Harry Potter et la lumière infinie
Chapitre 15 : Prélude à la guerre
Au beau milieu de la mer du nord, le ciel était menaçant. Les nuages noirs déversaient une pluie torrentielle dans l'eau en furie. Les vagues se fracassaient sur la petite île rocheuse sur laquelle se dressait une forteresse très ancienne et lugubre. Elle ne semblait pas habitée au premier abord, pourtant, des sifflements stridents retentirent dans la nuit, faisant mouvoir des ombres par les petites fenêtres. De hautes silhouettes enveloppées d'une cape noire flottaient autour de la tour. Elles semblaient chercher quelque chose ou quelqu'un.
Plus loin, dans la mer, on pouvait observer un homme qui remontait à la surface avant de replonger dans les profondeurs des eaux déchaînées. Petit à petit, il parvenait à s'éloigner de la prison d'Azkaban où il fut enfermé.
Une fois qu'il avait pris suffisamment de distance pour ne plus être poursuivi et hors d'atteinte des sorts anti-évasion, il transplana.
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Voldemort faisait les cent pas au milieu du salon de la famille Malefoy. Personne n'osait l'approcher. Nagini, son serpent, suivait de son regard perfide les allées et venues de son compagnon.
Narcissa était assise sur un fauteuil près de l'âtre éteint. Elle était très inquiète par l'agacement évident de son Maître qui pouvait abattre son courroux sur le premier qui oserait l'importuner. Elle se réjouit que son cher Drago fusse à Poudlard, loin des intrigues du Mage noir. Pourtant, au fond d'elle, elle se demandait s'il n'aurait pas été plus en sécurité avec elle.
Elle connaissait parfaitement la situation avec les démons et cela ne la rassura nullement. Comme tous les sorciers, elle avait assisté, impuissante, au pouvoir dévastateur des démons sur l'île britannique. Et puis, il y avait cette histoire avec Harry Potter. Elle tremblait à l'idée que son unique fils avait été utilisé comme appât pour attirer le jeune Gryffondor. Elle se demandait encore pourquoi lui, plutôt qu'un autre.
Le comble de son malheur fut l'incarcération de son époux. Elle savait qu'il était l'un des bras-droits du Seigneur des ténèbres et qu'il avait été envoyé en mission pour récupérer la Prophétie. Mission qu'il avait échouée.
Aujourd'hui, elle laissait son manoir comme quartier général à Voldemort et ses Mangemorts. Pourtant, elle aurait préféré rester loin de leur manigance. Elle avait peur qu'un jour, le Maître utilise Drago comme outil sacrifiable pour ses plans.
Soudain, un Mangemort du nom de Selwyn entra dans le salon et s'arrêta à quelques pas de son Maître. Il savait quand parler et quand se taire. Il attendit donc qu'il daigne bien vouloir lui accorder de l'attention.
Voldemort s'arrêta et se tourna vers Selwyn.
— As-tu des nouvelles importantes ?
— Oui, Maître, dit-il en s'inclinant. Je viens d'apprendre que Harry Potter a disparu de Poudlard avec le fils Malefoy. Personne ne sait où ils se trouvent. Ils les recherchent depuis plusieurs heures.
— Comment ? cria Narcissa en se levant de son siège. Pourquoi pensez-vous que Drago est avec lui ?
Selwyn jeta un œil à son Maître pour savoir s'il devait reprendre. Celui-ci lui fit signe de continuer.
— D'après les amis de Drago, ça fait quelques mois que Potter et Drago se fréquentent. Votre fils n'a jamais révélé dans quel but il le voyait, mais tout suppose qu'ils auraient commencé à devenir amis.
— C'est ridicule ! répliqua-t-elle. Mon fils ne se serait jamais approché de ce Potter sans une raison valable. Vous vous trompez ! Il a peut-être décidé de l'espionner...
— Ma Chère Narcissa, répondit Voldemort. Il est fort possible que les événements avec les démons les aient rapprochés, même si je le réprouve fortement.
Narcissa s'avança vers Voldemort et s'agenouilla devant lui en lui prenant la main, lui jetant un regard empli de colère et de supplication.
— Maître ! Si jamais les démons ont enlevé mon fils, je vous en prie, je vous en conjure, il ne me reste plus que lui. Nous devons le sauver.
— Tout comme il me faudra récupérer Harry Potter.
— Quoi ? croassa-t-elle en relâchant sa main, surprise par sa réponse.
— Grâce à un espion dans Poudlard, je connais la teneur exacte de la prophétie. « ... L'un devra mourir de la main de l'autre car aucun d'eux ne peut vivre tant que l'autre survit... » Hors, si je lis cette Prophétie dans un autre sens, si l'un meurt par une tierce personne, l'autre mourra. Il est donc inconcevable que les démons tuent le garçon, car non seulement cela signifiera la fin de mon règne, mais aussi la fin du monde. Les démons détruiront tous les êtres vivants, Sorciers comme Moldus. Je suis le seul à pouvoir m'opposer à eux.
— Comment les trouver, Maître ? ajouta Selwyn. Nous avons cherché dans toutes les villes susceptibles de contenir un lieu qui mènerait aux Enfers. La grotte dans le cimetière de Londres que le Justicier masqué et une sorcière ont réussi à trouver, était vide. Nous ignorons où ils se trouvent actuellement.
— Les démons ont une logique assez évidente. Seul leur mobile reste flou, même si je commence à percevoir leurs intentions véritables.
Voldemort marcha jusqu'à la table de la salle à manger, Narcissa et Selwyn sur ses pas. Il fit apparaître une carte de Poudlard et ses environs.
— Pour invoquer leurs pouvoirs et créer des passages vers notre monde, les démons ont besoin de signes bien définis tout comme des conditions réunis pour faire appel aux forces obscures. En prenant en compte les différentes attaques des démons qui ont eu lieu dans tout le pays, nous arrivons à former un pentacle, un cercle de pouvoir. Et pour pouvoir fermer celui-ci, il reste un point non-négligeable que nous avons ignoré jusqu'à présent et qui semble clair à présent. Le dernier point est ici, montra-t-il du bout de sa baguette.
