Harry Potter et le secret du Graal

Chapitre 13 : Chapitre 10 : Avalon

Catégorie: G

Dernière mise à jour 30/04/2008 22:08

 

Harry Potter et le secret du graal

 

Chapitre 10 : Avalon

 

 

 

 

 

Harry avait à peine eut le temps de comprendre qu’un éclair allait les frapper et il serra Ginny contre lui. Pendant quelques secondes ils furent entourés d’une lumière aveuglante qui les obligeait à fermer les yeux. Harry sentait le souffle haletant de Ginny contre son cou. A travers ses paupières, il sentit la lumière diminuer d’intensité. Il ouvrit doucement les yeux.

Ils étaient au milieu d’un site mégalithique mais Harry vit au premier coup d’œil que ce n’était plus Stonehedge. Toutes les pierres étaient en parfait état et ouvragées de gravures détaillées sur des chevaliers, des dragons et d’autres créatures curieuses. Le nouveau site était bien plus impressionnant que Stonehedge.

 

« Ginny ! Je crois qu’on est arrivé. »

 

A son tour Ginny leva la tête et ouvrit les yeux. Elle contempla les alentours quelques secondes. Les mégalithes s’élevaient au milieu d’une forêt dense et verdoyante qui paressait doucement sous un vent léger. Le temps était printanier et chaud.

 

« Mais où sommes nous arrivés ? Fit Ginny en retirant sa cape d’hiver. C’est Avalon ?

_ Je suppose. Fit Harry qui l’imita. Je ne vois pas où nous pourrions être autrement. »

 

Harry et Ginny enlevèrent également leurs pulls puis partirent vers un sentier qui s’enfonçait dans la forêt. Ils entendirent des sifflements qu’ils assimilèrent à des chants d’oiseaux bien qu’ils n’en aient jamais entendu de pareil. Des buissons et arbres fruitiers se trouvaient parfois sur leur chemin et ils en profitaient pour se rafraîchir en faisant couler le jus de l’un ou l’autre des fruits appétissants. Où qu’ils se trouvent, l’endroit leur semblait bien accueillant. Peut être même un peu trop pensa alors Harry. Peut être que tout ceci n’était qu’un piège. Il ne voulait pas avoir l’air paranoïaque devant Ginny et se contenta de tenir fermement sa baguette magique dans sa poche. Son autre main fut prise par Ginny qui semblait totalement à l’aise et observait la forêt apparemment très intéressée.

 

« Dommage que Ron et Hermione ne nous ait pas suivit aussi.

_ Oui, répondit Harry en sentant son ventre se contracter sous le poids d’une nouvelle culpabilité. Ils vont peut être nous en vouloir.

_ Peut être qu’ils seront soulagés aussi de ne pas participer aux fouilles que l’on va devoir faire pour trouver le graal. Je pense que ce ne sera pas évident. Si on ne l’a pas déjà raté. »

 

Harry ressentit également une certaine appréhension. Merlin leur avait dit qu’il leur faudrait le graal pour réveiller les chevaliers de la table ronde à Avalon. Or maintenant qu’ils se trouvaient, probablement, sur l’île, ils ne l’avaient toujours pas en leur possession. Harry préféra ne pas penser à tout ce qu’il faudrait refaire, dont retourner en Bretagne armoricaine pour demander à Merlin de leur redonner des pierres d’eau, si le graal ne se trouvait pas à Avalon.

Ils furent toutefois tirés de leurs pensées sur le fameux artefact par des rires cristallins. Cela ne semblait pas représenter un grand danger mais Harry préféra s’approcher prudemment en sortant sa baguette magique. Ginny l’imita. Ils débouchèrent sur une petite clairière où coulait une rivière et s’arrêtèrent en constatant que des jeunes filles, sensiblement du même âge que les servantes de la dame du lac, s’y baignaient. Elles n’étaient vêtues que de linges de corps blancs qui, engorgés d’eau, collaient à leurs peaux ne cachant plus grand-chose. Ginny fut la première à se ressaisir et se racla bruyamment la gorge ce qui eut pour effet de faire rapidement baisser la tête à Harry qui préféra admirer ses chaussures tandis que les jeunes filles les remarquaient.

