrégulier, mais bientôt ils évoluèrent à nouveau sur un sol plat.
L’endroit était assez silencieux et les pas des chevaux étaient étouffé dans la terre meuble, parfois même recouverte de mousse. Les bruissements des feuilles et le chant des oiseaux, fut bientôt rejoint par un lointain bruit d’eau.
Le chemin finit par croisé le Kawa stream, une petite rivière. Ils laissèrent boire les chevaux, puis traversèrent. Le chemin continuait parallèle à la rivière, s’en éloignant parfois pour éviter un buisson de fougères ou un énorme tronc dont les racines dépassaient du sol.
Steve arrêta son cheval et désigna quelques mètres plus loin.
_On va manger ici. Dit-il en mettant pied à terre.
Ils attachèrent les chevaux à un arbre et s’en occupèrent pour cette pause bien mérité. Après avoir sortis le pique-nique des sacoches, Steve guida Kelley vers la rivière. A cette endroit l’eau était étranglé par l’étroitesse du nid de la rivière, et passaient entre des pierres, pour tomber, en une minuscule cascade, là où la rivière, s’élargissait soudainement en un petit bassin. Quelques mètres plus loin, elle devenait de nouveau plus étroite et poursuivait sa route dans un ruissellement reposant. Les pierres qui créaient la petite cascade, formait une marche qui menait à un plateau rocheux presque plat qui entourait le bassin d’eau.
La roche était très sombre aux endroits où elle était mouillée, et avait une couleur presque terreuse sur la partie sèche. Kelley admira l’effet poreux de la roche, ressemblant à une éponge rigide. C’était l’effet des roches volcaniques, surement un endroit ou de la lave avait autrefois coulé, rappelant le caractère des îles Hawaïennes.
Alors qu’ils s’installaient pour manger, les quelques rayons du soleil qui passaient à travers les branches, donnait à l’endroit une atmosphère particulière.
_C’est très calme comme endroit ! apprécia Kelley, aimant ses retours à la nature et aux endroits reculés.
_Parfois il y a des randonneurs, mais ce n’est pas les endroits que préfère les touristes. Expliqua Steve en jetant également un coup d’œil autour de lui, ce n’était pas si souvent qu’il prenait le temps de se poser et de profiter des avantages de l’île. Souvent ils restent sur le côté de Pu’u Manamana, pour marcher le long des crêtes. Ou alors ils choisissent des parcours dans l’Ewa Forest, juste un peu plus à l’Ouest, derrière la crête la plus élevé de Koolau Range. Il y a des endroits très jolie aussi dans la plaine formée entre les deux montagnes d’Oahu.
Kelley sourit et regarda Steve en secouant la tête.
_Je comprends mieux ce que tu ressentais quand j’essayais de t’aider à t’orienter dans nos Rocheuses !
Steve repensa à ses premiers jours chez Jo White dans le Montana. Même s’il rêvait de retourner à Hawaï quand il pouvait quitter l’académie militaire pour les vacances, le ranch de Jo White est vite devenu comme une seconde maison. Mais il avait fallu à Steve un peu de temps avant de s’acclimater à cette nouvelle maison. Il n’y avait pas que la différence de température – plus qu’importante entre Hawaï et le Montana, mais également la manière de vivre, les habitudes, et également le caractère des locaux.
Il se souvenait également, de ces premiers échanges avec Kelley. Elle lui avait paru si froide de première abord qu’il ne ce n’était pas franchement sentie à son aise entre le rigide Jo White et sa fille ! Mais cela n’avait pas duré, et c’était beaucoup Kelley qui lui avait appris à aimer ce mode de vie.
_Tu ne m’as jamais dit comment tu m’avais retrouvé la fois où j’étais perdu dans la montagne… lui dit alors Steve, le souvenir d’une blague douteuse que lui avait faîte d’autres garçons de son âge. Tu n’avais rien à faire dehors à ce moment-là !
Kelley tourna la tête vers lui, et eût un sourire en coin.
_Je t’ai dit que je ma baladait. Répondit-elle.
_Et je ne t’ai pas répondu à l’époque, mais je ne te croyais déjà pas !
Kelley hocha la tête avec un sourire et soupira.
_Tu sais les blagues des gosses de là-bas je les connaissais par cœur ! Même si je n’en ai jamais fait les frais … lui expliqua Kelley, bien consciente que son père faisait peur aux jeunes adolescents de l’époque. J’ai vu Luke ramener ton cheval à l’écurie, ils rigolaient tous jusqu’à ce que je rentre dans l’écurie. Je lui ai demander gentiment où tu étais et je suis partie te chercher.
