Harry Potter et la lumière infinie
Chapitre 7 : Noël à San Francisco - 1ère partie
6640 mots, Catégorie: K+
Dernière mise à jour 09/01/2017 16:48
Le train siffla trois fois avant de se mettre en marche. Les élèves étaient heureux de quitter cette région enneigée et gelée, et avaient hâte de découvrir le temps dans le sud, au-delà de la Manche pour certain ou dans un autre pays pour d'autres.
Harry était particulièrement remuant, n'arrivant pas à tenir en place tant ce voyage changeait ses habitudes. En face de lui, Jessy sourait en l'observant. Ces quinze jours de vacances loin de Poudlard, du monde la magie était ce qu'il leur fallait à tous les deux. Jessy, car le monde moldu lui manquait et Harry pour découvrir d'autres horizons que Poudlard et les Dursley.
La nuit tombait progressivement. De nombreux élèves avaient préféré quitter Poudlard juste après les cours pour partir par portoloins, cheminées, transplanation ou transports moldus, de bonne heure selon la destination de chacun le lendemain.
Jessy et Harry avaient leur avion qui décollait à neuf heures, ce qui les obligerait à transplaner – enfin, s'éclipser vu que Jessy n'avait jamais appris à voyager par magie – une fois à la gare King's Cross pour ne pas manquer le vol. Harry lui avait demandé pourquoi ne pas avoir utilisé ce même mode pour se déplacer de Poudlard à l'aéroport. Jessy avait répondu que le professeur Dumbledore lui avait demandé de prendre le train sans donner plus d'explications. Ne voulant pas contrarier inutilement le directeur pour un détail insignifiant, il avait accepté. Bien entendu, il n'avait pas précisé de faire tout le voyage en transport moldu. De plus, sa famille d'accueil les attendra à l'aéroport donc il ne pouvait pas prendre le risque de se faire démasquer.
Le voyage en avion se passa bien dans la mesure où Harry parut quelque peu angoissé d'être enfermé dans une boîte de métal. Il n'avait pas oublié les quelques informations dans la presse moldue qui parlait d'avions écrasés, faisant des centaines de morts. Jessy le rassura. Les cas de crash d'avions étaient suffisamment rares compte tenu du nombre de vols effectués chaque jour.
« Mesdames et Messieurs, nous allons atterrir à l'aéroport international de San Francisco dans quelques minutes. Veuillez attacher vos ceintures et relevez vos tablettes. Il est onze heures vingt-cinq, la température extérieure est de vingt-deux degrés Celsius avec un léger vent d'ouest. Veuillez rester assis durant le roulage et jusqu'à l'arrêt complet de l'appareil. Merci. »
— Eh bien tu vois, ça n'a pas été si terrible que ça, se moqua gentiment Jessy.
— Excuse-moi de préférer le vol en balai. Au moins, je ne peux m'en prendre qu'à moi-même si je me crashe, grimaça Harry.
Ils finirent par rire tous les deux.
Quelques sièges en arrière, un homme observait les deux cousins derrière son journal.
Une fois atterris, ils récupérèrent leurs bagages et se dirigèrent vers le grand hall où de nombreux voyageurs et visiteurs se bousculaient lorsque Jessy entendit son nom parmi le brouhaha de la foule.
— Phoebe ! Comme tu m'as manqué, dit-il en l'étreignant.
— Toi aussi, répondit-elle.
— Prue, Piper ! Ça fait vraiment plaisir de rentrer chez soi, dit-il avec une accolade à ses deux sœurs adoptives.
— On est ravie de te revoir, mais tu n'oublies pas quelqu'un ? Le taquina Prue.
— Non, bien sûr ! Les filles, je vous présente Harry Potter. Harry, voici mes sœurs Prue, Piper et Phoebe Halliwell.
— Tu ne nous avais pas dit qu'il était aussi mignon, dit cette dernière en s'approchant de Harry et lui serrant la main. Enchantée de te rencontrer. Tu vas te plaire chez nous, ajouta-t-elle avec un clin d'œil.
— Mo-moi aussi, bégaya-t-il tout en rougissant.
Le moins qu'on puisse dire, c'était qu'il trouvait les trois sœurs charmantes et une impression de quelque chose dont il n'arrivait pas à mettre le doigt dessus. Quoi qu'il en soit, il sentit qu'il passerait de superbes fêtes de Noël à la Moldue comme il n'en avait jamais fêté.
Le voyage en voiture fut rapide et ils arrivèrent enfin devant la grande demeure familiale des Halliwell depuis plusieurs générations aux dires de Jessy, située dans un quartier agréable. Rien à voir avec le lotissement sans âme de Privet Drive.
En ouvrant la porte, le chat sortit de la maison et vint se frotter aux jambes de Jessy.
— Toi aussi tu m'as manqué fit-il en prenant la chatte dans ses bras.
Une fois à l'intérieur, Jessy et Harry, allèrent poser leurs bagages dans l'ancienne chambre de Jessy.
— On va devoir partager la chambre. Toutes les autres sont occupées.
— Ça ne me gêne pas et ça ne serait pas la première fois.
