Bye Bye Tonight
Hermione ouvrit les yeux, et son corps entier sentit la différence. A moins que ce ne soit la douleur ! songea t-elle en essayant de se relever, pleine de bleues. Elle se frotta les côtes, et mit quelques instants à reprendre sa respiration, car elle fut prise d'une quinte de toux. Elle continua de tousser par intermittences, puis cessa, les larmes aux yeux et la gorge en feu. Elle se redressa, en prenant appui sur un arbre. Elle ne savait où elle avait atterrit, ni même où étaient Ron et Harry. Il y avait plusieurs minutes, elle était dans le salon, et ils étaient assis sur le canapé, elle s'était levée pour chercher du thé glacé. Et puis ... Et puis elle s'était réveillée là. Elle avait mal à la tête. Elle ne comprenait pas tout, et elle dut s'appuyer à un arbre, prise de vertiges. Après un instant, elle retrouva sa logique, cette intelligence quasi instinctive qui faisait d'elle Miss-je-sais-tout. Elle avait déjà lu plusieurs fois Rendez-vous sous les frondaisons de Madeline Finefeuille, et elle ne reconnaissait aucun de ces arbres. Ils n'étaient ni d'origine magique, ni d'origine naturelle. Elle fronça les sourcils : ils étaient d'origine quoi, extra-terrestre peut-être ? ironisa t-elle. Mais elle n'avait plus la force de rester debout, elle se sentait malade. Sans Harry et Ron, elle se sentait perdue.
Elle ferma les yeux, mais une brindille craqua, toute proche. Qui était-ce ? Elle se releva, prête à se battre. Même sans ses deux meilleurs amis, elle n'était pas sans défense ! Elle allait leur montrer de quoi était capable la sorcière Granger ! Elle tendit son bras, et voulut jeter un sort, mais elle réalisa que sa main était vide, et elle alla tâtonner sa poche de son jean de derrière. Vide. Entièrement vide. Sa baguette ! Où était-elle ? Sans elle, elle n'avait aucun pouvoir. Elle avait du la faire tomber. Elle cherchât des yeux sa baguettes, mais à travers les feuilles mortes tombées, et les entrelas de branchages et de lierre, elle ne trouvât rien. Et des bruits se rapprochaient. Dangereusement. Elle se redressa complétement, les poings en avant, mais l'air pas convaincue. Elle tombât nez à nez avec un petit homme. Il devait mesurer un mètre cinquante, et ressemblait à un humain, sauf qu'il avait une longue barbe rouge. Il regarda Hermione, l'air aussi étonnée qu'elle, puis soufflât dans une trompe qu'il portait au côté et qu'il porta à ses lèvres. Hermione recula, effrayé ; ce son lui semblait familier. Elle l'avait entendu avant de s'évanouir, mais non. Elle se trompait : elle avait entendu un sonde cor, mais différent de celui là. Le nain sonna une nouvelle fois, et la regarda, avec méfiance.
« Qui êtes-vous ? »
Il avait un accent certain, mais elle le comprenait. Hermione fronça les sourcils, et pointa un doigt accusateur vers lui.
« Je peux vous demander la même chose ! » déclara t-elle d'un ton de défi, et le nain lui lança un regard désapprobateur.
« Trompillon, avez-vous trouvé l'origine de cette lumière bleue ? » cria une voix proche de là.
Hermione et le nain - Trompillon - se tournèrent vers une silhouette qui émergea des buissons. Hermione n'avait rien dit en voyant le nain : il était sale, portait une épée au côté et des vêtements qui étaient plus des haillons qu'autre chose, mais pourquoi pas, hein ? Mais celui là, c'était la goutte d'eau qui faisait déborder l'océan ! Il était grand, brun, mat de peau et brun de cheveux et de regard, il était vêtu d'une armure de métal et avait l'épée au poing. En voyant Hermione, il porta son regard à Trompillon, puis éclata d'un rire doux. Hermione se détendit un peu.
« Trompillon, mon ami, invitons cette jeune inconnue à notre camp. Elle semble sans défense. Nous ne pouvons la laisser là avec la Sorcière dans les parages. »
« Est-ce recommandé mon Prince ? » déclara le rouquin, qui ne cessait de jeter des regards à la sorcière. « Rien ne nous dit que ce n'est pas un piège, et que ce n'est pas celle là qui nous a attiré ici. »
« Mais de quoi vous parlez ? Je suis pour rien dans votre histoire de truc bleu ! » grogna Hermione, qui était restée immobile, tandis que le gars à l'armure avançait, et que le nain le suivait de mauvaise grâce.
« Tu vois, Trompillon ? » déclara le jeune homme, d'un ton plein d'une joie toute enfantine. Il se tourna à demi vers Hermione. « Je suis le Prince Caspian, et vous ? »
« Hermione ... Hermione Granger. »
Un prince ? Dans quoi elle était tombée ? Elle les regarda s'éloigner, et décida de les suivre. C'était toujours mieux que de rester coincé dans cette satanée forêt ! Elle les regarda de dos, pensive. Un Prince ? N'importe quoi, ça devait être un titre comme pour le titre de Lord Voldemort. Le nain roux devait être un croisé nain et gobelin. Il n'y avait pas moyen autrement. Il ne cessait de regarder Hermione d'un air méfiant, comme si il n'attendait qu'une occasion pour lui sauter dessus. Hermione regretta sa baguette ; ils marchèrent quelques temps dans la verdure des sous-bois, puis les frondaisons s'éclairèrent, et ils arrivèrent dans un camp peuplé de créatures bizarres : trois Gryffons se tenaient assis dans un coin, paressant au soleil ; des Centaures parlaient plus loin, ainsi que ... des Animaux ?! Hermione regarda, éberluée, un écureuil s'approcher d'elle, et monter sur son épaule pour lui tirer l'oreille.