— Mais c'est… C'est Pré-au-Lard ! s'écria Narcissa.
— Exactement. Avant le changement des saisons et les morts qui ont suivi du côté Moldu, nous avons fait l'impasse sur un événement paru dans la Gazette des sorciers qui annonçait la mort d'un commerçant, légèrement en retrait du centre du village. Tout porte à croire que ce lieu a été utilisé comme point de départ, ce qui expliquerait la facilité qu'ils ont eu à pénétrer l'école... Enfin, avant que le bouclier d'énergie, lancé par les sœurs Halliwell, ne leur coupe l'herbe sous le pied.
— Si mon fils est là-bas, il faut aller le secourir ! Vous devez faire quelque chose !
— Pas sans moi ! lança une voix à l'entrée de la pièce.
L'homme qui apparut à la porte était habillé de vêtements rayés noir et gris, sales et déchirés par endroits. Ses longs cheveux blonds, presque blancs, étaient emmêlés et une barbe mangeait le bas de son visage. Malgré son apparence négligée, il ne faisait aucun doute sur son identité.
— Lucius ! s'émerveilla sa femme, heureuse de le retrouver.
Elle se précipita vers lui, mais il l'écarta d'un geste.
— Maître, fit-il en avançant et s'agenouillant devant lui. Laissez-moi sauver mon fils. Après, vous pourrez me punir pour mon échec, mais laissez-moi le sauver.
— Lucius, tu me surprends. Tu as donc réussi à t'évader d'Azkaban.
— Cela n'a pas été facile, mais j'ai réussi à convaincre un Auror qui hésitait à vous rejoindre de me libérer. Cet imbécile a été tué par un Détraqueur. J'ai juste eu le temps de sauter à la mer pour leur échapper.
— Tu m'impressionnes ! Moi qui pensais que tu n'étais qu'un couard qui attendait juste l'opportunité pour monter dans la sphère du pouvoir sans te salir les mains. Je veux bien te donner une seconde chance. Tu vas m'accompagner pour parlementer avec Balthazar. Je doute que les enfants soient leur objectif, mais les démons ne sont pas connus pour leur grande mansuétude. Très bien ! Choisi deux hommes. Il va nous falloir rester discret. Nous serons trop près de Dumbledore qui pourrait se rendre compte de notre présence. Nous partons dans vingt minutes.
Lucius s'inclina et sortit de la pièce.
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Harry connaissait l'homme en face de lui. Il l'avait rencontré quand il était chez les Halliwell à San Francisco. Il ne se souvenait pas de son nom. Par contre, il croyait qu'il était un moldu. Les apparences sont parfois trompeuses et les démons semblaient s'adapter plus facilement au monde des moldus que les sorciers.
— Harry Potter ! Je suis ravi de te revoir. La dernière fois, tu étais bien trop protégé pour arriver à te mettre la main dessus. Et aujourd'hui, c'est toi qui viens à moi ! La chance me sourit.
— Qui êtes-vous ?
— Mon nom est Cole Turner, mais mon nom de démon est Balthazar.
— Alors, c'est vous qui voulez vous en prendre à Jessy ? Pourquoi ?
— Ça me paraît évident ! Il possède un pouvoir que je convoite beaucoup. Il est une menace s'il est notre ennemi, mais un allié de taille pour notre grande cause. Je compte me servir de lui pour prendre le pouvoir dans le monde humain et l'Enfer.
— Il ne se joindra jamais à vous !
— Tu crois cela ? Il n'est pas si différent de nous. Il suffit juste de lui montrer la voie. Et tu vas nous y aider.
— Jamais !
— Ah, il ne faut jamais dire jamais, mon cher Harry. Tu es loin de comprendre l'importance de notre projet, mais tu le sauras bien assez tôt.
Il s'adressa au démon qui avait pris les deux garçons.
— Emmène-les à l'intérieur. Il est temps de préparer la cérémonie.
Harry et Drago suivirent les démons dans l'arrière-boutique. Ils descendirent un escalier qui menaient à une réserve remplie de l'ensemble des marchandises de l'ancien propriétaire. Puis, ils se dirigèrent vers une ouverture dans un mur qui menait à un autre escalier qui semblait descendre bien plus bas. Au fur et à mesure qu'ils descendaient, ils sentirent la chaleur augmenter de plus en plus.
Drago prit la parole.
— Pourquoi avoir pris cette boutique ? Il est évident que c'est vous qui avez tué l'ancien propriétaire. Pourquoi celle-ci, précisément ?
— En fait, c'est Anton qui a fait tout le travail avant que vous ne le tuiez. J'étais obligé de rester aux États-Unis pour les affaires. Après tout, j'ai une place importante dans le monde des Non-Maj' tout comme celui des sorciers. Mon emploi du temps est quelque peu surchargé. Je ne pouvais donc pas quitter mon poste comme je le voulais.
« Pour ce qui est de cette boutique, sachez qu'il existe de nombreux points d'énergie qui parcourent la planète. Nous sommes sur l'un des points menant au monde souterrain. C'est le plus proche de Poudlard. Pour être franc, le village entier aurait pu servir. Cette boutique était juste bien placée. Nous ne l'avions jamais investi à cause de tous les sorciers qui l'entourent et nous n'avions aucun intérêt de révéler notre présence trop tôt. Le monde humain non-magique est bien plus facile d'accès.
« Quand nous avons appris que Jessy allait enseigner à Poudlard, nous avons dû chambouler tous nos plans. Nous savions qu'Albus Dumbledore le protégerait et qu'il était difficile pour un démon de pénétrer l'enceinte sans se faire repérer, donc nous avons infiltré un de nos sorciers convertis à notre cause.
— Et maintenant ? Que comptez-vous faire de nous ?
— De toi ? Pas grand-chose. Tu n'as aucune valeur à mes yeux et je pourrais te tuer maintenant. Mais je te laisse en vie pour tenir compagnie à Harry.