— Allez viens, il est temps de faire connaissance avec ma famille. Tu verras, les filles sont cool.
Ils s'installèrent dans le salon. Piper amena des rafraîchissements et s'assit dans le canapé aux côtés de ses sœurs.
— Alors raconte Jessy, comment se passe ton travail au studio ? Demanda Prue.
— L'équipe à Londres est vraiment géniale. Un peu plus coincé qu'ici, mais bon, c'est le flegme anglais. Avec Penny, on arrive à s'en accommoder. L'album est sorti. Tenez !
— Rien qu'à la couverture, ça me donne envie d'écouter, dit Piper. J'ai réglé tous les détails au P3 et les annonces sont faites. Je t'ai programmé pour après-demain, j'espère que ça te convient ?
— Oui, ça me laisse le temps de récupérer, de faire visiter la ville à Harry et de faire une répétition.
— Le P3 ? Questionna Harry.
— C'est un bar club que nous dirigeons toutes les trois et de temps en temps, nous invitons de chanteurs plus ou moins connus.
— Harry, parle-nous de toi, exigea Prue. Jessy nous a dit que tu vivais chez ton oncle et ta tante ? Tu t'y plais ?
— En fait… (Harry jeta un œil à Jessy qui lui fit signe qu'il pouvait parler librement) Je ne m'y sens pas vraiment chez moi. Ils détestaient mes parents et je n'avais pas d'autres familles chez qui aller. Je suis un peu l'homme à tout faire pour justifier ma présence chez eux.
— C'est honteux des gens pareils, clama Prue. On ne recueille pas des enfants pour les traiter de cette manière. Rien ne vaut l'amour et le soutien de la famille pour s'épanouir. Si tu ne vivais pas si loin, nous t'aurions recueilli chez nous comme Jessy.
Harry eut chaud au cœur à ces propos et il enviait Jessy d'avoir grandi dans une famille aimante.
— À ce propos, je me suis souvent demandé pourquoi Jessy est venu aux États-Unis, dit Harry en regardant son cousin. C'est vrai, tu aurais pu rester en Grande-Bretagne.
— Je crois que ça a un rapport avec ma mère qui vit dans ce pays, mais j'avoue qu'elle ne s'est jamais manifestée pour me retrouver.
Les trois sœurs se regardèrent, une légère gêne s'installa entre elles avant que Prue prenne la parole.
— J'ignore si on la retrouvera un jour, mais je suis persuadée qu'elle pense à toi.
— Je l'espère aussi.
— Bon, je vais préparer le déjeuner, lança Piper en se levant. Je pense que tout le monde a une faim de loup. Je vais vous préparer un pain de viande accompagnée de purée de pommes de terre.
— Excellente idée ! Approuva Phoebe. Je viens t'aider. À deux, nous irons plus vite.
— Jessy, comme tu es sur place, je voulais savoir si tu avais une explication pour ce temps bizarre dans ce pays.
— Pas vraiment. Officiellement, ce serait une dépression et un anticyclone qui se heurteraient, mais ça n'explique pas pourquoi ils restent figés. Au nord, le soleil n'a pas réapparu depuis plus d'un mois et dans le sud, pas une goutte de pluie ne tombe. Pourtant, il y a du vent. C'est comme si tout était figé dans le ciel. Comme si on se trouvait dans un dôme. Comme si tout était dû… à la magie.
Harry fixa Jessy, dérouté qu'il parle de magie aussi légèrement avec les moldus. Prue réfléchit un instant.
— Dommage que la magie n'existe pas, ça résoudrait tous les problèmes, sourit-elle.
— Évidemment. On ne peut qu'attendre.
En cuisine, les deux sœurs s'activaient pour préparer le repas.
— Que c'est frustrant de ne pas pouvoir parler librement, souffla Phoebe. Je ne comprends pas pourquoi on ne peut pas leur dire qu'on est des sorcières.
— Tu sais pourquoi : quand Albus Dumbledore est venu voir grand-mère à l'époque, il lui a fait promettre quand elle irait le récupérer à l'orphelinat qu'il ne devait jamais se douter qu'on était comme lui. Il devait absolument rester hors des radars des fidèles du mage noir.
— Oui, mais grand-mère n'est plus là. En quoi tout ça nous concerne-t-il ?
— Non, mais nous devons honorer ses volontés. Avant de mourir, elle nous a fait promettre de veiller sur lui.
— Ce n'est plus un enfant. Il est capable de se défendre tout seul. Eh crois-moi, il se débrouille très bien.
— Tu oublies les fois où nous avons dû intervenir ? Les mages noirs ne sont pas les seuls contre qui nous devons nous inquiéter. Les démons s'intéressent à lui aussi.
— Raison de plus pour qu'il soit au courant du danger qu'il encoure. Ce qui se passe en Grande-Bretagne et le fait qu'on n'a pratiquement pas eu de démons à combattre depuis quelques mois. Je sens qu'il y a un lien.
— Tu penses qu'ils l'ont suivi ? As-tu eu une prémonition récemment ?
— Non, rien. Mais ça ne veut pas dire qu'il ne va rien se passer.
