My Last Sun
Chapitre 1 - Renaissance
Elle ne pourrait pas dire si elle avait réellement souffert quand on lui avait appris que le monde était bel et bien condamné à jamais. Elle ne pourrait pas dire si elle avait été triste d'apprendre de tous les gens qu'elle aimait, étaient morts pendant la guerre. Elle ne pourrait pas dire, non-plus, si elle savait pourquoi elle était cachée dans ce baraquement délabré empestant l'urine et la bile. Elle ne savait plus ce qu'elle était, ni pourquoi elle était vivante. Elle avait arrêté de comprendre la nuit où son meilleur ami s'était effondré devant ses yeux. Elle ne voulait plus réfléchir, plus exister. Mais elle était encore debout, à survivre malgré la souffrance, parce qu'elle était Hermione Granger, une survivante, une Gryffondor. Et parce qu'elle s'était promise de continuer à vivre même si la mort lui tournait autour, même si le temps l'avalait.
Depuis tout ce temps, elle était restée cloîtrée ici à attendre que son corps, à l'allure décomposée, décide de bien vouloir se lever. Elle avait beaucoup songé à sa situation actuelle. Elle ne pouvait plus continuer ainsi, à se foutre en l'air de jour en jour, à se pourrir un peu plus chaque seconde. Elle avait décidé de se relever, mais elle n'en avait plus la force. Elle s'était trop battue pour une liberté qu'elle n'avait jamais eu et qu'elle n'aurait probablement jamais. Mais tout au fond d'elle, Hermione persistait à croire qu'un jour elle aurait la force de gagner cette foutue guerre. Elle voulait croire que son bonheur éphémère déciderait de s'accroître et de durer éternellement. Même s'il n'y avait plus Harry, ni Ron, ni Ginny. Elle voulait revivre de nouveau, elle le voulait mais elle n'y arrivait pas.
Elle s'agenouilla près d'un oiseau s'étant échoué devant la petite porte en bois et sortit sa baguette. Elle prit délicatement le volatile dans ses longs doigts et l'examina de plus près : de fines coupures étaient perceptibles et du sang recouvrait son plumage.
- Episkey.
Rien ne se produit. Le petit oisillon était condamné, il allait mourir dans d'atroce souffrance. La lionne ne put que faire taire sa douleur. Dans un dernier sortilège, la petite chose arrêta de respirer, ne laissant qu'un corps inerte dans les mains sages de la jeune femme. Elle n'était pas triste, au contraire, cet oiseau avait la chance de partir loin d'ici, il ne connaîtrait pas l'horreur de ce monde. Hermione n'était pas totalement folle, mais elle prit la mort de l'oiseau comme un symbole. Un renouveau. Une mort qui en amène une autre, puis une renaissance. C'était ce qu'elle voulait être, ce renouveau, ce petit peu d'espoir qui laisse une trace profonde dans les mémoires. Oui, à présent, une mort en amène une autre.. Elle l'avait compris depuis bien longtemps.
1 semaine plus tard
Cela faisait longtemps que la Gryffondor n'avait pas senti l'air frais lui caresser le visage et faire virevolter ses cheveux. Elle aimait tellement quand la fraîcheur du vent la faisait frissonner. Elle arrivait à se sentir unique, à part entière, comme dans une bulle qui flotte au-dessus de l'immensité de l'univers. Elle marchait sans but précis, à une heure plutôt tardive du soir. Elle prenait des risques en venant se pavaner dans les quartiers sombres de Londres, mais elle s'en fichait royalement. Tout ce qui l'importait avant n'était plus que poussière. Alors elle se promenait, essayant de donner un sens à tout cela, essayant de donner un sens à sa vie. Si on lui avait dit qu'un jour elle serait aussi pommée qu'à cet instant, elle aurait ri. Parce que Hermione Granger a toujours su quel chemin prendre. Mais Hermione Granger n'est plus, et ne sera plus jamais la même personne.
