Magie chez lez Avengers
« 06 décembre 2013 »
Harry regarda les personnes responsables de la galerie terminer de déballer la dernière toile qui serait exposé dans une salle généreusement louée par Tony Starks… Ou, plus exactement, par Pepper Potts. Harry n’était pas dupe. Il savait que le milliardaire n’accordait qu’un œil distrait. Cela n’étonnait pas Harry compte tenu de la réputation de l’homme. Bien qu’il n’accordait pas beaucoup d’importance aux rumeurs. Lui-même en avait trop souffert… Surtout durant sa cinquième année. La seule chose qui comptait pour lui à propos du milliardaire, c’était que celui-ci lui avait donné la chance de percer dans le milieu de l’art. Stark lui avait offert une chance de faire ses preuves, de bien gagner sa vie. C’était vraiment ce qui lui importait à propos de Stark.
Cette exposition serait l’une des plus grandes. Cela en faisait cinq au totale. C’était peu, finalement, au vue des années qu’il avait passé ici. Treize ans déjà. Il n’arrivait pas à y croire. Treize ans qu’il vivait dans ce monde sans magie. Treize ans passés en solitaire en dehors de quelques soirées isolées. Mais il passait davantage de temps avec ses portraits qu’avec des gens réels… Contre l’avis de ces dits portraits, même Rogue, qui le poussaient à voir du monde, à se faire de nouveaux amis. Cependant, Harry ne voulait pas prendre se risque. Il avait noté que quelque soit le monde, les gens qui le peuplait était intransigeant et agissait selon des préjugés. Tout ce qui était différent faisait peur, tout ce qui était différent était nuisible pour la plupart des personnes. Le mot d’ordre était de mettre hors d’état de nuire ce qui était différent. Harry était certain que si jamais il était découvert, il subirait un tel sort… S’il ne servait pas de cobayes avant de trouver la mort.
Harry avait étudié l’Histoire de ce monde moldu. Il avait vite découvert qu’elle était rigoureusement la même que celle de son monde d’origine. La seule chose qui différenciait était l’absence de magie, en fait. Les mêmes guerres avaient eu lieu, les mêmes personnes avaient pris le pouvoir… Il y avait eu les chasses aux sorcières, les chasses aux vampires (même s’il était évident que dans ce monde si, les individus capturés n’avaient pas été ce que l’on disait d’eux.). Il y avait eu les massacres, les génocides parce qu’un groupe d’individus présentaient des différences anodines… Simplement parce qu’ils dérangeaient en fait. Bref, tout cela n’encourageait, en rien, Harry à se lier avec qui que ce soit.
Mais, c’était dur. Harry avait connu la solitude avant Poudlard. Il n’aurait jamais cru en refaire la dure expérience. Et, c’était d’autant plus dur de la supporter maintenant qu’il avait connu la préoccupation et l’affection d’une famille et d’amis. Il ne savait pas s’il allait pouvoir supporter encore bien longtemps de rester seul.
« Bien, monsieur Potter… Nous n’avons plus qu’à installer vos toiles. »
Harry sourit à la responsable de la galerie, Catherine Verrion. Il l’avait rencontré plusieurs fois déjà. Et, chaque fois, elle lui faisait penser à Narcissia Malefoy. Elle était froide, hautaine, sophistiqué… Tout ce que Harry n’était pas et ne serait jamais. Cependant, ils arrivaient à s’entendre. La popularité et le talent de Harry n’y était sans doute pas pour rien, cependant. Enfin, Harry n’était plus un adolescent tempétueux et impulsif. Il savait gérer ses humeurs maintenant. Il restait donc cordial mais ferme de façon à rester en bon terme avec la femme. Et, il savait que ces traits de caractères ne seraient pas superflus pour affronter les deux heures qui allaient venir. Le placement des toiles étaient toujours délicat, fatiguant et stressant.
Harry remua le champagne dans son verre et porta un regard ennuyé autours de lui. Les gens circulaient, commentant les toiles sans savoir que le peintre était parmi eux. De ce point de vue, Harry n’avait pas changé. Il fuyait les journalistes comme la peste si bien qu’il n’y avait que de rares photographies du célèbre peintre qu’il était devenu. Il avait été surpris que cela ne fasse que renforcer l’engouement à son égard. Selon Pepper Potts, le mystère qui l’entourait ne faisait que renforcer sa légende et l’attrait que représentaient ses tableaux. Harry ne s’en plaignait pas, tant qu’on le laissait en paix, il était bien.