_Gentiment ? répéta Steve en plissant les yeux, l’air peu convaincu. Le lendemain quand je suis allé m’expliquer avec lui, il avait déjà le nez dans un sale état si je me rappel bien !
_Tu crois ? s’étonna Kelley avec un air innocent.
_Tu sais … ils n’avaient pas peur que de Jo, les gars là-bas ! souleva Steve.
Pour toute réponse Kelley ria. Cela ne faisait que confirmé ce que Steve avait suspecter à l’époque, Kelley avait sûrement récupéré l’information à coup de poings, où l’avait simplement frappé pour ce que le fameux Luke avait fait. Puis elle était allée le chercher, il n’était pas si loin, mais à pied et alors qu’un orage avait commencer, dans une zone totalement sauvage qu’il ne connaissait pas, il avait peu de chance qu’il retrouver sa route. Mais en faisant cela, elle avait évité des ennuis bien plus graves à ce Luke et à ses amis, car si l’histoire était venue aux oreilles de Jo, cela aurait sûrement plus mal fini pour lui.
_Ils étaient inconscients quand même ! finit par ajouter Kelley. Ce n’est pas pour rien que je suis sortie avec un des fusils de chasse de mon père !
Steve revoyait la scène, alors qu’il marchait au beau milieu d’une immense prairie, essayant de revenir sur ses pas, une pluie glacial battue par le vent le mouillant jusqu’au os. Lui qui venait de passer toute son enfance à Hawaï et quelques mois à San Diego, n’avait jamais connu de tel condition climatique. A travers l’épais rideau de pluie qui s’abattait sur lui, il n’avait vu les deux chevaux arrivés vers lui qu’au dernier moment. Kelley c’était arrêter à côté de lui et avait jeter un coup d’œil autour, comme pour cherche avec qui il pouvait-être Il se souvenait avec précision de la scène, car à cet instant sa fierté en avait pris un coup, il avait honte de s’être fait avoir par le groupe de Luke.
Kelley lui avait simplement dit que le temps n’était pas idéal pour se balader, et qu’il valait mieux qu’ils rentrent rapidement. Elle avait sauté à terre, lui avait tendu les rênes de son cheval, et était monté sur le cheval de bât à cru.
Elle n’avait jamais parlé de Luke, ou ne lui avait demander ce qu’il faisait dehors à pied. Pas plus qu’elle n’en avait parlé à Jo. Et le lendemain, Steve était aller retrouver Luke et lui avait montré à quel point il fallait se méfier d’un quarterback venu d’Hawaï. A partir de ce jour, les blagues de Luke et de ses amis restèrent très amical et Steve gardait à présent de bon souvenir d’eux.
Steve et Kelley mangèrent en continuant à évoquer leurs souvenirs. Leur conversation était pleine de nostalgie, de période passer dans le Montana, et d’autres à San Diego, ou encore à Coronado… et même si Steve n’osait pas l’évoquer, au milieu de tous ses souvenirs, ceux de Guam lui revenaient plus vif que jamais.
Steve se redressa, jetant un coup d’œil vers les chevaux, qui broutait paisiblement. Il jeta un coup d’œil tout autour de lui, presque plus par instinct quand y ayant réfléchit.
_D’autres gens doivent sûrement randonnée par ici ! lui lança Kelley en ayant également entendu les bruits de pas qui avait attiré l’attention de Steve.
Elle venait également, machinalement, d’inspecter du regard la zone. Steve hocha la tête, et s’allongea sur la roche froide, laissant ses yeux se perdent dans l’épaisse voûte formé par les feuilles et les branches au-dessus d’eux.
_L’habitude ! répondit Steve.
Un silence s’installa quelques minutes, Steve perdu dans ses pensées, hypnotisés par le mouvement des feuilles balloté par le vent, dévoilant le ciel azur, parfois traversé de nuage d’un blanc immaculé.
Le commandant fini par avoir la sensation d’être observé et il se redressa légèrement sur ses coudes, croisant les yeux d’émeraude posé sur lui. Steve crut déceler dans son regard une étincelle d’envie, mais également une hésitation, comme un questionnement qui occuperais une part de ses pensées. Son cerveau se demanda s’il ne voyait pas simplement ce qu’il ressentait lui-même, s’il n’imaginait pas ce que lui avait envie de voir. Et, plus les secondes passaient, dans le silence qui c’était installé entre eux, avec comme musique de fond le clapotis de l’eau entre les pierres, du vent dans les feuilles des arbres et des pas, plus il lui semblait que tous deux pensaient exactement la même chose à cette instant précis.