— Alors gardons l'œil, le temps qu'ils sont là. Après on avisera dès qu'on en saura plus par Léo.
Pendant le repas, les discussions allaient bon train surtout cibler sur Harry qui appréciait que pour une fois, cela ne concernait pas sa célébrité. On sentait qu'elles s'intéressaient beaucoup à lui sans pouvoir poser certaines questions dont elles aimeraient aborder.
Piper dut partir travailler au club et Prue avait une commande de photos à honorer. C'était en petit comité que Phoebe, Jessy et Harry se rendirent en ville. Ce dernier ne fut pas déçu du déplacement.
Ils visitèrent l'Exploratorium, le Golden Gate Bridge et l'aquarium de la baie. Jessy aimait tous ces endroits qu'il n'avait pas visités depuis longtemps.
À un moment, Jessy en pleine discussion avec Phoebe, se rendit compte que Harry n'était plus avec eux. Ils rebroussèrent chemin et le trouvèrent assis sur un banc, la tête vacillante et endormie.
— Oh, pauvre chéri ! J'avais complètement oublié que vous êtes debout depuis trop longtemps, s'émouvait Phoebe.
— C'est vrai, la fatigue commence à peser. Je pense qu'on se couchera sitôt manger où on ne tiendra pas une journée comme celle-ci, annonça Jessy en s'approchant d'Harry. Eh, Harry ! Réveilles-toi !
— Mmm, quoi ? Oh désolé, je me suis assoupi.
— On va rentrer manger et on ira se coucher. On en a grandement besoin.
Harry se leva et étira son cou dont la position, un peu plus tôt, l'avait engourdi.
Pendant le trajet du retour, Harry dût lutter pour garder les yeux ouverts, tellement la fatigue menaçait de le submerger.
Durant le repas, Jessy définit un programme de leur semaine avec ou sans les sœurs, en fonction de leurs emplois du temps. Le but étant de faire découvrir des lieux intéressants à Harry qui ne pouvait qu'opiner du chef tant la découverte l'enthousiasmait.
Une fois en pyjama, Harry s'installa sous les draps et s'endormit presque instantanément. Jessy n'était pas loin d'en faire autant, pourtant un détail le garda éveiller un peu plus longtemps concernant un message qu'il avait reçu quelques heures plus tôt :
"Toutes les victimes ont disparu." – Dawkins
Jessy ne comprenait pas qui aurait intérêt à faire disparaître les corps et pourquoi. Il s'endormit avec ses questions en tête.
Harry fut le premier à se réveiller. En ouvrant les yeux, il observa le plafond blanc au-dessus de lui puis il embrassa l'ensemble de la pièce avant de tomber sur son cousin encore endormi. Ne voulant pas le réveiller, il se leva et enfila sa robe de chambre avant de descendre au salon. Piper était déjà en cuisine en train de préparer le petit déjeuner.
— Bonjour, Piper, dit Harry.
— Bonjour, Harry. Bien dormi ?
— Comme un bébé. Je me sens bien chez vous. J'ai comme l'impression d'être chez moi (tout en songeant que cette impression était la même quand il retournait à Poudlard à la fin de chaque été).
— Tant mieux ! Je ne voudrais pas que tu te sentes mal à l'aise ici d'autant qu'on se connaît à peine. Fais comme chez toi et n'hésite pas à venir nous voir, mes sœurs et moi. Nous sommes très ouvertes à la discussion.
— Merci !
— Je me disais bien que j'avais entendu du bruit, arriva Jessy en baillant.
— Désolé, je ne voulais pas te réveiller.
— Ne t'inquiète pas, j'ai dormi bien plus que nécessaire. Que nous as-tu préparé pour le petit déjeuner, Piper ?
— Pancake, café et œufs brouillés. J'ai du lait au frais si besoin.
— Au fait, que fait Léo ? Je pensais le trouver à la maison.
— Il est en déplacement pour le travail, il m'a dit qu'il rentrera bientôt.
Le dimanche se passa à découvrir Union Square où ils firent les magasins. Harry se demanda comment il allait arriver à ramener tout ce que les sœurs et Jessy lui offraient – ils ne s'en plaignaient pas vu que tout était à son goût – sans compter ce qu'il recevra à Noël. D'ailleurs, il se demandait de quelle manière il recevrait les cadeaux de Ron, Hermione et des autres en imaginant déjà la parade des hiboux devant les fenêtres de la maison. Il avait dû envoyer sa chouette Hedwige à Sirius à défaut de pouvoir l'emmener avec lui. Il a tout de même pris le numéro de téléphone d'Hermione pour pouvoir garder un lien avec ses amis.
Ils continuèrent leur promenade au Golden Gate Park afin de se reposer un peu. Ils s'installèrent pour pique-niquer dans l'herbe, profitant d'une agréable journée ensoleillée lorsqu'ils aperçurent Léo qui arrivaient vers eux.
Piper se leva pour le rejoindre.
— Bonjour mon chéri, tu m'as manqué, dit-elle.
— Toi aussi, répondit-il en l'embrassant. Mais je ne reviens pas avec de bonnes nouvelles.