Il ne put retenir un soupir, ne voulant qu’une seule chose, partir. Il ne se sentait toujours pas à son aise dans ce genre de soirée. Pas à sa place. Il avait toujours été quelqu’un de simple, avec des plaisirs simples. Ce genre de choses, ce genre de soirée n’était pas pour lui. Il n’appréciait pas particulièrement les personnes qui fréquentaient ces soirées, ces grandes expositions. Il n’était pas de ce milieu et ne le serait sans doute jamais. Il était plus à l’aise parmi les personnes du commun… Pas avec les aristocrates ou les personnes aisées. Il ne savait jamais de quoi parler avec ces personnes. En dépit des années, Harry se sentait encore comme le petit garçon maigrichon qui portait les vieux vêtements trop large de son cousin. Il était, d’ailleurs, parfaitement conscient que son malaise était visible dans son attitude. Il savait que c’était pour cette raison que les personnes mondaines de ce genre de soirée l’approchaient rarement. Ils percevaient qu’il n’était pas de leur monde.
Donc, Harry s’ennuyait toujours dans ce genre de soirée et n’espérait qu’une seule chose, qu’elle arrive à sa fin. Harry s’empara d’un amuse gueule alors qu’un serveur passait par là et recommença à jouer avec son verre de champagne qu’il avait à peine entamé depuis le début de soirée. Il aurait vraiment aimé quitter cette soirée et retrouver le confort de sa maison mais il ne pouvait pas s’esquiver cette fois. Il devait présenter une toute nouvelle toile. Elle serait la pièce maitresse de toiles qui seraient mises en enchère. L’enchère aurait lieu tout de suite après que sa nouvelle toile soit dévoilée. Les fonds récoltés seraient remis à une association luttant contre la maltraitance des enfants et des femmes. Une association qu’Harry avait lui-même créé et dans laquelle il œuvrait activement.
« Une soirée bien ennuyeuse, n’est-ce pas ? »
Surpris, Harry leva les yeux et rencontra le regard d’un grand blond musclé qui avait l’air engoncé dans son costume de soirée. L’homme détonnait plus que lui, si c’était possible. Il était clair que l’homme, un soldat dirait Harry, n’était pas à son aise ici. Pas plus que le brun de taille moyenne à l’air timide et sur ses gardes qui était un peu en retrait derrière lui.
Harry se sentit, tout de suite, à l’aise à leur côté. Apparemment, ils étaient plus semblables à lui que toutes les autres personnes présentes dans la galerie. Il sourit à son interlocuteur.
« Je ne suis pas amateur de ce genre de soirée moi non plus… Mais, ce doit être évident. Je ne le cache pas beaucoup. »
« Non, c’est vrai… Je m’appelle Steve Roger. Et voici un ami, Bruce Banner… On a été entrainé ici par… un autre ami. Et vous, on vous a forcé à venir ici aussi ? »
« Steve ! » Lui rapprocha à mi voix le dénommé Bruce en s’approchant.
Le sourire d’Harry se renforça alors qu’il secouait la tête en déclarant qu’il était ici pour affaire. A la suite de quoi, il tendait sa main en se présentant. Il ne prenait guère de risques en le faisant. Il signait toutes ses œuvres sous le nom d’Orion Evans. Seuls certains collectionneurs et certains professionnels connaissaient le vrai nom de l’artiste qui exposait ce soir. Et, il était évident que ses deux interlocuteurs ne faisaient pas partis de cette catégorie.
« Et bien Harry, que pensez vous de l’artiste ? » Demanda Steve en prenant un faux accent aristocratique.
Harry rit bien volontiers, imité par Bruce qui commençait à se détendre en constatant qu’Harry ne prenait pas ombrage des propos de son ami.
« Qu’en passez vous, VOUS, Steve ? »
« Je n’y connais rien. » Marmonna Steve en laissant son regard parcourir les tableaux près de lui. « Mais cela ne parle pas. Le fantastique ne m’a jamais parlé. Je suis plutôt branché science-fiction. »
Bruce laissa échapper un petit rire lorsque son ami lui jeta un regard espiègle. Harry en conclut qu’ils partageaient une plaisanterie en rapport avec leur passé commun et ne chercha pas à la comprendre. Il accorda toute son attention à Bruce qui déclarait ne pas apprécier les œuvres non plus.
« Je suis sûr que l’artiste est talentueux mais je ne peux pas dire que j’aime ce qu’il peint… »
Harry cacha son sourire derrière son verre. C’était un des avantages de ne pas avoir laissé de photographies circulées. Harry pouvait se fondre dans la foule et recueillir les véritables impressions des gens. Harry savait que beaucoup de personnes achetaient des œuvres simplement parce que l’artiste était à la mode, pour impressionner leur entourage. Peu d’artistes célèbres savaient vraiment si leurs œuvres étaient appréciés pour ce qu’elles étaient et non seulement à cause de leur nom. Harry faisait parti de ceux qui pouvaient encore savoir si on achetait ses œuvres à cause de son nom ou parce que l’on aimait ce qu’il peignait. Harry était rassuré de savoir que l’essentiel de ses acheteurs appréciaient véritablement ses œuvres. Cependant, il ne prenait jamais ombrage des commentaires qui parvenaient à ses oreilles… Même les négatifs. Harry appréciait toujours d’entendre des commentaires honnêtes.