Tandis qu'elle imprimait dans sa mémoire tout ce qu'elle apercevait pour ne pas oublier, elle entendit des pas se rapprocher. La jeune fille fit volte face, sortit sa baguette et la pointa vers l'ombre qui se dessinait contre le mur de brique. L'ombre lâcha un rire sarcastique qui en aurait glacé plus d'un et sortit de sa cachette. Une silhouette d'une carrure imposante se présenta à Hermione, elle ne pu percevoir son visage, un capuchon noir recouvrait l'ensemble de sa tête. La silhouette se posta devant Hermione, qui cette dernière frémissait à la vue de son bras. La marque des ténèbres ornait son bras droit qu'il affichait fièrement. Il sortit sa baguette, la jeune femme resta raide comme un piquet. Il la pointa sur la lionne et attendit que cette dernière riposte. Mais il n'en fut rien. Son indifférence frappa le jeune homme qui s'empressa de l'attaquer par les mots :
- Une sang-de-bourbe recherchée de tous se dégourdissant les jambes à une heure pareil, ne serait-ce pas surréaliste ?
La jeune femme sourit bêtement, la voix de l'homme était pleine de sarcasme. Elle se souvenue d'un garçon qui s'exprimait de cette manière. D'une manière hautaine, comme s'il était supérieur à toutes les personnes face à lui. Ce sarcasme teintant dans sa voix laissait souvent les gens hébétés. Elle l'aurait reconnu entre mille, lui et son orgueil. Lui et sa fierté.
- Quel plaisir de te voir en cette nuit si tranquille, Malefoy. Tu n'es pas avec papa entrain de t'amuser à torturer des moldus ? Étonnant de ta part.
Le poing du jeune homme se resserra sur sa baguette. Elle ne devait pas l'énerver, pas maintenant. Cette moins que rien ne devait pas s'amuser à le provoquer. Sinon elle le paierait très chère, elle le paierait de sa vie. Mais il sourit mine de rien, la détaillant de la tête aux pieds. Granger était dans un sale état : ses cheveux broussailleux étaient sales et indisciplinés ; ses vêtements étaient déchirés laissant percevoir sa jambe droite ensanglantée et son visage habituellement rayonnant était pale et froid. Cela déplaira sûrement au maître, lui qui la voulait intacte. Il avait la vie de Granger entre ses mains et c'était la seule chose qui l'importait.
- Tu vas me tuer c'est ça ? pouffa-t-elle silencieusement. Tu pensais vraiment que j'allais lutter ? Je n'en ai plus la force, Malefoy. Alors vas-y, achève-moi tant que nous y sommes.
Le jeune homme parut satisfait et abaissa sa baguette. C'était tout ce qu'il voulait, qu'elle se laisse faire pour remplir à bien sa mission. Mais son attitude l'interpella, Granger était une Gryffondor, ce n'était pas son genre de baisser les bras. Tout cela était trop facile, il croyait pourtant à son speech mais tout n'était pas clair dans sa tête. N'aurait-elle pas perdue la raison ? Mais il songea à ce que lui répétait souvent sa mère quand il était enfant : "Tu sais, Drago, les gens tristes font souvent des choses tristes. Même si cela est mal, même si cela est austère."
- Ce n'est pas dans mon devoir de te tuer. Certes, je ne serai pas tendre avec toi mais je ne te tuerai pas, répondit le garçon de sa voix cassante.
Hermione pâlit en repensant à la vision répugnante de son bras gauche dû à son dernier interrogatoire avec Bellatrix Lestrange. Il allait donc l'amener au Manoir Malefoy pour qu'elle subisse son jugement. Elle aurait préféré qu'il la tue que d'y remettre les pieds. Les horreurs qu'il se passait là-bas lui donnaient des nausées.
- Je vais bientôt partir, Granger. C'est la fin, sache-le.
- Où vas-tu ? l'interrogea la Gryffondor, soudainement prise d'une profonde angoisse.
- Nulle part à vrai dire, lâcha le mangemort.
Les yeux du jeune homme s'assombrirent, les choses sérieuses pouvaient maintenant commencer. Il fallait faire vite, le plan était prêt depuis un bon bout de temps.
Drago pointa sa baguette vers le ciel et lâcha un jet vert lumineux qui explosa en millier de points gris. Hermione observa le spectacle sans comprendre, adressant des regards interrogateurs au jeune homme. Il lui tendit son plus beau sourire et tourna les talons. Ce n'était plus son affaire à présent, il avait réussi sa mission. Hermione regarda le garçon disparaître dans une ruelle, alors que face à elle se dressait une dizaine d'homme masqué, dégainant leur baguette un à un.