— Oh ! Eh bien, il faudra attendre pour en parler. Jessy et Harry ne doivent pas l'apprendre.
Ils s'installèrent sur les couvertures.
— Salut Jessy, comment vas-tu ? Pas trop dépaysé ?
— Non au contraire. Mis à part le décalage horaire, je suis soulagé d'avoir pu m'extirper du temps Londonien.
— Profites-en pour te ressourcer avant d'y retourner. Piper m'a dit que tu ne restais qu'une semaine.
— Malheureusement, le travail m'attend là-bas et nous passons la semaine prochaine avec le parrain de Harry.
— Je vois que les vacances sont bien programmées.
Ils terminèrent leurs journées en allant à Chinatown où ils achetèrent quelques spécialités qui composeront le repas du soir.
Lundi matin, Piper et Prue partirent travailler tandis que Phoebe faisait les petites annonces pour trouver un travail, son diplôme de psychologie en poche.
— Tu cherches un travail ? Demanda Harry.
— Oui, maintenant que j'ai eu mon diplôme de psychologie, je cherche un travail qui répondrait à mes attentes.
— Je vois, ce n'est pas simple j'imagine, dit-il en sortant ses devoirs qu'il posa sur la table.
Bien sûr, Harry n'était pas idiot au point de montrer ce qu'il apprenait à Poudlard, mais Jessy lui avait dit qu'elle était douée dans la clairvoyance, l'astrologie et le mysticisme.
— Tu apprends la divination à l'école ? Questionna-t-elle.
— C'est une option dans mon école. J'ai trouvé ça intéressant alors j'ai voulu essayer, mais j'avoue que je ne comprends pas grand-chose.
— Alors tu as frappé à la bonne porte. Tout ça me passionne beaucoup. Si tu as besoin d'aide, je peux te conseiller.
— Eh bien voilà, mon professeur me demande d'expliquer l'importance des étoiles sur le destin des personnes… J'avoue ne pas comprendre.
S'ensuivit toute une explication que Harry nota. Après plusieurs minutes, il avait rempli plusieurs feuilles qu'il lui faudra plus tard recopier sur un parchemin, tout heureux d'avoir une explication claire d'un cours ordinairement soporifique et inintéressant. Il ne voyait plus la divination de la même façon et se dit qu'elle ferait une parfaite professeur si la matière existait dans les écoles moldue, ce qu'il en doutait.
Une idée lui traversa l'esprit.
— Je me disais, enfin c'est juste une idée. Tu es une fille passionnée et quand tu racontes quelque chose qui te tient à cœur, j'ai l'impression que tout paraît plus simple. En psychologie, tu dois connaître les gens à travers une apparence ou un ressenti… je ne sais pas si je m'exprime comme il faut… Tu arrives bien à cerner les gens. Pourquoi ne conseillerais-tu pas ceux qui ont des problèmes ?
— Tu veux dire des problèmes de cœurs, de relations ? Comprit-elle.
— Oui, je sais que c'est très répandu, des astrologues ou des aides à ceux qui se sentent perdus… mais des personnes vraiment douées qui savent trouver les bons mots et qui arrivent à cerner la personne en face ne sont pas si nombreux. Enfin, c'est qu'une idée.
— Je crois, Harry, que tu viens de me prouver que tu m'avais bien cerné et je vais suivre ton conseil. En fait, j'ai eu une proposition de ce genre pour le journal « Bay Mirror » à laquelle je n'avais pas répondu et tu viens de me convaincre sans le savoir de l'accepter.
— Super ! Je suis sûre que tu auras ce poste.
— Tu es vraiment un garçon formidable. Crois-moi, c'est une qualité qui est rare.
— Si tout le monde pouvait penser comme ça, ma vie serait plus simple.
— Un conseil : sois ouvert tout en restant naturel et les gens viendront à toi facilement. Je sais que les Anglais ont tendance à être un peu…
— Prétentieux ? Sarcastiques ? Je peux te le confirmer, mais je prendrais en compte ce que tu m'as dit, on ne sait jamais.
Jessy arriva dans le salon avec son violon.
— Un petit peu d'ambiance pour animer la maison ?
— D'accord, à condition que tu nous donnes du rythme.
Jessy fit glisser l'archet sur les cordes et c'était parti pour dix minutes de concert improvisé. Harry et Phoebe dansèrent ensemble sous les impulsions de la musique très enjouée.
En milieu d'après-midi, Jessy se rendit au P3 pour régler la musique et s'échauffer sous la direction de Piper. Prue rentra à la maison quelques heures avant de se rendre tous au club.
Alors qu'ils se préparaient tous, Léo qui avait déjà discuté du problème avec Piper, apparut au salon où seules Prue et Phoebe s'y trouvaient.
— Fais attention Léo, il ne faudrait que Harry te voit apparaître.
— Ne t'inquiète pas, j'ai bien fait attention qu'il n'y avait que vous deux, sinon, je serais passé par la porte.
— Alors raconte, tu en sais un peu plus sur ce qui se passe en Angleterre ? Le pressa Prue.