— Je suis le fils de Lucius Malefoy, le bras droit de Lord Voldemort. S'il m'arrive quoi que ce soit, il va-
— Il va quoi ? Me tuer ? s'esclaffa-t-il. Il ne fera rien du tout, tout comme son Maître qui n'est pas à ma hauteur.
— Et pour moi ? Quel est le programme ? enchaîna Harry.
— Toi, tu es l'appât, bien sûr ! Ton cousin ne résistera pas à l'envi de te sauver. J'ai déjà psychologiquement un avantage sur lui et j'attends qu'il fasse une erreur.
— Il ne viendra pas seul.
— C'est évident ! Et il ne nous trouvera pas non plus. C'est pourquoi, c'est nous qui allons le chercher. Mais tu le découvriras bientôt. Enfermez-les dans la cage.
Drago et Harry furent enfermés dans une cage en fer. Pour le moment, ils ne pouvaient rien faire d'autres qu'attendre.
Ils essayèrent d'utiliser la magie ancienne. Malheureusement, quelque chose devait bloquer leur magie, car il ne se produisit rien.
Harry ragea et s'assit au sol.
— Nous voilà dans de beaux draps ! marmonna-t-il.
— Ne perdons pas espoir. Nous allons nous en sortir, fit-il en s'asseyant à côté de lui, observant l'étrange manège des démons qui préparaient un rituel bien étrange, fait d'incantations et de pierres comme celles qui les entouraient.
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Jessy et Prue retournèrent à Poudlard. Severus Rogue les avait rejoints au parc pour prévenir le jeune sorcier que Harry et Drago avaient disparu.
Léo resta dans le parc à attendre la police pour récupérer le corps de l'inspecteur. Peu après, il fut appelé pour une autre mission.
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— Comment cela est-il arrivé ? Il était sous votre protection ! tempêta Jessy, à peine entré dans le bureau du Directeur.
— Calmez-vous, Jessy, apaisa McGonnagall. Cela ne sert à rien de vous énerver. Ce qui est fait est fait.
— N'oubliez pas, poursuivit Rogue, que Potter à maintes fois par le passé enfreint le règlement de l'école pour quitter Poudlard. Il n'est peut-être pas si loin qu'on pourrait le croire.
— Et sachant cela, vous ne les avez pas fait surveiller ? Vous savez combien la situation est dangereuse pour lui. Non seulement Voldemort pourrait très bien s'en prendre à lui, mais les démons sont peut-être juste à l'extérieur de l'enceinte.
— Je pourrais essayer de le localiser, annonça Phoebe. Si vous avez une carte de Poudlard et ses environs, j'aurais peut-être une chance de le retrouver.
Dumbledore fit apparaître une carte sur son bureau. Phoebe sortit son pendule d'autour de son cou. Elle fit pendre le bijou au-dessus de la carte et ferma les yeux pour se concentrer. Soudain, le pendule se mit à tournoyer au fur et à mesure qu'elle avançait sa main sur l'ensemble de la carte. Le pendule se tendit et elle le lâcha. Il tomba sur le village de Pré-au-Lard, un peu à l'écart de la rue principale.
— Je sais où c'est, annonça Jessy. Comment n'y ai-je pas pensé plus tôt !
— Tu nous expliques, Jess' ? demanda Prue.
— C'est dans l'ancienne boutique Gaychiffon que le propriétaire, Inigo Branstone, a été retrouvé mort peu avant Halloween. Quand j'y suis retourné, avant les vacances de Noël, un nouveau propriétaire avait racheté la boutique. C'est là que j'ai acheté le bracelet qui a contrôlé Harry.
— Je propose que mes sœurs et moi allions sur les lieux, proposa Prue. Si Harry et Drago y sont, nous les ramènerons.
— Je viens aussi ! annonça Jessy. Si jamais il arrivait quelque chose à Harry, je ne me le pardonnerais jamais.
— Très bien, accepta Dumbledore. Faites attention à vous. Nos terres ont une réserve de pouvoir bien supérieure qu'aux États-Unis. Les sorciers qui y vivent alimentent cette réserve depuis des siècles. Les démons doivent savoir puiser au cœur même de la magie pour renforcer leur pouvoir. Méfiez-vous des illusions !
— Nous ferons attention, acquiesça Piper.
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Devant la vitrine de la boutique fermée, Jessy claqua des doigts et la porte s'ouvrit.
— Et où est donc passé ta baguette ? Ce n'est pas bon d'user de l'ancienne magie comme ça.
— Comme si vous ne l'utilisiez pas vous-mêmes ! rit sarcastiquement Jessy.
— Peut-être, mais elle fait partie de notre quotidien depuis plusieurs générations. Tu possèdes trop de différentes sources de pouvoir pour qu'un simple geste puisse devenir un problème. N'oublie jamais de quelle lignée de sorcier tu descends. La magie liée aux baguettes est la principale magie que tu devrais utiliser en ce moment.
— Comme tu veux ! On y va maintenant ? s'impatienta-t-il.
Ils pénétrèrent dans la boutique. Elle n'avait pas changé depuis la dernière fois que Jessy était venu. Tout était à sa place. Prue désigna la porte derrière le comptoir. Ils le contournèrent pour accéder à l'arrière-boutique. Ils firent le tour de la pièce pour essayer de trouver une autre issue. Malheureusement, leur recherche resta infructueuse.
Jessy s'accroupit et posa une main au sol. Il ferma les yeux pour se concentrer. Il ressentit plusieurs pouvoirs différents, des pouvoirs négatifs qui devaient appartenir à des démons. Il réceptionna deux sources plus faibles, mais parfaitement identifiable. L'aura de son cousin était bien perceptible tout comme celui de Drago qu'il avait appris à reconnaître.
— Ils sont venus ici, et y était encore, il n'y a pas très longtemps. Je ne perçois rien d'autres.
— Je sens qu'une porte se trouvait à cet endroit, proclama Phoebe. Mais elle n'existe plus, comme si… Comme si elle s'était juste fermée sur le vide. Il n'y a plus rien dans cette boutique, ajouta-t-elle en se décollant du mur. Ce devait être une porte menant à une autre dimension. Elle peut être n'importe où.