Son cri de panique se perdit dans la fraîcheur de la nuit. Elle voulait se recroqueviller sur elle-même et disparaître mais elle ne pouvait pas. Elle ne pouvait pas non-plus attaquer ce serait perdu d'avance. Elle songea alors à transplaner. Ils étaient à bonne distance d'elle, mais ils l'encerclaient et lui ordonnaient d'abaisser sa baguette.
- Il serait plus judicieux que tu te plies à nos ordres, sang-de-bourbe ! brailla Dolohov avançant doucement vers la concernée.
La jeune femme s'exécuta, écoutant attentivement ses ravisseurs. Mais elle ne put s'empêcher de repenser à lui, ce traître. Malefoy l'avait piégée, lui faisant croire qu'il la laisserait se reconstruire. Elle se sentie si stupide d'être tombée dans le panneau si facilement quand il lui avait déclaré qu'il partait. Elle pensait qu'il aurait compris. Il avait détruit ses illusions, une nouvelle fois. Hermione encaissait les échecs, encore et encore. Elle n'avait plus conscience de rien, elle fixait un point invisible au-dessus de Dolohov, faisant abstraction du reste. Elle cherchait un échappatoire et c'était le seul qu'elle avait trouvé : la lumière d'une lanterne qui brillait encore. Si seulement elle avait su. Si elle avait su que Voldemort n'était pas qu'un horcruxe, mais une chose encore plus ignoble. Si elle était arrivée à temps. Si elle avait désarmé le monstre avant qu'il ne brise son meilleur ami. Si seulement tout cela n'était qu'un mauvais rêve. Si seulement...
Hermione revint à elle et tranplana, laissant les mangemorts éberlués par sa disparition soudaine. Ils avaient laissé la fille s'échapper, ils allaient en payer les conséquences. Ils ne remarquèrent pas l'absence de Dolohov. Ce dernier, sentant que la lionne allait leur filer entre les doigts, s'était accroché à un pan de sa robe. Il avait disparu avec elle, ce qu'elle remarqua seulement après avoir regagné la terre ferme.
Ils avaient atterri devant la maison des Black, ancien quartier général de l'ordre du Phénix. La demeure n'avait pas changée, cet endroit reflétait un profond manque de personnes "vivantes". Cette maisonnée renfermait d'innombrables souvenirs qui chagrina fortement la Gryffondor, qui ne put une nouvelle fois retenir ses larmes. Dolohov, profitant de la faiblesse de sa victime, décida de passer à l'action. Il se releva, l'empoigna par les cheveux et lui releva le menton pour y glisser sa baguette. Il sourit fièrement, les dents serrées et lança d'une voix sanglante :
- Tu n'essayes pas de t'enfuir, sang-de-bourbe ? Que suis-je bête, tu es actuellement indisposée. Le maître va être si heureux que je t'apporte à lui, sale traînée dégoûtante. Tu sais que tu as été dure à trouver, tu mériterais qu'on t'abatte sur le champ et...
A cet instant, il ne comprit pas ce qu'il se passait. Il lâcha la lionne et s'écroula sur le sol froid du 12, square Grimmaurd, une légère goutte de sang perlant sur sa nuque. Hermione avait profité de son monologue pour lui enfoncer sa baguette dans le cou. Le pauvre n'avait même pas eu le temps de se rendre compte de ce qu'il se passait. La jeune femme détailla une dernière fois le corps de son ravisseur avant de filer vers la porte du manoir.
- Alohomora !
La porte s'ouvrit dans un cliquetis aigu. Hermione avança à taton, baguette toujours pointée vers l'obscurité. Elle s'attendit à voir apparaître le fantôme de son professeur mais il n'en fut rien. Un silence imposant opprimait complètement la demeure. La jeune femme ne se sentit pas à son aise et décida alors de vérifier chaque pièce de la maison. Elle quittait à présent le couloir principal pour se diriger vers la salle à manger quand elle entendit des bruits de pas au dessus de sa tête. Une odeur d'encens émanait également du grand escalier sans qu'elle ne puisse distinguer de quelle pièce provenait l'odeur exactement. La lionne se résigna à fouiller les autres pièces, laissant sa curiosité l'emporter sur la raison. Elle grimpa les marches de l'escalier le plus silencieusement possible et se posta derrière la première porte qui se présentait. Aucun son ne se faisait entendre dans la pièce. Hermione pénétra dans la salle et avança vers ce qui se trouvait être une bibliothèque, scrutant les livres poussiéreux qui s'offraient à elle.
- Lumos.