— Il semblerait que le climat et les meurtres soient de la même origine. Les démons se sont concentrés sur le pays. J'ai rencontré Arthur, le gardien des futurs êtres de lumière et ce sont bien ses protégés qui se font tuer les uns après les autres. Il a réussi à mettre à l'abri les autres, mais il ne peut pas les garder indéfiniment à l'écart. Certains ont des familles et les démons pourraient s'en prendre à eux pour les débusquer. Mais ce qui est le plus bizarre dans toute cette histoire, c'est que les corps de toutes les victimes ont disparu.
— En quoi leur servent des morts ?
— Certains démons se nourrissent d'âme, mais si ces âmes n'avaient pas disparu et qu'au contraire, elles leur étaient utiles ? C'est pure hypothèse, mais ça reste une piste à creuser.
— Et qu'en pense Piper ?
— Que Jessy était peut-être leur cible.
— Tu plaisantes, j'espère ! En quoi Jessy intéresserait-il les démons ? Il est peut-être un sorcier un plus doué que les autres, mais ça ne fait pas de lui un cible.
— Tu oublies qu'il est plus qu'un simple sorcier comme tu dis. On va devoir faire très attention. S'il se passe quoi que ce soit pendant sa semaine parmi nous, cela prouverait qu'on a raison et qu'il faudra peut-être lui avouer la vérité.
— Tu oublies Dumbledore, s'il l'apprend…
— On avisera à ce moment-là, pour l'instant, nous devons garder l'œil ouvert.
Harry s'était habillé d'un jean blanc, d'un t-shirt imprimé bleu, de baskets grises. Il tenta de se coiffer sans parvenir à aplatir ses cheveux ébouriffés. Arrivé en haut de l'escalier, il s'arrêta. Il entendait des voix dans le salon et il ne voulait pas les interrompre. Il écouta malgré lui et comprit un nom qui n'aurait jamais dû être prononcé dans cette maison : Dumbledore. Comment se faisait-il qu'ils connaissent le directeur de Poudlard. Ne voulant pas se faire remarquer, il retourna dans sa chambre. Il fit plusieurs allers-retours entre la porte et la fenêtre avant de s'asseoir au bord du lit. De nombreuses questions se bousculaient dans sa tête. Les Halliwell ne pouvaient pas être mauvaises. Jessy y vit depuis longtemps et l'aurait forcément remarqué si quelque chose n'allait pas. Étaient-elles au courant qu'il existait un monde de magie ? Possible. Au même titre que les Dursley, Dumbledore avait dû forcément prendre des précautions avant de confier son cousin à cette famille. Pourtant, Jessy ignorait ce lien. Que leur cachent-elles d'autres ? Harry se promit de le découvrir avant de retourner à Londres. Il se leva et descendit au salon où il les retrouva, affichant son sourire du parfait innocent qui n'écoutait pas aux portes.
En arrivant au P3, ils virent une file d'attente qui s'étirait dans la rue pour pouvoir entrer au club.
— Il y a beaucoup de monde, dit Harry.
— Normal, avec Jessy à l'affiche, il n'a pas fallu beaucoup de publicité pour que le bouche à oreilles fasse le tour de la ville.
— J'ai compris qu'il était très populaire, mais je ne pensais pas à ce point.
— Eh encore, il n'est qu'au début de sa carrière. Dans quelques années, s'il continue dans cette lancée, il sera mondialement aussi connu que les plus grands noms.
Ils prirent la porte de service pour entrer. À l'intérieur, la musique à l'intérieur était agréable et rythmée et non assourdissante comme dans certains lieux. Harry retrouva Jessy sur le podium, en train de régler les derniers paramètres des instruments.
— Tu n'es pas trop stressé de chanter devant tout ce monde ? Demanda-t-il.
— Non, ça va. Et puis, il n'y aura pas autant de monde que dans la salle qu'on utilisera à Londres. Tu as envie de monter sur scène ?
— Oh non ! Je ne me sens pas prêt du tout. On se retrouve tout à l'heure.
— Ce n'est pas tous les jours que tu entreras dans un club à ton âge alors amuses-toi bien !
Il retrouva Phoebe, Prue et Léo sur une banquette. Une serveuse passa et ils commandèrent leur consommation. Harry se retint quand il faillit dire jus de citrouille qu'il bredouilla en jus d'orange.
Quand Jessy fut prêt, il fit une annonce :
— Bonsoir à tous et merci de vous être déplacés si nombreux ! Comme vous le savez, mon nouvel album vient tout juste de sortir et pour l'occasion, j'ai été invité à venir au P3 pour vous interpréter en avant-première, deux de mes meilleurs morceaux rien que pour vous.
Jessy prit sa guitare et commença à jouer. Le silence se fit lorsque les premières notes s'élevaient et qu'il se mit à chanter. Le chanteur était en osmose avec son public qui se mouvait en rythme.
Harry était impressionné et subjugué par cette communion qu'on ne pouvait observer nulle part ailleurs. Aussi effrayant que cela puisse être, il espérait vivement pouvoir faire ressentir autant d'émotions, juste avec sa voix et il avait hâte que les quelques mois qui le séparaient du grand concert passent rapidement. À la fin de sa prestation, Jessy remercia son public sous les ovations bien méritées et retrouva les autres.