Jessy se concentra et étendit son pouvoir sur tout Pré-au-Lard, mais il ne détecta pas la présence de son cousin ni celle des démons.
— Rien. Il n'y a plus rien. C'était notre seule piste. Et nous sommes arrivés trop tard, souffla Jessy. Je me sens… impuissant.
— Ne t'inquiète pas, Jess', dit Piper en le prenant dans ses bras. Nous les retrouverons sains et saufs.
— N'oublie pas que tu es leur cible. Ils ne leur feront rien tant que tu ne seras pas entre leurs mains. Retournons à Poudlard. Ils finiront bien par se manifester tôt ou tard. D'ici là, tenons-nous prêt à les combattre. Je sens que cette guerre ne sera pas de tout repos.
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Voldemort et ses hommes se tenaient non loin de l'entrée de la boutique quand il vit Jessy et ses sœurs en sortir et s'éclipser. Son cœur fit un bond en voyant le jeune homme, celui qui détenait tous les pouvoirs. Il découvrit pour la première fois son visage. Le plus grand des hasards avait voulu qu'il soit le cousin de Harry Potter. Il comprit aussi qu'il aurait peu de chance pour l'amener de son côté. L'aura qui l'entourait était bien trop puissante pour qu'il puisse le manipuler par le sortilège de l'Imperium. Et l'avoir comme ennemi serait un grand désavantage pour ses plans de conquête.
Comme il le pensait, les démons n'étaient plus dans la boutique. Voldemort avait un avantage par rapport aux autres sorciers. Lors de sa dernière entrevue avec Balthazar qui avait mal finie, il avait utilisé une pierre ensorcelée pour lui permettre de capter la source du pouvoir du démon. C'était risqué de l'approcher d'aussi près, mais c'était le seul moyen pour pouvoir le localiser plus tard. Il se réjouit d'avoir eu cette idée. Il n'avait jamais fait confiance aux démons de toute façon.
Il utilisa la pierre et se dirigea vers les collines, là où les démons s'étaient déplacés.
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Les préparatifs du sort qu'il réservait à Jessy avançaient bien. Il ne manquait plus que le jeune homme pour activer le pouvoir afin de le contrôler.
Harry et Drago testèrent à plusieurs reprises l'ancienne magie pour essayer de sortir de la cage. Mais quel que soit le sort qu'ils tentèrent, il ne se produisit rien. Comme si, ils étaient devenus des Cracmols.
Un bruit à l'entrée du tunnel leur fit relever la tête. Quand ils virent l'homme chauve sans nez apparaître, le souffle de Harry se coupa. Il se sentait pris dans un nid de vipères. D'ailleurs, l'énorme serpent de Voldemort qui avançait à ses pieds, lui donnait la nausée.
— Charmant ! Vraiment charmant ! claironna Voldemort. Vous avez le don pour vous terrer dans des lieux improbables.
— Lord Voldemort ! En voilà une surprise ! Comment nous avez-vous retrouvé ? Je pensais avoir réussi à effacer toute trace de notre déplacement, s'amusait Cole, nullement troublé par l'arrivée à l'improviste des Mangemorts.
— Je suis plein de ressources. Vous m'avez, certes, battu lors de notre dernière entrevue, mais je suis immortel. Vous ne pensiez pas pouvoir me tuer aussi facilement.
Harry assistait au troublant échange de ses deux ennemis. Tout son corps tremblait et son cœur cognait fort dans sa poitrine. Une peur irrationnelle avait investi son être. Il sentait qu'il ne pourrait pas échapper à son destin. Pris au piège et sans défense, il ne voyait pas comment s'en sortir.
Drago fut surpris de voir son père au côté du Seigneur des ténèbres. Comment était-il sorti d'Azkaban ? En jetant un œil à Harry, il le vit terrorisé pour la première fois de sa vie. En même temps, il le comprenait. Il réagirait pareil si son pire ennemi le trouvait en si mauvaise posture et dont le seul but était de le tuer.
Il prit Harry dans ses bras et tenta de le réconforter. Ce n'était pas un exercice facile pour lui. Il n'avait pas l'habitude de réconforter les gens. Sa nature froide et distante l'avait toujours préservé de toute marque d'affection et de sentimentalisme. Pourtant, il ressentait pour Harry quelque chose de différent.
Il n'avait pas oublié cette période où il était envoûté. Cet excès d'amour qu'il avait ressenti pour Harry l'avait écœuré après coup. Pourtant, en passant de la haine à une passion dévorante, il avait fini par trouver le juste milieu. Ce qu'il ressentait pour Harry était profond et fort. Il n'avait jamais ressenti ça auparavant pour quiconque. Harry représentait l'ami sincère qu'il n'avait jamais eu. Et au diable ce qu'en penserait Ron Weasley, Harry était devenu son meilleur ami, celui avec qui, il voulait partager ce qu'il aimait et passer du temps.
Alors il jura que personne ne lui ferait de mal, car il le protégerait au péril de sa vie.
— Vous êtes ici pour vous prendre encore une raclée ? Ou, avez-vous d'autres intentions, comme celles de reprendre l'un de vos enfants ?
— Je veux mon fils ! intervint Lucius Malefoy qui avança au côté de Voldemort.
Celui-ci mit une main de côté pour le retenir.
— Reste tranquille, Lucius. Mr Turner, je sais pertinemment que vous vous servez des enfants pour appâter Jessy Potter. Pourtant, vous n'êtes pas restés à la boutique pour l'attendre. Pourquoi ? Serait-ce ces trois sorcières que vous craigniez ?
— Sachez que je ne crains personne. La famille Halliwell nous combat depuis des générations. Ces trois sœurs possèdent un pouvoir redoutable. Essayez donc de tenter votre chance contre elles et vous comprendrez de quoi je parle.