Une vive lumière éclaira des milliers de bouquins, ainsi que d'innombrables tableaux accrochés de part et d'autre de la grande salle. La jeune femme recula brusquement lorsque l'un des livres posés sur la bibliothèque du fond tomba à terre dans un bruit assourdissant. Hermione se hâta vers l'origine du bruit et n'aperçut que deux grands yeux bleus la dévisageant longuement. Machinalement, la lionne dirigea sa baguette sur la petite chose emmitouflée dans un plaid. La panique la gagna à son tour, son corps frémissant à la vue de cette loque humaine qui gardait les yeux bien fixement posés sur elle. Qu'était cette chose ? Pourquoi était-elle dans cet état ? Que lui voulait-elle à la regarder de cette façon ? Une voix cristalline la coupa dans ses interrogations :
- Tu ne me reconnais pas, Hermione ?
Cette dernière s'approcha de plus prêt : elle distingua une longue chevelure blonde emmêlée, un visage porcelaine boursouflé recouvert de tâches de sang et deux saphir, l'épiant avec une lueur d'espoir dans le regard. Ce fut là que Hermione découvrit avec stupeur, que la chose qui se trouvait actuellement à terre n'était autre que son amie Luna Lovegood. La jeune femme était si aberrée qu'elle faillit s'écrouler sur le sol. Elle ne ressentait que de l'incompréhension et de la compassion envers son amie. Comment s'était-elle retrouvée-là ? Elle avait sûrement dû fuir les mangemorts après la bataille et avait dû se réfugier ici, se noyant dans la tristesse et la solitude, tout comme la lionne l'avait fait précédemment.
- Luna, tu es.. si faible, bégaya la lionne en s'approchant de son amie.
Hermione se souvint du si beau visage scintillant de Luna, qui égayait ses journées autrefois. Elle se souvint de ses si jolies cheveux blonds se balançant dans son dos au rythme de ses pas. Mais maintenant cette jeune fille là ressemblait misérablement à une loque...
- Non, Hermione.. s'il te plaît, la supplia Luna en voyant la jeune femme la tâter pour voir si elle n'avait rien de cassé.
- Je.. Luna, que fais-tu ici toute seule ? s'écria Hermione, tâtant le front de son ami pour voir si elle n'avait pas de fièvre.
- Neville est à côté, répondit sèchement la jeune blonde le regard vide.
A l'évocation du garçon, Hermione fila à toute allure hors de la pièce, claquant la grosse porte en bois contre le mur, pour se diriger dans une petite chambre au papier-peint fleuri légèrement arraché. Seule la lumière d'une bougie éclairait l'ensemble de la chambre, mais elle était suffisamment puissante pour laisser constater l'ampleur des dégâts. Un homme invalide était couché sur le sol, la tête contre le mûr et les jambes étalées parallèle l'une de l'autre. A vrai dire, il n'avait plus qu'une partie de sa jambe gauche, un bandage absorbé de sang enveloppait entièrement son genoux. Il avait du être amputé, mais pour quelle raison ? Le garçon était blanc comme un linge et avait les yeux rouges, prouvant un grand manque de sommeil. Il regardait fixement un tableau de Regulus Black, avec un regard empli de mépris.
Ce qu'aperçut en tout premier lieu, Hermione, en entrant dans la chambre, fut le sang séché recouvrant l'intégralité du parquet massif. Elle jaugea également le petit pot d'encens posté juste à côté de Neville, qui ce dernier, mitraillait de ses yeux bleus le portrait de Regulus. Hermione sentit une bouffée de chaleur s'emparer d'elle. Était-ce bien réel, tout cela, tout ce carnage ? Elle ne pouvait pas croire que la guerre les ait autant affaibli que cela. C'était invraisemblable. Ils étaient pourtant si résistants. Elle se sentie coupable d'avoir abandonné pour si peu alors que d'autres avaient réellement besoin de son aide.
Elle s'approcha doucement de son ami, lui prit la main et sourit faiblement. Il se tourna vers elle et la scruta d'un air décontenancé. Cela faisait longtemps qu'il n'avait pas vu un visage familier à part celui de Luna.
- Oh, Neville, murmura Hermione. Je suis si désolée.. je te demande pardon de ne pas avoir été là. J'ai besoin de réponses.. j'ai besoin de savoir ce qu'il s'est passé pour que vous en soyez arrivés là...