_Oh ! Excusez-nous les amoureux ! intervient soudainement une voix au-dessus d’eux.
Steve et Kelley c’étaient immédiatement tournés et redressés, sursautant presque à cause de la voix qui venait de s’élever.
Kelley ouvrit la bouche pour répondre que ce n’était rien, quand elle vit l’homme qui se tenait à quelques mètres d’eux, au-dessus du goulet de la rivière, et qui les tenaient en joue avec une arme automatique.
Steve et Kelley échangèrent un regard, tout en levant les mains doucement. Steve tourna la tête et vit deux autres hommes, de l’autre côté de la rivière, tous armés.
_Allez debout ! Sans faire d’histoire, doucement et tout ira bien ! ordonna le premier homme, avec un sourire mauvais.
_Ne tirez pas ! demanda Steve en gardant les mains hautes, paumes ouvertes.
Il inspira profondément, et tous deux se levèrent avec lenteur.
_Vous n’êtes pas des touristes. Observa le second homme en se rapprochant, son arme automatique également dirigé vers eux. Lequel de vous deux est du coin ?
Après avoir posé sa question, l’homme fronça les sourcils et dirigea son arme de l’un à l’autre, pour signaler son impatience.
Steve luttait contre l’envie irrépressible de se mettre entre les hommes et Kelley, il c’était d’ailleurs déjà rapproché presque imperceptiblement, pour s’interposé. Cette dernière lui adressa un regard entendu, dès qu’ils en auraient l’occasion, ils agiraient, mais là ils étaient bien trop loin.
_C’est moi. Dit Steve.
Le sourire du premier homme s’empreint de fierté et il jeta un coup d’œil entendu à son coéquipier.
_Tu vois ! Je t’ai bien dit que deux personnes dans la jungle, avec deux chevaux cela ne pouvait pas être des touristes !
Le second homme adressa un regard noir à celui qui venait de lui parler, et reporta son attention sur Steve.
_Tu sais te repérer dans cette jungle ? demanda l’homme, ses yeux sombres braqués sur le commandant.
Steve échangea un regard avec Kelley, avant de répondre à l’homme.
_Oui.
_Alors, tu vas nous aider si vous voulez restez en vie tous les deux ! lui répondit l’homme.
Steve hocha la tête.
_Oui, on va vous aidez. Répéta Steve. Dites-nous …
_Silence ! lui ordonna l’homme. Si tu tentes de faire le héros ou si vous parlez trop on vous tue. C’est clair ?
L’homme se tourna vers ses acolytes, il semblait bien qu’il dirigeait leur petite affaire.
_Je vais aller récupérer le paquet avec le cow-boy, et vous aller rejoindre le véhicule avec sa nana. Dit-il, avant de sortir un gps de sa poche et de le lancer à Steve. Combien de temps il faut pour aller à ses coordonnées ?
Steve regarda, et pris le temps de réfléchir, tandis que Kelley jetait discrètement un coup d’œil également.
_Au moins 1h 30 à pied. Répondit Steve. Sa grimpe beaucoup par là-bas.
_Et bien il va falloir que tu avances ! Si je ne suis pas rentré dans 2h, vous tuez sa femme !
Les deux autres hommes hochèrent la tête. Kelley se tourna vers Steve, les hommes ricanèrent en pensant qu’elle l’implorait des yeux.
_Ça va aller. Lui dit Steve, d’une voix qui se voulait rassurante.
_Je te fais confiance. Répondit Kelley, feignant de faire trembler sa voix. Je ramasse le pique-nique pour le remettre dans les sacoches.
_Pas question ! On s’en fiche du pique-nique ! s’exclama le second homme. Le cow-boy, prépare les chevaux, et pas de blague ! Et vous attachez-lui les mains à elle, on ne sait jamais.
Steve retourna vers les chevaux, toujours tenu en respect par le chef, tandis que Kelley dut se résoudre à se laisser attacher les poignets par le premier qui leurs avaient parlé, également tenu en joue par le troisième. L’homme souriait toujours, et il s’approchait d’elle.
_On profitera peut-être même de l’absence de ton chéri, s’il tarde trop. Lui murmura-t-il d’une voix affreusement mielleuse, avant d’ajouter pour ses acolytes également : C’est notre jour de chance finalement d’être tombé sur ses deux-là !
Kelley échangea un regard avec Steve, et dut se retenir de rire en pensant : « s’ils savaient … »