— Je ne mets pas en doute vos paroles, et loin de moi de les provoquer. Le but de ma présence est tout autre. Je souhaite vous apporter mon soutien dans la future bataille qui s'annonce. Si vous voulez mettre toutes les cartes dans votre jeu, vous accepterez ma proposition. En échange, je veux les deux garçons.
— Vous ne manquez pas de courage pour venir ici et me faire cette proposition. Pourquoi accepterais-je ? J'ai besoin d'eux comme appâts.
— Mon fils ne représente rien pour vous. Alors relâchez-le ! s'écria Lucius.
— Reste à ta place ! gronda le Mage noir.
Il reporta son attention sur le chef des démons.
— En gage d'un accord, je vous demande juste le jeune Drago qui, effectivement, ne vous apporte rien dans vos projets.
— Je refuse d'abandonner Harry, Père ! cria Drago.
— Je ne te demande pas ton avis, tu viendras un point c'est tout ! Et écarte-toi de lui ! La sottise t'a suffisamment fait perdre la raison.
— Parlez pour vous ! Harry est mon ami. S'il meurt, je mourrais avec lui !
Harry redressa la tête en entendant les paroles de Drago. Il n'aurait jamais cru un jour qu'il prononcerait de telles paroles. Son cœur gonfla de fierté d'avoir un ami dévoué tel que lui. Rasséréné par son courage, il lança :
— Pareil pour moi !
Drago tourna la tête vers lui et lui fit un clin d'œil avec un sourire qui le fit rougir. Leur nouvelle complicité émut Harry qui n'aurait jamais espéré un tel changement de sa part. Seuls Ron et Hermione possédaient un tel lien avec lui. Il pouvait dorénavant compter sur Drago.
Le visage de Lucius se décomposa. Il comprit qu'un gouffre profond le séparait dorénavant de son fils. Mais pour le remettre dans le droit chemin, il n'avait qu'une solution : qu'il le rejoigne parmi les fidèles de son Maître.
— J'accepte votre proposition, seulement, je compte garder les enfants jusqu'à ce que Jessy soit en ma possession.
— Très bie-
— Non ! Je veux mon fils maintenant ! cria Lucius, en coupant Voldemort.
Et avant que Voldemort ne l'en empêche, il traversa la cavité jusqu'à la cage où était retenu prisonnier les enfants. Ce qui se passa ensuite se déroula sans qu'il n'en comprenne vraiment la raison. Un courant le traversa de toute part. Il ressentit à peine la douleur, pourtant, son cœur s'arrêta net. Sa vue se brouilla, puis il s'effondra au sol, sans vie.
Drago s'était pétrifié et des larmes coulaient sur son visage, en hurlant « Père ! ». Malgré ses différents, c'était tout de même son père et il l'aimait. Harry le prit dans ses bras à son tour pour le réconforter.
Voldemort fut surpris, car personne ne semblait l'avoir touché. Il ne pleura pas la perte de son subalterne. Il l'avait plusieurs fois déçu. Mais ce qui s'était passé l'intrigua tout de même.
— Expliquez-moi cet étrange phénomène.
— Il est entré dans le cercle de pouvoir que nous destinions à Jessy. Il est mortel pour la plupart des gens, mais pour un être de lumière, c'est comme une prison. Votre homme a commis l'erreur d'agir stupidement sans prendre en compte du pouvoir qui agissait en ces lieux.
— Peu importe ! Je prendrais les garçons plus tard, comme convenu. En attendant, nous nous retrouverons à la bataille de Poudlard.
Les deux parties se sourirent, et Voldemort et ses deux Mangemorts quittèrent l'antre des Enfers, en récupérant le corps de Lucius Malefoy pour le remettre à son épouse. Voldemort était cruel, mais pas insensible au point d'empêcher une veuve de pleurer son mari.
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Les funérailles de l'inspecteur Dawkins avaient lieu trois jours plus tard. De nombreux policiers formaient un champ d'honneur au passage du cortège. Sa sœur, avec sa famille, suivait le cercueil jusqu'à sa dernière demeure.
Jessy était présent. Il avait travaillé plusieurs fois avec l'inspecteur et, malgré les circonstances, il tenait à lui rendre un dernier hommage. Il gardait une certaine distance pour ne pas attirer l'attention. Personne ne le connaissait parmi ses collègues et amis alors il ne voulait pas faire parler de lui et des raisons de sa présence.
Un homme en costume noir et portant un chapeau melon, le fixa au loin. Il ne saurait dire pourquoi, mais quelque chose en lui, lui annonçait un danger. Il décida qu'il ferait mieux de s'en aller quand l'homme le surprit au détour d'un arbre. Comment avait-il pu arriver là si vite ? Sa physionomie lui rappelait quelqu'un. Ses sens se mirent en alerte.
— Êtes-vous un proche du défunt ? demanda l'homme.
— Non, je l'ai juste rencontré à une ou deux reprises. C'était un bon flic. Il m'avait l'air sympathique.
— Je n'en doute pas. Mais, dîtes-moi… Qu'est-ce qu'un sorcier a affaire avec les Non-Maj' ?
Sa manière de parler des moldus le renseigne sur l'origine de cet homme.
— Qui êtes-vous et que faites-vous à Londres ?
— Je m'appelle Cole Turner. Je suis substitut du procureur des Non-Maj' attaché à New-York et membre du service de la justice du Macusa.
La respiration de Jessy se coupa. Si un membre du Macusa était là, hors de sa juridiction, c'était mauvais signe. Et, ne venait-il pas de dire qu'il travaillait aussi pour les Non-Maj' ?
— J'ai été affecté à un dossier très épineux vous concernant. Le président, Samuel G. Quahog, voit d'un très mauvais œil votre implication en tant que justicier masqué, parmi les Non-Maj'. C'est une restriction du code de confidentialité du monde magique que vous enfreignez.
— Premièrement, j'utilise rarement la magie dans mes interventions où des moldus pourraient me voir. Vous devez d'ailleurs pouvoir le savoir en consultant le bureau de la justice magique du Ministère de la magie. De plus, je suis, pour les moldus, un homme qui vient à leur aide par des capacités bien supérieures à la moyenne. Ils n'ont jamais fait de corrélation avec le monde magique. Je me rapproche davantage du super-héros qu'ils voient dans des films.