Neville baissa la tête. Il savait pertinemment que s'il lui racontait toute l'histoire, son amie sangloterait et il ne voulait pas que l'on s'apitoie sur leur sort. Mais il ne la connaissait que trop bien, il lui devait la vérité même si cela la peinerait fortement. Il serra un peu plus fort la main de la lionne et débuta son long récit :
- Tu sais, après que Harry soit.. il soit tombé.. Luna m'a attrapé et nous a fait transplaner jusqu'à Pré au lard où l'on s'est réfugiés jusqu'à ce que ça soit calme dehors.. si tu vois ce que je veux dire. On s'attendait pas à ce que ça se passe aussi vite, la traque des survivants, l'arrestation des sangs-de-bourbe et l'exécution des moldus.. Ils nous ont trouvés rapidement et c'est là que je me suis pris ce sortilège à la jambe. On a eu du mal mais on a réussi à les semer et on s'est réfugiés ici. Ce sont des barbares, Hermione.. si tu savais.. ce sortilège à ma jambe.. c'est un sortilège inguérissable.. je meurs à petit feu... Ils ont créé un sortilège pour nous faire souffrir et même si l'on guérit de la partie où nous sommes touchés, on meurt d'une autre façon... Luna est restée longtemps avec moi, elle a du amputer ma jambe sauf que j'ai fait une hémorragie et le sang ne s'arrêtera jamais de couler jusqu'à ce que je meurs. Ce sont des barbares, Hermione. Elle supportait plus tout ça.. tu sais, Luna à toujours été très gentille alors elle m'a laissé un pot d'encens pour éloigner les mauvais esprits puis elle est partie à côté... Elle vient me voir de temps en temps.. mais elle est si triste. Voici le résumé de tout ce merdier. J'espère que ça s'est mieux passé de ton côté, finit pas déclarer l'infirme un sourire triste posé sur son visage.
Hermione buvait ces mots, elle ne pu s'empêcher de réprimer un sanglot qu'elle étouffa dans l'épaule de son ami. Elle essaya en vain de se calmer, il fallait qu'elle se montre forte pour lui, pour Luna. Mais elle déversa toute la peine de ses derniers jours contre Neville, qui ce dernier, la prit dans ses bras avant de la serrer fort contre lui. Luna observait la scène d'un air désespéré. Elle aurait voulu que ses retrouvailles avec la jeune femme se passe autrement, dans d'autres circonstances...
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Ce fut le début de tous ces maux, de toutes ces souffrances. Elle qui n'avait toujours songé qu'aux autres s'était retrouvée dans un champ de bataille qui l'opposait, elle, contre toutes ses craintes. Si elle était restée terrer dans sa cabane comme il lui était destiné, elle ne serait jamais tombée dans cette situation. Si elle ne s'était pas arrêtée devant la maison des Black, peut-être que tout cela ne serait jamais arrivé. Si elle n'avait pas aidé Neville et Luna, peut-être qu'elle serait toujours "en vie" à l'heure qu'il est. Pourtant ça avait été si simple pour Voldemort de la ramener à lui. Parce qu'il savait qu'elle protégeait deux autres résistants dans le QG de l'ordre. Il l'avait fait chanter si facilement : une lettre, une menace et le tour était joué. Quand Hermione avait lu la lettre elle était restée tétanisée à la vue de ce qu'il y était écrit : si elle ne se rendait pas ils tueraient d'une manière ou d'une autre le couple qui séjournait aux côtés de la Gryffondor. Elle avait tout de suite accepté. Ne souhaitant pas mettre Neville et Luna dans la confidence de peur qu'ils s'opposent à son choix, elle s'était isolée pendant quelques jours avant de se rendre définitivement.
Si seulement elle avait su ce qui l'attendait là-bas elle en aurait peut-être réfléchi à deux fois avant de prendre cette décision.
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Hermione était arrivée devant le portail de Poudlard tôt dans la soirée, alors que le soleil était entrain de se coucher. Ne souhaitant pas s'attarder sur les ruines de ce qu'il restait de son ancien chez elle, elle marcha tête baissée vers une des salle du château qui n'avait pas été détruite. C'était ici son point de rendez-vous. Quand elle pénétra dans la pièce, ce qu'elle aperçut en premier, se fut les corps de ses amis toujours au sol, se décomposant à vive allure. L'odeur parut insupportable puisque la jeune femme se retint de rendre son déjeuner. Alors qu'elle cherchait un endroit dans lequel elle pourrait s'asseoir sans avoir devant sa vue tous ces corps ensanglantés, elle trébucha sur le corps d'un de ses fidèles camarade de classe : Seamus Finnigan. Elle ne put réprimer un haut le coeur et décida de changer de direction de peur de finir en larmes comme à chaque fois.
