Bye Bye Tonight

Chapitre 4 : Aslan

Catégorie: G

Dernière mise à jour 09/11/2016 21:15

« Plus haut, le bras ! »

Suzanne. Son ton de voix laissait clairement sentir le peu de sentiments qu'elle avait à l'égard d'Hermione ; ou plutôt qu'elle n'était guère prête à être amie avec elle. La sorcière leva le bras un peu plus haut, et lâcha la corde, qui se détendit et envoya la flèche dans un des cercles de la cible. Au moins, elle s'était améliorée ! De l'arbre à trois mètres devant elle, elle était passé au but du jeu : toucher la cible. Si ce n'était pas mieux, ça ! Lucy et Peter semblèrent penser pareil, car de l'endroit où il observaient les évolutions de la jeune femme, ils lui firent signe. Le petit brun, Edmund, et le Prince n'étaient pas là. Elle finit de vider son carquois sous les conseils - ordres, plutôt - de Suzanne, qui se montrait plus que froide avec elle, sans qu'elle en comprenne la raison. Quand elle eut finit, elle mit l'arc dans son dos, et rejoignit Lucy qui lui souriait. Peter semblait assez content des progrès qu'elle avait fait.

« Tu pourras bientôt combattre la Sorcière ! » s'exclama t-il d'un ton joyeux.

Le regard de Lucy le fit se taire. Hermione avait un peu de mal à comprendre. Elle se pencha vers eux et soupira.

« Expliquez moi, s'il vous plaît. »

Ils échangèrent un nouveau regard, ce qui l'exaspéra ; quoi de pire que de se sentir rejeté d'une conversation qu'on ne comprends pas, et dont personne ne veut vous donner la signification. Lucy posa sa main sur celle de la jeune fille.

« Nous ne sommes pas les mieux placés pour te dire quoi que ce soit. » déclara gentiment Lucy.
« Quand l'heure sera venu pour toi de comprendre, Aslan viendra, je suppose. » renchérit Peter, enfonçant Hermione dans son incompréhension.

Aslan ? C'était qui lui ? Mais elle n'eut pas le temps de davantage se poser de questions car une trompe résonna au loin. Peter se mit à courir, et Lucy lui fit signe de les suivre.

« On va où, comme ça ? » réclama Hermione, mais personne ne lui répondit. Ca devenait assez agaçant, cette manie qu'ils avaient d'évoquer des choses qu'elle ne connaissait pas, et ne pas répondre à ses questions. Pourtant, elles étaient simples, ses questions, non ? Tout le monde se dirigeait vers le centre du camp, où le Prince Caspian faisait face à un homme gigantesque. Deux mètres, la peau terreuse couverte de verrue. Peter se tendit. Edmund, placé derrière le Prince, leur lança un coup d'oeil et hocha la tête. Enfin, Lucy répondit à sa question muette.

« Un Troll des marais. Ce genre de créature est à la botte de la Sorcière Blanche. »

La femme pâle, celle qui détenait sa baguette. Hermione regarda le combat silencieux qui se déroulait devant eux. Le Prince, malgré sa taille moindre, était plus imposant encore. Il avait revêtu une chemise blanche, un pantalon de cuir, et son front était serti d'un tour d'argent, signe de sa royauté. Il était impressionnant par sa prestance simple. Et puis lui, il était propre, songea Hermione en sentant le vent tourner et lui amener l'odeur répugnante de la créature sale, qui grognait. Elle aperçut un groin, des défenses de sanglier sortant de sa bouche, qui bougeait comme pour renifler autour de lui. Elle frémit. Il y eut des bruits, et tous purent voir, un peu plus haut sur une falaise, une horde de créatures ignobles.

« L'armée de la sorcière ! » s'écria Peter.

Il dégaina son épée, et tous émirent des cris, des longs hurlements, comme pour encourager, il y avait quelque chose dans ce brouhaha de sensuel, comme une mélopée venant du coeur, et Hermione se surprit à pousser elle-même un cri. Peter fendit la foule et se plaça devant le Troll. Caspian lui résuma rapidement la situation, le regard rivé au visage porçin de la créature.

« Cette créature nous demande de partir de leurs terres. »

Peter eut un sourire sans joie. Il secoua lentement la tête, pour signifier qu'il ne rendraient pas les terres. Edmund, jusque là discret, s'avança, les poings crispés.

« Ces Terres appartiennent à Caspian, alors que cette mégère de Sorcière s'en aille ! »

Hermione ne pouvait pas comprendre que le jeune garçon avait une dent toute personnelle contre ladite Sorcière. Les créatures sombres s'en allèrent, laissant dans le camp une ferveur et une rumeur qui ne se calma que quand Peter lança un cri pour se faire entendre. Puis il laissa la parole à Caspian.

« Ce sont les terres de Narnia ! Nous ne pouvons laisser la Sorcière nous les voler impunément ! Ne la laissons pas ravager ce que Aslan a fait ! Pour Narnia ! »

Cette clameur fut reprise, par tous, sauf Hermione qui se demandait vraiment où elle avait atterrit. Suzanne était apparu à côté de ses deux frères et de Caspian, et la jeune femme échangea un regard attendri avec le prince. Hermione se détourna, presque pudiquement, et baissa les yeux vers Lucy, qui était en proie à une réflexion intense.

« Lucy ? »
« Je pense que nous devons trouver un moyen d'avertir Aslan. Il doit déjà être au courant, mais nous devons lui parler. cela devient urgent. »
« Vous avez un moyen de lui parler ? » s'enquit la sorcière.
« Je pense que nous en avons un, oui. »

Elle se précipita dans la tente, et en sortit avec une trompe d'ivoire, comme une trompe de chasse. Avant qu'elle n'ait pu faire quoi que ce soit, Lucy avait soufflé de dans, émettant un son grave et mélodieux. Tout le monde se retourna en même temps, et tandis que tout semblait se fondre, tout semblait se ralentir, Hermione fut illuminée d'un halo bleuté. Une magnifique lumière azur l'entoura, comme lorsqu'elle était chez elle. Durant un instant elle espéra qu'elle repartirait chez elle et quitterait ce monde de fou, mais elle ne fit que léviter à quelques centimètres du sol, pour y retomber brusquement quand l'écho de la trompe s'arrêta. Elle faillit tomber, surprise, mais se retint. Tout le monde l'observait, médusé ; Trompillon plissait les yeux d'un air soupçonneux. Hermione eut un vague frisson. Mais avant que chacun ait pu agir, une voix grave et sensuelle, douce et forte à la fois, résonna d'on ne savait où.

« Bienvenue à toi, Fille d'Eve et sorcière. »

Tous se retournèrent, en un bloc, pour voir ce que Hermione voyait déjà : un lion gigantesque, gargantuesque s'approchait d'un pas si royal et dansant qu'il avait l'air d'une biche. Il stoppa ses pas devant les deux frères et le prince, puis lança un regard à Suzanne, pour enfin aller frotter son front contre Lucy. Puis ses grands yeux d'or se posèrent sur Hermione.

« Nous avons besoin de toi et de tes pouvoirs, Fille d'Eve » prononça t-il, et ce fut comme si cette simple phrase était une sentence qui se gravait dans sa chair et son esprit.

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