« Majesté, qui est donc cette Deux Pattes ? »
« Hermine »
« Hermione » rectifia la jeune femme, et le Prince se tourna vers elle, avec un demi-sourire.
« Et qu'êtes-vous ? Une sirène ? Une Centaure ? » babilla l'écureuil, qui fût chassé d'un regard du jeune homme. Le Prince Caspian.
« Les écureuils sont les plus actifs des animaux, excusez ses questions quelques peu déplacées. »
Hermione haussa les épaules. Ils traversaient le camp quand elle s'arrêta brusquement. Elle regarda un arbre s'approcher. C'était un petit arbre, qui devait n'avoir que quelques années, mais c'était un arbre tout de même ! Il passa près de la sorcière, qui réprima un frisson, et gémit à voix basse. Caspian se révéla être prêt d'elle quand elle se retourna. Il l'observait, curieux.
« Ce n'était qu'un Sylvin, vous n'avez rien à craindre. Vous n'êtes pas d'ici ? D'où êtes-vous ? »
« Londres » bégaya Hermione, encore éberluée.
Caspian l'observa comme si elle était folle, et haussa les épaules, avant de continuer à marcher. Hermione le suivit, plus parce qu'elle ne savait pas où aller que parce qu'elle en avait envie. Sans baguette, elle était sans défense. Elle ne savait pas où était sa baguette, ni Harry, ni Ron, ni elle. Elle n'était plus à Londres, ça c'était sûr. Elle suivit Caspian jusqu'au fond du camp, et ils s'arrêtèrent devant une tente. Devant étaient planté un groupe de quatre jeunes gens, deux garçons et deux filles. L'une d'elle se jeta dans les bras de Caspian, elle devait avoir huit ans environ, et elle était plutôt jolie. L'autre, la brune, qui devait avoir quinze ans, regarda Caspian avec un sourire, puis Hermione en fronçant les sourcils. Les deux garçons, un brun plus petit et un blond, ne s'appercurent même pas de la présence d'Hermione et de son compagnon.
« Peter ! Edmund ! Heureux de vous revoir ! Lucy, comme tu m'as manqué ... Suzanne. »
Le dernier nom avait été dit avec plus de douceur. Hermione regarda le Prince et la brune s'enlacer doucement. Les trois autres tournèrent leur regards vers elle. Le blond s'approcha d'elle et s'inclina, suivit du petit brun et de la fillette qui fit une révérence. La brune, une fois son étreinte finie, resta en retrait, l'air pâle mais déterminé.
« Je suis Peter, roi suprême de Narnia. Voici mon frère Edmund, et ma soeur Lucy. Ainsi que ... Suzanne. »
Le blond qui venait de parler darda un regard désapprobateur à sa brune de soeur, mais elle ne daigna pas s'avancer. Caspian observait cela sans trop d'intérêt. Hermione soupira et haussa les épaules, vaincue. Autant jouer le jeu.
« Je suis Hermione. Mais où suis-je ? »
« A Narnia » répondit Peter en fronçant les sourcils. « Seriez vous une fille d'Eve, comme nous ? D'où venez vous ? »
« De Londres » répéta Hermione d'un air morose.
« Nous aussi ! » s'écria la fillette blonde, Lucy.
« En tant que Roi Suprême, je suis heureux d'acceuillir une fille d'Eve à Narnia. Venez avec nous, nous allons vous expliquer quelques détails. » déclara Peter en lui prenant délicatement le bras. Mais Lucy le devança et posa sa petite main sur celle de son frère.
« Peut-être devrions nous la laisser se laver, manger et se reposer. Regarde. »
Et elle montra les bleus qui recouvraient le corps d'Hermione, ainsi que la saleté et la boue, ainsi que les feuilles mortes collées à son jean. Elle les retira. Peter inclina la tête et lui, Edmund et Caspian s'éloignèrent, Suzanne resta un instant immobile, poussa un soupir dédaigneux et s'en alla aussi, laissant Lucy et Hermione seules.
« Je vais vous mener aux bains. Mais que faites-vous en pantalon ? Vous n'êtes pas un garçon pourtant. »
La question déstabilisa Hermione, qui ne trouva rien à redire face à cela. Elle alla se laver, Lucy restant en retrait, quoique assez proche pour l'aider si elle avait besoin. Hermione retira la caresse et le sang de ses égratignures, puis alla s'habiller d'une robe - toutes celles qu'il y avait étaient d'un style vieillot. Et pour les femmes, il n'y avait que cela. Est-ce qu'ils ne connaissaient pas les jeans ? Au vu du niveau du pays, non. Elle mangea un peu, mais elle n'avait pas faim. Lucy l'amena sous la tente centrale, grande et confortable, et lui indiqua son propre lit. Hermione s'y installa, et elle entendit Lucy s'excuser pour sa grande soeur, puis Hermione s'endormit aussitôt.