Finalement, elle s'assit au fond de la pièce. Attendant sagement que le garçon maudit daigne pointer le bout de son nez. Elle ne songea même pas à regarder l'heure, ni à sortir sa baguette. Son cœur se serrant un peu plus à chaque *tictac* de l'horloge, lui arrachant le peu de courage qu'il lui restait. Elle ressentait comme une envie de quitter la terre ferme. Comme un bateau qui chavire, laissant son corsaire désemparé face à l'étendu des dégâts. C'était ce que ressentirait Hermione si elle pouvait avoir un avis extérieur sur elle-même. A cet instant, elle aurait voulu ne plus exister, n'être qu'une infime particule de poussière à peine visible. Mais c'était trop tard, beaucoup trop tard.
Elle n'entendit pas le jeune homme rentrer dans la pièce, elle ne l'entendit pas non-plus marteler le sol de ses mocassins noirs. Il posa ses grands yeux gris sur la petite chose recroquevillée au bout de la salle et déclara :
- Inutile de te cacher, Granger. Ne t'en fais pas le chemin sera rapide.
La jeune femme leva la tête, son regard s'assombrissant au fur et à mesure que ses yeux détaillaient le jeune homme. Elle laissa sa tête tomber entre ses bras et versa une larme. Une seule et unique larme. Elle savait que ce ne serait pas la dernière mais elle voulait être certaine que cette larme coulerait pour une bonne raison.
Drago Malefoy attrapa le bras de l'ex-Gryffondor et la traîna derrière lui. Son regard était froid et dur, aucune émotion ne paraissait, aucune compassion envers la jeune femme derrière lui. Juste du dégoût et rien que cela.
- Malefoy, gémit la lionne.
Hermione se retint de crier, étouffant ses sanglots dans l'écharpe qui lui servait de cache-larmes. Elle aurait pu sortir sa baguette et le tuer, puis s'enfuir au-delà de tout. Elle aurait tellement pu faire plus, elle aurait tant voulu changer les choses. Hermione Granger, à la merci du Seigneur des Ténèbres. C'était comme cela qu'elle allait mourir. Tuée par celui qui avait décimé les trois quarts de la population, celui qui avait tué sa famille, ses amis. La nuit du 24 au 25 décembre elle mourrait et rejoindrait les cieux. Elle ne pouvait plus tenir, elle n'y arrivait plus. L'homme qui lui broyait le bras en ce moment même avait été l'un de ses camarades. Elle ne pouvait pas imaginer que celui qui la livrait à la mort n'était autre que Drago Malefoy.
- Malefoy ! finit-elle par crier, les larmes dévalant à présent ses joues.
Il se retourna face à elle, la dévisagea une nouvelle fois et la gifla violemment. La jeune femme tomba à terre tellement le coup fut brutal. Elle se tint la joue, n'osant plus parler, ni bouger de peur d'être à nouveau violentée. Elle laissa simplement les larmes couler silencieusement.
- Cesse de geindre et relève-toi.
Elle obéit malgré l'envie de prendre ses jambes à son cou. Il ne l'aida pas à se remettre sur pied, il ne la regarda même pas, il resta stoïque, indifférent à sa douleur. Il franchit les barrières de Poudlard, accompagné de sa proie et du poids lourd qui pèserait à jamais sur sa conscience.
Mot de l'auteur :
J'ai mis énormément de temps à publier ce chapitre pour divers raisons et j'en suis désolée. J'espère que ce premier chapitre vous aura plu, même si je n'en suis pas très fière, pour cause : le chapitre que j'avais écris sur skyrock s'est supprimé et j'ai dû le réécrire *super !* A l'avenir je saurai qu'il ne faut JAMAIS écrire ses chapitres sur sky ahah *rire sarcastique*. Si vous avez repéré quelques fautes prévenez-moi parce que je ne l'ai pas encore entièrement relu.Encore merci pour tous les jolies messages que vous m'aviez adressé sur mon ancienne fiction et j'espère que je ne vous décevrai pas. Bisous, my ☼, my ☆ and my ☪ !