— Certes ! Cependant, notre président actuel souhaite vous voir cesser toute cette activité et vous contentez de faire ce que vous faites le mieux, sans risque pour les Non-Maj' : chanter.
Jessy serra les poings. Cet homme ne lui plaisait vraiment pas. Il y avait dans son regard une lueur malsaine à vouloir exécuter les basses besognes. Et il commençait à entrevoir la vérité à son sujet. Il fit le lien avec l'homme qu'il avait rencontré à Pré-au-Lard. C'est là qu'il comprit qui il était. Seulement, cet homme dégageait une aura oppressante, différente de la première fois.
— Pourquoi étiez-vous à Pré-au-Lard ? Vous me surveilliez ?
— Je faisais juste mon travail de renseignements.
— Oh, non ! C'est vous qui m'avez donné ce bracelet ensorcelé. Qui êtes-vous vraiment ? Un sorcier au service des démons ? Un homme de Balthazar.
Cole sourit.
— Je suis beaucoup de choses. J'ai un don pour me fondre parmi la population, qu'elle soit Non-Maj', sorcière ou démoniaque. Assez parler ! Vous allez gentiment me suivre sans faire d'histoires.
— Que ferez-vous si je refuse ?
— Alors je me donnerais le droit d'utiliser tous les moyens pour vous y contraindre.
— Encore faut-il que vous arriviez à m'arrêter !
Il s'éloigna du cimetière pour sortir sans se faire remarquer des moldus qui s'y trouvaient. Inutile d'ajouter la panique dans ce lieu de recueillement. Il sentait des présences de tous côtés, une dizaine d'individus à première vue le suivaient à une certaine distance, mais leurs pas les rapprochaient de plus en plus de lui.
Arrivé sous le couvert des arbres à la périphérie du parc, il se retourna pour faire face à ses assaillants : huit hommes et deux femmes sans compter Turner. Sept sorciers et trois démons. Pour Turner, il n'arrivait pas à se prononcer.
Baguettes en main, ils étaient clairement décidés d'en venir à la force pour arriver à leur fin. Cela ne faisait aucun doute à ce sujet. Arriverait-il à les battre ? Difficile à dire vu qu'il n'avait jamais eu affaire qu'à deux voire trois sorciers en même temps.
Un jet de lumière rouge fut lancé, mais Jessy le bloqua sans problème. Il décida de ne pas utiliser sa baguette. Il n'avait jamais réussi à s'y faire complètement et lors d'un combat, c'était plus un handicap qu'autre chose.
Il matérialisa une sphère électrique et la jeta à leurs pieds. La détonation les fit tous reculer pour éviter de recevoir des projectiles de terre et de pierre.
L'un d'eux rangea sa baguette et fonça sur Jessy pour une confrontation physique. Vu la carrure du gars, Jessy avait peu de chance de l'emporter. Il esquiva en se dématérialisant et en réapparaissant derrière lui. Il posa sa main contre son dos et lui envoya une décharge qui l'assomma.
Les autres n'étaient pas en reste et se lançaient dans différents sorts combinés.
Le bruit qu'ils faisaient, attira des curieux vers eux. Jessy profita d'un moment d'inattention pour s'éclipser. Il devait à tout prix rejoindre Poudlard où il serait en sécurité, mais quelque chose le bloqua dans le processus. Il fut brutalement ramené au sol en étant forcé à réapparaître. Il se trouvait maintenant dans un vieux quartier abandonné de Londres où toute vie semblait l'avoir déserté. Il tenta de s'éclipser à nouveau, mais son pouvoir ne fonctionna pas.
— Bon sang ! Qu'est-ce qu'il m'arrive ?
— J'ai dressé un bouclier autour de nous, répond Turner qui apparut derrière moi.
Jessy fit volte face pour trouver ses acolytes derrière lui.
Je pense que votre non-coopération m'oblige à prendre les mesures qui s'imposent.
— C'est impossible ! Aucune magie ne peut m'arrêter !
— C'est vrai ! Mais voyez-vous, je ne suis pas un sorcier, mais un demi-démon, demi-humain. J'ai la capacité de vous obliger à venir avec moi.
Certains semblaient goûter à la plaisanterie avec des railleries.
Ce qui se passa ensuite, mit Jessy dans la détresse. Cole Turner changea d'apparence. Jessy reconnut le puissant démon Balthazar.
Il se sentait en mauvaise posture. Le démon lança son pouvoir contre Jessy qui utilisa un bouclier pour se protéger. Il n'avait jamais senti une magie aussi puissante. Les autres ajoutèrent leur force qui lui fit plier un genou au sol. Jessy comprit qu'en vendant leur âme au diable, ils avaient dû faire un pacte pour augmenter leur pouvoir. Il se trouva nettement désavantagé.
Son sort s'effritait à vu d'œil et aucun rayon d'énergie ne semblait s'épuiser. Ses dernières forces se brisèrent et il reçut de plein fouet tous les rayons magiques en même temps. Il s'évanouit sous le choc de la douleur.
— Enfin, nous l'avons. Il est temps de procéder au rituel. Retournons au repaire.
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Harry et Drago attendaient désespérément que quelqu'un vienne à leur secours. Leur pouvoir semblaient ne pas vouloir fonctionner. Harry se demandait si les pierres aux motifs gravés dessus, qui entourait la cage, n'étaient pas la source du blocage de leur magie. Il n'avait jamais entendu parler de pierres capables d'influer sur la magie. Si Hermione était la, elle le saurait sûrement. Elle avait étudié les runes.
Le chef des démons était parti avec tout un groupe, il y a quelques heures. Seuls trois démons gardaient leur repaire.
Harry n'avait pas aimé le sourire de leur geôlier, comme si la victoire lui était déjà acquise. Il savait qu'ils avaient mis au point un stratagème pour capturer son cousin. Mais il espérait qu'ils ne réussissent pas. Après tout, Jessy était puissant et le battre serait difficile.