— Alors, verdict ?
— C'était génial ! Ton album va cartonner, dit Phoebe.
— Merci, je le pense aussi aux vues des réactions du public. Harry, je compte sur toi pour en faire autant.
— Je ne sais pas si je ferais la même impression, mais je me donnerai à fond.
Piper arriva peu après.
— Bon, c'est bien beau tout ça, mais je pense qu'on peut s'amuser un peu. Léo, tu viens danser ?
— Quand tu veux, sourit-il.
— Moi j'ai bien envie d'aller voir ce beau jeune homme au bar, lança Phoebe. À tout à l'heure !
— Quant à moi, je vois une connaissance. Je vous laisse, finit Prue.
— J'ai l'impression qu'ils nous ont tous abandonné, s'exclama Harry.
— C'est une habitude, faudra t'y faire. Les filles adorent s'amuser, elles profitent de la vie. (Jessy entendit son nom et se focalisa sur son origine) Oh, les gars ! Ça fait un bail !
— Et toi le petit Anglais ! Tu nous as lâchement abandonnés ! Se moqua l'un d'eux. Merci pour l'invitation, super concert.
— Les amis, voilà Harry, mon cousin. Harry, je te présente mes meilleurs potes de fac : Chris, Tony et Danny.
— Tu es Anglais aussi ? Alors tu viens decouvrir notre belle ville ?
— Oui, j'adore cette ville.
— J'imagine qu'il ne t'a pas raconté les quatre cents coups qu'on a faits. Il sait s'éclater le gars.
— Ne les écoute pas Harry, ils adorent me mettre dans l'embarras.
— Alors, tu fais quoi de beau à Londres ?
— T'imagine même pas…
Harry décida de s'éloigner pour les laisser bavarder tranquillement. Il trouva une fille un peu plus âgée qui attendait seule à une table et se décida à l'aborder.
— Salut !
— Salut.
— Ça te dirait de danser avec moi ?
— Oh ! Désolé, mais je suis avec mon petit ami qui est parti me chercher une boisson.
— Ah ! Tant pis.
Il alla s'asseoir au bar et commanda un autre jus de fruit. Il aurait aimé que Ron et Hermione soient là. Il n'était pas très à l'aise lorsqu'il se retrouvait seul dans un lieu public surtout quand il n'y avait pas de jeunes de son âge.
— Tu es tout seul, mon garçon ? Tu n'es pas un peu jeune pour être ici ? Dit un jeune homme au bar.
Harry leva la tête et découvrit un homme d'environ vingt-cinq ans, brun aux yeux noirs, avec un sourire charmant et engageant.
— Je loge chez votre patronne et Jessy est mon cousin.
— Oh, d'accord ! Tu en as de la chance.
— Oui, mais je trouve dommage qu'il n'y ait pas de soirées pour les mineurs.
— Il en existe en ville surtout autour des lycées et des facs. Piper m'a dit qu'elle comptait en faire un jour pour attirer les futurs clients.
— Je trouve ce club très animé. Je n'ai pas matière à comparaison, mais je ne suis pas sûre qu'il en existe vers chez moi.
— Tu n'es pas Américain toi. Anglais ?
(Hochement de tête)
— Tiens, dit-il en lui offrant une boisson. C'est offert par la maison.
— Qu'est-ce que c'est ? Dit-il en voyant la couleur violette du liquide.
— C'est un petit cocktail maison, ne t'inquiète pas, il n'y a pas d'alcool.
Harry en but une gorgée.
— Mmm, c'est vraiment très bon.
— Excuse-moi, j'ai des clients.
Harry prit quelques cacahuètes sur le compoir puis se tourna du côté de la scène où un groupe avait repris le relais. Il ne les connaissait pas, mais il aimait beaucoup le rythme.
Peu après, Harry fut pris de nausée. Il se demanda si c'était à cause des cacahuètes ou de la boisson qu'il n'arrivait pas à digérer. Il se mit debout et tout autour de lui vacilla.
— Quelque chose ne va pas, dit le serveur qui l'a servi un peu plus tôt.
— Je ne vais pas très bien.
— Je t'amène aux toilettes pour que tu te rafraîchisses un peu. Tu as dû prendre un coup de chaud.
Pris de vertige, l'homme le soutint et ils se dirigèrent lentement vers les toilettes et poussèrent les battants. Il n'y avait personne dans le lieu. Harry s'appuya au bord d'un lavabo en fermant les yeux et inspira profondément pour faire passer.
— Vous pourriez appeler mon cousin, s'il vous plaît ?
L'homme s'approcha de lui et se pencha.
— Je ne crois pas.
— Que-quoi ? Fit Harry qui ne comprenait pas.
— Je pense plutôt que je vais t'emmener avec moi.
Les sens d'Harry lui signalaient que quelque chose clochait. Instinctivement, il mit sa main à la poche arrière de son jean, puis souvenant qu'il n'avait pas sa baguette, ne pensant pas qu'il pouvait lui arriver quoi que ce soit.
— Qui êtes-vous ? Un Mangemort ?
