Fred, George et le regard de leurs pères

Chapitre 1 : Potion et Dragon

Catégorie: G

Dernière mise à jour il y a plus de 8 ans


Rendons à césar ce qui est à césar. Malgré mon imagination débordante, vous n'en doutez pas, il n'y a pas grand chose à moi dans cette fic, si ce n'est quelques idées.

Bonne lecture
 


1. Potion et dragon


Depuis juin, personne n’a plus vu sourire la petite rousse. Les jumeaux se sont promis de rendre à leur petite sœur son magnifique sourire. Depuis trois mois, toutes leurs tentatives ont été des échecs.

Les médicomages appellent ça un deuil dépressionnaire. La mort a emporté sa seule raison de vivre, à quoi ça sert de continuer ? Semble-t-elle se demander continuellement.

Il ne reste que 10 jours avant l’anniversaire de Ginny et ils n’ont toujours pas d’idée de cadeau ! C’est comme une dernière chance. Si leur cadeau ne fait pas sourire leur petite sœur, rien ne le pourra.

Même Moly est venu les voir pour les supplier de tout tenter pour cette occasion. Même Moly qui depuis des années s’échine à leur recommander la prudence.

Mais pour prendre des risques, il faut déjà avoir une idée. Pour le moment, c’est ce qui leur fait cruellement défaut.

Où est donc passée cette imagination débordante caractéristique de cette paire de joyeux lurons ? Est-ce l’importance de l’enjeu de cette invention qui leur coupe l’inspiration ?

Toujours est-il que depuis deux jours, les jumeaux sont plongés dans des livres d’invocations, de sortilèges, bref, tous les livres qui leurs tombent sous la main.

- Hey Fred, est-ce que tu crois qu’elle aimerait qu’on transforme Maman en canari ?

- Ou on pourrait lui offrir un hibou ensorcelé ?

Les idées fusent, toutes plus ridicules les unes que les autres. Qu’est-ce qu’un hibou pourrait faire contre le chagrin d’un deuil douloureux ?

Le flot d’idioties s’interrompt de lui-même, les deux frères replongent dans leur lecture et dans leur mutisme.

Soudain, les deux paires d’yeux bruns se lèvent et s’interceptent. Une idée. En même temps. Certains appelleraient ça de la télépathie. Eux s’en fichent, ils ont une idée lumineuse.

Un pacte est conclu. Si leur cadeau n’est pas près pour le jour de la fête, c'est que les jumeaux seraient morts. La boutique est fermée. Ils ne sortiront pas d’ici avant d’avoir fini.

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Non, cette fois encore la formule n'est pas au point! Ils n'ont plus que trois jours pour tout finir. Ils voudraient tellement faire cette surprise à Ginny pour son anniversaire!!

Les jumeaux lèvent la tête, déçus par leur nouvel échec. Ils échangent un regard puis ils reprennent leurs essais. L'un après l'autre, sans un mot de trop, les jumeaux effectuent, l'un après l'autre les différentes étapes du sortilège qu'ils veulent fixer sur ce parchemin. Et comme d'habitude, ils aboutissent à cette étape où le parchemin s'envole puis retombe. Et comme d'habitude, quand ils veulent soumettre le papier au prochain sort, celui s'embrase, ne laissant même pas des cendres.

"Raaaaaaaaaaaaaaaaaa j'en ai marre!!! Je vais au labo faire quelques boîtes à flemme, ça me détendra peut-être!!!!" Beugle George après quelques essais infructueux.

Les ingrédients volent, les chaudrons chauffent et les potions éclaboussent. Des gouttes violettes, vertes, oranges et de toutes sortes de couleurs s’éparpillent joyeusement dans le laboratoire. Les jumeaux s’agitent, coupent, remuent, mélangent. Cette cuvée de boîte à flemme sera certainement fulgurante et douloureuse.

L’humeur des fabricants étant le seul élément instable de leur composition, leur puissance dépend de l’état d’esprit dans lequel on les fabrique. Il y a un mois, un lot entier de boîte a du être retiré de la vente, c’est Fred qui les avais réalisées, juste après qu’Angélina l’ai embrassé. Elles étaient totalement inefficaces. Cette cuvée-ci promet d’être meurtrière.

"Hey George, pour le sortilège, si on préparait une potion pour ignifuger cette saleté de parchemin, ça pourrait marcher non ?"
Immédiatement, Fred se met à arpenter la réserve, pour trouver les ingrédients qui pourraient être utiles. De son côté George attrape son livre de potion de quatrième année, persuadé qu'il a déjà fait une potion permettant de protéger des objets contre le feu. Il tourne rageusement les pages, manquant de peu d’en arracher quelques unes.

Ce qu'il cherche n’est pas dans ce livre, il le balance par dessus son épaule et en prend un autre.

Le livre heurte une étagère qui sous le choc se décroche et déverse son contenu dans le chaudron de Fred, où bouillonne un reste de potion saignaseau qui a déjà trop chauffé et pris une couleur noire indicatrice de catastrophes. Les ingrédients posés sur l’étagère tombent un à un sous le regard éteint des jumeaux qui contemplent la scène qui se déroule au ralenti sous leurs yeux. Lorsque le dernier ingrédient transperce la surface ondulante du liquide, une fumée noire et nauséabonde s’échappe du chaudron et envahis la pièce.

Avant d’avoir pu faire le moindre geste, les deux rouquins s’effondrent, évanouis. Aucun d’eux n’entends l’explosion qui suit.