Pourtant, qu'elle ne fut pas son désespoir quand les démons revinrent avec le corps inanimé de Jessy.
Jessy se réveilla une heure plus tard, avec une douleur lancinante qui lui vrilla le crâne. Il mit un moment avant que ses yeux s'habituent à la lumière ambiante. Quand il put enfin comprendre où il se trouvait, il se leva d'un bond.
— Jessy ! Jessy ! cria Harry.
— Harry, Drago !
Il s'avança vers les deux garçons quand un champ de force le repoussa violemment et le fait chuter au sol. Le pouvoir de sa prison s'activa et il ressentit une douleur lancinante le traverser.
— Mais qu'est-ce que-
— Vous êtes enfin réveillés, il était temps. Il aurait été dommage que vous n'assistiez pas à notre petite surprise.
— Que m'avez-vous fait ?
— Vous êtes en train de vous faire convertir au Mal. Ce que vous ressentez en ce moment est un sorte de possession. Un esprit très ancien va vous contrôler. L'essence même de votre magie changera et vous me servirez éternellement.
— Je n'ai pas l'intention de me laisser faire !
— Je ne vous en donne pas le choix ! Vous m'êtes indispensable à mon projet.
— Alors relâchez les enfants ! Maintenant que vous m'avez capturé, vous n'avez plus besoin d'eux.
— En effet ! Je pensais les remettre à Voldemort. Mais finalement, je pense qu'on va les transformer en démon. Ils nous seront bien plus utile.
— Je vous l'interdis ! feula-t-il.
Il vit les démons ouvrir la cage et sortir les deux garçons qui se débattaient pour s'extirper de leur poigne. Balthazar attacha à leurs poignets, des pierres pour bloquer leur magie. Il savait qu'Harry et Drago pouvaient se montrer dangereux s'il ne prenait pas quelques précautions.
Jessy concentra son énergie dans ses mains et la balança contre la barrière qui le retenait prisonnier. Malheureusement, malgré toutes ses tentatives, il n'arriva pas à briser le sort.
Tout à coup, il reçut une décharge d'énergie qui le plia en deux. La douleur était si atroce qu'il cria.
— N'essayez pas de sortir, vous y laisseriez des plumes ! Nous nous occuperons de vous juste après. Cessez donc de résister ! Laissez-vous succomber au mal qui vous imprègne petit à petit.
— Pourquoi êtes-vous si pressé ? Qu'est-ce que vous préparez ?
Les faire parler, c'était la seule chance d'obtenir des informations pour leur défense.
— Nous allons attaquer Poudlard cette nuit. Pourquoi attendre alors que toutes les conditions de notre victoire sont réunies : le tracé du cercle de pouvoir alimenté par le sang est activé en ce jour de pleine lune. Réjouissez-vous ! Vous régnerez avec nous aux côtés de Harry. Votre famille sera avec vous comme vous l'avez toujours souhaité.
Il observa impuissant le Nexus, qui ne pouvait pas être tué, s'approcher des garçons pour les posséder. Harry et Drago se débattaient en criant pour tenter de se soustraire à l'inévitable.
Jessy avait encore une carte à jouer. Il savait qu'il risquait gros en l'utilisant, car il resterait sans défense contre le pouvoir de possession démoniaque qu'il arrivait difficilement à contenir, mais il faisait confiance à ses sœurs, à Dumbledore, à Rogue et aux autres pour le sauver.
Il utilisa donc son pouvoir d'être de lumière : Éclipse Télékinésique à distance ; la capacité de déplacer un objet ou un individu d'un endroit à un autre sans l'accompagner. Il ne perdit pas de temps. Il devait les sauver coûte que coûte.
Il ferma les yeux et se concentra juste avant que le Nexus s'en prenne aux enfants. Une lumière brillante les entoura, faisant reculer les démons. Il ouvrit les yeux juste à temps pour voir leur regard affolé et l'étonnement de Harry.
Harry comprit immédiatement les intentions de Jessy. Son regard soudain apaisé signifiait qu'il allait les sortir de là. Pourtant, il voyait bien plus à travers le calme qui semblait l'habiter malgré la douleur qu'il devait ressentir face à la possession qui tentait de l'infiltrer. Comme une résignation. Il comprit qu'il était sur le point de perdre sa seule famille. Et il était incapable de l'en empêcher.
Jessy lui sourit puis en faisant un effort considérable, il les fit disparaître à travers une nuée d'orbes noir et indigo. Après un tel effort, le pouvoir du cercle le consuma et Jessy se laissa envahir.
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Harry et Drago apparurent dans le parc, du côté des serres. La nuit était déjà tombée. Seul l'éclairage visible par les fenêtres du château leur permit de se situer. Ils mirent un moment pour comprendre ce qui s'était passé.
— Il nous a sauvés ! Ton cousin nous a sauvés ! s'extasia Drago.
— Oui, mais lui est resté prisonnier, s'énerva-t-il. Ses larmes menaçaient de couler.
— Je suis sûr que maintenant qu'il nous a expédiés ici, il va vite nous rejoindre.
— Non, il ne pourra pas, tu n'as pas compris ? Il serait parti avec nous s'il avait pu se libérer. J'ignore comment il a fait pour nous renvoyer ici, mais il n'a pas dû avoir le choix. Il s'est sacrifié pour nous sauver.
— Il faut trouver ses sœurs et Dumbledore. On n'a pas une minute à perdre.
Harry acquiesça. Ils courent jusqu'à l'école. Le temps était compté.
— Harry ! Harry !
Ils arrivaient près de l'entrée de l'école, lorsque Ron et Hermione apparurent à l'opposé de la cour.
— Où étiez-vous donc passé ? Tout le monde vous cherche depuis trois jours. Nick quasi-sans-tête nous a dit que vous avez été capturé par les démons.
— Oui, oui, mais on n'a pas le temps de parler. On doit voir Dumbledore. Jessy a été capturé.