« C’est donc votre ami qui est un amateur d’art. »
« Ca c’est ce qu’il dit. Il paraitrait qu’il ait commencé sa collection avant qu’Evans ne soit célèbre. Mais va savoir si c’est la vérité. »
« C’est l’exact vérité, Roger. » Fit une voix grave et amicale sur leur droite.
Harry s’étrangla avec la gorgée de champagne qu’il venait de prendre lorsque Tony Stark en personne venait de se glisser auprès de Steve qui se décala un peu pour s’éloigner de l’excentrique individu.
« Oh là, mon ami, est-ce que c’est ma présence qui vous donne tant d’émotions. »
Harry, le cœur battant à ton rompre, ne répondit pas tout de suite. Il ne s’attendait plus à rencontrer Tony Stark après toutes ces années. Encore moins maintenant que l’homme semblait faire partit d’une organisation secrète. Il se reprit, néanmoins, très vite lorsqu’il réalisa que les trois le regardaient avec attention. Narquoisement en ce qui concernait Stark. Il parut évident à Harry qu’il lui faudrait, très vite, faire une forte impression sur Stark puis être un tant soit peu respecté par l’homme.
« En quelques sortes, c’est vrai. Je ne m’attendais pas à vous voir dans ce genre de soirée. Il est rare de vous y voir… Et puis, vous devez être très occupé avec votre double personnalité. »
Les trois hommes le fixèrent un moment, ahuri. Puis ils partirent d’un rire bruyant qui attira sur eux des regards outrés. Stark donna une forte tape amicale sur l’épaule d’Harry.
« Je crois que je t’aime mon gars. Et toi, Roger, sache que j’ai découvert Evans avant qu’il ne devienne en vogue. En fait, c’est en parti grâce à moi qu’il a pris autant d’essor. »
« Je dirais plutôt grâce à Pepper. D’après ce que j’ai compris, c’est elle qui s’occupe de lui acheter des toiles inédites pour toi. Et, apparemment, elle l’apprécie beaucoup. »
Harry, surpris, vit Stark s’assombrir au mot de Bruce mais ils ne purent continuer la conversation puisque la directrice de la galerie attira l’attention de tous en se plaçant devant la toile cachée.
« Medames et messieurs, je suis certaine que vous attendez tous ce moment avec enthousiasme. L’heure est venue de découvrir l’œuvre tant attendu d’Orion Evans. « L’ange protecteur ». A la suite de quoi, une enchère aura lieu dont les bénéfices iront à l’association espero. »
Harry se pencha vers le trio d’amis qui écoutait avec un peu d’ennuis le discourt de la responsable.
« Messieurs, je tenais à vous dire que j’ai particulièrement apprécié notre discussion. »
Les trois hommes se tournèrent vers lui, surpris alors même que la locutrice disait.
« … car nous avons, exceptionnellement, en notre présence Orion Evans. »
Sur ces mots, Catherine fit signe à Harry qui s’avança d’un pas souple vers elle, en mettant son masque de Survivant en place. Ce même masque qui faisait dire à Severus qu’il était arrogant. Une protection lorsqu’il avait compris l’ampleur de sa célébrité.
Lorsqu’il arriva auprès de Catherine, il jeta un rapide regard vers le groupe qu’il venait de quitter qui était un mélange de stupéfaction et de gêne. Cependant, ils se détendirent au sourire en coin que leur donna Harry avant d’orienter toute son attention sur la foule qui attendait qu’il dévoile son œuvre.
Harry espérait vraiment qu’elle plairait. Il y tenait beaucoup et avait hésité à la mettre en vente. Cependant, il s’était tout de même décidé à le faire. Le tableau représentait ce qui avait changé sa vie à jamais en 1981. L’instant où sa mère s’était interposée entre lui et Voldemort. Voldemort était présent, de dos. Harry s’était peint dans son lit à barreau, dans l’ombre. En fait tout était dans l’ombre en dehors de la femme au centre. Sa mère. Harry avait réussi à lui faire dégager une force et une vulnérabilité émouvante. Enfin, selon lui.
Harry prit une profonde inspiration et dévoila son œuvre. Aussitôt, les exclamations fusèrent.