— Moi ? Un Mangemort ? Pff ! Ne me compare pas à ces sorciers minables. Mon patron veut te voir alors tu ne vas rien faire qui m'obligerait à te faire du mal et me suivre sans discuter.
Harry s'écarta de la main qu'il tendait.
— Je n'irais nulle part ! Laissez-moi partir ! Explosa-t-il, tentant de faire abstraction de la douleur dans son estomac.
Jessy discutait depuis un moment quand il se rendit compte que Harry les avait laissés. Observant la salle, il ne le trouva pas tout de suite, puis le remarqua au moment où il passa les portes des toilettes en compagnie d'un homme qui le soutenait.
— Je vous laisse un moment, je vais voir comment va Harry.
Il traversa la salle bondée avec difficulté.
Prue, qui avait remarqué la même chose, et se trouvant proche du bar, arriva la première sur les lieux et interrompit l'altercation entre Harry et l'homme en l'envoyant valser d'un geste de la main contre le mur opposé. L'homme se releva et avant qu'elle puisse lancer un autre sort, il disparut.
Harry tout tremblant n'avait pas manqué une miette de ce qui s'était passé. Autant il ne pouvait pas expliquer la nature de l'homme, autant il était persuadé que Prue était une sorcière.
Jessy arriva à l'instant où l'homme avait disparu.
— Harry ! Tu vas bien ? S'inquiéta-t-il en s'approchant de lui.
— Pas trop. J'ignore ce qu'il m'a donné, mais j'ai la tête qui tourne.
— Il vaut mieux rentrer, dit enfin Prue.
— Je le pense aussi dit Harry en l'observant.
Une fois Piper, Phoebe et Léo récupérés, ils prirent tous le chemin de la maison dans un profond silence, seulement ponctué d'inquiétude sur l'état de santé de Harry.
Jessy ne savait pas trop quoi penser. Il avait vu un homme disparaître sous les yeux de Prue et Harry. Arrivé après eux, il ignorait ce qu'ils avaient vu d'autres. Dès qu'ils avaient franchi la porte de la maison, Prue, Piper, Phoebe et Léo s'étaient réunis dans la cuisine pour un conseil de famille après avoir donné un cachet pour soulager les maux de tête et les nausées de Harry.
— On a un gros problème : un démon a essayé d'enlever Harry, annonça Prue. J'ignore ce qu'il y a de pire entre ça ou le fait qu'il m'ait vu utiliser mon pouvoir.
— On va devoir tout leur expliquer, on n'a plus le choix et je suis sûre qu'en ce moment, il doit en parler à Jessy.
— On n'a pas vu de démons depuis que Jessy était parti à Londres et comme par hasard, maintenant une attaque contre son cousin. Ça ne peut pas être une coïncidence. C'était idiot de leur cacher la vérité si longtemps, approuva Léo.
— On est d'accord ? On s'expliquera avec Dumbledore plus tard, il est temps d'être honnête avec eux, surtout Jessy qui a dû vivre sa vie de sorcier en secret pendant toutes ces années.
— Par contre, nous avons une autre promesse que nous ne pouvons pas trahir, confia Léo. Elle seule décidera du bon moment pour lui en parler, on est bien d'accord ?
Les trois sœurs approuvèrent.
— Jessy, je crois que Prue est une sorcière et je suis presque sûr que les autres aussi.
— Je ne remets pas en doute tes affirmations, mais je n'ai jamais vu aucune pratique de magie.
— Elle a projeté ce type d'une main. C'est de la magie, j'en suis sûre ! Affirma-t-il. Et je les ai entendu parler de Dumbledore cet après-midi. Il y a forcément un lien.
Jessy souffla, la tête dans ses mains. Il réfléchissait à sa vie, les choses inexplicables qui étaient arrivées durant son enfance : le cambriolage raté qui avait détruit le salon, des bruits bizarres d'explosion, des cris… toutes les fois où il dût dormir chez les amis des sœurs, le décès de sa grand-mère adoptive… tout pourrait s'expliquer si la magie était mise en cause.
La porte de la cuisine s'ouvrit et la famille Halliwell en sortit et s'installa sur le canapé en face de Jessy et Harry. Jessy se redressa, bien décidé à mettre les choses au clair. Prue se lança :
— Tout d'abord, Jessy, nous voulons te dire combien nous regrettons d'avoir gardé le secret aussi longtemps. Nous sommes des sorcières toutes les trois, du moins, nous l'avons découvert qu'il y a quelques années. Grand-mère cultivait les secrets et je pense qu'il est préférable qu'elle t'explique elle-même toute l'histoire depuis le début.
— Grand-mère est morte, c'est impossible, dit-il.
— Tu as encore beaucoup de choses à apprendre, Jessy.
Piper récita une formule :
"Reçois ses mots,Entends mon cri,Toi Esprit qui est passé dans l'au-delàViens à moi ici et maintenantTraverse le grand fossé qui nous sépare."
Une lumière scintillante brilla et Penny Halliwell apparut. Harry découvrait une magie inconnue. Il savait que les fantômes de Poudlard, morts depuis très longtemps, restaient au château pour diverses raisons. Nick quasi sans tête avait eu peur de traverser la lumière et s'était retrouvé bloqué sur Terre. Il était évident que ce phénomène était bien différent dans le cas présent.