Elles sortirent précipitamment de l’eau (Harry se concentra de son mieux sur les nœuds de ses lacets) et attrapèrent leurs robes pour se cacher.

 

« Veuillez nous excuser seigneurs ! Nous ne vous avons pas entendu arriver et nous ne sommes pas habituées à rencontrer des hommes, fit l’une d’elles.

_ Ce n’est rien, répondit Ginny avec une certaine raideur, nous aurions dû vous avertir.

_ Ne seriez vous pas les libérateurs des chevaliers ? Demanda une autre.

_ Si, répondit Harry qui osa relever la tête après que Ginny ait légèrement pressé sa main. Enfin, c’est pour ça que nous sommes là.

_ Oh ! Nous ne vous attendions pas si tôt. Vous avez été rapides. »

 

Harry eut la désagréable sensation que leur rapidité était en partie due au fait qu’ils avaient raté une étape importante de leur voyage, comme ramener le graal. Les jeunes filles se rhabillèrent (Harry s’intéressa cette fois-ci à un nuage biscornu) et l’une d’elles partit à toutes jambes.

 

« Elle va prévenir notre dame de votre arrivée, fit la première jeune fille. Elle sera ravie de vous accueillir. »

 

Harry nota le ton un peu éteint sur lequel elle avait prononcé la dernière phrase mais ne savait pas vraiment si cela était volontaire.

Dès qu’elles furent prêtes, les jeunes filles les invitèrent à les suivre en repartant dans la forêt. Sur le chemin, Harry repensa à ce qu’il savait de la reine d’Avalon, la fée Morgane. Demi-sœur du roi Arthur par leur mère, Morgane n’avait pas vraiment le meilleur rôle dans les romans de la table ronde. Si ses souvenirs étaient bons, Merlin l’avait prise sous son aile et lui avait enseigné de nombreuses choses, tout comme à la dame du lac. Cet enseignement devait apparemment la préparer à devenir la souveraine d’Avalon mais entre temps, elle en avait profité pour utiliser ses pouvoirs à d’autres buts. Il savait que Morgane était intéressée par la conquête du monde. Elle avait été jusqu’à mettre des bâtons dans les roues des chevaliers de la table ronde et avait tenté de séduire Lancelot qu’elle fit même enfermer. Econduite malgré tout, elle en avait conçu beaucoup de rancœur pour le véritable amour du chevalier, la reine Guenièvre. Finalement, elle semblait s’être résolue à ne diriger que l’île d’Avalon, telle qu’elle y était destinée, et Harry espérait qu’elle ne changerait plus d’avis.

Le petit groupe finit par sortir de la forêt et continuait d’arpenter le chemin qui gravissait une grande colline verdoyante jusqu’à des formes confuses en son sommet. Harry remarqua que l’herbe se pliait selon son bon vouloir, sans trop se soucier de la direction du vent et il crut apercevoir deux fleurs discutant à voix basse. Un gros nuage blanc semblait également se moquer du vent et restait statique pour arroser de son ombre le haut de la colline d’où s’élevait maintenant une douce musique. En s’approchant, Harry distingua finalement des sortes de colonnes qui soutenaient un toit carré s’élevant en pyramide. En dessous se trouvait une jeune femme d’une grande beauté nonchalamment allongée sur une banquette à la romaine qui jurait avec le style des colonnes en vieilles pierres de taille.

La jeune femme se leva alors qu’ils étaient proches. Elle repoussa de ses épaules ses longs cheveux noirs qui semblèrent redevenir automatiquement raides. Sa longue robe noire ressemblait à celles de Poudlard, quoique plus finement travaillée, et si elle n’avait pas eu un visage bien plus avenant, Harry aurait pu se croire devant une nouvelle version de Rogue.

 

« Bienvenue en Avalon, jeunes voyageurs, fit-elle d’une voix voilée totalement neutre. Ainsi c’est vous qui pensez pouvoir réveiller l’assemblée de la table ronde. Je dois dire que vous en avez effectivement les dispositions. Mais cela est loin d’être suffisant pour y parvenir. »

 

Elle fit un geste désinvolte et ses suivantes amenèrent des plats et des cruches, ainsi que des sièges pour Harry et Ginny. La fée Morgane s’assit sur la banquette et s’allongea sur le flanc.