— Mais… Mais il est très puissant… Il arrivera à s'en sortir tout seul, tenta Ron.
— Non, Ron, c'est plus compliqué que ça. Allons-y !
La petite troupe alla devant la gargouille qui menait au bureau du Directeur.
Quinze minutes plus tard, Dumbledore avait réuni les trois sœurs, Léo, Kyle, McGonnagall, Rogue, Sirius et les quatre étudiants.
Harry relata tout ce qui s'était passé, aidé de Drago pour certains détails.
— Je crains que nous n'ayons plus le choix. Il va falloir faire appel aux membres de l'Ordre du Phoenix, aux Aurors et à toutes les bonnes volontés pour nous aider à défendre Poudlard.
— Ne devrions-nous pas faire partir les enfants par le Poudlard Express ? questionna Minerva.
— Il ne serait pas sage de les laisser quitter l'enceinte alors que les démons sont dehors. Nous allons les enfermer dans la Grande Salle et doubler les protections. Aucun ne devra prendre part au combat, les forces seraient trop inégales, exigea-t-il en appuyant son regard aux quatre enfants.
— Jessy est ma seule famille. Je refuse de rester là à ne rien faire ! s'écria Harry.
— Il ne serait pas sage de vous laisser combattre. Surtout si Voldemort lui prête main forte. Vous n'êtes pas prêt à l'affronter ! asséna Rogue.
— Personne ne me dira quoi faire !
— Severus a raison, apaisa Prue. Écoute ! Jessy s'en voudrait s'il t'arrivait quelque chose. Fais-nous confiance, Harry. Nous le sauverons.
Léo et Kyle se jetèrent un œil. Ils savaient déjà que ce ne serait pas aussi simple. La Prophétie semblait bien se réaliser. Ils espéraient que le Pouvoir des Trois serait capable de lui tenir tête. Pourtant, avec la puissance que Jessy avait développée, leur chance était mince. Il faudrait un miracle pour le contenir et le ramener dans leur camp. Et ils n'étaient pas sûrs que dans ce cas précis, il puisse s'en sortir vivant.
— Minerva, faites rassembler les élèves dans la Grande Salle. Dites à tous les professeurs de préparer les défenses, quoi qu'il leur en coûte.
— Bien, Albus ! Vous autres, venez avec moi ! exigea-t-elle des trois Gryffondor et du Serpentard.
Dumbledore se tourna vers le tableau de Phineas Black.
— Phineas, veuillez prévenir Sirius de la situation. Nous avons besoin de l'Ordre du Phoenix à Poudlard de toute urgence.
La silhouette s'éloigna et revint quelques minutes plus tard.
Par le feu, une dizaine de personnes apparurent un par un.
— Albus ! salua Maugrey Fol Œil d'une poignée de main ferme. Terrible nuit qui se prépare.
— J'en ai bien peur, Alastor. Il va nous falloir beaucoup de courage !
Un bruit de corne retentit au loin. Par la fenêtre du bureau, ils aperçurent des torches qui illuminaient l'horizon. Des ombres semblaient approchées de l'école.
— Allons accueillir nos importuns comme il se doit ! grogna Sirius. Je jure qu'ils me paieront d'avoir touché un cheveu de Jessy !
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Dumbledore, les Halliwell, Léo, Kyle, Sirius et tous les membres de l'ordre du Phoenix sortirent de l'école et se rendirent sur le pont. De l'autre côté, à la lisière de l'enceinte du parc, se trouvaient des centaines de démons. Ils étaient tous amassés le long de la barrière d'énergie qui les tenaient encore bloqué à l'extérieur.
Balthazar, sous sa forme démoniaque, s'approcha au plus près du champ de force. Il ne pouvait pas le traverser sans se faire du mal. Il n'en mourrait pas, par contre, il serait hors service un moment, ce qui n'était pas acceptable.
Il jubilait. Il savait que le jour où il se débarrasserait de la Triade et prendrait la place de la Source aux Enfers était pour bientôt. Il devait avant toute chose tuer les sœurs Halliwell et Albus Dumbledore, les deux seules grandes menaces qui pouvaient contrecarrer ses plans. Voldemort ne comptait pas. Il l'avait battu très facilement la dernière fois, il subirait le même sort que les autres quand il ne lui serait plus utile.
Il fit un signe et Jessy s'approcha à ses côtés.
Les sorciers furent surpris et effrayés par sa nouvelle apparence. Il était vêtu tout de noir : un t-shirt moulant sans manche, d'un pantalon en cuir et de bottes. Ses cheveux blonds ressortaient bien dans cette tenue. Ce qui était flagrant chez lui, c'était ses yeux : le bleu de ses iris avait laissé place à un noir profond dans un regard glacial. Une aura maléfique l'entourait. Il n'y avait plus aucune compassion ni pitié. Il était déterminé à tuer, famille, amis et innocents, tous confondus.
— Détruit la barrière ! ordonna Balthazar.
Jessy concentra son pouvoir dans ses mains et les posa sur la barrière. Un crépitement sourd se fit entendre avant que le champ de force se désintègre intégralement en milliers d'étoiles.
Les démons lancèrent des acclamations sauvages, impatients qu'on leur donne l'ordre de passer à l'offensive.
— Tuez, voler leurs pouvoirs, ne laissez aucun survivant ! Ce monde est à nous et notre conquête commence ici et maintenant ! les exhorta Balthazar.
Les démons crièrent en réponse et foncèrent vers leurs ennemis. Balthazar et Jessy restèrent en arrière, les laissant faire un premier épurement.
Loin du vacarme de la bataille, Voldemort et sa horde de Mangemorts observaient depuis les hauteurs l'arrivée des démons qui s'était engagés dans l'enceinte du parc entourant l'école. Jessy avait détruit la barrière anti-démons avec une facilité déconcertante. Il reconnut que cet homme possédait un pouvoir attirant.
— Bien, mes amis, il est temps d'entrer en scène, dit-il à ses Mangemorts.
Dans un seul ensemble, ils transplanèrent vers l'école.
À suivre…