— Bonjour mes chéris. Je m'attendais à ce que vous m'appeliez tôt ou tard.
— Grand-mère ! Explique-moi ce que tout ça signifie.
— Pendant la guerre contre Voldemort, Albus Dumbledore – qui soit dit en passant ne fait du tout parti de personne que j'estime de fréquentable et espère que vous n'aurez jamais affaire avec lui (Harry et Jessy tiquèrent à ce détail) – est venu me voir et m'a demandé de te recueillir à la mort de ton père. Vos grands-parents, Charlus et Doréa Potter, et moi étions amis et après leur mort, j'ai toujours gardé un œil sur leurs fils, Matthew et James. Quand ton père a été assassiné par les Mangemorts, Dumbledore t'a immédiatement placé à l'orphelinat Moldu de New York pour te cacher du mage noir qui ignorait ton existence. Il était surtout focalisé sur Harry qui faisait l'objet d'une prophétie. - Attends mon chéri, je t'en parlerais après, s'empressa-t-elle d'ajouter à l'adresse de Harry qui avait bondi à ce qu'elle venait de dire. - Pour que tu ignores qu'il y avait un lien entre lui et moi, c'est en parfaite Moldue que je suis venue te recueillir.
— Pourquoi avoir fait tant de mystère ? En quoi savoir que vous êtes des sorcières posait-il problème ?
— Nous sommes différentes de la majorité des sorciers dans le monde. Nous utilisons toujours l'ancienne magie alors qu'elle est quasiment oubliée des nouvelles générations. Je sais d'ailleurs que tu as fait des recherches à ce sujet donc je ne vais pas m'attarder là-dessus. Sache juste que la plupart se sont tournés vers la magie noire et furent vaincus les uns après les autres. Dumbledore fait partie de ceux qui l'utilisent encore, mais comme beaucoup, il se sert de sa baguette – ce qui n'est pas un mal vu comment il l'utilisait à l'époque (une certain rancœur semblait transparaître dans sa voix). Nous vivons séparément du reste de la communauté magique et avons préféré vivre parmi la communauté non magique. Notre lignée se perpétue de mères en filles et nous possédons un très grand pouvoir qui se transmet de génération en génération. Quand nos enfants naissent, nos pouvoirs leur sont transférés.
— Notre magie est le pouvoir des trois, interrompit Prue. Ensemble, nous devenons plus puissantes que séparément.
— C'est exact. De plus, nous avons une mission envers la communauté Moldue – que nous appelons plus aisément personne sans pouvoir moins péjoratif – et les protégeons des démons.
— Je te coupe un instant grand-mère, j'ai eu affaire à des gens qui, j'en suis certain, n'était pas des sorciers.
— Il y a des démons partout sur Terre, mais nombreux ont des accès en Amérique. San Francisco est un bassin qui en regroupe un très grand nombre. Et nous avons dû les combattre à de nombreuses reprises au fil des siècles. Tu penses bien qu'on a tout fait pour t'en protéger.
— Jusqu'au jour où tu t'es lancé à la chasse aux démons bien malgré toi, raconta Piper.
Jessy ne répondit rien, mais l'enjoignit à poursuivre.
— Honnêtement, nous avons été surpris au début quand nous avons découvert que tu aidais la police à résoudre des meurtres inexpliqués ou à sauver des gens.
— De quoi parle-t-elle ? l'interrogea Harry.
— Euh… je dois te faire un aveu Harry. Je ne t'ai pas tout dit sur moi. Tu n'as pas dû en entendre parler, parce que j'ai commencé ici. Il y a quatre ans, j'ai été témoin d'une attaque sur une femme et je suis intervenu. Le type s'est défendu, mais quand je l'ai projeté, il avait l'air étonné et a disparu. Depuis, j'ai été attaqué à plusieurs reprises et parfois, j'ignore comment j'ai survécu, certains étaient vraiment puissants.
— C'est nous qui sommes intervenues. Tu as de la chance qu'on connaisse Daryl à la police. C'est lui qui nous a parlé d'un justicier masqué qui jouait les bienfaiteurs et nous avons mené l'enquête pour découvrir que c'était toi, expliqua Prue.
— Je comprends, ça explique beaucoup de choses.
— Donc tu es une sorte de super héros pour les Moldus. Il me semble en avoir entendu parler aux infos chez les Dursley.
— Tu dois être en colère, j'imagine, s'enquit Jessy.
— En colère ? Bien sûr que non ! Mais j'aurais aimé que tu m'en parles et… oh bon sang, Rogue le sait, c'est ça ?
— Oui, j'ai dû lui avouer pour qu'il n'en parle pas à Dumbledore. Ça m'aurait ennuyé de me faire virer.
— Virer ? S'exclamèrent surpris les autres.
— En quoi Dumbledore est-il impliqué dans ta vie, Jessy ? Gronda Penny.
— Oups ! Lâcha Jessy se rendant compte de ce qu'il venait de dire.