 

« Je pense que vous feriez bien de vous restaurer et de vous abreuver avant que nous nous rendions sur la tombe d’Arthur. L’épreuve que vous y subirez ne sera pas bien difficile si vous avez de quoi la mener à bien. Par contre si vous échouez, c’est que vous n’avez rien à faire ici et dans ce cas, je dois vous avertir que vous ne reverrez jamais votre monde. »

 

Elle attrapa une grappe de raisin dont elle détacha un grain comme si elle ne leur parlait pas de chose plus importante que la météo.

 

« Vous ne me semblez pas bavards en tout cas, fit-elle remarquer. Croyez-vous que seul Merlin puisse répondre aux questions que vous vous posez encore ? »

 

Harry et Ginny se regardèrent pour déterminer qui aller parler le premier. Harry décida de se lancer.

 

« Excusez-nous, madame. Nous ne voulions pas vous offenser. C’est juste que Merlin nous à déjà tant dit que je ne sais pas vraiment s’il me reste une question.

_ Vous mentez très mal mon jeune ami. Je vous pardonne votre manque de courtoisie si vous n’essayez plus de m’embobiner avec ce genre de sornettes. »

 

Harry se rappela alors à quel point il était mauvais en occlumancie et préféra jouer franc jeu.

 

« Voilà, madame. C'est-à-dire qu’avant de vous suivre jusqu’à la tombe d’Arthur, il faudrait que nous ayons quelques renseignements sur le graal.

_ Vous ne savez pas ce qu’il est ? S’étonna alors la fée Morgane, puis, consciente d’avoir commis une erreur qui laissait supposer la supériorité de Merlin, reprit de sa voix habituelle. Evidemment ce n’est pas chose aisée de découvrir la forme du graal, et encore moins de le trouver par la suite. Néanmoins, je ne peux rien vous indiquer de plus que Merlin ne vous en a déjà dit. Si vous découvrez ce qu’il a sous entendu, alors vous aurez peut être une chance d’ouvrir la tombe. Sinon… »

 

Elle laissa sa phrase en suspens pour boire une gorgée de vin, non sans quitter Harry et Ginny des yeux. Elle fit appeler ses suivantes qui débarrassèrent les plats et les coupes avec rapidité.

La fée Morgane se leva alors et leur montra un chemin qui descendait sur l’autre versant de la colline.

 

« Si vous voulez bien me suivre »

 

Malgré sa retenue, Harry eut la désagréable impression d’entendre une certaine réjouissance dans sa voix mais il lui emboîta néanmoins le pas avec Ginny. Quelques jeunes servantes avaient apparemment été choisies pour les accompagner et marchaient derrière eux en parlant à voix basse. Alors qu’ils surplombaient encore la plaine au bas de la colline, Harry aperçut au loin un château qu’il compris être celui de Morgane. De l’autre côté s’élevaient des amas de roches dont il était difficile de dire si elles étaient là par cause naturelle où si on les y avait placées. C’est vers ses dernières que se dirigea la fée Morgane.

La marche ne fut pas très longue mais elle sembla des heures pour Harry qui ne cessait de se demander comment il allait pouvoir trouver le graal avant leur arrivée. Ils s’arrêtèrent devant le rocher le plus gros. Sur sa face était gravé un cercle ainsi que de nombreux dessins à l’intérieur. Il semblait y avoir de nombreux personnages dont deux parfaitement au centre.

 

« Arthur et Guenièvre »

 

La voix de la fée Morgane semblait plus cassante tandis qu’elle indiquait de qui il s’agissait à Ginny qui s’était penchée sur les gravures.

 

« Vous disposez d’autant de temps qu’il vous en faudra, Harry Potter. Du moins autant que vous pourrez tenir sans manger. Mes suivantes vous apporteront de l’eau. Si vous décidez d’abandonner ou si vous ne tenez plus le choc, il m’appartiendra de décider de votre sort. Et je dois admettre que je n’aime pas du tout ceux qui s’aventurent par ici sans qu’ils aient quelque chose à y faire, comme cela semble être votre cas. Je vous attendrai au château, dans le cas où vous sortiriez vainqueur. A vous maintenant. Voyons si vous êtes capable d’ouvrir la tombe du roi. »

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