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Un bruit léger, comme un froissement de plumes, une odeur de fientes qui agresse les narines, un courant d’air froid tourbillonne, venant de tous côtés, un sol de pierres froides et inégales. Malgré ces indices caractéristiques, les jumeaux ne semblent pas encore avoir pris conscience de l’endroit où ils se trouvent. George ouvre les yeux. Une chouette tachetée le regarde du haut de son perchoir. A côté, les yeux dorés d’un hibou s’ouvrent et regarde les deux intrus.

Une volière. Ils ont atterris dans une volière. Fred allongé un peu plus loin grogne comme à chaque fois que quelqu’un essaye de le réveiller. Aujourd’hui, c’est une petite chouette effraie qui fera les frais de son mauvais caractère.

Finalement, il se sent suffisamment reposé pour daigner s'asseoir. Il éclate alors d’un grand rire, chassant du même coup l’ensemble des rapaces à l’autre bout de la pièce, lorsqu’il voit l’état de son frère. Il était couvert de fientes de hiboux des pieds jusqu'à la tête!! Son rire redoubla d’intensité lorsqu’il prit conscience qu'il devait être au moins aussi propre que son frère.

Une fois leur fou rire passé, ils regardent autour d’eux tachant d’en savoir plus sur l’endroit où ils se trouvent. Un sortilège de récurvit plus tard et les jumeaux sont debout. Et déjà, dans l'esprit de Fred une idée de farce à base de fiente de pigeons prend forme lentement.

Les jumeaux ne sont pas vraiment inquiets, il leur est déjà arrivé un nombre incalculable d’expériences insolites voir risquées depuis qu’ils ont commencé leurs expérimentations. Maintenant, il faut juste qu’ils trouvent le moyen de rentrer au chemin de traverse. Et pour ça, il faut d’abord savoir où ils se trouvent.

"Mais, on est à Poudlard, fait remarquer George qui regarde par la fenêtre pour essayer de se repérer, et si on allait dire bonjour à McGonagall?
-Et à Peeves!!! C'est parti."

Au détour d'un couloir, une horloge leur indique qu’il est midi dix, l’heure du repas.

"Il est midi dix, ils sont encore tous dans la grande salle pour le déjeuner, on pourrait faire une entrée fracassante!!
-Pas bête, il me reste un pétadragon je crois. ajoute Fred en fouillant dans ses poches.

George entrouvre la porte entre la grande salle et le Hall et Fred jette le pétadragon. D'un coup de baguette il l'active.

Les lumières du sortilège fusent dans tous les sens, explosent, implosent. Des particules flamboyantes tombent en une pluie fine sur les élèves de la grande salle. Puis d’un coup, l’ensemble de ces manifestations magiques se regroupent en un point invisible à l’œil. Une nouvelle explosion et un immense dragon, plus réel qu’un vrai apparait alors, descend en piqué, un grand jet de feu sortant de sa gueule béante.

Les jumeaux sont particulièrement fiers de ce produit. Ils ont passé deux mois avec Charlie en Roumanie pour réussir à créer un dragon plus vrai que vrai. Depuis qu’il est en vente, il part comme des petits pains. Ils entrent dans la salle avec un grand sourire.

Mais au lieu des acclamations auxquelles ils s'attendaient, ce sont des hurlements de terreur qui retentissent dans la grande salle. Pourtant, tous les élèves de Poudlard, toutes maisons confondues connaissent par cœur le catalogue des jumeaux. Le pétadragon y figure en bonne place, ils devraient savoir de quoi il s’agit.

Et en face du Dragon lumineux qu'ils viennent de créer, il y a un homme qui n'aurait pas dû être là.

-Dumbledore?! S’exclament les jumeaux en même temps. Et leur surprise est légitime étant donné que Dumbledore est mort en juin, il y a deux ans. Depuis le début de leur scolarité, chaque mois de juin apportait son lot de souffrance.

Le directeur envoie sort sur sort au dragon qui riposte par des jets de feu sans danger mais étonnamment biens rendus. Aucun des sorts ne semble atteindre l’immense bête reptilienne et la tension est clairement visible dans les yeux du vieil homme. Tous les élèves sont cachés sous leurs tables.

George est le premier à se ressaisir et lance rapidement le contre sort, pour mettre fin à cette situation. Visiblement, l'heure n'est pas aux blagues.

Une fois l'illusion dissipée, le directeur aperçoit les deux jeunes hommes dans l'encadrement de la porte, aussi ébahis que lui semble perturbé. Il s'avance vers eux.

- Il me semble que vous me devez quelques explications jeunes gens. Je ne crois pas que la grande salle soit le meilleur endroit pour en parler, venez dans mon bureau.

Les jumeaux sont encore trop abasourdis pour répondre quoi que ce soit, ils partent donc vers le bureau, suivi par le directeur, empruntant machinalement des passages secrets assez peu connus.

Le vieux barbu les suit, de plus en plus perplexe. "Mais qui sont donc ces deux jeunes hommes que je n'ai jamais vus ici et qui connaissent Poudlard mieux que moi? Et cette illusion, c'est un haut niveau de magie! Qui sont-ils, que viennent-ils faire ici, d’où viennent-ils ?"

Il ne peut s'empêcher de se poser des questions, tout en sachant qu'il aura les réponses très bientôt. D'ailleurs, ils sont déjà devant la gargouille."Fraise tagada"

Une fois dans le bureau, Dumbledore fit apparaître deux fauteuils. Les jumeaux s’installent et acceptent la tasse de thé que leur tends le maître des lieux.

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