Loups Garous de Thiercelieux

De la neige. De la neige et des flocons. Le vent qui s’engouffre dans les capes des élèves. Les arbres penchés, et les plantes qui plient sous la tempête de glace. Voilà ce que Harry voyait par la fenêtre du salon des Gryffondors. Le soleil ne s’était pas encore levé et la faible lumière de la lune se reflétait sur les lunettes du jeune homme. Il était assis dans un fauteuil faisant face à une des vitres de la pièce.

    Il n’y avait quasiment personne dans la château depuis la veille au soir. En effet les vacances de Noël venaient de commencer et, à cause de la guerre contre les forces du mal qui s’était achevée quelques mois auparavant, la très grande majorité des parents avaient fait revenir leurs enfants à la maison. Certains se justifiaient en pestant que, sans le défunt Dumbledore, Poudlard n’était pas en sécurité tandis que d’autres semblaient craindre un possible coup de théâtre (et pourquoi pas un retour du Seigneur des Ténèbres). Toutes ses idées n’étaient pas apparues sans raison puisque la plupart d’entre elles n’étaient que la conséquence des rumeurs sous-entendues dans la Gazette du Sorcier.

    Harry soupira. Ses deux meilleurs amis n’étaient partis que depuis une journée et pourtant il se sentait déjà seul. Ron l’avait invité pour le réveillon de Noël bien sûr, invitation acceptée sans hésitation par le nouveau héro, mais s’était excusé de ne pas pouvoir l'accueillir au Terrier pour toutes les vacances. Depuis le décès de Fred, la famille Weasley s’était renfermée sur elle-même et l’ambiance n’était certainement pas celle qui aurait permis à Harry de tourner définitivement la page après cet épisode noir.

    Malgré cela, il savait que sa solitude ne durerait pas longtemps puisque Hermione devait rentrer dans la soirée. C’était avec douleur que la demoiselle lui avait rappelé quel sort elle avait dû jeter à ses parents moldus pour les protéger de la guerre et des mangemorts. Oubliettes. Harry lui avait cédé sa cape d’invisibilité, ce qui lui permettait de s’inviter en toute discrétion dans son ancien foyer et assister ses parents dans leur quotidien le temps d’une soirée sans même qu’ils s’en rendent compte.

    Harry fut soudainement interrompu dans le fil de ses pensées par l’arrivée brutale d’Hagrid dans la salle commune des rouges et or, ce qui lui valu plus d’un sursaut. “Hagrid ? Qu’est-ce qui t’amène ici ? questionna le sorcier à lunette.

- Oh, rien de grave Harry, je te rassure ! En fait, j’ai besoin de toi. Pourrais-tu me donner ton avis sur quelque chose ? Une idée qui m’a traversé l’esprit…” Expliqua le

demi-géant, accompagnant ses paroles de gestes vagues.

Cet air qu’Harry reconnaissait bien, cet air léger que savait prendre son ami, le rassura. Il ne s’inquietait pas spécialement mais il devait admettre que les évènements passés pouvaient le rendre un peu paranoïaque sur les bords. “Je t’en prie, vas-y.

- Eh bien voilà… Tu as dû le remarquer aussi Harry mais rien n’est plus pareil au château. Evidemment les autres élèves ne le remarquent pas aussi facilement ou ne le ressentent pas de la même façon mais…

- Oui, c’est sur, confirma le plus jeune des deux, mais je suppose que ça va se tasser ? Mc Gonagall semble déjà aller mieu et rempli parfaitement son rôle de directrice… Même si…”

Harry, encore une fois, soupira. Hagrid posa sa lourde main sur l’épaule de son jeune ami, lui faisant comprendre par un regard compatissant qu’il savait de quoi il parlait.

“Je n’ai… Je n’ai pas pu parler au professeur Rogue depuis la disparition de Voldemort, repris Harry. Même si le Ministère de la Magie et l’Ordre s’est occupé de laver sa réputation et de dissiper les malentendus… Je voulais lui parler, je pense vraiment qu’on a des choses à se dire...

- Eh bien justement ! l’interrompit le grand barbu avec beaucoup trop d'enthousiasme. Justement Harry, tu vas comprendre l'intérêt de mon idée !”

Harry le regardait avec intérêt. Qu’avait-il bien pu trouver encore comme idée ? “Harry… Toi qui as vécu avec des moldus, as-tu déjà entendu parler du jeu du Loup-garou ?

- Oh oui bien sûr, j’y ai même déjà joué quelques fois avec des amis de Dudley quand il leur manquait un joueur ! Bon, j’étais toujours le premier à mourir mais c’était sympa de… Harry buga.  Attends, quoi ? Hagrid, je ne comprends pas où tu veux en venir !

- Eh bien avant la guerre, j’étais allé faire un tour à la boutique des Weasley et j’y ai découvert ce jeu… une sorte d’adaptation pour les sorciers, expliqua-t-il, enfin c’est ce que m’avaient raconté George et Fred !

- ….Et…? Tu aimerais qu’on y joue ? Mais on est pas assez nombreux ! A deux c’est impossible ! Même si on attend Hermione on ne…

- Et c’est là que ça devient intéressant Harry ! le coupa son ami. Je n’ai jamais dis que nous n’y jourions qu’ensemble.” lâcha-t-il avec un clin d’oeil complice.

Harry ne saisi toujours pas immédiatement le sous-entendu, alors que finalement un éclair de lucidité semblait parcourir son esprit. Ses yeux étaient écarquillés, et sa bouche ouverte. Diverses pensées traversèrent son esprit, telles que : “Quelle audace !” ou “Mais c’est absurde…” Mais la légèreté de l’idée lui plaisait bien. C’est ça, l’idée n’était pas lourde, pas de prise de tête, rien de tout cela. Un simple jeu. C’était parfaitement ce dont avaient besoin les résidents de l’école !

Harry rejoint finalement Hagrid dans sa joie enfantine avait de s’exclamer : “J’en suis !!! C’est une excellent idée ! A la condition que ceux restés à Poudlard jouent le jeu aussi…

- Minerva est déjà d’accord Harry, elle va certainement en parler au repas de ce midi et peut-être pourrons-nous commencer ce soir !”

Ils étaient tout deux très - trop ? - impatients à l’idée de faire revenir la bonne humeur dans les quartiers de l’établissement, et passèrent finalement la matinée hors du château, dès lors que le soleil s’était levé.

A suivre...